mercredi 31 mai 2017

Elections legislatives de juin 2017

2ème circonscription du CHER

https://www.lutte-ouvriere.org/sites/default/files/candidats/legislatives/18/circulaire-18-02.pdf
clic sur l'image pour accéder à la circulaire




mardi 30 mai 2017


Le week-end prochain, c’est la Fête de Lutte Ouvrière. Elle a lieu dans un parc boisé à Presles, dans le Val-d’Oise. C’est un rendez-vous politique à la veille des élections législatives. Nathalie Arthaud y prendra la parole dimanche et lundi à 15 h.

C’est aussi un grand moment de fraternité. On peut y déguster un plat venu de différents régions et pays, suivre un débat ou découvrir ce que fut vraiment la révolution russe de 1917.

Il y en a pour tous les goûts et tous les âges : cinémas, concerts, jeux, parcours dans les arbres, arboretum, cité médiévale, des arts ou des sciences, etc.

La carte d’entrée pour les trois jours vaut 15 euros (20 euros sur place). Dépêchez-vous de la demander à nos militants !

Un car partira de Vierzon, samedi 3 juin, à 6h30 , rond point de l'entrée des Forges

lundi 29 mai 2017

Voter Lutte ouvrière pour affirmer nos intérêts de classe

Pendant que les médias nous amusent avec les rendez-vous diplomatiques de Macron, le gouvernement prépare son offensive contre les travailleurs. Tout est programmé. Cet été il commencera par le code du travail puis il s’attaquera à l’assurance-chômage, ensuite il s’en prendra aux retraites. Comme l’écrit le journal patronal Les Échos, « le compte à rebours a démarré ».

Le président puis le Premier ministre ont reçu les représentants patronaux et syndicaux. La comédie du prétendu dialogue social recommence.

Au patronat, Macron a déjà promis du solide. Les accords d’entreprise supplanteront les accords de branche et le code du travail. Les indemnités qu’un patron aura à payer en cas de condamnation aux Prud’hommes seront plafonnées. Le compte pénibilité qui fait hurler les dirigeants des PME sera suspendu.

Aux représentants syndicaux, le gouvernement promet… de discuter et cela suffit à les amadouer. « Le président de la République est à la fois déterminé mais à l’écoute », a dit Berger de la CFDT. « Si on a une concertation, on est prêt à travailler tout l’été », a déclaré Mailly de FO. Même Martinez de la CGT a dit : « On n’est pas d’accord mais au moins, on a échangé ».

Tous veulent négocier, mais négocier quoi ? Patronat et gouvernement ne cachent pas leur plan. Soit ils l’imposeront avec les signatures des dirigeants syndicaux, soit ils se passeront de celles-ci. Ce n’est pas autour d’une table de négociations faites pour lanterner les travailleurs qu’on peut faire reculer le patronat. C’est par des luttes, par un combat conscient, un combat impliquant le monde du travail dans son ensemble.

Si le grand patronat, par la bouche de son porte-parole Gattaz, a mis la priorité sur les accords d’entreprise, ce n’est pas pour rien.

À l’échelle de leur entreprise, les capitalistes veulent pouvoir moduler le temps de travail et écraser les salaires comme bon leur semble. La loi, ils veulent la faire eux-mêmes. Dans les faits, c’est déjà souvent le cas. Ils ne se gênent pas pour piétiner le code du travail. Mais ils réclament d’avoir les coudées encore plus franches et que le gouvernement l’officialise.

Leur objectif ne s’arrête pas là. La guerre économique que les capitalistes se mènent, ils la font avec la peau des salariés. Ils prétendent, au nom de l’intérêt de l’entreprise, que les travailleurs doivent accepter tous les sacrifices et que c’est le seul moyen d’éviter les suppressions d’emplois. Et puis, une fois les sacrifices imposés, ils suppriment quand même des emplois. Voilà comment s’édifient les fortunes des actionnaires qui battent des records chaque année.

Leur objectif est d’enfermer les travailleurs dans cette logique, entre les quatre murs de l’entreprise, en espérant masquer le combat d’ensemble.

En réalité, nous, travailleurs, sommes tous liés par un sort commun, des chantiers navals à l’agroalimentaire, à l’automobile ou à la poste, des banques aux hôpitaux, aux transports, en passant par la chimie et les autres branches de l’économie. Le recul des conditions de travail des uns entraîne celui des autres. Les suppressions d’emplois dans une branche, en augmentant le chômage, pèsent sur l’ensemble du monde du travail. Qui n’a pas entendu un patron ou un chef dire : « si tu n’es pas content, il y a la queue pour prendre ta place » ?

L’exploitation n’est pas une guerre menée à la seule échelle de l’entreprise. C’est une guerre de classe, entre la classe capitaliste et la classe ouvrière. Pour repousser les attaques patronales et modifier le rapport de force en faveur des travailleurs, il faut faire reculer l’ensemble de la classe capitaliste. Seules des luttes générales pour défendre nos intérêts communs, surmontant les barrières divisant les exploités, peuvent le faire.

Le monde du travail n’est pas autant préparé à la confrontation que ne l’est le camp d’en face. Mais cela peut changer vite. Il existe des travailleurs conscients de la voie à prendre.

Les élections législatives qui arrivent ne peuvent rien changer au rapport de force entre exploités et exploiteurs, mais elles permettent de montrer qu’à l’échelle de tout le pays, dans de nombreuses entreprises et de nombreux quartiers populaires, il y a un courant qui se retrouve dans ces idées de lutte de classe. Ce courant s’est exprimé à l’élection présidentielle au travers du vote pour Nathalie Arthaud. Il doit s’exprimer à nouveau dans le vote pour les candidats de Lutte ouvrière

le 29 mai 2017

lundi 22 mai 2017

Un gouvernement en marche contre les travailleurs

En choisissant comme Premier ministre Édouard Philippe, encore lieutenant de Juppé il y a peu, puis en débauchant plusieurs autres responsables des Républicains, Macron a peut-être réussi sa manœuvre. Après avoir réduit le PS à la portion congrue, il espère affaiblir la droite traditionnelle et aspirer une partie de son électorat. Mais ces calculs électoraux dont on nous rebat les oreilles masquent le principal. Ce gouvernement annonce clairement qu’il se prépare à prendre des mesures anti-ouvrières.

En plaçant des hommes de droite aux ministères clés de l’économie, Macron donne des gages à la bourgeoisie, lui montrant qu’il mènera la politique qu’elle exigera de lui.

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, défendait à la primaire de la droite la réduction des indemnités chômage, les petits boulots à 5 euros de l’heure pour les allocataires de minima sociaux. Le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, est un sarkozyste. Ces deux politiciens ont des convictions pro-patronales profondes et affichées.

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, est une ancienne directrice des ressources humaines du groupe Danone et a été directrice générale adjointe chez Dassault Systèmes. Pour la seconder, Antoine Foucher, un ancien négociateur du Medef, ancien directeur des relations sociales chez Schneider Electric, vient d’être nommé directeur de son cabinet. Ceux-là sont des habitués de la lutte de classe, menée du côté patronal.

Le gouvernement s’attaquera dès cet été au Code du travail en légiférant par ordonnances. Il veut que les accords d’entreprise prévalent sur les accords de branche et sur le droit général du travail. Il va plafonner les indemnités qu’auront à payer les patrons condamnés aux Prud’hommes. En résumé, il déblaiera au maximum les obstacles juridiques qui gênent un peu le patronat pour qu’il puisse licencier, augmenter la charge de travail et comprimer les salaires. Le gouvernement veut surtout mater les travailleurs pour aider les capitalistes à mener leur guerre sociale et extorquer aux ouvriers, aux employés, aux ingénieurs, toujours plus de dividendes.

La déclaration de guerre est claire et nette. Les déclarations complaisantes des dirigeants syndicaux sur le nouveau gouvernement sont d’autant plus lamentables. Jean-Claude Mailly de FO a vanté le « sens du dialogue » de la ministre du Travail. Laurent Berger de la CFDT a dit qu’il en avait une « appréciation très positive ». Les travailleurs de Danone qui ont subi le plan social de 2013 avec ses 900 suppressions d’emplois quand Pénicaud y était DRH, apprécieront. Même Philippe Martinez de la CGT, interviewé dans le JDD, a parlé d’un « gouvernement de « communication » à « l’attitude correcte ».

Pour préparer son offensive, le gouvernement va jouer la comédie de la négociation. Les dirigeants syndicaux y seront sûrement disposés alors qu’il n’y a rien à en attendre. Mais il n’est pas dit que cette mise en scène marche auprès des millions de travailleurs qui ont en mémoire les mobilisations contre la loi El Khomri. D’autant qu’ils subissent déjà les conséquences de cette loi, dont Macron est un initiateur, comme de celle qui porte son nom.

Du Front national à La France insoumise, en passant par Les Républicains, voire ce qu’il reste du Parti socialiste et de ses alliés, ils sont nombreux à vouloir jouer le rôle d’opposant au gouvernement. Aucun ne le fera du point de vue des intérêts des travailleurs. La classe ouvrière ne pourra compter que sur ses propres forces.

Dans ce contexte, il faut se préparer aux combats à venir. Les élections législatives ne permettront pas de changer le sort des travailleurs mais elles permettront de dire la nécessité de luttes générales, mettant en avant les intérêts communs des exploités.

Lutte ouvrière présentera des candidats dans toutes les circonscriptions. Le courant qui s’est exprimé à travers la candidature de Nathalie Arthaud à l’élection présidentielle doit montrer, avec ces élections locales, sa présence dans les quartiers populaires et ailleurs. Ces votes montreront que partout, il existe des femmes et des hommes qui n’ont aucune illusion dans le gouvernement et ne se laissent pas tromper par les démagogues qui saoulent les travailleurs de propos anti-immigrés ou protectionnistes sans jamais dénoncer ni l’exploitation ni le patronat. Ce sera un vote de conscience ouvrière.

lundi 15 mai 2017

Les combats qui nous attendent

Emmanuel Macron a donc nommé comme Premier ministre un politicien de droite, Édouard Philippe, maire du Havre et fidèle lieutenant d’Alain Juppé. Ce Juppé dont bien des travailleurs ont des raisons de se souvenir. En 1995, alors Premier ministre de Chirac, il s’était attaqué aux retraites et à la Sécurité sociale. Devant le large mouvement de grèves et de manifestations que son projet avait déclenché, il s’était vanté de « rester droit dans ses bottes ».
Il avait dû reculer devant la mobilisation !

Jusqu’à présent, droite et gauche se passaient le relais au pouvoir pour mener la politique anti-ouvrière voulue par le grand patronat. Cette fois-ci, elles la mèneront ensemble. Édouard Philippe mettra en œuvre la politique annoncée par Emmanuel Macron. Ils veulent démolir le code du travail, laisser les mains libres au grand patronat pour licencier, suppriment des emplois, fermer des usines. Et ils veulent supprimer 120 000 postes de fonctionnaires.

Avec la collaboration du gouvernement, le grand patronat accentuera sa guerre sociale contre le monde du travail avec toujours la même recette : intensifier le travail des uns et se débarrasser des autres pour accroître les dividendes. Vivarte, Tati, Mim, Whirlpool ou GM&S Industry sont les derniers exemples en date de cette politique. GM&S Industry est particulièrement révélateur. PSA et Renault, qui sont les donneurs d’ordre de ce sous-traitant automobile, ont planifié la mise à mort de cette usine de 300 salariés dans la Creuse. Renault et PSA ont fait des bénéfices record l’an dernier, 3,5 milliards d’euros pour l’un et 2,15 milliards d’euros pour l’autre. Et on peut être certain que dès la fin de la période électorale, d’autres fermetures d’entreprises et d’autres plans de compétitivité seront révélés.

Voilà le contexte dans lequel arrivent les élections législatives. À cause du profond discrédit qui frappe le PS et la droite, tous les leaders politiques jouent la comédie du renouveau. Et il est impossible de prévoir qui, entre les macronistes, la droite, le FN ou La France insoumise, tirera son épingle du jeu de cette recomposition politicienne. Mais il est certain que la nouvelle majorité sera au service des riches et qu’aucune opposition parlementaire ne représentera le camp des travailleurs.
Le monde du travail ne pourra compter que sur l’opposition qu’il fera naître par ses luttes. Mais à condition que celles-ci se mènent sur un terrain de classe, correspondant aux intérêts des exploités et non pas derrière des illusions réactionnaires. Des combats menés sur des terrains comme celui du protectionnisme, qui ne protège que le patronat d’ici, ou stigmatisant une partie des travailleurs ne feraient que diviser le camp des exploités, le démoraliseraient et l’affaibliraient.

Le Front national, pour lequel une partie des travailleurs a voté, est le principal colporteur de ces idées empoisonnées. Il veut faire des travailleurs immigrés des boucs-émissaires. Et sous prétexte de défendre les entreprises françaises, c’est-à-dire en fait les capitalistes français, il montre du doigt les travailleurs d’autres pays d’Europe ou d’ailleurs. Mais le Front national n’a pas l’exclusivité de la démagogie nationaliste. Et celle-ci est tout aussi nocive quand elle est défendue par le PCF ou par Jean-Luc Mélenchon.

La force des travailleurs est dans la conscience de leurs intérêts communs face à la classe capitaliste. En faisant entendre le camp des travailleurs, Nathalie Arthaud a levé le drapeau de cette conscience de classe à l’élection présidentielle. Aux élections législatives, Lutte ouvrière présente des candidats dans toutes les circonscriptions de métropole et à La Réunion, ainsi qu’en Guadeloupe et en Martinique avec Combat ouvrier.

Tous sont des travailleuses et des travailleurs. Leurs candidatures permettront à ceux qui se sont reconnus dans la campagne de Nathalie Arthaud à l’élection présidentielle de prolonger leur vote. Elles permettront aussi à ceux qui ont été touchés par ce qu’a dit Nathalie Arthaud mais qui ont cru au « vote utile », de ne pas se laisser détourner cette fois-ci de leur premier choix et de voter pour leur camp.

Faire entendre à nouveau les exigences du monde de travail aux élections législatives, montrer la persistance du courant qui les incarne, c’est le meilleur moyen de nous préparer à les défendre dans les luttes de demain.

Le 15 mai 2017

lundi 8 mai 2017

Macron président : les travailleurs devront se défendre par eux-mêmes !

Si l’échec de Le Pen dans la course à la présidence est un soulagement pour beaucoup, avec Macron à l’Élysée les travailleurs ont un adversaire déclaré de leurs intérêts.

Certes, Le Pen ne disposera pas des moyens de l’État pour distiller le poison de la division au sein du monde du travail. Mais, avec plus de 10 millions de voix, le Front national a obtenu plus de suffrages que jamais. Fillon et Dupont-Aignan ayant été éliminés, une partie de l’électorat de droite a logiquement voté Le Pen. Mais celle-ci a aussi bénéficié des voix de nombreux électeurs des classes populaires, écœurés par la politique menée au gouvernement par des partis qui prétendaient les représenter.

C’est un piège mortel. Le vote pour le Front national consacre l’abandon de toutes les valeurs du mouvement ouvrier, de la solidarité entre travailleurs, de l’internationalisme et du drapeau rouge, au profit d’idées chauvines et xénophobes. Une fraction importante du monde du travail a choisi d’exprimer sa colère en se subordonnant à une extrême droite dont la nature profonde est anti-ouvrière.

Le FN va chercher à bénéficier des déceptions qui seront inévitablement suscitées par Macron. Le parti d’extrême droite dresse les travailleurs les uns contre les autres, selon leurs origines, leur nationalité ou leur religion. Il les désarme ainsi dans le combat contre le grand capital. Ses succès électoraux encourageront les individus et les groupes fascisants contre les travailleurs immigrés et les étrangers. Et des hommes de main ainsi dressés constituent une menace pour l’ensemble des travailleurs, leurs syndicats, leurs associations et leurs libertés élémentaires. Ils sont une arme supplémentaire à la disposition du grand patronat.

Les 12 millions d’abstentionnistes, le chiffre record de 4 millions de votes blancs et nuls, en particulier dans les quartiers populaires, montrent qu’une partie importante des électeurs ont refusé le choix entre la millionnaire d’extrême droite et le représentant des banquiers.

La quasi-totalité des politiciens, de la droite filloniste à la gauche du PS, considèrent la victoire de Macron comme celle de la République et de la démocratie. Les milieux d’affaires jubilent.

Avec Macron, c’est un ennemi du monde du travail qui accède à l’Élysée ! Cet ancien banquier exécutera toutes les exigences du grand capital et de la haute finance.

Macron est l’auteur d’une loi qui étend le travail du dimanche, réduit les possibilités de recours aux prud’hommes et facilite les licenciements économiques. Il a inspiré la loi El Khomri, entièrement favorable au grand patronat.

Dès cet été, par ordonnances, il veut poursuivre la démolition du Code du travail. Il veut faciliter les licenciements, plafonner les indemnités prud’homales, augmenter la flexibilité et la précarité, supprimer les 35 heures. Les accords d’entreprise qu’il veut favoriser sont pain bénit pour le patronat. Macron veut supprimer 120 000 emplois de fonctionnaires et faire 60 milliards d’économies sur les services publics, la santé et les indemnités aux chômeurs. Cette politique va laisser sur le carreau des millions de travailleurs.

Engagé dans une guerre sociale féroce, le grand patronat continuera à licencier et à supprimer des emplois, comme il le fait à Whirlpool, Mim, Vivarte, Tati et bien d’autres dont les médias ne parlent pas. Il va continuer à aggraver la précarité et à peser sur les salaires afin d’augmenter la richesse des capitalistes.

Alors, comme ils ont dû le faire contre Sarkozy puis contre Hollande, les travailleurs devront se défendre sur le terrain de la lutte de classe : les grèves et les manifestations de masse.

L’avidité du grand patronat finira par déclencher des explosions sociales, nécessaires pour empêcher que le monde du travail s’enfonce dans la misère. Mais elles ne seront pas suffisantes. Il faut que les travailleurs aient une claire conscience de leurs intérêts de classe : leur ennemi, c’est la grande bourgeoisie, qui exerce une dictature absolue sur les entreprises et sur l’économie.

Bien des menaces matérielles et politiques pèsent sur les travailleurs. La seule voie pour y faire face, pour s’opposer à l’aggravation de l’exploitation et au pourrissement de toute la vie sociale, c’est de renouer avec le combat. Le mouvement ouvrier dispose de toutes ses armes pour défendre ses intérêts contre le patronat et le gouvernement, et pour mettre fin au capitalisme et au pouvoir de la bourgeoisie.
Le 8 mai 2017

dimanche 7 mai 2017

Après le deuxième tour de l’élection présidentielle 2017

Communiqué 
 Emmanuel Macron a largement emporté l’élection présidentielle.
L’importance des abstentions et le nombre élevé des votes blancs et nuls ont cependant montré qu’une partie importante de l’électorat, notamment dans les quartiers populaires, a refusé le choix entre la millionnaire d’extrême droite et le larbin des banquiers.
La quasi-totalité du personnel politique de la bourgeoisie, de la droite extrême filloniste à la gauche du PS, se réjouit de ce qu’ils considèrent comme la victoire de la République et de la démocratie.
Mais si Le Pen a été écartée de l’Élysée, avec Macron, c’est quand même un exécuteur des basses œuvres de la bourgeoisie et un ennemi du monde du travail qui vient d’y accéder. Il exécutera sans état d’âme toutes les exigences du grand patronat et de la haute finance.
Les travailleurs, s’ils veulent s’opposer à toutes les mesures contraires à leurs intérêts, devront se défendre par les seules armes dont ils disposent : les grèves, les manifestations, les luttes collectives, tout comme ils ont dû le faire contre Hollande et contre Sarkozy.
Engagé dans une guerre de classe féroce contre les travailleurs, le grand patronat continuera les licenciements, les suppressions d’emplois, aggravera la précarité, pèsera sur les salaires afin d’augmenter la richesse de la classe capitaliste.
L’avidité du grand patronat finira par déclencher des explosions sociales. Ces explosions sociales, bien que nécessaires pour empêcher le monde du travail de sombrer dans la misère, ne seront cependant pas suffisantes. Il faut qu’elles soient guidées par une claire conscience de la part des travailleurs de leurs intérêts de classe. C’est-à-dire la conscience que leur ennemi principal, c’est la grande bourgeoisie, ceux qui exercent une dictature absolue sur les entreprises et sur l’économie.
Les travailleurs n’ont aucune raison de rejoindre la caste politique de tous bords qui se félicite de l’échec de Marine Le Pen. Car le Front national a obtenu plus de suffrages que jamais dans le passé, y compris dans les quartiers populaires.
Il est dans l’ordre des choses qu’une partie de l’électorat de droite, son candidat Fillon ayant été éliminé, vienne à la rescousse de Le Pen. Mais la candidate d’extrême droite n’aurait pas recueilli un nombre record de suffrages si une partie du monde du travail, écœurée par la politique des partis qui prétendaient le représenter, n’avait pas choisi d’exprimer sa colère en votant pour Le Pen la candidate du Front National.
C’est un piège mortel. Ce vote consacre l’abandon par un nombre croissant de travailleurs de toutes les valeurs du mouvement ouvrier : l’abandon de la solidarité entre travailleurs contre la grande bourgeoisie qui les exploite ; l’abandon de l’internationalisme pour le chauvinisme ; l’abandon du drapeau rouge pour le bleu-blanc-rouge.
La progression de l’influence du Front national parmi les travailleurs, même si elle est pour le moment surtout électorale, encouragera les moins conscients de la classe ouvrière à reprendre à leur compte les préjugés réactionnaires exacerbés par le Front national. Le parti d’extrême droite dresse les travailleurs les uns contre les autres et les désarme dans le combat contre le grand capital. Son succès électoral encouragera les groupes et les individus les plus ouvertement hostiles aux travailleurs qui gravitent à l’intérieur et autour du Front national à passer à l’action, en commençant sans doute par s’en prendre aux travailleurs immigrés. Mais des hommes de main dressés contre les travailleurs étrangers constituent une menace pour l’ensemble des travailleurs, leurs syndicats, leurs associations, leurs libertés élémentaires, et une arme supplémentaire à la disposition du grand patronat.
Pour faire face aux menaces matérielles et politiques qui pèsent sur les travailleurs, il est vital qu’ils retrouvent la conscience que la seule voie pour s’opposer à l’aggravation de l’exploitation et au pourrissement de toute la vie sociale est de renouer avec le combat du mouvement ouvrier contre le capitalisme, avec l’objectif ultime de mettre fin au pouvoir de la bourgeoisie.
Nathalie ARTHAUD

lundi 1 mai 2017

Contre l'ennemie mortelle des travailleurs, et contre le valet du grand capital !

À l’approche du second tour, les candidats recherchent des ralliements. Du côté de Macron, c’est l’union sacrée, de Valls et Hollande à Fillon et Sarkozy, en passant par le revenant Borloo ! Le Pen, elle, a prétexté l’accord avec la girouette Dupont-Aignan pour enterrer la sortie de l’euro. Si elle était élue, ses engagements sur le maintien des 35 heures ou pour une retraite à 60 ans seraient aussi oubliés : les promesses électorales d’une démagogue n’engagent que ceux qui y croient.

La semaine dernière, pour faire croire qu’elle est une candidate du peuple, elle est allée faire des selfies avec les ouvriers de l’usine Whirlpool d’Amiens, qui doit fermer dans un an.

Au fil des années, les effectifs de cette usine, qui comptait 1200 salariés dans les années 1980, ont fondu. La production et les cadences ont augmenté, avec ce que cela implique de maladies professionnelles et d’accidents du travail. Les ouvriers ont dû accepter les samedis travaillés obligatoires et la suppression de RTT. Les profits de Whirlpool ont atteint 850 millions l’an dernier. Contre tout cela, Le Pen n’a jamais protesté, parce qu’elle elle respecte le sacro-saint pouvoir capitaliste !

Les mesures qu’elle propose aujourd'hui sont dérisoires. Taxer les importations ? Mais cela se traduirait par une augmentation des prix ici, et par des droits de douane à l’étranger, et donc le chômage pour les salariés français qui travaillent à l’exportation.

Quel que soit l’élu, l’usine d’Amiens fermera, tout comme Florange a fermé malgré les promesses de Hollande. Ses 290 salariés seront licenciés et ses sèche-linges seront fabriqués en Pologne par des ouvriers gagnant 400 euros par mois. Whirpool augmentera ses profits et les actionnaires seront choyés.

Macron, l’ancien banquier, ne veut pas gêner les propriétaires de Whirlpool. Il parle de formation, de reclassements et de nouveaux emplois, mais c’est du vent : il veut même supprimer 120 000 emplois publics !

Les électeurs sont sommés de choisir entre ces deux bonimenteurs. Mais ce choix n’en est pas un !

Malgré sa quête de respectabilité, Le Pen est issue de l’extrême droite xénophobe, homophobe et antisémite, à l’image de l’ex-président du FN capable de nier l’existence des chambres à gaz. Elle oppose les Français, dont elle brigue les suffrages, aux étrangers. Autrement dit, elle dresse des travailleurs contre d’autres travailleurs. Elle rendrait la vie plus dure aux étrangers, puis aux immigrés même français, puis à tous les travailleurs ! Laisser attaquer les plus vulnérables, c’est se préparer à accepter les coups contre tous.

Le Pen imposerait un régime plus dur contre les syndicats et les associations qui ne sont pas assez dociles. C’est ce que font déjà des municipalités FN, qui privent de locaux ou de subventions des associations aussi utiles que le Secours populaire ou les Restos du Cœur.

Alors, le vote Le Pen doit être laissé aux nostalgiques de l’Algérie française, aux policiers racistes, aux bourgeois qui détestent les pauvres ! Pour un travailleur, voter pour elle, c’est voter contre ses propres intérêts.

Quant à Macron, son dévouement à la classe capitaliste est sans faille. Comme ministre, il a fait adopter une loi qui a étendu le travail du dimanche, facilité les licenciements économiques et réduit les recours aux prud’hommes pour les salariés. Il a ensuite inspiré la loi El Khomri, dans ses aspects les plus anti-ouvriers, comme le plafonnement des indemnités prud’homales, que le gouvernement a dû retirer face à la colère du monde du travail. Et Macron veut maintenant poursuivre cette offensive, y compris par ordonnances pour s’éviter même un débat parlementaire. Il veut démanteler le code du travail, augmenter la CSG et réduire l’ISF à quasiment rien. Il est logique que la Bourse ait flambé après le premier tour !

Au second, on voudrait que les travailleurs choisissent entre deux maux. Il faut refuser ce chantage. C’est pourquoi Nathalie Arthaud et les militants de Lutte ouvrière voteront blanc.

Celui ou celle qui va succéder à Hollande sera un ennemi résolu du monde du travail. Il faut que les travailleurs se préparent à défendre leurs intérêts, avec les armes de la lutte de classe. Il ne faut pas nous diviser, entre Français et étrangers, entre chômeurs et travailleurs en activité. Il faut reconstruire un parti qui représente nos intérêts de classe. Nous organiser pour lutter : quel que soit le futur locataire de l’Elysée, nous en aurons bien besoin.

Le 1er mai 2017