lundi 26 août 2019

G7 à Biarritz : la réunion des brigands qui dirigent le monde

Des dizaines de millions d’euros, plus de 10 000 policiers et gendarmes, la ville de Biarritz et sa région mises en état de siège… Il a fallu en mobiliser des hommes et beaucoup d’argent pour que puisse se tenir le G7, ce sommet des sept États les plus puissants de la planète… et surtout sommet de mensonges et d’hypocrisie !

Pour ces dirigeants, ce genre de grande réunion internationale est l’occasion de se mettre en scène devant leur opinion publique. Et dans ce domaine, Macron a mis le paquet ! Omniprésent dans les médias, il a tenté d’apparaître comme celui qui pourrait sauver l’Amazonie ravagée par les incendies et les océans menacés par la pollution.

Les yeux fixés sur l’horizon des prochaines élections, ce président des riches essaye de « verdir » son image, mais pendant qu’il fait des discours sur l’écologie, son gouvernement défend les intérêts du pétrolier Total, responsable de pollutions aux quatre coins de la planète ; et l’actualité récente concernant le glyphosate ou les boues rouges de Gardanne a montré que, pas plus en France qu’au Brésil, les industriels de la chimie ou de l’agroalimentaire ne se voient imposer des mesures susceptibles de diminuer leurs profits !

Pour Macron et ses ministres, comme pour tous les dirigeants des États impérialistes, il n’est jamais question de s’en prendre d’une manière ou d’une autre aux groupes capitalistes dont ils servent les intérêts.

Crise économique, guerres commerciales et menaces de récession, pollution et réchauffement climatique, tout cela était censé être au programme des discussions de ces chefs d’État qui se sont pavanés ce week-end devant les télévisons du monde entier. Mais ils ont surtout montré une nouvelle fois à quel point ils sont bien incapables, quand bien même ils le voudraient, de trouver des solutions aux méfaits engendrés par leur système.

Ils ne sont que les brigands en chef d’une organisation économique fondée sur l’exploitation et le pillage des peuples et des richesses de la planète. S’ils sont unis par une même volonté de préserver un ordre social de plus en plus inégalitaire et violent, ils se préoccupent chacun de défendre la part de butin de leurs capitalistes nationaux dans un contexte d’aggravation de la crise. La brutalité et le cynisme de Trump, qui utilise les moyens de pression que lui donne la toute puissance des États-Unis, ne font que souligner d’une manière crue la réalité des relations dans un monde impérialiste basé sur les rapports de forces.

Ni les capitalistes, ni les États à leur service ne sont capables d’empêcher leur économie de s’enfoncer toujours plus dans la crise. Dans cette organisation fondée sur la propriété privée des moyens de production et des banques, chaque capitaliste est libre de déplacer ses capitaux comme il l’entend, avec comme seul objectif d’accroître leur rentabilité.

Pour garantir leurs profits, les capitalistes ont licencié massivement et aggravé l’exploitation. Ils ont privilégié le développement de la finance, beaucoup plus lucrative que les activités productives. L’économie a été transformée en un véritable château de cartes qu’une panique boursière peut faire s’écrouler du jour au lendemain. Les profits d’une minorité ont explosé mais c’est au prix de l’explosion partout du chômage et des inégalités, et du maintien de régions entières dans le sous-développement. Les menaces de crises économiques et de crises climatiques aux conséquences de plus en plus graves rendent d’autant plus dérisoire la comédie à laquelle viennent de se livrer les dirigeants du G7.

Permettre à la population de reprendre le contrôle de l’économie et mettre fin à son fonctionnement anarchique est possible à la condition d’exproprier les grands groupes capitalistes. Sous le contrôle des travailleurs, il sera alors possible d’organiser démocratiquement l’activité économique afin de répondre aux besoins de la majorité avec le souci de préserver l’environnement.

Placés au cœur de la production, les travailleurs constituent une force concentrée, organisée, la seule classe sociale qui n’a aucun intérêt au maintien d’un système fondé sur la propriété privée des moyens de production et l’exploitation du travail. Ils sont les seuls à pouvoir mettre fin à la domination de la bourgeoisie et à pouvoir réorganiser l’économie sur des bases collectives.

Plus que jamais, l’avenir de l’humanité en dépend.
Le 26 août 2019

vendredi 23 août 2019

Fausse baisse du chômage, augmentation de la précarité... et de l'enrichissement des capitalistes !


Après la publication la semaine dernière des chiffres du chômage faisant état d’une baisse de 0,2 % par rapport au début de l’année, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, s’est répandue dans tous les médias : « On est au taux de chômage le plus bas depuis 10 ans. Nos réformes portent leurs fruits. »

Que cette ministre, ex-DRH de Danone, affiche une telle satisfaction pour un résultat pour le moins dérisoire, cela souligne à quel point elle appartient au monde du grand patronat et des riches.

Le nombre de chômeurs officiellement recensés diminue peut-être mais le chômage pèse plus que jamais sur la vie des travailleurs. Au mois de juillet, il ne s’est pas passé une semaine sans que soit annoncé un nouveau plan de suppressions d’emplois, chez Tati, Carrefour, General Electric Belfort… Dans ces entreprises et dans bien d’autres qui n’ont pas fait les grands titres des médias, des milliers de travailleurs sont menacés de licenciement dans les semaines qui viennent. Plusieurs millions de femmes et d’hommes sont toujours privés d’un véritable emploi, contraints de vivre dans l’insécurité permanente en enchaînant les missions d’intérim, les CDD, les petits boulots de toute sorte sans pour autant gagner de quoi vivre correctement.

Le gouvernement parle de la lutte contre le chômage, mais il n’a aucunement l’intention de faire quoi que ce soit pour mettre un coup d’arrêt aux suppressions d’emplois. Au contraire, dans la continuité de leurs prédécesseurs, Macron et ses ministres se sont attachés à permettre au patronat de licencier plus facilement et à moindre frais.

L’État lui-même supprime des emplois dans les services publics, dans l’éducation... Dans les Ehpad et les hôpitaux, en raison du manque de personnel, la situation est de plus en plus catastrophique. Le nombre de services d’urgence en grève pour revendiquer des moyens supplémentaires continue d’augmenter.

Faute de vouloir agir sur le chômage, le gouvernement s’attaque aux chômeurs ! Pressions et tracasseries administratives ont été multipliées. D’après Pôle emploi, 45 000 personnes ont été radiées des listes du chômage en juillet dernier, soit une augmentation par rapport au trimestre précédent de 12, 8 %.

La « réforme » de l’assurance chômage imposée cet été aura pour conséquence de diminuer, voire de supprimer, les indemnisations de ceux qui connaissent les situations les plus précaires. Au travers de ces mesures, il s’agit non seulement d’économiser des centaines de millions sur le dos des chômeurs, mais aussi de les obliger à accepter des emplois toujours plus mal payés.

Comme ceux de ces cyclistes livreurs de repas de Deliveroo, dont plusieurs centaines sont mobilisés depuis plus d’une semaine contre la baisse de leurs rémunérations. Tous autoentrepreneurs, ils sont privés de couverture sociale et totalement dépendants de cette plateforme, qui fixe ses tarifs et peut les changer à son gré. Victimes elles aussi de la rapacité patronale, les femmes de chambre de l'hôtel Ibis Clichy-Batignolles à Paris sont en grève depuis un mois pour dénoncer leurs conditions de travail et leurs salaires, imposés par la société sous-traitante auquel a recours le groupe Accor, géant de l’hôtellerie et de la restauration.

Avec la complicité des gouvernements qui se sont succédé ces dernières années, la classe capitaliste a aggravé l’exploitation, supprimé et précarisé massivement les emplois afin de s’assurer des augmentations faramineuses de profit dans un contexte de marasme des affaires et de saturation des marchés. Ce sont les licenciements et les bas salaires imposés aux travailleurs qui ont permis l’enrichissement d’une minorité de milliardaires : Arnault, PDG de LVMH et actionnaire de Carrefour, Bettencourt Meyers, héritière de l’Oréal, Mulliez propriétaire des enseignes Auchan, Décathlon…

L’ensemble de la société paye de plus en plus chèrement l’avidité de la classe capitaliste qui domine l’économie. Les travailleurs, qui représentent ceux qui font vivre et tourner toute la société, constituent la seule force capable de renverser le pouvoir de la bourgeoisie et de réorganiser l’économie sur des bases collectives.

Il sera alors possible d’utiliser les richesses et les progrès techniques en garantissant à chacun un travail et des conditions de vie dignes des moyens dont on dispose au 21e siècle. 
 
Le 19 août 2019

mardi 13 août 2019

Entre conflit commercial et menaces de guerre, un système en crise

Les fortes chaleurs de l’été sont accompagnées d’orages violents qui, localement, peuvent faire des ravages. Mais la tempête la plus dévastatrice se forme au cœur même de l’économie. Elle suit la logique folle des marchés, des profits et des rivalités commerciales. Et comme on l’a vu tant de fois dans l’histoire, elle conduit droit à la crise et parfois à la guerre généralisée.

Depuis la mi-juillet, la guerre menace dans le détroit d’Ormuz. Ce bras de mer, où circulent des milliers de pétroliers venus du monde entier, est le nouveau terrain d’affrontement entre les États-Unis et l’Iran depuis que Trump a interdit à Téhéran de vendre son pétrole.

La semaine dernière, Trump a relancé les hostilités avec la Chine en décidant d’étendre les droits de douane à toutes les importations chinoises. Celle-ci a riposté en jouant sur la dévaluation de sa monnaie, le yuan.

Les conséquences sur les bourses ont été immédiates. En une semaine celle de Paris chutait de 5 %. Le 5 août, Wall Street a enregistré son pire chiffre de l’année. « Les perdants étaient partout. La technologie. Le commerce. Le pétrole… », note la presse américaine. Selon les spécialistes de la Silicon Valley, « Microsoft, Amazon, Apple, Facebook et Alphabet ont perdu au total 162 milliards de dollars de valeur boursière ». C’est dire la fragilité de tout leur système.

Cela fait des mois que les économistes bourgeois alertent quant à la multiplication et à la taille des bulles spéculatives. Depuis le krach de 2008, toutes les banques centrales ont déversé des centaines de milliards dans l’économie à des taux d’intérêt historiquement faibles pour aider à la reprise. Mais ces milliards n’ont pas été investis dans la production, ils ont servi à spéculer.

Aujourd'hui, la quantité de matière explosive est plus importante que jamais. Le moindre choc, l’incertitude ou la perte de confiance dans telle ou telle valeur, peut donc agir comme un détonateur sur un baril de poudre.

Les profiteurs de ce système en sont tellement conscients qu’ils se ruent désormais sur les valeurs refuge, l’or, l’immobilier et même les dettes des États qui leur permettent de mettre en sécurité leurs milliards malgré des taux d’intérêt négatifs. Et puis, comme valeur sûre, il y a le luxe qui a connu une croissance folle faisant grimper la fortune de Bernard Arnault, PDG de LVMH, de 40 milliards de dollars en un an, soit une augmentation de 106 millions par jour ou 4 millions et demi par heure !

Et à côté de cela il manque de l’argent pour les hôpitaux et pour les Ehpad. Des pays aussi riches que la France sont incapables ne serait-ce que d’entretenir leurs chemins de fer. L’écrasante majorité de ceux qui sont indispensables à la vie sociale voient leurs conditions de vie se dégrader. Nombre de salariés triment pour 1 200 euros net. Des milliers de livreurs Deliveroo, Uber et autres, véritables damnés du bitume, enfourchent leur vélo des heures durant pour des salaires de misère.

Toutes les activités économiques sont parasitées et détournées de leur utilité sociale par la rapacité capitaliste. Mais, pire encore, tout le système est dépendant des paris spéculatifs et, au moindre vent de panique, tout peut s’écrouler.

Malgré les moyens technologiques à notre disposition, la production des matières premières et de l’énergie, la production de nourriture, de médicaments, les activités de communication et de transport, la construction de logements peuvent être arrêtées net.

Parce que d’immenses richesses s’accumulent à un pôle et parce que les capitalistes nagent dans les milliards et les jouent à la bourse, l’économie court droit au krach, à de nouvelles destructions, aux pénuries, au chômage de masse, à la misère, si ce n’est à la guerre généralisée. Y-a-t-il économie plus injuste et plus folle ?

Seul le monde du travail est en mesure de remettre l’économie sur ses pieds. Ses intérêts l’y poussent car les travailleurs sont les principales victimes du parasitisme des capitalistes. Ils subissent une situation économique de plus en plus tendue où la course à la rentabilité ne cesse d’aggraver les conditions de travail, de supprimer les emplois et multiplier la précarité. Et en cas de krach ou de guerre, ils seront les premiers sacrifiés.

Mais en retrouvant le chemin de la lutte et de l’organisation collective contre la classe capitaliste, c’est à toute la société que les travailleurs redonneront un avenir. Car ils sont les seuls à pouvoir impulser une économie organisée collectivement pour répondre aux besoins de tous. Pour cela il faut renverser le pouvoir de la grande bourgeoisie et mettre fin à la propriété privée des groupes capitalistes. 
Le 12 août 2019

samedi 10 août 2019

Violences policières : une politique de classe

Après le décès de Steve Maia Caniço, des rassemblements et des manifestations se sont tenus samedi dernier pour dénoncer les violences policières. La colère et les interrogations qui s’y sont exprimées vis-à-vis de la police et du gouvernement sont plus que légitimes.

Les conditions du décès de ce jeune de 24 ans, qui s’est noyé dans la Loire le 22 juin, sont accablantes pour les forces de police. Les policiers antiémeutes sont allés au contact, matraques au poing et chiens en laisse, contre des jeunes dont le seul crime était d’avoir prolongé la fête de la musique une demi-heure de trop.

Ils ont tiré 33 grenades lacrymogènes, lancé 12 balles de défense et 10 grenades de désencerclement. Cherchant à fuir les gaz dans l’obscurité, 14 personnes sont tombées dans la Loire. Et que dit l’enquête de l’IGPN, la police des polices ? Qu’il n’y a pas de lien entre l’intervention des forces de police et la noyade de Steve !

Et c’est droits dans leurs bottes que Castaner et Philippe ont repris à leur compte ce mensonge grossier. L’action policière aurait été « légitime » et « proportionnée ». Autrement dit, « circulez, il n’y a rien à voir ! ».

Face à l’indignation suscitée par ces conclusions, Castaner a concédé du bout des lèvres qu’il y avait un « questionnement sur l’utilisation des lacrymogènes ». De son côté, l’IGPN a reconnu que tous les témoignages n’avaient peut-être pas été pris en compte... Mais ils ont fait et feront tout ce qui est en leur pouvoir pour enterrer l’affaire.

Comme pour les 151 jeunes de Mantes-la-Jolie contraints à se mettre à genoux, mains sur la tête, comme dans la mort de Zineb Redouane à Marseille, tuée par une grenade de désencerclement alors qu'elle fermait ses volets pendant une manifestation des gilets jaunes, l'IGPN et, à sa suite, le gouvernement nient toute bavure. Ils cacheront des preuves, ils mentiront et ils soutiendront la police.

Comme tous les gouvernements qui l’ont précédé, le gouvernement Macron est prêt à couvrir n’importe quelle exaction de la police parce qu’il en a besoin pour imposer sa politique. Parce qu’il compte sur elle pour museler, matraquer et réprimer les contestataires, quitte à les blesser grièvement, voire mortellement.

Les dirigeants politiques de tout bord déplorent le délitement du « lien de confiance » entre la police et la population. Mais, contrairement au conte de fées que l’on nous sert, le rôle principal de la police n’est pas d’assurer la sécurité de la population et de faire traverser les enfants et les personnes âgées aux passages piétons. Elle a, bien sûr, à intervenir régulièrement contre des fous dingues, et elle le fait. Mais sa raison d’être est d’abord et avant tout de protéger un ordre social injuste et inégalitaire contre d’éventuelles révoltes.

Les forces de répression constituent l’arme ultime des dirigeants pour faire passer leur politique antiouvrière et préserver les intérêts et l’ordre de la grande bourgeoisie. La violence d’État contre les travailleurs et les opprimés est une nécessité pour ceux qui sont au pouvoir. Tous les travailleurs qui ont été engagés dans des grèves un peu longues et déterminées en savent quelque chose. Quant à tous ceux qui ont participé aux manifestations des gilets jaunes, ils l’ont appris à leurs dépens.

Au cours de ce mouvement, il y a eu des centaines de blessés. Certains y ont perdu un œil ou une main parce que les forces de police avaient pour mission d’intimider et de décourager en réprimant brutalement tous les manifestants, qu’ils soient pacifiques ou non. Et il s’agissait bel et bien d’une stratégie gouvernementale.

En guise de bons et loyaux services, Castaner a d’ailleurs, le 16 juin, récompensé les principaux protagonistes de cette répression. Parmi les décorés, on compte les deux commissaires ayant commandé la charge qui a gravement blessé Geneviève Legay à Nice, celui qui a dirigé les opérations lors de la fête de la musique à Nantes, etc…

Oui, le ministre de l’Intérieur honore les briseurs de crânes, parce qu’il veut pouvoir compter sur eux pour mater les protestations de demain. Dans une récente interview, Macron a reconnu que « les raisons qui ont conduit à l’éclatement de colère dans le mouvement des gilets jaunes n’ont pas disparu ». Autrement dit, le pouvoir s’attend et se prépare à de nouveaux combats sociaux.

Eh bien, le camp des travailleurs et des opprimés doit lui aussi se préparer ! Tant que nous vivrons dans une société fondée sur l’exploitation, où une minorité de capitalistes s’enrichit en faisant reculer la majorité, nous aurons à nous battre. Et pour avoir une chance de gagner, il faut nous aussi nous rassembler et nous organiser.
Le 5 août 2019