mardi 16 avril 2024

L’escalade militaire au Moyen-Orient et ses responsables

 



Toutes les populations du Moyen-Orient sont dans l’angoisse de savoir quelle va être la réponse
militaire du gouvernement israélien à l’attaque de drones de l’Iran et quelles en seront les conséquences.

L’armée israélienne affirme que 99 % des drones et missiles envoyés par l’Iran ont été interceptés et qu’ils n’ont fait aucun mort. Et cette attaque était déjà la réponse attendue au bombardement israélien du consulat iranien à Damas en Syrie, ayant fait, début avril, onze morts dont sept militaires iraniens, notamment un haut général.

Si une escalade militaire s’enclenche, la responsabilité en reviendra à Israël et à ses parrains : le gouvernement des États-Unis et, derrière, ceux de France, de Grande-Bretagne et d’Allemagne. S’il y avait eu quelques critiques de façade de la part de ces puissances à l’encontre de Netanyahou et du massacre de la population palestinienne de Gaza, elles ont cédé la place à un nouveau soutien sans faille.

Depuis le début de l’invasion militaire de Gaza, le gouvernement israélien répète, sans qu’aucune preuve n’ait été apportée, que l’Iran a aidé le Hamas à préparer son action terroriste du 7 octobre. Mais en réalité, si l’Iran est ciblé, c’est pour des raisons bien plus anciennes.

Depuis le renversement de la dictature du Shah en 1979, l’impérialisme américain n’a cessé de vouloir mettre au pas le régime des mollahs. Pas parce qu’il était une dictature religieuse féroce contre sa propre population, mais parce qu’il refusait de se soumettre aux grandes puissances et surtout à leurs trusts pétroliers qui, avant 1979, considéraient les ressources du pays comme leur appartenant. En tant que relais de la politique des États-Unis dans la région, Israël a depuis mis l’Iran dans son viseur.

Aujourd’hui, il y a parmi les généraux et les dirigeants d’extrême droite israéliens des « Faucons » qui pensent que le moment est venu de régler son compte à l’Iran. Jusqu’à présent, l’attitude des États-Unis a été de vouloir empêcher l’embrasement de la région, tout en laissant les mains libres à l’armée israélienne pour que celle-ci mène sa guerre sans limite à Gaza. Deux flottes américaines avec porte-avions ont été envoyées en Méditerranée pour montrer que le parrain américain couvrait les exactions de l’armée israélienne et que les États de la région devaient se tenir à carreau.

Le gouvernement américain ne semble toujours pas souhaiter l’escalade. Malgré toutes les rivalités affichées, les dirigeants israéliens et iraniens ont su jusqu’à présent coexister, contribuant chacun de leur côté à maintenir l’ordre impérialiste dans cette région, en réprimant les Palestiniens pour les uns, et leur propre peuple pour les autres, comme l’a fait le régime iranien à l’automne 2022.

En provoquant l’Iran, Netanyahou a forcé la main des dirigeants impérialistes en les obligeant à réaffirmer leur solidarité totale avec Israël, quelles que soient les réserves qu’ils ont pu faire sur sa politique à Gaza. Mais au bout du compte, ce sont les grandes puissances qui décident. Ce sont elles qui accepteront, voire provoqueront l’extension régionale du conflit si elles considèrent que c’est nécessaire à leur domination.

La tension qui monte dans cette région est à l’image de ce qui se passe à l’échelle mondiale. Toutes les grandes puissances se préparent à la guerre et ont augmenté leurs budgets militaires.

Cela dépasse les conflits du Moyen-Orient et de l’Ukraine. Car tout l’ordre économique mondial, reposant sur le pillage des matières premières et l’exploitation des populations au profit de grands trusts occidentaux, est constitué de rivalités innombrables menaçant de basculer vers la guerre.

Cela nous concerne au plus haut point. Car c’est en notre nom que nos dirigeants agissent. En tant que travailleurs, nous devons dénoncer cette domination, ce pillage et ces guerres dans l’intérêt de groupes capitalistes qui sont nos propres exploiteurs. Et soyons certains que notre gouvernement veut nous préparer à être nous aussi de la chair à canon, exactement comme le sont déjà les travailleurs d’Ukraine, de Russie, d’Israël, de Palestine et de bien d’autres pays.

Nous devons refuser cet avenir-là. Ce combat est le même que celui que nous avons à mener contre nos exploiteurs pour notre survie économique. La classe capitaliste qui nous exploite est aussi celle qui nous enverra sur les champs de bataille.

mardi 9 avril 2024

Gaza : les assassins sont aussi à Washington et à Paris

 


   

L'armée israélienne a annoncé son retrait du sud de la bande de Gaza. Mais il ne s’agit en rien d’un cessez-le-feu. Comme l’expliquent Netanyahou et les hauts gradés, l’armée passe à une nouvelle phase : la préparation de l’intervention terrestre sur Rafah, ville à la frontière de l’Égypte, qui concentre deux millions de réfugiés. C’est dire que les Palestiniens ne sont pas sortis de l’enfer dans lequel ils sont plongés depuis six mois ! 

Aux bombardements meurtriers et destructeurs, s’ajoutent la crise humanitaire et la famine. Les hôpitaux signalent déjà des enfants morts de malnutrition. Hommes ou enfants abattus alors qu’ils cherchaient à manger, familles ensevelies sous un bombardement soi-disant ciblé… chaque jour, une horreur s’ajoute aux autres sans que cela fasse bouger les dirigeants occidentaux. 

Pour qu’ils s’indignent, il faut que des Occidentaux soient tués, comme cela a été le cas la semaine dernière pour sept humanitaires qui apportaient de la nourriture. Mais qui pour dénoncer, par exemple, la destruction totale de l’hôpital Al Shifa, un des hôpitaux les plus anciens et importants de la bande de Gaza, qui a sans doute fait des centaines de victimes civiles ? 

Dernièrement, dans un échange téléphonique avec Netanyahou, Biden aurait menacé de retirer le soutien des États-Unis à Israël si des mesures immédiates et concrètes n’étaient pas prises pour protéger les civils. Il aurait aussi réclamé un cessez-le-feu… juste après lui avoir envoyé des avions de chasse d’une valeur de 18 milliards de dollars. C’est d’une hypocrisie révoltante ! 

Pris à partie par ses propres supporters aux États-Unis, Biden préférerait sans doute plus de retenue de la part de son allié. D’autant que l’armée israélienne se permet de bombarder le Sud-Liban pour attaquer le Hezbollah, et même la Syrie où elle vient de détruire le consulat iranien à Damas, au risque généraliser encore le conflit.  

Mais mis à part du cinéma, Biden ne fait rien pour retenir le bras de Netanyahou et arrêter la tragédie à Gaza, ne serait-ce que sur le plan humanitaire. Les États-Unis seraient impuissants parce qu’ils n’arrivent pas à raisonner Netanyahou ? C’est se moquer du monde ! 

Depuis quand la première puissance mondiale se retient-elle pour débarquer troupes et vivres si elle veut le faire ? Combien de régimes a-t-elle mis à l’amende, isolés, marginalisés et même renversés ?

Tous les moyens d’intervention sont à la portée des États-Unis. Surtout en ce qui concerne Israël, qui ne pourrait pas exister sans leur soutien financier et militaire. La réalité est qu’ils ne veulent pas forcer la main à leur allié israélien et qu’ils se moquent complètement des Palestiniens, des résolutions de l’ONU, et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes qu’ils invoquent si souvent. 

Macron compte moins que Biden, mais à son échelle il a également laissé faire le massacre de Gaza. Et il n’a de cesse de faire taire ceux qui veulent dénoncer la politique de l’État israélien en les accusant d’antisémitisme. 

Alors, les hommes, femmes et enfants qui sont morts à Gaza, 33 000 au bas mot, ne sont pas seulement à mettre au compte de Netanyahou, mais aussi à celui de ses comparses occidentaux.

 N’en soyons pas surpris ! Depuis 75 ans, les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie sont sacrifiés sur l’autel de l’impérialisme. Depuis que les puissances impérialistes ont décidé d’utiliser l’État israélien pour asseoir leur influence dans cette région du Moyen-Orient, riche en pétrole et cruciale pour le commerce international, elles couvrent tous ses crimes. Elles entérinent sa politique de colonisation et d’apartheid. Et elles font des Palestiniens des réfugiés à vie au Liban, en Syrie, en Jordanie, à Gaza, en Cisjordanie et en Israël.  

Et ce sont ces dirigeants-là qui gouvernent le monde ! Ce sont eux qui prétendent nommer le bien et le mal. Eux qui prétendent dire le droit international et désignent qui est terroriste et qui ne l’est pas. Et ce sont eux qui parleront de paix, une fois que les cimetières palestiniens déborderont, et que la puissance oppressive qu’est Israël fera régner sa loi.   

Non, les puissances impérialistes ne sont pas les colombes de la paix, de la démocratie et de la prospérité. Ni à Gaza, ni en Ukraine, ni à Haïti, ni à Taïwan. Au Rwanda, on commémore un génocide qui a fait 800 000 morts avec la complicité active de l’État français, de son état-major, de ses ministres et de son président ! 

Par leur pillage, leur domination et leurs calculs sordides, les maîtres du monde participent à l’engrenage guerrier. La seule alternative à cette marche à la guerre est celle que les exploités du monde entier pourraient représenter en s’attaquant à leurs propres dirigeants et à l’ordre capitaliste qu’ils incarnent.                        

      Nathalie Arthaud

Le 8 avril 2024

mardi 2 avril 2024

Le gouvernement veut nous faire les poches au profit des capitalistes

Avec la fin de la trêve hivernale, la fondation Abbé-Pierre estime à 140 000 le nombre de familles qui risquent de se retrouver à la rue, après une année 2023 où les expulsions avaient déjà atteint un record. Le risque de perdre son logement touche de plus en plus de travailleurs dont les salaires ne suffisent plus à régler toutes les factures.

C’est le moment que le gouvernement a choisi pour annoncer une nouvelle salve d’attaques. En ordre de bataille, les ministres se sont relayés dans les médias pour annoncer leurs prochaines offensives contre les plus précaires, les chômeurs et les malades.

Le ministre de l’Economie, Le Maire, a justifié de s’en prendre aux malades en déclarant : « Les médicaments, ça ne va pas être open bar ». Mais c’est la bourgeoisie qui a accès au buffet à volonté ! Pour se soigner comme pour le reste, tant qu’on a les moyens de payer, il n’y a aucun problème d’accès aux soins les plus sophistiqués.

En revanche, du côté des classes populaires, de plus en plus de malades renoncent à se soigner faute de moyens. Alors que la franchise à payer sur chaque boîte de médicament a doublé, les ordonnances des patients en Affection longue durée sont maintenant dans le viseur du gouvernement, ainsi que les transports médicaux. Les déserts médicaux se multiplient, mais les malades sans moyens de se déplacer et sans mutuelle correcte devront se débrouiller pour aller se faire soigner. C’est une condamnation révoltante !

Contre les chômeurs, Attal est allé faire la leçon, au JT de TF1 : face à la dette de l’État, il serait temps de se montrer économes et d’augmenter les recettes. Pour ce fidèle roquet des intérêts capitalistes, il n’est bien sûr pas question de prendre sur les milliards que l’État déverse dans les caisses des grandes entreprises à coup d’aides, de subventions et d’exonérations.

Le ministre a donc annoncé un nouveau tour de vis contre les chômeurs. Alors que la durée et le montant des allocations ont déjà été réduits par les mesures précédentes, il se dit favorable à une baisse de la durée maximum d’indemnisation, en osant dire qu’il faut inciter au travail.

Ces derniers mois, près de 10 000 emplois ont été supprimés par les enseignes de l’habillement. Dans le secteur automobile, alors que les profits sont au plus haut, les constructeurs encaissent les milliards de l’État sous prétexte de financer la transition vers l’électrique, tout en mettant à la porte des centaines d’intérimaires. Des équipementiers comme Forvia annoncent des milliers de licenciements, et la liste continue, dans des secteurs comme la banque, le bâtiment ou la téléphonie. Alors, ce n’est évidemment pas le chômage que combat le gouvernement, qui laisse les mains libres aux licencieurs. Ce sont les travailleurs privés d’emploi, qu’il condamne à la pauvreté tout en les traitant de fainéants.

Ce gouvernement, composé de millionnaires au service de milliardaires, prétend parler au nom de « la France qui se lève tôt ». Attal a ainsi déclaré : « Quand on travaille, on a quand même davantage de moyens d’être maître de soi ». Mais de quoi décide un travailleur contraint d’accepter des cadences délirantes, un intérimaire contraint de faire des kilomètres pour une mission, une femme de ménage aux horaires fractionnés et dont le salaire ne lui permet même pas de remplir le frigo ?

Le gouvernement prétend s’en prendre aux chômeurs pour que « le travail paie ». Mais si le travail « ne paie pas », c’est bien parce que le patronat impose des salaires qui ne permettent pas de vivre. Pousser les chômeurs dans la misère ne fera pas augmenter les salaires, au contraire ! Réduire les droits des chômeurs, les obliger à accepter n’importe quel travail pour n’importe quel salaire, fournira une arme supplémentaire au patronat pour imposer ses conditions.

Ces annonces sont une déclaration de guerre à tous les travailleurs, auxquels le gouvernement réaffirme qu’il n’est pas question que les capitalistes paient pour la crise de leur système. Du côté des grandes entreprises, la crise économique et le climat de guerre sont d’ailleurs synonymes de profits record, 150 milliards pour l’année 2023 !

Pour assurer ce niveau de profits à une poignée de grands capitalistes, le gouvernement veut faire baisser la tête à tous les travailleurs.

Subir la loi des patrons, dans la situation actuelle, où les menaces guerrières accompagnent la crise générale de l’économie, c’est être de la chair à exploitation aujourd’hui et demain de la chair à canon.

Seul, aucun de nous n’a le pouvoir de s’opposer à l’exploitation. Mais si les travailleurs s’organisent et retrouvent la conscience de leurs intérêts et de leur force collective, alors ils pourront s’opposer non seulement aux attaques de Macron, mais à la barbarie dans laquelle le capitalisme entraîne toute la société.

mercredi 27 mars 2024

La liste « Lutte ouvrière - Le camp des travailleurs », une liste communiste révolutionnaire internationaliste

 

Ouvriers sur les chaines de production, des entrepôts et des chantiers, employés dans le commerce, dans des bureaux, travailleurs de la santé de l’éducation ou des transports, nous avons tous les mêmes intérêts, quelle que soit notre origine, couleur de peau ou nationalité. Nous devons faire face à la rapacité patronale, aux attaques contre les salaires, les emplois, la retraite, le logement… 

Nous devons non seulement nous battre pour défendre nos conditions d’existence, mais aussi pour renverser la dictature de la classe capitaliste qui détient les principaux groupes industriels, commerciaux et financiers et a ainsi les moyens d’imposer ses diktats au gouvernement et à toute la société. 

Cette minorité de parasites irresponsables se soucie exclusivement d’accumuler toujours plus de profits. Tant pis pour la planète et ses ressources ! Tant pis pour la crise climatique ! Et tant pis aussi si la guerre économique entre ces capitalistes finit par entraîner tous les peuples dans une généralisation des affrontements qui ensanglantent déjà l’Ukraine, le Moyen-Orient, l’Afrique et bien d’autres régions du monde. 

Et ce n’est pas l’Union européenne qui s’opposera à cette évolution catastrophique. L’Union européenne a été bâtie par et pour les capitalistes. Leur but était de construire un marché commun sur lequel ils continueraient d’être en concurrence, et qui leur permettrait d’affronter la concurrence des États-Unis ou de la Chine. Tout cela bien sûr, sur le dos des travailleurs, ce qui fait de l’UE une machine de guerre contre nos conditions d’existence. 

Mais, disaient-ils, l’Union européenne allait assurer la paix en Europe. Cela n’a jamais été vrai, et on voit ce qu’il en est aujourd'hui : l’UE se met en ordre de bataille pour mener la guerre contre la Russie !   

Exactement comme nous n’avons rien à attendre de l’Etat français et du gouvernement, dévoués à la grande bourgeoisie et à son système, le monde du travail n’a que des coups à attendre de cette institution capitaliste. Le fond du problème, c’est que le capitalisme, ce système de plus en plus fou conduit l’humanité à la catastrophe, il doit être renversé ! 

Profitons de ces élections pour affirmer le plus nombreux possible que les travailleurs, qui font tourner toute la société, ont la force et la capacité de la diriger ! Le monde du travail n’a aucun privilège à défendre dans cette société, il peut la réorganiser sur des bases collectives en fonction de l’intérêt général. 

Dénonçons le piège tendu par les démagogues qui utilisent l'Europe et les immigrés comme bouc-émissaire, et prônent le repli national pour cacher les véritables responsables : la grande bourgeoisie qui dirige et domine au travers de l'exploitation des hommes et de la planète.  

À l’Europe capitaliste, nous opposerons la perspective de l’Europe des travailleurs et des États-Unis socialistes d’Europe. Face au nationalisme, nous défendrons l’internationalisme ouvrier. Face aux drapeaux français et européen des capitalistes, nous brandirons le drapeau rouge, celui des travailleurs.

Ces élections, pas plus que les autres, ne permettront aux travailleurs de changer leur sort. Mais elles sont une occasion de s’exprimer, de dénoncer la faillite du capitalisme et de défendre un autre avenir. Soyons-le plus nombreux possible à le faire !

lundi 25 mars 2024

Des milliards pour les capitalistes et leurs guerres, l'austérité pour les travailleurs

 

  
 
Mercredi dernier, Macron a convoqué en toute urgence tous ses ministres et principaux dirigeants de sa majorité pour discuter autour d’un plateau de fruits de mer, dans les salons de l’Élysée, de la nécessité de diminuer la dépense publique. 

Depuis plusieurs semaines, le gouvernement mène un véritable matraquage sur ce thème. « Les dépenses publiques se sont emballées », nous explique-t-on. Mais ce ne sont pas les travailleurs qui ont profité de la générosité de l’État ! 

Tous ceux qui n’ont que leur salaire pour vivre, ceux qui ont été privés de leur emploi ou qui doivent enchainer les contrats précaires, les retraités qui touchent une pension de misère après une vie de travail, tous ceux-là ont vu leurs conditions de vie s’aggraver ces dernières années.

Ceux qui ont vidé les caisses de l’État, ce sont les grandes entreprises, elles qui ont empoché sous toutes les formes possibles des aides et subventions qui se montent chaque année au minimum à 200 milliards d’euros. Les travailleurs n’ont pas à payer pour un déficit et pour des dettes qui ont été faites au profit des capitalistes ! 

Mais quand les politiciens au service de la bourgeoisie déclarent que « l’État doit cesser d’être une pompe à fric », comme vient de le faire le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, ce n’est pas pour diminuer les cadeaux versés au grand patronat et aux plus riches. Le gouvernement vient de décréter une baisse du budget de 10 milliards pour cette année, et il a annoncé que 20 milliards supplémentaires devront être économisés en 2025. On sait ce que signifient ces « économies » : ce seront de nouvelles attaques contre les classes populaires !

Ce sont les travailleurs, les chômeurs et même les malades qui vont être frappés. Quand le ministre de la Santé évoque la modification du dispositif de prise en charge des affections de longue durée et les conditions de remboursement des transports sanitaires, il se prépare à réduire l’accès aux soins de millions de personnes, avec des conséquences parfois dramatiques. 

Alors que des mobilisations d’enseignants et de parents dénoncent le manque de moyens de l’école publique, la situation dans les établissements scolaires va encore se dégrader ! Et il en sera de même dans les hôpitaux et dans les Ehpad où la situation est déjà catastrophique, pour le logement et pour tous les services les plus essentiels à la population.

Au moment où les faillites d’entreprises repartent en flèche, les chômeurs sont menacés à nouveau d’être privés d’une partie de leurs ressources, par la baisse des allocations ou la diminution de la durée d’indemnisation. Le gouvernement se prépare à lancer une offensive de grande ampleur qui va faire reculer les conditions de vie de l’ensemble du monde du travail. 

Alors que des millions de personnes ont de plus en plus de mal à vivre correctement, la classe capitaliste, elle, continue de s’enrichir comme jamais. Les entreprises du CAC 40, les plus puissantes du pays, viennent d’annoncer plus de 150 milliards de bénéfices en 2023, record battu pour la troisième année consécutive. Pour le monde des actionnaires, de leurs PDG grassement payés, comme celui de Stellantis, Carlos Tavares, qui touche 100 000 euros par jour, l’heure n’est pas à l’austérité. Cette montagne de profits, les capitalistes l’obtiennent en aggravant l’exploitation, en tirant les salaires vers le bas, et grâce aux milliards d’argent public.

Le gouvernement prétend qu’il n’y a plus d’argent pour payer des ambulanciers, pour rembourser des soins médicaux, mais il trouve des milliards pour la guerre. Macron se vante d’avoir doublé le budget militaire depuis son arrivée au pouvoir et demande aux industriels de passer à une économie de guerre. 

Autrement dit, demain, on aura des canons, des missiles, des Rafale, mais pas de médecins ni de lits dans les hôpitaux ! Des privations, l’aggravation de la crise et la multiplication des guerres, voilà l’avenir que nous promettent les dirigeants du monde capitaliste ! 

Pour s’y opposer, les travailleurs disposent d’armes puissantes : ils font tourner toute la société, ils ont la force de la diriger et de lui offrir un autre avenir que le capitalisme, avec ses crises et ses guerres.