lundi 30 décembre 2019

Que 2020 soit l'année de la riposte du monde du travail !

Rassemblements devant les gares, repas de fête des grévistes, spectacle des danseuses en grève devant l’Opéra à Paris, manifestations locales samedi 28 décembre : au bout de 26 jours, la grève contre le saccage des retraites est bien vivante. Les appels à la trêve et les manœuvres du gouvernement ont échoué à l’enterrer sous le sapin et c’est un beau cadeau, plein d’espoir, pour le camp des travailleurs !

Les directions de la SNCF et de la RATP ont beau assurer que la circulation s’améliore, parler de « réouverture de ligne » quand un métro dessert péniblement quelques stations du parcours pendant trois heures, la réalité est que les grévistes tiennent. Malgré les difficultés financières, malgré les tentatives de démoralisation à coups de calomnies, ils tiennent.

Le gouvernement a aussi essayé de s’appuyer sur des dirigeants syndicaux prêts à se satisfaire de quelques mesures catégorielles. Mais les grévistes ne se sont pas laissé prendre à cet attrape-nigaud et ont poursuivi la lutte en proclamant : « c’est la grève, pas la trêve, qui donnera un avenir à nos enfants ». Ils peuvent d’ores et déjà être fiers de cette combativité, qui représente en elle-même une victoire pour le camp des travailleurs et lui ouvre des perspectives pour l’année qui vient.

Cette grève est importante non seulement par sa durée, supérieure à celle du mouvement de 1995 contre la réforme Juppé, mais aussi par son caractère non corporatiste. Les bataillons les plus combatifs, formés de travailleurs de la SNCF et de la RATP en grève reconductible, ont été rejoints par les salariés d’autres secteurs, enseignants, travailleurs des raffineries et d’EDF, hospitaliers, pompiers. Et pendant les temps forts, on a vu des salariés du privé rejoindre les manifestations.

Au-delà des inconvénients entraînés par l’absence de transports ou la fermeture des écoles, au-delà des situations particulières de chaque profession, la majorité des travailleurs est consciente que cette réforme est la dernière en date d’une série d’attaques visant à appauvrir un peu plus l’ensemble du monde du travail, du privé comme du public. Avec sa réforme des retraites, le gouvernement frappe dans la lignée des mesures déjà prises contre les travailleurs, avec la destruction du code du travail, avec la réforme de l’indemnisation du chômage qui s’en prend aux allocations des plus précaires.

Si le pouvoir met quelques bémols aujourd’hui, c’est parce que la riposte des travailleurs en grève l’y oblige. Les promesses de « transitions » pour les retraites de certaines professions et même l’annonce du report du nouveau calcul des APL, qui entrainerait la baisse des allocations pour 1,2 million de familles et leur suppression pour 600 000 foyers, sont à mettre au crédit de la grève.

Macron et les siens mènent la guerre à la classe ouvrière pour que la plus grande part possible de la richesse de la société revienne à la classe capitaliste. Dans cette période de crise, de marasme économique, c’est ainsi que les capitalistes assurent leurs profits. C’est à ces maîtres-là et à la logique de leur système qu’obéissent les gouvernements. Des centaines de milliers de familles ne s’en sortent plus ? De plus en plus de retraités figurent parmi les bénéficiaires des Restos du cœur ? Tant pis ! C’est à ce prix que les fortunes des grands bourgeois continuent à battre des records.

Pour inverser le rapport de force et remporter la bataille, la sympathie ou le soutien financier aux grévistes ne suffiront pas. Il faudra que le mouvement s’élargisse et que la grève devienne l’affaire de tous les travailleurs. C’est la rapacité de ces capitalistes jamais assez riches, c’est l’arrogance de leurs serviteurs privilégiés qui vantent aux travailleurs les charmes de l’égalité dans la misère, qui finiront par faire franchir le pas à l’ensemble de la classe ouvrière.

La bataille est loin d’être terminée et il faudra être nombreux dans la rue pour la journée de grève et de manifestations du 9 janvier. Mais une fraction du camp des travailleurs a relevé la tête contre ces représentants des riches qui croient qu’ils sont faits pour encaisser les coups et obéir. Et en montrant que tous les coups ne passent pas sans réaction, les grévistes font une démonstration qui est dans l’intérêt général de tous les travailleurs.

Alors, souhaitons que l’année qui vient voie tous les travailleurs garder la tête haute, qu’elle soit une année de combat de la classe ouvrière, pour son avenir et pour celui de toute la société. 
Le 30 décembre 2019

samedi 28 décembre 2019

Pour un bon Noël et une bonne année, vive la lutte !


Le gouvernement aura tout essayé pour que la contestation contre la réforme des retraites ne passe pas les fêtes de fin d’année. Il y a eu le chantage contre les cheminots autour de la trêve de Noël, le bluff sur le nombre de trains en circulation, les appels à la suspension du mouvement par certains syndicats. Eh bien, toutes ces manœuvres ont échoué !

Avec un TGV sur deux et de nombreuses lignes du métro parisien perturbées ou fermées, la grève continue. Et c’est une petite victoire pour tous les travailleurs, parce que cette mobilisation, largement portée par les cheminots et les agents de la RATP, est ce qui est arrivé de mieux au monde ouvrier depuis des années.

Le gouvernement et ses chiens de garde médiatiques ont voulu faire pleurer dans les chaumières en accusant les cheminots et les agents de la RATP de gâcher les fêtes. À d’autres ! S’il n’y a pas de Noël pour des millions de femmes et d’hommes, ce ne sera pas à cause de la grève mais à cause de la politique de Macron et de ses amis patrons. Ce sera à cause des bas salaires, des licenciements, de la précarité et des retraites de misère.

Le gouvernement a échoué à dresser la population contre les grévistes parce que, derrière les usagers qui galèrent, il y a des salariés qui n’en peuvent plus de subir. Il y a tous ceux qui ont du mal à s’offrir un repas amélioré et à payer des cadeaux à leurs enfants ou à leurs petits-enfants. Et eux se félicitent de voir des travailleurs relever la tête.

La grande masse des salariés ne se sentent pas encore assez forts pour suivre les grévistes, mais ils ne se trompent pas de camp. Leur camp est celui de ceux qui se lèvent à 4 heures du matin pour faire rouler les trains, c’est celui des bataillons du nettoyage, de la santé, des ouvriers et des employés sans qui rien ne fonctionnerait.

Macron, Philippe et compagnie représentent le camp d’en face, le camp de la bourgeoisie, des rentiers, des boursicoteurs qui n’ont jamais été aussi prospères et sont toujours aussi rapaces.

Que Macron renonce à sa retraite spéciale de président ne change rien : après l’Élysée, il réintègrera le monde des banquiers d’affaires. Ou il fera, comme Sarkozy, des conférences payées 200 000 euros. Quoi qu’il en soit, la vie de château lui est assurée, contrairement aux travailleurs dont il est en train de démolir les retraites !

Dans le monde du travail, personne n’est dupe. La bataille des retraites, c’est une guerre de 30 ans. Lors de chaque réforme, gouvernement et patronat ont attaqué le droit des travailleurs à profiter un peu de leurs vieux jours après avoir subi l’exploitation toute leur vie.

Cette bataille fait partie intégrante de la lutte de classe. Une lutte de classe féroce, à laquelle est rompu Pietraszewski, le nouveau Monsieur retraites qui remplace un Delevoye discrédité. Cet ex-DRH de chez Auchan s’est distingué en envoyant une caissière en garde à vue pour vol, parce qu’elle avait donné à une cliente un pain au chocolat trop cuit d’une valeur de… 80 centimes !

Ces valets de la bourgeoisie n’imaginent pas les salariés autrement que soumis et dociles. Mais la classe ouvrière est capable de se battre. C’est cette démonstration que les cheminots font aujourd'hui. Et c’est ce qui permet à des millions de femmes et d’hommes de se reconnaître dans la contestation actuelle, de la soutenir, et de la rallier demain.

À juste raison, les cheminots et les agents de la RATP, qui en sont à leur vingtième jour de grève, mesurent qu’ils ont perdu beaucoup d’argent. Mais ils savent aussi que si nous nous laissons faire, nous perdrons tous beaucoup plus.

En continuant de porter le drapeau de la contestation, les grévistes offrent un avenir au mouvement. Et comme on l’a vu le 5 et le 17 décembre, celui-ci a de nombreux combattants en réserve. Tant qu’il continue, il peut gagner de nouvelles troupes.

Aujourd'hui, les cheminots et les agents de la RATP représentent la classe ouvrière dans ce qu’elle recèle de meilleur, une classe sociale fière d’être utile à toute la société et qui revendique ses intérêts. Une classe qui se caractérise par le caractère collectif et solidaire de ses luttes, car ses intérêts correspondent à ceux de l’immense majorité et au progrès pour toute la société.

Oui, cette année se termine bien, et ce sera un bon Noël pour l’ensemble du monde du travail parce qu’après tant d’années de coups reçus et de résignation, il a lieu sous le signe de la lutte collective et de la solidarité entre travailleurs. Sous le signe de la fierté de se battre pour des jours meilleurs. 
 
Le 23 décembre 2019

dimanche 15 décembre 2019

Dans la rue le 17, jusqu'au retrait de la réforme !

Dans le monde du travail, la réforme des retraites fait l’unanimité contre elle. Alors, montrons-le en étant tous en grève et dans la rue le 17 décembre. Personne ne doit rester spectateur du bras de fer engagé contre le gouvernement par les cheminots, les agents de la RATP et les enseignants en grève.

Cette contestation a déjà forcé le gouvernement à changer de ton. Avec le renfort des salariés du privé, il est possible de le faire reculer et de lui faire retirer son projet !

Le gouvernement veut nous faire travailler plus longtemps pour une pension moindre. Pour cela, il a plusieurs tours dans son sac.

Il y a bien sûr l’âge pivot à 64 ans. Qui parmi les salariés du privé ou du public se voit travailler jusqu’à 64 ans ? Qui se voit, à cet âge, suivre les cadences des chaînes de montage ou travailler en équipe ? Qui se voit au volant d’un bus, remplir les rayons d’un supermarché, soulever une personne âgée ou un malade, ou même dans une salle de classe ? Et pourquoi se tuer au travail, alors que les jeunes sont au chômage ou en intérim ?

C’est d’autant plus inacceptable que le gouvernement sait que beaucoup d’entre nous seront mis à la porte bien avant 64 ans ! C’est déjà le cas aujourd'hui : plus de la moitié des plus de 55 ans sont au chômage ou en invalidité et toucheront ensuite une pension amputée.

S’il répète du matin au soir que « tout se négocie », c’est qu’il peut tout aussi bien abandonner l’âge pivot de 64 ans et nous imposer de travailler plus longtemps par d’autres moyens. Alors, quelle que soit la sauce à laquelle il veut nous manger, il faut dire non !

Le pire, c’est encore le mode de calcul des futures retraites. Prendre en compte toute la carrière, et non plus les 25 meilleures années dans le privé et les six derniers mois dans le public, cela revient à baisser nos pensions d’au moins 200 ou 300 euros mensuels. Comme si elles n’étaient pas déjà assez basses !

Le gouvernement prétend faire une réforme pour les plus précaires et pour les femmes en particulier, parce qu’il prendrait en compte toutes les heures cotisées. Quelle hypocrisie ! Rien ne l’empêcherait de le faire en gardant le système actuel. Tous les ministres et députés de la majorité prennent aujourd'hui la pose du défenseur de la veuve et de l’orphelin. C’est d’un mépris sans nom ! Parce que c’est ce gouvernement des riches qui a supprimé l’impôt sur la fortune qui a refusé d’augmenter le Smic, cassé le code du travail et généralisé la précarité. C’est lui qui vient de baisser les APL et de démolir les droits au chômage des plus précaires.

Quant à entendre tous ces ministres, qui à l’instar de Delevoye cumulent salaires et retraites de plusieurs milliers d’euros, se vanter d’assurer un minimum de retraite de 1000 euros pour des salariés ayant travaillé toute leur vie, c’est tout simplement odieux. Comment imaginent-ils que l’on vit avec 1000 euros ?

Le Premier ministre a osé baptiser « solidarité entre les générations » une réforme qui démolit les retraites de ceux qui sont nés après 1975. Comment les travailleurs qui refusent un recul pour eux-mêmes pourraient l’accepter pour leurs frères, leurs enfants ou leurs collègues plus jeunes ? C’est une tentative de division abjecte.

Le seul à exciter les égoïsmes, c’est le gouvernement. Il cherche à négocier catégorie par catégorie. Peut-être trouvera-t-il des confédérations syndicales pour entrer dans son jeu. La seule façon de faire échouer ces manœuvres est de mener la lutte ensemble, travailleurs du privé et du public.

La leçon de solidarité et de justice, elle est donnée par les travailleurs qui se battent aujourd'hui, quels que soient leur statut et leur âge, pour le retrait de cette réforme.

Le gouvernement, largement relayé par les médias, s’inquiète de ce que Noël approche. Ils accusent déjà les grévistes de la SNCF et de la RATP de vouloir gâcher la fête. Mais le plus beau cadeau de Noël que nous pouvons faire à nos enfants, c’est de nous battre pour obtenir le retrait de cette réforme. C’est de dire à nos enfants que nous nous battons non seulement pour leur retraite, mais pour que leur vie soit meilleure et pour que notre monde, celui des travailleurs, se fasse respecter. Oui, une victoire ferait de ce Noël une très belle fête ! Alors privé, public, ne nous laissons pas faire les poches ! Battons-nous pour que l’argent nécessaire aux retraites, aux salaires, aux emplois et aux services publics soit pris là où il est : du côté des vrais privilégiés, des grands actionnaires, des banquiers ! 
Le 15 décembre 2019
Rassemblement à Vierzon
 

Mardi 17 décembre - 10h30 
Forum République 

jeudi 12 décembre 2019

Après les déclarations d’Edouard Philippe, la lutte continue !

Edouard Philippe a confirmé les points essentiels d’une réforme des retraites qui n’est rien d’autre qu’une nouvelle attaque anti-ouvrière. Comme toutes les réformes des retraites que l’on subit depuis 30 ans, le projet du gouvernement conduit à nous faire travailler plus longtemps pour une pension moindre parce que le grand patronat ne veut rien payer.

Sous prétexte d’unification des régimes, ce projet poussera vers la pauvreté un nombre croissant de retraités. Avec le système à points et un calcul de la pension sur toute la carrière, plus encore qu’aujourd’hui, les travailleurs pauvres deviendront des retraités pauvres.

Quant à croire les promesses gouvernementales sur le fait que la valeur du point ne pourra pas baisser, il faudrait être bien naïf. Ce serait contrôlé par les partenaires sociaux et le parlement ? Mais c’est déjà le cas du point d’indice des fonctionnaires, bloqué depuis des années ! Le point serait indexé sur les salaires ? Mais les salaires sont en retard sur les hausses de prix depuis bien longtemps ! Aucune retraite ne serait inférieure à 85 % du Smic ? Mais le Smic est déjà insuffisant pour vivre !

Le gouvernement confirme surtout qu’il faudra travailler plus longtemps. Il ose affirmer sans rire qu’il ne veut forcer personne… mais il projette d’introduire un malus en-dessous de 64 ans, ce qui revient à obliger les salariés à choisir entre s’épuiser au travail – s’ils en ont encore un – et tomber dans la misère.

Quant au fait que la réforme ne s’appliquera qu’aux salariés nés après 1975, c’est une tentative de division abjecte. Les travailleurs qui refusent un recul pour eux-mêmes n’en veulent pas non plus pour leurs frères, leurs enfants ou leurs collègues plus jeunes.

Mais s’il repousse aujourd’hui la date d’entrée en vigueur de sa réforme, c’est parce qu’il y a cette mobilisation et qu’il est sous la pression de ceux qui sont en grève reconductible.

Mais cela prouve aussi que, face à la mobilisation, le gouvernement peut reculer. Pour l’instant, c’est un recul minime, mais c’est quand même sous la pression des travailleurs qu'il a été contraint d’enrober un peu sa réforme.

Alors il faut poursuivre le mouvement engagé le 5 décembre. Cette journée de grève et de manifestation a été une démonstration de force massive. Dans plusieurs secteurs, notamment les transports publics et l’éducation, des travailleurs ont engagé un mouvement de grève déterminé. Ils ont déjà obligé le gouvernement à changer de ton. Si les grèves s’étendent et se renforcent, le monde du travail aura la force de faire reculer le gouvernement.

Dès demain, poursuivons le combat jusqu’au retrait de la réforme Macron-Philippe !
Lutte ouvrière
 
Rassemblement à Vierzon
 
Jeudi 12 décembre - 10h30 
Forum République 
 

dimanche 8 décembre 2019

Le 10 décembre et après, tous dans la lutte !

Le gouvernement voulait que l’on s’exprime sur la réforme des retraites. Il a eu la seule réponse qu’il méritait : l’entrée en lutte des travailleurs ! Avec les manifestations massives dans tout le pays et les grèves records à la SNCF, à la RATP et dans l’Éducation, le 5 décembre a été une démonstration de force du monde du travail.

Cette journée a été un succès parce qu’elle a mobilisé toutes les catégories de salariés : travailleurs du transport et enseignants, pompiers, ambulanciers, hospitaliers, et de nombreux salariés du privé. Venus parfois seuls, à dix, vingt ou en cortège, bien des salariés du privé ont répondu présent.

Travailleurs du privé ou du public, des petites ou grandes entreprises du commerce, de la métallurgie, de l’agroalimentaire, de la chimie ou de l’automobile… nous avons exprimé la nécessité de nous battre ensemble. Parce que nous sommes tous attaqués par cette réforme des retraites qui nous forcera à travailler plus longtemps pour des pensions plus faibles. Et parce que nous sommes animés d’une même colère. Eh bien, il faut continuer !

La réforme des retraites est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. C’est la mesure de trop qui s’ajoute aux salaires bloqués, aux primes rognées, aux sous-effectifs et aux menaces de licenciement. Et nous sommes tous logés à la même enseigne ! Les pressions au travail, les cadences et les réorganisations incessantes, la politique du chiffre, nous les subissons chez Michelin comme dans les hôpitaux, dans les centres d’appels comme dans l’Éducation, chez Amazon comme à la SNCF ou à la RATP.

Que l’on travaille dans le public ou dans le privé, l’heure n’est plus aux corporatismes. Le gouvernement et les journalistes aux ordres présentent les cheminots comme des privilégiés, le conducteur de bus RATP comme un nanti par rapport à celui du Havre. À ce jeu-là, nous sommes tous perdants parce que chacun trouvera toujours plus mal payé et plus exploité que lui. Le CDI serait prétendument privilégié par rapport au CDD, le CDD privilégié par rapport au chômeur, et ainsi de suite…

Refusons ce chantage et défendons ensemble nos intérêts communs. Ensemble, une victoire est possible !

Prenons l’argent pour les retraites, les salaires, les emplois et les services publics là où il est : du côté des vrais privilégiés, parmi les banquiers amis de Macron, parmi les actionnaires du CAC 40, parmi tous ceux qui ne se posent pas le problème de leur retraite ou de leurs fins de mois parce qu’ils sont richissimes, parmi ces vrais privilégiés que le gouvernement arrose de cadeaux.

Le gouvernement est sous pression. Il ne veut pas d’un mouvement qui s’amplifie et il a déjà entrepris les grandes manœuvres de déminage.

Après avoir répété « nous irons jusqu’au bout » il dit maintenant « je vous ai compris » et il passe la main dans le dos des directions syndicales, pour les entraîner dans un dialogue social destiné à éteindre la contestation qui monte.

Alors que les salaires des fonctionnaires sont bloqués depuis près de dix ans, le gouvernement promet soudain des augmentations aux enseignants. Mais ce gouvernement qui détruit systématiquement les droits des travailleurs et ne cesse de dire qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses publiques ne s’est pas transformé en Père Noël !

Pour démobiliser les grévistes, le premier ministre Édouard Philippe, pourrait jouer sur la date de mise en œuvre de la réforme. Autrement dit, ceux qui font grève ne seraient pas concernés… mais leurs enfants le seraient ! Mais qui souhaiterait pour ses enfants une vie pire que celle qu’il a eue ? Et c’est ce gouvernement qui ose nous faire des leçons de morale sur la solidarité !

Cette semaine va être décisive. La journée du 5 décembre donne une idée de l’immense force collective dont nous disposons. Elle a encouragé ceux qui ne se sentent pas encore de se lancer dans une grève reconductible, ainsi que ceux qui ont franchi le pas et se sont engagés dans le bras de fer. Si les grèves se multiplient et se renforcent, si de nouveaux manifestants battent le pavé, le gouvernement peut reculer comme Juppé a dû le faire en 1995.

Alors, mardi, soyons le plus nombreux possible en grève et dans la rue. Et mercredi et après, poursuivons le combat jusqu’au retrait de la réforme Macron-Philippe ! 
Le 8 décembre 2019
Rassemblement à Vierzon

Mardi 10 décembre - 10h30 
Forum République 
 

lundi 2 décembre 2019

Le 5 décembre et après, tous en grève, tous en manifestation !

Salariés de la métallurgie, de l’automobile, de l’agroalimentaire, de la chimie, du commerce, du nettoyage, de la sécurité, des banques et assurances, cheminots, agents de la RATP et des transports publics, enseignants, si nous ne voulons pas nous retrouver avec un nouveau report de l’âge de la retraite et des pensions encore réduites, il faut agir maintenant.

Et il n’y a pas que le problème de la retraite. Les bas salaires, la précarité, les sous-effectifs, les journées à rallonge, la surveillance et les pressions des chefs… il faut tout mettre sur la table, parce que c’est devenu insupportable. Avec les salaires qu’on a, il est impossible de voir le bout du tunnel. Entre les crédits pour se loger, l’argent pour payer les études des enfants, les dépenses exceptionnelles qui nous tombent dessus, on ne vit pas, on survit !

Tant que nous ne réagirons pas, le grand patronat et le gouvernement nous feront reculer. Il y a 30 ans, avoir un emploi, cela signifiait avoir un CDI à plein temps. La retraite, elle était à 60 ans, à taux plein avec 37,5 années de cotisations. Aujourd'hui le gouvernement nous explique que c’est impossible, parce qu’il n’y a pas d’argent.

Mais en 30 ans, les grandes fortunes ont décuplé. En 30 ans, les profits des entreprises se sont envolés. La semaine dernière, la firme de luxe LVMH a déboursé 15 milliards d’euros pour acheter le joaillier Tiffany. Et il n’y a pas d’argent ? Quelle sinistre blague !

Il faut prendre l’argent là où il est, dans les coffres des grands actionnaires, pour qu’il serve aux salaires, aux emplois, aux services publics.

Plus il y aura de monde dans la rue, plus le gouvernement sera sous pression. Et il l’est déjà ! Il l’est parce que les cheminots et les agents de la RATP ne se laisseront pas faire et qu’ils sont en mesure de perturber une bonne partie de l’économie, le temps qu’ils décideront. Il l’est aussi parce qu’il craint la généralisation de la colère à l’ensemble du monde ouvrier. Eh bien, il faut y aller !

Le gouvernement cherche à dresser l’opinion contre les cheminots et les agents de la RATP qui seraient arcboutés sur leurs régimes spéciaux. Mais puisqu’il est question de « privilèges », regardons les riches qui ont celui de ne rien faire de leurs dix doigts et qui vivent en parasitant le travail des autres.

Regardons ceux dont les fortunes dépassent parfois la richesse de certains États, ceux qui ne s’inquièteront jamais pour leur retraite tant ils nagent dans les millions. Regardons-les, demandons-leur des comptes et ne nous laissons pas diviser entre travailleurs !

Bien sûr, les travailleurs de la SNCF et de la RATP sont en pointe dans ce mouvement, ils ont davantage de traditions de luttes et une force de frappe importante. Mais seuls, ils ne pourront pas gagner pour tout le monde. Car il s’agit aussi de se faire respecter des grands actionnaires. Alors, en faisant grève dans les grandes entreprises du privé, frappons-les au cœur, c’est-à-dire au portefeuille. Et demain ce sera le Medef qui suppliera Macron de renoncer.

Cette grève va engendrer des difficultés pour tout un chacun. Mais dans le bras de fer qui commence jeudi 5, toutes les travailleuses, tous les travailleurs ont les mêmes intérêts : que cette grève réussisse, se développe et soit victorieuse. Et c’est possible !

Si les salariés du privé rejoignent ceux du public, nous nous ferons craindre du gouvernement et du grand patronat. Si la grève se poursuit les jours suivants et menace de se transformer en vrai mouvement, oui, nous pouvons les faire reculer.

En 1995, Juppé s’était montré aussi arrogant que Macron l’est aujourd'hui, et il avait dû manger son chapeau face à la détermination des grévistes. Aujourd'hui, nous pouvons en faire autant, si nous reprenons confiance dans notre force collective.

Beaucoup d’entre nous se méfient des confédérations syndicales et de leurs calculs d’appareils qui les ont régulièrement conduits à sacrifier les intérêts des travailleurs.

Eh bien, il faut se battre avec la conviction que nous pouvons nous organiser pour contrôler et diriger notre mouvement de façon démocratique. Avec la conviction que nous pouvons décider et agir sans attendre les consignes des confédérations.

Il dépend de chacun d’entre nous de faire du 5 décembre le point de départ d’une large contestation ouvrière. Il dépend de chacun d’entre nous de jouer un rôle actif et de faire en sorte que ce mouvement de grève soit vraiment le nôtre.

Pour réagir et nous opposer aux reculs imposés par le gouvernement ou le grand patronat, nous n’avons que trop attendu. À partir de jeudi, passons à la contre-offensive ! 
Le 2 décembre 2019
Rassemblement à Vierzon
Jeudi 5 décembre - 10h30 
Forum République