mardi 29 mars 2022

Votez pour dénoncer les fauteurs et les profiteurs de guerre, et les gouvernements qui veulent nous embrigader !

Il y a un mois, la population ukrainienne n’imaginait pas ce que sa vie allait devenir. Elle ne pensait pas que des bombes allaient détruire des villes entières, que des millions de gens allaient devoir fuir leur pays, ni que ceux en âge de se battre allaient se retrouver avec un fusil dans les bras. Pourtant, c’est ce qui est arrivé. Tout a basculé en quelques jours. Et cette tragédie qui se déroule à quelques milliers de kilomètres fait partie maintenant de notre quotidien.


Ici, nous n’avons pas encore la guerre. Mais nous subissons déjà les spéculateurs et les profiteurs de guerre qui font monter tous les prix. Et un climat guerrier s’est installé, orchestré par le gouvernement et les médias. La guerre en Ukraine nous montre l’avenir que les dirigeants du monde nous préparent. Elle ne peut pas faire oublier nos difficultés quotidiennes, elle les aggrave.

La guerre en Ukraine a déstabilisé l’économie capitaliste mondiale et modifié les rapports de force entre le camp occidental et la Russie, mais aussi à l’intérieur même du camp occidental. Renault a dû quitter le marché automobile russe qui représentait pourtant son deuxième plus gros marché. Et cela va compter dans sa guerre commerciale contre Stellantis-PSA, Volkswagen et les autres constructeurs.

À cause de l’embargo sur le gaz russe qui se met en place, l’Allemagne, qui est la puissance industrielle européenne dominante, doit revoir complètement son approvisionnement énergétique. Et cela rebat les cartes dans les relations entre puissances européennes.

À un autre niveau, les États-Unis, qui mènent la croisade de l’OTAN contre Poutine, se servent de la guerre en Ukraine pour obliger tous les gouvernements à se ranger derrière eux et font pression sur les pays de l’ex-URSS et sur la Chine pour qu’ils se détachent de la Russie.

Et puis, tous les États réarment ! Alors, s’il est impossible de prévoir comment la situation internationale va évoluer, une chose est sûre, ceux qui nous gouvernent ont commencé à aiguiser leurs couteaux.

Il y a cent ans, toute une génération a connu la boucherie de la Première Guerre mondiale. Puis la génération suivante s’est retrouvée sur les champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale. Ensuite, il y a eu les guerres coloniales, au Viet Nam ou en Algérie. En réalité, les guerres ne se sont jamais arrêtées. Les désastres en Syrie, en Irak ou au Yémen sont là pour en témoigner.

Le système capitaliste, fondé sur l’esclavage salarial, mène inévitablement à la guerre. La guerre fait partie du capitalisme. Et si elle est une tragédie pour les populations, elle est un énorme business pour les trusts. Les profits des groupes pétroliers et de ceux de l’armement en sont l’illustration écœurante.

Les travailleurs et les pauvres de tous les pays sont dressés à être résignés devant tout cela. Et faute de véritables partis ouvriers, faute de traditions de lutte et d’organisation, pour l’instant ils ne sont pas capables de renverser ce système. Pourtant, ils sont les seuls à pouvoir le faire. Et il faudra nécessairement que les exploités renouent avec un passé où le mouvement ouvrier représentait une force et un espoir de changement pour toute l’humanité.

Dans les élections qui arrivent, rien de bon ne pourra sortir des urnes pour les travailleurs, ni pour l’immense majorité de la population. Les candidats qui promettent des miracles ou prétendent avoir des « solutions » dans le cadre de ce système, ne sont en réalité que des bonimenteurs. Ils se gardent bien de dire l’essentiel, à savoir que, quel que soit l’élu, les capitalistes dirigeront, et ils mèneront la société à la guerre. Beaucoup de travailleurs sentent d’instinct qu’on les trompe et c’est pour cela qu’il y a tant d’abstentions. Mais s’abstenir, c’est se taire.

Les élections sont une duperie, mais les exploités peuvent utiliser leur bulletin de vote justement pour montrer qu’ils ne se laissent pas tromper. Ils peuvent voter pour dénoncer la guerre et ses profiteurs, pour affirmer leur confiance que la classe ouvrière porte en elle une autre organisation sociale, débarrassée de l’exploitation et des guerres. C’est un vote minoritaire et à contre courant, et alors ? C’est pour que ceux qui veulent s’exprimer ainsi puissent le faire que je suis candidate.

Nathalie Arthaud

Le 28 mars 2022

lundi 21 mars 2022

L'intensification de la guerre en Ukraine et ses conséquences

Des villes de près d’un million d’habitants comme Kharkiv ou Marioupol sont maintenant bombardées massivement par l’armée russe. Des quartiers entiers ont été détruits et les victimes civiles se comptent désormais par milliers. En face, les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN livrent de plus en plus d’armes à l’armée ukrainienne et à ses milices. La guerre a pris une nouvelle ampleur.

Si Poutine a probablement misé sur une intervention courte et un effondrement rapide du pouvoir ukrainien, c’est l’inverse qui s’est passé. Et maintenant l’engrenage fait que personne ne peut dire quand cette guerre finira, ni quelles vont être ses répercussions. Ce qui est certain, c’est qu’elles seront mondiales.

Déjà, ici, en France, de plus en plus d’entreprises ont des problèmes d’approvisionnement. À cause du manque de noir de carbone qui vient de Russie, Michelin a mis la majorité de ses usines à l’arrêt. Les prix du pétrole et d’autres matières premières explosent. Le nickel est devenu quatre fois plus cher. Cela bouleverse toutes les industries et l’agriculture, et change les rapports de force économiques, attisant la guerre commerciale.

Dans les pays pauvres, l’impact risque d’être pire. La hausse vertigineuse des prix du blé annonce « des désastres humanitaires avec une forte augmentation de la pauvreté et de la faim », a dit un des dirigeants du Fonds Monétaire International. C’est-à-dire qu’en Afrique, au Proche-Orient, en Inde, des famines vont toucher des millions de gens. Elles entraîneront sûrement des révoltes. Mais les dirigeants de ces pays pourraient chercher à détourner la colère des masses vers le nationalisme et la guerre, pour dresser les peuples les uns contre les autres, par exemple, entre l’Inde et le Pakistan, ou entre le Maroc et l’Algérie. De la guerre commerciale à la guerre tout court, il n’y a qu’un pas, surtout dans une économie mondiale complètement déstabilisée.

Gouvernement et médias, à l’unisson, cherchent déjà à nous embrigader. Ils nous abreuvent de discours sur « le droit des nations » dont la France et les autres pays de l’OTAN seraient les gardiens. Les États-Unis défenseurs du droit des peuples ? Ils sont les plus grands fauteurs de guerres ! En Ukraine, ils ont fait largement monter la tension. Et aujourd’hui, en Asie, ils remettent ça, en profitant de la situation pour accentuer leur pression sur la Chine. Tout en affirmant ne pas vouloir une « nouvelle guerre froide » avec ce pays, le président des États-Unis a menacé la Chine, au prétexte que les déclarations diplomatiques de celle-ci ne sont pas assez fermement anti-russes.

Et puis, le soixantième anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, qui a fait un million de morts, nous rappelle comment la France a respecté les droits du peuple algérien : en tuant, en torturant, en bombardant des villages au napalm et en déplaçant un quart des Algériens dans des camps d’internement. À l’époque, il y avait déjà une odeur de gaz, celui du Sahara, sur lequel les industriels français voulaient garder la main.

Le nationalisme sert la politique des gouvernements aux ordres des classes possédantes. Il sert à ranger les exploités derrière leurs exploiteurs. Dans cette guerre, les exploités n’ont pas de camp. Celui de Poutine n’est pas meilleur que celui de l’OTAN. La dictature contre le peuple russe est terrible et, il y a quelques mois, c’est l’armée russe qui est allée réprimer la population du Kazakhstan qui se révoltait contre la vie chère. Et là, Poutine a eu la bénédiction des dirigeants de l’OTAN.

Le capitalisme mène le monde à la catastrophe avec la peau des peuples. Avec la guerre en Ukraine, on voit bien que ce ne sont pas les oligarques russes ou ukrainiens qui prennent les bombes sur la figure ou doivent fuir sur les routes en abandonnant tout ! Mais les exploités représentent une force considérable capable de renverser cet ordre social mondial immonde. Ce qui leur manque, c’est de retrouver le moyen de s’organiser et de s’unir pour se battre pour leurs intérêts de classe.

Au regard de ces perspectives, les élections peuvent apparaître dérisoires. Et elles le sont. Rien n’en sortira de bon pour les travailleurs. Mais elles permettent à tous ceux qui rejettent ce système capitaliste, à la fois exploiteur et fauteur de guerre, d’exprimer leur colère et leur dégoût. C’est le sens de ma candidature.

Nathalie ARTHAUD
 
Le 21 mars 2022

mardi 15 mars 2022

La guerre en Ukraine, une catastrophe pour les peuples, des affaires exceptionnelles pour les marchands de canons

La guerre est toujours une calamité pour les gens du peuple. D’Ukraine, nous viennent les images d’une tragédie : des files de gens terrorisés qui abandonnent tout, des HLM défoncés et les cadavres de ceux qui n’ont pas pu fuir à temps. Mais elle n’est pas une tragédie pour tout le monde.

Les marchands d’armes se frottent les mains en pensant aux bénéfices qu’ils vont en tirer. La semaine du début de l’offensive russe, l’action de Thalès, ce groupe d’armement qui fournit l’électronique des avions Rafale de Dassault, a bondi de 30 %. Le PDG  de ce groupe, qui devait annoncer au même moment les résultats historiques de son entreprise pour l’année 2021, a pu ajouter que les résultats à venir seraient encore plus impressionnants. Car « les budgets de défense sont en hausse dans tous les pays développés où nous sommes présents », a-t-il expliqué. Même en France, où il n’y a pas d’affrontement, on voit déjà les profiteurs de guerre.

Les médias et le gouvernement ont expliqué que les prix des carburants allaient augmenter parce que l’approvisionnement du pétrole en provenance de Russie allait être bloqué. Mais, alors qu’il n’y a même pas encore eu le moindre blocage, les prix de l’essence, du gaz et du fioul se sont envolés ! En réalité, les trusts du pétrole comme Total, BP ou Esso se sont entendus pour pousser les prix à la hausse. Et ensuite la spéculation financière a fait le reste.

La spéculation touche tous les secteurs. L’Ukraine étant un important producteur de blé, le prix de cette céréale a battu son record absolu. Partout, les denrées alimentaires vont être encore plus chères. Mais dans les pays pauvres, cela signifie des famines programmées. Et comme au Moyen Âge, c’est quand la pénurie est la plus aiguë que les accapareurs font les affaires les plus juteuses.

La guerre est une gigantesque affaire commerciale. Les industriels du textile vont récupérer les marchés de fournitures aux armées. Ceux de l’agroalimentaire vont se charger de les nourrir. Ils feront comme les trusts du pétrole ont fait avec l’essence : profitant de leur position dominante, ils fixeront leurs prix. Les banques en profiteront aussi pour endetter les États qui vont augmenter leurs dépenses d’armement. Et les États feront payer les populations.

Les sanctions mises en place par les pays occidentaux contre la Russie vont aussi attiser les rivalités économiques au sein du camp occidental. Les États-Unis, qui viennent de déclarer l’embargo sur le gaz russe, veulent que les pays européens fassent de même. Les groupes pétroliers américains espèrent bien récupérer les marchés des entreprises russes en Europe. Peut-être que cela fera les affaires d’EDF qui augmentera alors ses exportations d’électricité produite par ses centrales nucléaires. Mais cela s’oppose directement aux intérêts des industriels allemands pour qui le gaz russe est une des sources énergétiques principales. Les combats militaires ne mettent pas fin à la guerre économique. Ils en sont le prolongement.

Les prolétaires ukrainiens paient déjà les rivalités entre les grandes puissances occidentales et la Russie par du sang et des larmes. Les prolétaires russes le paient aussi par le renforcement de la dictature de Poutine et vont le payer plus encore avec le blocus que veulent mettre en place les Occidentaux et qui risque de leur faire revivre l’effondrement économique catastrophique qu’ils ont vécu il y a trente ans au moment où Eltsine a organisé l’éclatement de l’URSS.

Mais nous, prolétaires ici en France, sommes aussi dans le même bateau. Le gouvernement français prétend que désormais, à cause du conflit en Ukraine, tout le monde va devoir se serrer la ceinture et que, riches et pauvres, nous serions tous concernés. C’est de la propagande pour nous mettre à la remorque des intérêts des trusts français.

Si nous ne voulons pas être soumis à l’aggravation de l’exploitation aujourd’hui et devenir de la chair à canon demain, nous devrons nous organiser pour défendre nos intérêts de classe. Et tant que notre classe sociale n’est pas capable de renverser ce système pourri, il faut au moins que la colère contre celui-ci s’exprime. Le vote pour ma candidature à l’élection présidentielle en donnera l’occasion.

Nathalie ARTHAUD
 
Le 14 mars 2022

 

lundi 7 mars 2022

Contre Poutine et contre les fauteurs de guerre impérialistes

Après douze jours de guerre, des centaines de morts et près d’un million et demi de réfugiés fuyant les bombes, les images terribles de la guerre en Ukraine suscitent une émotion et une indignation sincères dans la population, qui multiplie les gestes de solidarité.

Rien de sincère, par contre, du côté de la propagande du pouvoir et des médias. Macron a remis son costume de super-héros médiateur pour affirmer que les puissances occidentales n’avaient pas voulu cette guerre. Mais si le dictateur Poutine est bien celui qui a franchi le pas de l’invasion militaire, c’est le résultat d’une escalade dont les puissances impérialistes ont été parties prenantes.

L’Otan, alliance militaire créée en 1949 sous la houlette de l’impérialisme américain contre l’URSS, a renforcé sa pression militaire, même après 1991 et la dislocation de l’Union soviétique. Elle a intégré douze États supplémentaires entre 1997 et 2009, le long de la façade ouest de la Russie.

En face, Poutine, au pouvoir après dix ans d’effondrement du pays, a remis en place un État autoritaire et mis au pas les contestataires. Le dictateur ne provoqua d’ailleurs aucune réaction des puissances occidentales en déclenchant une deuxième guerre en Tchétchénie, en 2004, faisant au moins 150 000 victimes, pour mater toute velléité d’indépendance. Et en janvier dernier, les « grandes démocraties » ne se sont pas plus indignées quand Poutine a envoyé son armée au Kazakhstan pour écraser dans le sang la révolte ouvrière contre la cherté de la vie. La réalité des intérêts des trusts américains, anglais et français, dans ce pays qui concentre une bonne part des réserves mondiales de pétrole ou encore d’uranium, a été plus forte que les postures et les mensonges sur les grands principes démocratiques !

Dans cette guerre fratricide, Poutine est l’agresseur et joue avec la vie des populations. Il creuse un fossé de sang entre les peuples russe et ukrainien, pourtant intimement liés, et pousse les Ukrainiens derrière les dirigeants ultranationalistes.

Mais les grandes puissances occidentales se moquent tout autant du sort des populations. Leur politique le montre sur la majorité de la planète où, si l’on ne meurt pas sous les bombes, on crève du sous-développement imposé par leur pillage.

En commettant les pires exactions, le camp impérialiste a toujours prétendu faire œuvre de paix. Puissance de seconde zone, la France en a une longue expérience. Tout comme Poutine interdit aujourd’hui l’emploi du mot « guerre » en Russie, l’État français utilisait jusqu’en 1999 les termes « d’opérations de maintien de l’ordre » pour désigner les huit années de guerre coloniale contre les Algériens luttant pour leur indépendance, qui firent des centaines de milliers de morts. 

Privé de son empire colonial, l’État français a continué à intervenir militairement en Afrique, du Tchad à la Mauritanie, en passant par la Centrafrique et bien d’autres. Au prétexte de sauver les populations, il s’agissait toujours de garder le contrôle sur les richesses pillées par les Total et autres Bolloré. Et tant pis si cela se traduisait en interventions militaires sanglantes pour soutenir ou installer au pouvoir les pires dictateurs « amis ». Quant à l’intervention au Mali, censée protéger la population des exactions des terroristes, elle n’a abouti qu’à renforcer les djihadistes tout en confortant la domination de régimes corrompus. 

Les dirigeants au service de nos exploiteurs, qui aggravent les conditions de vie ici prétendent agir dans notre intérêt. Ils ne se transforment pas en bienfaiteurs des peuples quand ils interviennent au-delà des frontières, quel qu’en soit le prétexte ! Ils utilisent déjà la guerre en Ukraine pour nous préparer à de nouveaux sacrifices. Alors il ne faut pas marcher dans la tentative de Macron de nous ranger au garde-à-vous derrière les puissances occidentales et leurs institutions.

Au nom de la patrie, ukrainienne ou russe, des travailleurs sont transformés en chair à canon pour que des oligarques, russes ou ukrainiens, sauvent leurs yachts et leurs milliards, pour que les actions de Thales, de Total, de tous les profiteurs de guerre, continuent de grimper.

S’ils ne veulent pas perdre leur vie dans les rivalités et la course au profit maximum des capitalistes des grandes puissances, les travailleurs de tous les pays devront se battre pour renverser ce système, en commençant par contester le pouvoir des capitalistes là où ils ont les moyens de le toucher, dans leur propre pays.

Nathalie ARTHAUD
 
Le 7 mars 2022