mardi 31 août 2021

Afghanistan, Irak, Mali : à bas les interventions impérialistes !


Il y a unanimité pour constater la débâcle de l’impérialisme américain en Afghanistan. Et comment pourrait-il en être autrement, quand on a en tête les images révoltantes des dizaines de milliers d’Afghans suppliant d’être évacués par l’armée américaine, leurs tentatives désespérées pour s’accrocher aux avions et, s’ajoutant à ce chaos, les attentats à la bombe ?

Mais les défenseurs de la politique des grandes puissances expliquent cette faillite par le fait que l’on ne peut pas apporter la liberté de l’extérieur ou, pire, « que le peuple afghan n’est pas mûr pour la démocratie ». Comme si les Américains, et derrière eux tous les dirigeants occidentaux, étaient allés en Afghanistan pour cela !

Les États-Unis ont envahi l’Afghanistan en 2001, à la suite des attentats du World Trade Center. Ils traquaient Ben Laden, le cerveau d’Al Qaida, mais surtout cela leur donnait une occasion en or pour occuper cet immense pays et tenter d’installer un régime à leur botte dans une région stratégique.

Pendant ces vingt années de guerre, ils ont cherché à s’appuyer sur toutes les cliques possibles, y compris les plus corrompues et les plus réactionnaires, pour installer un semblant d’État et une armée afghane. Ils ont dépensé 2000 milliards de dollars pour cela. Ce n’était pas pour construire écoles, hôpitaux ou infrastructures susceptibles de changer la vie des habitants et leur offrir des perspectives pour vivre mieux !

Après 2 500 morts parmi les soldats américains, plus de 200 000 parmi les Afghans, et des millions de déplacés et réfugiés, les États-Unis laissent derrière eux une poudrière. Non seulement ils se résignent au retour des talibans, mais ils comptent désormais sur eux pour combattre les milices de Daech, jugées plus dangereuses encore !

La population, notamment la petite bourgeoisie qui s’est développée à l’ombre de la présence occidentale et qui a cru aux promesses des Américains, se retrouve piégée dans un des pays les plus pauvres du monde, gangrené par le fanatisme et la barbarie. Les femmes se terrent sans savoir si elles auront le droit de travailler, d’étudier ou de sortir de chez elles sans cette prison qu’est la burqa. Voilà ce que valent les promesses de libération et de démocratisation des dirigeants impérialistes !

Ce qui se passe en Afghanistan doit nous servir de leçon, car si la France n’a eu qu’un rôle secondaire et de béni oui-oui à côté des Américains, elle joue elle-même aux apprentis sorciers au Mali et dans la zone du Sahel.

Pour défendre les intérêts des Total, Bolloré, Dassault et cie, le gouvernement français conserve des prétentions de grande puissance.

Macron l’a montré en se rendant, vendredi dernier, au sommet de Bagdad, en Irak. Censé coordonner la lutte contre le terrorisme, celui-ci réunissait, entre autres, l’Arabie saoudite dont le régime moyenâgeux n’a rien à envier à celui des talibans et qui est bien connue pour soutenir certains groupes terroristes contre d’autres. Tout ce cinéma est abject, mais pour Macron, c’était une occasion comme une autre de se faire valoir.

Sans rire, Macron a posé en donneur de leçons sur le thème « La France, elle, ne se désengagera pas et restera présente en Irak, comme au Sahel ». Il a même ajouté « la France n’abandonne pas ceux qui se sont battus à ses côtés ». Quel cynisme !

Au moment où la terreur s’abattait sur Kaboul, il proclamait qu’il s’opposerait à l’arrivée d’un nouveau flux d’immigrés afghans ! Et sa pseudo-proposition de zone protégée pour rapatrier des auxiliaires afghans n’est qu’un faux-semblant. Comme l’a montré le sort réservé aux Harkis, les supplétifs de l’armée française, après la guerre d’Algérie, les dirigeants impérialistes n’ont que faire de ceux qui se mettent à leur service !

Les principales victimes de l’impérialisme sont les femmes et les hommes des pays pillés et ravagés par les guerres. Ce sont les femmes et les hommes d’Afghanistan, d’Irak ou du Mali. Mais nous sommes tous doublement concernés. D’abord parce qu’il est illusoire de penser vivre en paix dans un monde rendu invivable pour des millions de femmes et d’hommes. Et puis parce que les multinationales au profit de qui on opprime les peuples des pays pauvres sont les mêmes qui nous exploitent et nous appauvrissent ici.

Aucun des problèmes qui se posent à l’humanité – le risque d’une guerre généralisée, le terrorisme, la crise économique ou écologique – ne peut être résolu sans remettre en cause la domination de l’impérialisme et son fondement, le capitalisme.

Dans ce combat, les victimes de l’impérialisme, les Afghans, Irakiens, ou Africains qui frappent à nos portes, ne sont pas des ennemis, mais des alliés. La première des choses est de leur tendre la main. 

Le 30 août 2021

lundi 23 août 2021

La débâcle américaine en Afghanistan et l’horreur de la domination impérialiste

On ne peut être qu’écœuré et révolté par les images venant d’Afghanistan. La débâcle de l’armée américaine et du régime qu’elle soutenait ont entraîné un vent de panique dans la population à Kaboul. Des milliers d’Afghans ont foncé vers l’aéroport pour tenter de fuir dès qu’ils ont appris l’arrivée des talibans. Mais une fois sur place, les soldats américains se sont opposés à leur accès à l’aéroport en faisant plusieurs morts, victimes de balles ou écrasés dans la bousculade. L’armée américaine a abandonné ceux sur lesquels elle s’était appuyée pendant des années, mais aussi tous ceux qui craignent la dictature infâme des talibans, et les a empêchés de monter dans ses avions.

Mais le plus révoltant est cette guerre, de plus de vingt ans, menée au prétexte de combattre le terrorisme et dont les populations d’Afghanistan ont été les premières victimes, par suite des exactions des talibans et de celles de l’armée américaine.

L’armée américaine prétendait combattre les talibans, ces bandes armées réactionnaires qui veulent réimposer leur dictature sur le peuple afghan et en particulier sur les femmes. Mais ce sont les dirigeants américains eux-mêmes qui les ont fabriqués de A à Z. À la fin des années 1970, ils ont financé et armé les milices islamistes qui combattaient l’occupation soviétique en Afghanistan. Ces milices se sont retournées contre eux, au point de parvenir une première fois au pouvoir. Mais après en avoir été chassées, les vingt ans d’occupation militaire américaine les ont remises en selle, et les revoilà au pouvoir.

Alors qu’ils ont dépensé des milliards de dollars dans cette guerre, les États-Unis ont été incapables d’organiser le sauvetage de quelques milliers d’Afghans. Qu’aurait coûté la mise en place d’un pont aérien pour les sauver ? Une goutte d’eau en comparaison des sommes dépensées en bombes et autres engins de guerre.

Mais il n’y avait aucune illusion à se faire quand on voit que les États-Unis ne sont même pas capables d’aider la population haïtienne qui se trouve à quelques centaines de kilomètres des côtes américaines et vient d’être frappée par un tremblement de terre. Tout comme, ils n’ont pas été capables de l’aider, il y a dix ans lors du précédent tremblement de terre qui avait fait 200 000 morts et détruit toute la capitale d’Haïti. Là encore, une infime partie de l’argent dépensé par l’armée américaine pour tuer, détruire et incendier en Afghanistan aurait suffi pour rebâtir ce petit pays, le plus pauvre du continent américain, et ce n’est toujours pas le cas aujourd’hui, même partiellement.

Dans cette guerre d’Afghanistan, l’armée et l’impérialisme français n’ont joué qu’un rôle de larbin à côté de l’impérialisme américain. Mais il faut rappeler qu’au Mali, l’armée française mène depuis des années une guerre en tant que maître d’œuvre avec le même prétexte de lutter contre le terrorisme, avec les mêmes souffrances infligées aux populations locales et le même résultat prévisible.

Voilà ce qu’est la domination impérialiste sur le monde, dans toute son horreur.

Tout ce qui se passe en Afghanistan nous concerne, nous travailleurs d’ici, aussi parce que les dirigeants occidentaux qui sont les premiers responsables du chaos là-bas vont s’en servir contre nous. À peine les talibans avaient-ils remis un pied à Kaboul que Macron et d’autres dirigeants politiques agitaient le spectre d’une nouvelle vague migratoire qu’il faudrait stopper.

Aucune frontière n’arrêtera ces êtres humains qui fuient la mort et veulent sauver leur vie et celle de leurs enfants. Un point de vue humain élémentaire voudrait qu’ils puissent s’installer là où ils le souhaitent et, pour certains, rejoindre des amis ou des membres de leur famille qui ont déjà émigré. Mais les dirigeants comme Macron préfèrent utiliser les migrants comme des boucs-émissaires sur lesquels détourner le mécontentement.

Ils vont chercher à diviser encore plus les travailleurs, en stigmatisant nos camarades qui viennent d’Afghanistan, mais aussi tous ceux qui sont originaires de régions arabes, turques ou en général de religion musulmane. Alors, il ne faut pas que les travailleurs se laissent abuser ni se trompent d’adversaires.

Réaliser l’émancipation collective des travailleurs et celle de la société du joug de l’exploitation capitaliste signifie aussi renverser le pouvoir de l’impérialisme ici en France, comme aux États-Unis et dans les autres pays impérialistes. Et ces deux tâches n’en font qu’une. 

Le 23 août 2021

mardi 17 août 2021

Contester la loi sanitaire du gouvernement… et la dictature des capitalistes sur la société !

L’épidémie a pris des dimensions dramatiques en Martinique et Guadeloupe. Contrairement à ce que prétendent Macron, Castex et Véran, le ministre de la Santé, l’insuffisance du taux de vaccination de la population n’est pas seule en cause.

Depuis des années, à la suite de ses prédécesseurs, le gouvernement a refusé de fournir les moyens nécessaires au fonctionnement correct des hôpitaux. Aujourd’hui, Macron cherche à se défausser de sa propre responsabilité sur les Antillais qui refuseraient de se faire vacciner. Ces déclarations ont alimenté à juste titre un sentiment de colère au sein de la population.

Oui, le vaccin est un progrès scientifique. Mais il ne remplace pas des soignants, toute une organisation au service de la santé publique, ne serait-ce que pour promouvoir la vaccination quand celle-ci se heurte à une méfiance.

Cette méfiance, c’est le pouvoir lui-même qui l’a suscitée aux Antilles avec une attitude bien souvent digne de l’époque coloniale. Le scandale du chlordécone en est l’une des illustrations les plus récentes. Pendant des années, l’État a autorisé les planteurs antillais à utiliser ce pesticide ultra-dangereux alors même qu’il était interdit aux États-Unis et en métropole. Ce poison a contaminé 90 % de la population, occasionnant de multiples cancers et d’autres maladies. Sa dangerosité a été cachée par les autorités qui ont menti en toute connaissance de cause. Encore récemment, en février 2019, Macron lui-même y est allé de sa déclaration pour nier le caractère cancérigène de ce produit. La population des Antilles a vraiment toutes les raisons de se défier du gouvernement qui prétend se soucier de la santé publique alors qu’il a mille fois fait la démonstration inverse.

Au fond, c’est la même méfiance et la même colère, alimentées par les mêmes mensonges d’État, qui s’expriment depuis plusieurs semaines dans les rues de très nombreuses villes de France. Comme à Pointe-à-Pitre et à Fort-de-France, les soignants des hôpitaux de tout le pays se sont retrouvés à devoir lutter contre l’épidémie sans moyens, sans masques, sans surblouses... Et le gouvernement ose aujourd’hui menacer ceux qui ne seraient pas vaccinés de les suspendre, voire de les licencier ! Au-delà des seuls soignants, de nombreux travailleurs vont être soumis aux mêmes menaces, car bien des patrons vont voir une opportunité pour accentuer leur pression, exercer un chantage, sinon licencier plus facilement. La généralisation du passe sanitaire, contrôles et amendes à l’appui, va être source d’énormes complications pour une partie de la population, en particulier pour les travailleurs. Bien des familles s’inquiètent pour la rentrée scolaire, le gouvernement se contentant comme à son habitude de déclarations, de menaces d’exclusion des élèves non vaccinés, sans se préoccuper des moyens à mettre en place.

Une grande partie de ceux qui ont à nouveau manifesté samedi dernier ont voulu montrer que ce mépris et ces méthodes autoritaires ne passaient plus ! Il faut continuer à s’opposer à la loi sanitaire du gouvernement en refusant de tomber dans le piège de la division entre vaccinés et non vaccinés. Mais sans tomber dans un autre piège qui consisterait à dénoncer Macron sans s’attaquer à la classe sociale qu’il représente, celle des capitalistes, qui durant la pandémie ne se préoccupe que de ses profits. C’est pour pouvoir continuer de lui verser des centaines de milliards d’aide de toute sorte que le gouvernement actuel, comme ses prédécesseurs, sacrifie les hôpitaux, les Ehpad, l’éducation…

À la faveur de la crise sanitaire, le grand patronat a redoublé les coups contre les travailleurs, contre les emplois et les salaires. Sans parler de ceux qui tirent un profit direct de l’épidémie, comme les grands groupes pharmaceutiques qui ont osé augmenter les prix de leurs vaccins. Et le résultat est là : les géants du CAC 40 ont dégagé près de 57 milliards d'euros de profits au premier semestre. Un record !

Les travailleurs ne pourront pas préserver leurs droits et leurs conditions de vie sans s’attaquer à la domination sur l’économie de la classe capitaliste, totalement irresponsable et parasite. Les travailleurs font tourner cette société, ils sont les mieux à même de la diriger dans l’intérêt du plus grand nombre. En se battant pour leurs intérêts, les travailleurs défendent aussi l’intérêt général et l’avenir de la société. 

Le 16 août 2021

mardi 10 août 2021

Contre la pandémie, imposer des moyens pour la santé

Après la validation de la loi par le Conseil constitutionnel, les manifestations contre l’obligation vaccinale et le passe sanitaire étaient encore plus importantes le 7 août que les samedis précédents.

Avec le mépris habituel du gouvernement, Olivier Véran, le ministre de la Santé, a répondu que ceux qui se battent ne sont pas les manifestants, mais « ceux qui respectent les gestes barrière, ont fait attention à leurs proches et se sont vaccinés ». Présents dans de nombreux cortèges, les soignants, les pompiers, dont c’est le métier d’observer les gestes barrière et de veiller sur toute la population, apprécieront cette nouvelle insulte.

Après 18 mois de mensonges, le gouvernement défend sa loi sanitaire au nom de la santé et de la science. Quelle blague ! Les vérités scientifiques à la sauce gouvernementale varient plus souvent que la météo. Du fait des files d’attente impossibles à gérer devant les pharmacies, Véran vient par exemple d’annoncer que la durée de validité des tests passe de 48 à 72 h.

Si la politique du gouvernement était guidée par ses préoccupations pour la santé publique, cela se saurait ! Comme les gouvernements précédents, il a mené l’hôpital public au bord de l’asphyxie, au point que, dans l’un des pays les plus riches du monde, on a manqué de masques, de surblouses, ou de tests face à l’épidémie. La logique financière est entrée à l’hôpital, conduisant à la suppression de 100 000 lits d’hospitalisation en trente ans. En pleine pandémie, ces quinze derniers mois, 1 800 lits supplémentaires ont été fermés. Vaccinés ou non, les soignants qui contestent ces conditions de travail et leurs salaires indignes se montrent mille fois plus responsables !

Si la campagne vaccinale du gouvernement s’est heurtée à des obstacles, c’est du fait du manque d’infirmiers et de médecins et de la méfiance générale due à sa politique. Et aujourd’hui, Macron voudrait accuser la population de ses propres carences, en la rendant responsable de la quatrième vague. Mais c’est son gouvernement et les capitalistes qu’il sert qui devraient être sur le banc des accusés.

Les grands groupes pharmaceutiques, qui osent augmenter le prix des vaccins, se moquent bien de la santé publique, et le gouvernement n’y trouve rien à redire. C’est toujours la même histoire : les contraintes et les sanctions sont pour la population, tandis que les capitalistes ont les mains libres pour engranger les profits.

Cette nouvelle loi est une manœuvre politique, qui vise à dédouaner le gouvernement de son irresponsabilité tout en attaquant les travailleurs.

Elisabeth Borne, la ministre du Travail, prétend que la loi sanitaire est faite pour ne pas gâcher la reprise économique et créer des emplois. Parler de reprise de l’emploi tout en instaurant ce qui revient à un nouveau motif de licenciement pour raison sanitaire, c’est tout un programme. La « reprise » économique se traduira en profits pour le patronat et en coups de triques supplémentaires pour les travailleurs !

La baisse des allocations chômage et les menaces de report de l’âge de départ à la retraite visent tous les travailleurs. Les salaires et les conditions de travail seront d’autant plus tirés vers le bas, tandis que les chômeurs et les retraités en seront réduits à la misère.

Les irresponsables sont au sommet de la société et imposent la dictature du profit à toute l’humanité. Ce sont les grands groupes capitalistes, ce sont ces quarante nouveaux milliardaires, parmi lesquels les patrons de Moderna et de BioNtech, qui ont construit leurs fortunes grâce à la pandémie. C’est à eux qu’il faut retirer leur pouvoir de nuisance sur la santé publique et sur toute la société. Cela, on ne peut l’attendre d’aucun gouvernement. On ne peut pas non plus l’attendre des différents politiciens qui se disent contre la loi sanitaire au nom de la liberté, mais qui défendent l’ordre capitaliste.

Dans cet ordre social, la liberté est bien réduite pour les travailleurs. Ils sont libres de se faire exploiter pour des salaires qui, avec ou sans passe sanitaire, ne permettent pas de s’offrir le restaurant ou le cinéma en famille. Alors, le problème des travailleurs est d’imposer leur droit à la vie.

Vaccinés ou non, ils auront à lutter ensemble pour imposer que l’argent public cesse d’arroser à fonds perdus les grandes entreprises, et serve à embaucher massivement et à augmenter les salaires dans les hôpitaux, les ehpad, les services à la personne.

Ils auront à lutter pour l’expropriation, sans indemnités ni rachat, des actionnaires des trusts pharmaceutiques et pour placer ces entreprises sous le contrôle de la population. C’est le seul moyen de mettre la vaccination, comme l’ensemble des progrès scientifiques, au service de toute l’humanité.

Le 9 août 2021

lundi 2 août 2021

Pfizer, Moderna… : expropriation des trusts pharmaceutiques !

Selon le quotidien britannique Financial Times qui a pu consulter le contrat conclu avec l'Union européenne, le vaccin Pfizer va passer de 15,5 à 19,5 euros et celui de Moderna de 19 à 21,5 euros. Vu le nombre de doses vendues, cela représentera des milliards de profits en plus.

Ces deux groupes viennent d’annoncer des profits record, mais le rebond épidémique dû au variant Delta leur permet d’imposer des augmentations, alors ils ne se gênent pas ! Protégés par le système de brevets, une poignée de grands laboratoires pharmaceutiques peuvent fixer librement leurs prix et priver ainsi les pays les plus pauvres de l’accès aux vaccins.

La vaccination est un progrès sur le plan scientifique, mais, dans le système capitaliste, elle est d’abord et avant tout une source d’enrichissement pour une poignée d’actionnaires se moquant totalement de l’intérêt général des populations et de leur santé.

Biden, Macron et leurs semblables se gargarisent de grandes déclarations hypocrites sur la nécessité de faire du vaccin « un bien commun de l’humanité », mais, en dociles défenseurs des intérêts des capitalistes, ils se gardent bien de remettre en cause le droit de ces grands trusts de détourner à leur profit le travail de tous ceux qui ont concouru à la découverte et à la production des vaccins. Par contre, vis-à-vis de leur population, ces mêmes dirigeants n’hésitent pas à multiplier les interdictions, les obligations avec menaces de sanctions à l’appui, comme Macron vient de le faire avec la loi sanitaire qu’il entend faire appliquer dès le 9 août.

À compter de cette date, il faudra donc présenter un passe sanitaire pour rentrer dans un hôpital ou un Ehpad, pour prendre le train ou aller au restaurant, et cette obligation concernera aussi les travailleurs de nombreux secteurs. Les soignants auront l’obligation de se faire vacciner, faute de quoi, après le 15 septembre, leur contrat de travail serait suspendu et ils ne toucheraient plus de salaire, à moins de poser des jours de congés. La ministre du Travail a tenu à préciser que les employeurs pourraient aussi procéder à des licenciements. Sous prétexte d’imposer la vaccination, Macron fait passer une loi anti ouvrière qui renforce l’arbitraire patronal.

Les annonces du ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, sont tout aussi choquantes. Ainsi, à la prochaine rentrée, des élèves non vaccinés pourraient être « évincés » de leur classe. Au même moment, Blanquer refuse de dégager des moyens pour permettre à tous d’étudier dans des conditions correctes et sûres du point de vue sanitaire. Il prévoit même de supprimer 1 800 postes d’enseignants en septembre.

Ces mesures vont compliquer énormément la vie de bien des gens, et en particulier des travailleurs. Mais Macron s’en moque éperdument ! En digne représentant de la classe patronale, il use des mêmes méthodes autoritaires qui ont cours quotidiennement dans les entreprises.

Pour se justifier, il invoque l’urgence de réagir à la quatrième vague épidémique. C’est du cynisme, car cette menace était prévisible et, depuis un an, les moyens matériels et humains des hôpitaux, des Ehpad et de l’ensemble du système de santé n’ont nullement été augmentés.

Alors, oui, il y a bien de quoi être en colère contre Macron et Castex qui multiplient les leçons de morale à destination de la population, alors que, depuis le début de l’épidémie, l’État n’a cessé de montrer son incurie. Sa seule préoccupation a été de permettre aux entreprises, en particulier les plus grandes, de maintenir leurs profits.

Comme ses prédécesseurs, Macron a été l’exécuteur des volontés des grands patrons, des financiers, de la minorité de riches privilégiés qui fait passer ses affaires avant tout. La société paye aujourd’hui les conséquences désastreuses de la domination de cette classe capitaliste totalement irresponsable et exclusivement préoccupée de s’enrichir toujours plus.

Les manifestations contre la loi sanitaire de Macron se sont poursuivies dans toute la France. Protester contre ces mesures est légitime. Pas au nom de la défense des libertés individuelles, mais pour affirmer la nécessité, au nom de l’intérêt collectif, d’exproprier sans indemnité ni rachat les grands trusts de l’industrie pharmaceutique et de les mettre sous le contrôle de la population. Les agissements de ces groupes montrent que c’est la seule façon d’empêcher que la santé publique dépende des décisions d’actionnaires guidés uniquement par la recherche du profit.

Le 2 août 2021