lundi 27 mai 2019

Après les européennes, il faut que le camp des travailleurs se renforce

Le Pen-Bardella et Macron-Loiseau se disent satisfaits des résultats du scrutin européen. Le RN termine la course en tête, et La République en marche estime avoir limité les dégâts. Tout avait été fait pour que les électeurs pensent qu’ils n’avaient le choix qu’entre le représentant des banquiers et la millionnaire d’extrême droite, entre la peste et le choléra. La liste Les Républicains enregistre un score faible. Une grande partie des électeurs de droite votent maintenant pour cet ancien ministre de Hollande qu’est Macron : il mène une politique antiouvrière qui les comble.

Dans une certaine mesure, le résultat des écologistes témoigne d’une inquiétude légitime sur l’avenir de la planète. Mais sans une remise en cause du fonctionnement de l’économie, la protection de l’environnement ne peut que buter sur les intérêts des grands groupes capitalistes. Des Verts à Hulot, les ministres écologistes ont servi d’alibi à bien des gouvernements, plus soucieux des profits de Total et autres pollueurs que de l’environnement.

Quant aux salariés, aux chômeurs, aux retraités des classes populaires, ils sont largement restés à l’écart du scrutin. Aux abstentionnistes, nombreux dans les communes ouvrières, il faut ajouter les travailleurs immigrés qui, bien que vivant en France et y payant des impôts, sont privés du droit de vote.

C’est tout le système politique qui est en cause : quel que soit le parti vainqueur dans les urnes, ce sont toujours les capitalistes qui dirigent. Et c’est encore plus criant pour ce Parlement européen, dont on ne sait pas vraiment à quoi il sert.

Lorsque l’alternance entre la droite et la gauche gouvernementale fonctionnait, cette dernière était encore, par son histoire, liée au mouvement ouvrier, ce qui attirait la sympathie des classes populaires. Mais elle a défendu les institutions, en expliquant aux travailleurs qu’ils pouvaient changer leur sort par le vote. Aujourd'hui, après des années au pouvoir, elle s’est discréditée. En France, le RN de Le Pen s’est renforcé. En Italie, en Hongrie ou en Belgique, d’autres courants politiques xénophobes, partisans de régimes autoritaires, ont également progressé, comme en témoignent les résultats du scrutin.

Face à cela, certains ont l’ambition de reconstruire la gauche, de revenir au gouvernement pour gérer les affaires des capitalistes, comme l’ont fait Hollande et d’autres.

Ce n’est pas ainsi qu’on peut s’opposer à l’extrême droite et à sa politique réactionnaire. Ce qu’il faut reconstruire, ce n’est pas la gauche de gouvernement, c’est un parti ouvrier, défendant réellement les intérêts du monde du travail.

Les capitalistes mènent une guerre sociale. La politique de Macron depuis deux ans, dans la continuité de Sarkozy et de Hollande, en est l’expression. Et d’autres attaques sont à venir, contre les retraites ou contre les chômeurs. Aussi, le camp des travailleurs n’est pas une formule. Avant d’être un choix politique conscient, c’est une réalité sociale. Et pour défendre ses intérêts, ce camp doit mener la lutte de classe.

Pour modestes que soient les résultats de Lutte ouvrière, soit 176 433 voix, ils confirment la présence d’un courant politique qui maintient la tradition révolutionnaire du mouvement ouvrier, l’internationalisme face à la montée du nationalisme et de la xénophobie. Renforcer ce courant, lui donner la force d’intervenir dans la lutte de classe, est essentiel en cette période d’offensive de la classe capitaliste. Il est indispensable de construire un parti représentant vraiment les intérêts des travailleurs, et qui ne soit pas prêt à les brader pour quelques strapontins ministériels.

La société est aujourd'hui ravagée par la crise économique et la misère. Elle est sous la menace de guerres et de catastrophes écologiques. L’avidité de la bourgeoisie, la classe qui dirige le monde, la rend incapable de répondre aux problèmes qui se posent à l’humanité. Le fonctionnement du capitalisme exige qu’il renforce et perpétue l’exploitation et l’oppression du prolétariat. Tôt ou tard, cette oppression provoquera des révoltes. C’est à travers celles-ci que la classe ouvrière pourra mettre fin à la domination du grand capital.

Le monde du travail en aurait la force. Mais il lui manque la conscience de ses formidables capacités. Cette conscience, un parti ayant pour objectif de mener la révolution sociale, un parti communiste révolutionnaire, doit l’incarner. L’avenir du monde du travail et, au-delà, de toute l’humanité en dépend. 
Le 27 mai 2019

dimanche 26 mai 2019

Communiqué sur les élections européennes du 26 mai 2019

Au soir des élections européennes, le Rassemblement national s’est félicité d’avoir dépassé La république en marche, et celle-ci s’est félicitée d’avoir limité les dégâts grâce à une participation plus grande à cette consultation électorale. Mais l’électorat populaire, avec les salariés, les chômeurs, les retraités du monde du travail, est largement resté à l’écart des européennes. Aux abstentionnistes, il faut ajouter tous ceux, principalement dans les quartiers populaires, qui sont tellement dégoutés des élections qui ne changent rien à leur sort qu’ils ne sont même plus inscrits sur les listes électorales. Sans parler de tous ceux qui, immigrés, n’ont pas le droit de vote bien qu’exploités dans ce pays et sont une fraction importante du prolétariat.

Le jeu des partis dans ces élections n’a laissé à l’électorat populaire que le choix entre le représentant caricatural de la morgue bourgeoise envers les travailleurs et la millionnaire Le Pen. Le choix entre la peste et le choléra.

Au temps où fonctionnait le système de l’alternance entre la droite et la gauche, cette dernière bénéficiait d’un passé qui la reliait encore au mouvement ouvrier.

Au-delà du rejet que la gauche provoque aujourd’hui dans l’électorat populaire, c’est tout le système de la démocratie bourgeoise qui est mis en cause, tant il apparaît que les élections, au lieu de permettre le changement, ne servent qu’à masquer le fait que rien ne change.

La bourgeoisie des grandes puissances impérialistes a trouvé avec le parlementarisme un système qui lui permet de dissimuler sa mainmise sur la société, en donnant à la population l’illusion que c’est d’elle et de ses votes que dépend la vie sociale, alors qu’en réalité, elle est soumise à la dictature impitoyable du grand capital. Mais cette illusion ne fonctionne que tant qu’elle est crédible. C’est de moins en moins le cas.

Les racines de la crise de la démocratie bourgeoise sont là, ainsi que les raisons de la montée de courants politiques partisans de régimes autoritaires.

Au moment où la démocratie bourgeoise est minée par la faillite du capitalisme, par la crise économique, par la menace de guerres et de catastrophes écologiques, d’aucuns ont pour ambition de reconstruire la gauche.

La gauche, tant qu’elle avait un certain crédit parmi les travailleurs, a été un moyen d’enchainer le mouvement ouvrier au système institutionnel de la bourgeoisie. Cet instrument s’est brisé en remplissant cette tâche, et tous ceux qui veulent le réparer trompent les travailleurs alors que la société est poussée vers le précipice.

S’opposer à l’extrême droite avec toutes les saletés réactionnaires et antiouvrières qu’elle charrie, ne pourra pas se faire en ressuscitant le cadavre des vieux partis. Ce qu’il est vital de reconstituer, c’est le mouvement ouvrier pour qu’il reprenne le drapeau du combat contre la dictature de la bourgeoisie sur la société.

Aussi restreint que soit le nombre de ceux qui se retrouvent dans les idées de la lutte de classe, ce sont eux qui représentent l’avenir. Le camp des travailleurs n’est pas une abstraction. Avant d’être un choix politique conscient, c’est une réalité sociale.

La guerre que la grande bourgeoisie mène contre les travailleurs ne pourra cesser qu’avec la fin des luttes de classe, c’est-à-dire avec la destruction de l’organisation capitaliste de la société.

L’opposition au capitalisme sera en permanence secrétée par le capitalisme lui-même, par l’avidité de la grande bourgeoisie et par son incapacité à répondre à quelque problème sérieux que ce soit qui se pose à l’humanité.

L’organisation capitaliste de la société ne peut fonctionner qu’en maintenant dans l’exploitation et l’oppression une partie de la société, le prolétariat. Aussi féroce que puisse être la dictature de la grande bourgeoisie et précisément à cause de cette férocité, elle fera tôt ou tard surgir la révolte.

C’est dans cette révolte que la minorité de travailleurs conscients peut devenir la majorité et transformer la société en mettant fin à la domination du grand capital par l’expropriation de la grande bourgeoisie.

Les résultats de Lutte Ouvrière, pour modestes qu’ils soient, confirment la présence d’un courant politique qui maintient la tradition révolutionnaire du mouvement ouvrier, l’internationalisme face à la montée des nationalismes, le drapeau rouge face au drapeau tricolore de la bourgeoisie. Renforcer ce courant, lui donner la force d’intervenir dans la lutte de classe que les travailleurs ont à mener contre la grande bourgeoisie est la tâche essentielle en cette période de crise économique et d’offensive de la classe capitaliste. C’est de cet effort que pourra surgir le parti ouvrier révolutionnaire représentant les intérêts matériels et politiques des exploités.

La classe ouvrière a la force et les moyens de mettre fin à la dictature du grand capital sur la société. Il lui manque la conscience de ses formidables possibilités. Cette conscience ne peut s’incarner que dans un parti ayant pour objectif de mener la révolution sociale jusqu’au bout, un parti communiste révolutionnaire. L’avenir de l’humanité et peut-être même sa survie en dépendent.

Nathalie Arthaud et Jean-Pierre Mercier

lundi 20 mai 2019

Contre le camp du grand capital, pour celui des travailleurs : votez pour la liste conduite par Nathalie Arthaud et Jean-Pierre Mercier

Dans quelques jours, nous serons conviés à élire les députés au parlement européen. Les politiciens des partis de gouvernement nous disent que voter pour leur liste serait un vote « utile ». À entendre les uns, il faudrait voter « utile » contre Macron, pour Bardella-Le Pen, c’est-à-dire pour une liste qui prétend améliorer le sort des classes populaires… en les divisant, en dressant les travailleurs français contre les étrangers. À en croire les autres, il faudrait voter « utile » contre Le Pen… et donc pour la liste macroniste.

Nous n’avons pas à choisir. Ni Macron, ce président des riches. Ni Le Pen, qui s’exhibe en Italie aux côtés de tous les dirigeants xénophobes et antiouvriers d’Europe, comme ceux qui, au pouvoir en Autriche, permettent aux patrons de faire travailler les salariés jusqu’à 60 heures par semaine.

À chaque élection, les partis de gouvernement demandent aux travailleurs de voter pour eux. Mais tous se placent sur un même terrain : ils ne remettent pas en cause le système économique dans lequel nous vivons. Dans ce système, les véritables décisions ne se prennent pas aux élections, mais dans les grandes familles bourgeoises, dans les conseils d’administration des grandes entreprises. On le voit en ce moment avec les différents plans de suppressions d’emplois. Carrefour en annonce près de 3 000. Auchan vend 21 magasins et supprime près de 800 emplois ; la famille Mulliez, qui en est propriétaire, a augmenté sa fortune de 25 % en un an. La multinationale Ford ferme son usine de Blanquefort et licencie ses 800 salariés. Dans les trois cas, ni le parlement européen ni le parlement français n’ont été consultés ! La dictature économique des capitalistes se moque bien des élus et des élections.

Les élections ne changent pas la vie des travailleurs. À plus forte raison dans le cas du parlement européen : bien malin qui pourrait dire ce que cette assemblée change effectivement ! Les élections permettent de dire ce qu’on a sur le cœur. S’abstenir, c’est laisser d’autres parler à notre place. Alors ne nous laissons pas voler notre voix.

Pour les travailleurs, le seul vote utile, c’est le vote ouvrier. Dans ce scrutin du 26 mai, avec la liste de Lutte ouvrière, conduite par Nathalie Arthaud et Jean-Pierre Mercier, les travailleurs peuvent exprimer clairement leur identité de classe.

Ses candidates et ses candidats sont des ouvriers, des employés, des techniciens, des cheminots ou des enseignants. Ils savent ce que vivre avec des salaires ou des pensions modestes signifie. Ils connaissent l’intensification des rythmes de travail, les horaires décalés, la précarité et les restructurations permanentes.

Cette liste milite pour l’augmentation générale des salaires, des pensions et des allocations, et leur indexation sur les prix. Pas un salarié ne devrait gagner moins de 1800 euros net par mois.

Le gouvernement prétend que le chômage baisse, mais 5,6 millions de personnes sont inscrites à Pôle emploi. Pour s’attaquer à ce fléau, il faudra interdire les licenciements et répartir le travail entre tous. Comment accepter que des entreprises bénéficiaires puissent se débarrasser de salariés ?

On nous dit qu’il n’y a pas d’argent pour les Ehpad, pour les urgences hospitalières et pour les services publics. Comment se fait-il que certains puissent, quand il s’agit de restaurer Notre-Dame, débourser 100 ou 200 millions d’euros ? Oui, il y a de l’argent dans notre société. Mais contrairement à ce que dit Macron, il ne ruisselle pas du haut vers le bas, mais il est aspiré du bas vers le haut. Il faut donc que les travailleurs contrôlent les comptes des entreprises et les fortunes privées.

Pour imposer ces revendications, il faudra des luttes massives et puissantes du monde du travail. Il faudra remettre en cause la domination du grand capital et l’exproprier. Cela ne se joue pas dans une élection. Mais il est possible d’y affirmer son appartenance au camp des travailleurs et sa volonté de s’opposer à la dictature du grand capital. La seule liste à dire que les travailleurs, qui font fonctionner toute la société, doivent affirmer leurs intérêts matériels et politiques, est la liste de Lutte ouvrière. C’est la seule liste à dire qu’ils doivent diriger la société, l’organiser et la faire fonctionner pour les besoins de la collectivité, et non pour une minorité de privilégiés.

Le 26 mai, votez pour la liste de Lutte ouvrière. 
Le 20 mai 2019

lundi 13 mai 2019

Contre le grand capital, pour faire entendre le camp des travailleurs, votez Lutte ouvrière !




À l’approche du vote pour le Parlement européen, le 26 mai, Macron et Le Pen montent un spectacle. D’un côté, les « progressistes pro-Europe » ; de l’autre, les « anti-Bruxelles ». Mais ce qu’on nous présente comme un duel est en fait… un duo : les deux camps travaillent pour le même impresario, le grand patronat !

Quand les partisans de Macron parlent d’Europe sociale, c’est indécent, vu leur politique. Ne serait-ce que pour réindexer les retraites sur l’inflation, il a fallu des mois de contestation des gilets jaunes ! L’Union européenne (UE) a été construite pour les capitalistes et les financiers. Elle n’a pas garanti de droits sociaux ni harmonisé les salaires. Aujourd'hui, dans les pays à l’Est de l’Europe, le salaire minimum est inférieur à 500 euros ; en Bulgarie, il est de 286 euros – voici l’Europe sociale dont parlent Loiseau, Macron ou encore le PS ! Même sur le plan des droits des femmes, l’UE n’a pas imposé l’accès à l’IVG dans l’ensemble des États-membres. Alors, les travailleurs ont de bonnes raisons de n’attendre aucun progrès social de l’UE !

Les bateleurs souverainistes ne valent pas mieux. En faisant de l’UE la cause de tous nos maux, ils exonèrent l’État et les capitalistes d’ici. Ce sont pourtant des gouvernements français qui ont offert sur un plateau les autoroutes, et maintenant le réseau ferré, aux groupes privés et voudraient poursuivre avec Aéroports de Paris. Sarkozy, Hollande puis Macron se sont tous attaqué aux droits des salariés. Ce sont des gouvernements français qui sont à l’origine des déserts médicaux, des fermetures de maternités et de la pénurie criante de moyens dans les hôpitaux. Et, après tant d’attaques contre les classes populaires, le gouvernement prépare une nouvelle offensive contre les retraites. Tout cela, sous la dictée non pas de l’UE, mais des capitalistes les plus puissants du pays, les Arnault, Pinault, Peugeot, Mulliez ou Bettencourt.

Les salaires bloqués, les petites retraites, la généralisation des contrats courts et de la précarité, des fermetures d’usines et de magasins… ce n’est pas l’Europe mais les capitalistes bien français. Or Le Pen et sa liste RN ne les ciblent jamais. Ils s’en prennent en revanche aux migrants, ces damnés de la terre qui, pour échapper à la dictature, aux bombes ou à la faim, franchissent la Méditerranée au péril de leur vie. Ils proposent aux pauvres de s’attaquer à plus pauvre encore ! Alors, pour les travailleurs, voter Le Pen-Bardella, c’est se tirer une balle dans le pied.

Quant à s’abstenir, cela revient à se taire et à laisser d’autres parler à leur place ! La seule possibilité pour les travailleurs de faire entendre clairement leurs exigences est la liste que présente Lutte ouvrière. Conduite par Nathalie Arthaud et Jean-Pierre Mercier, elle veut faire entendre les exigences du monde du travail. Ses candidates et ses candidats sont tous des travailleurs, salariés ou retraités. Ils ne font pas une carrière politicienne. Ils défendent leur classe sociale, contre celle des capitalistes.

Pour mettre fin au chômage total ou partiel de six millions de travailleurs, la liste Lutte ouvrière milite pour l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous, sans perte de salaire.

Pour que chaque fin de mois ne soit pas une galère, il faut augmenter massivement les salaires, les retraites et les allocations, et les indexer sur les prix. Aucun salaire ne devrait être inférieur à 1800 euros net.

Il faut abolir le secret des affaires qui permet aux capitalistes de justifier les opérations les plus scandaleuses. Les mastodontes de la distribution Auchan et Carrefour veulent aujourd'hui supprimer respectivement 700 et 3000 emplois ? Eh bien, qu’on regarde de près ce qu’ils ont empoché ces dernières années et on verra que l’argent existe pour maintenir ces emplois. Il faut que les travailleurs, les usagers et les consommateurs puissent contrôler les comptes des entreprises et des plus riches.

Les travailleurs doivent avoir leur politique et leur parti. Les élections ne peuvent changer les choses, mais elles permettent de se regrouper derrière un programme.

Le 26 mai, pour faire entendre aujourd'hui le camp des travailleurs et préparer les nécessaires luttes de demain, votez et faites voter Lutte ouvrière. 
 Le 13 mai 2019

lundi 6 mai 2019

Aux élections européennes, votez Lutte ouvrière !

Le 1er mai, malgré les affrontements et les interventions policières, les manifestations ont été plus fournies que l’an dernier, preuve s’il en était besoin que les annonces de Macron n’ont convaincu personne. On a vu le ministre Castaner dans ses œuvres. D’abord pour transformer la manifestation parisienne en un camp retranché, où les milliers de policiers ont multiplié les brutalités contre les manifestants. Ensuite, en expliquant que certains d’entre eux auraient attaqué un service de réanimation à la Pitié-Salpêtrière.

C’était une grossière tentative de manipulation. En réalité, les seuls à attaquer l’hôpital sont… Macron, Philippe et Buzyn. Privés de moyens, les services craquent de partout. La grève des urgences hospitalières, commencée à Paris, s’étend.

Le gouvernement prépare maintenant une réforme des régimes de retraite. En augmentant la durée de cotisation nécessaire pour une pension à taux plein, il fera de l’âge légal de départ à 62 ans une fiction. De plus en plus de salariés devront poursuivre leur activité, et ceux qui ne le pourront pas auront une retraite de misère. Avec la retraite par points, les salariés qui ont eu des carrières hachées, des périodes de chômage et de temps partiel, verront également leur retraite amputée.

Jeudi, les salariés de la fonction publique sont en grève contre la précarisation des emplois, la baisse de leur salaire réel et l’introduction de ruptures dites conventionnelles, des licenciements à peine déguisés.

Contrairement à ce que l’on entend, les méthodes du mouvement ouvrier ne sont pas dépassées. Les travailleurs doivent continuer à dire leur colère et à exprimer leurs revendications. Et les élections européennes du 26 mai prochain peuvent en être l’occasion.

Les grands partis voudraient résumer le scrutin à un affrontement entre, d’un côté les pro-Union européenne (UE) comme Macron, la droite et le PS ; et de l’autre, les anti-UE comme Le Pen-Bardella et tous les candidats souverainistes.

C’est un faux débat. Les travailleurs n’ont certes rien à attendre de l’UE : elle a été construite par et pour les capitalistes, et non pour les travailleurs. Elle n’a évidemment pas aligné, par le haut, leurs conditions de travail et leurs salaires.

Mais le chant entonné par le chœur des pleureuses souverainistes est mensonger. Car si l’UE n’a pas amélioré la condition ouvrière, ce sont les États nationaux qui l’ont dégradée. C’est Macron qui a mené l’an dernier une réforme ferroviaire pour céder le réseau aux groupes privés. C’est lui qui veut aujourd'hui vendre Aéroports de Paris. Ce sont Valls puis Macron qui se sont attaqués au Code du travail pour détruire les droits des salariés. Ce sont les gouvernements français qui ont créé des déserts médicaux, baissé les APL, supprimé les emplois aidés, augmenté la CSG ou désindexé les retraites par rapport aux prix. C’est Hollande qui a mis en place le CICE, cet énorme cadeau fiscal aux entreprises à 40 milliards d’euros par an. Et c’est Macron qui a supprimé l’impôt sur la fortune.

Et derrière les politiciens, c’est le grand patronat qui a commandé à toutes ces décisions. Alors, cibler l’UE, voire vanter le Frexit, c’est une façon d’exonérer les politiciens français et les capitalistes qu’ils servent.

La liste présentée par Lutte ouvrière, et conduite par Nathalie Arthaud et Jean-Pierre Mercier, refuse cette fausse opposition.

Elle affirme que pour préserver nos conditions d’existence, il faut augmenter les salaires, les pensions et les allocations, et les indexer sur les prix.

Contre le chômage, il faut interdire les licenciements et créer des emplois, en répartissant le travail entre tous, sans perte de salaire. Carrefour veut supprimer jusqu’à 3000 emplois. Auchan veut se débarrasser de 21 magasins et de leurs 700 salariés. Pourquoi ceux-ci devraient-ils faire les frais des décisions de la famille Mulliez, propriétaire du groupe et cinquième fortune française ? Combien celle-ci a-t-elle empoché ces dernières années, grâce à leur travail ? Avec les usagers et les consommateurs, les salariés doivent pouvoir contrôler les comptes des entreprises.

La liste de Lutte ouvrière affirme que le monde du travail doit s’en prendre à ses vrais ennemis, le grand capital et ses représentants politiques.

En votant Lutte ouvrière le 26 mai, vous affirmerez haut et fort que le camp des travailleurs doit faire entendre ses exigences. 
Le 6 mai 2019