lundi 27 janvier 2020

Les travailleurs ont commencé à rendre les coups, il faut continuer !

Procédure accélérée à l’Assemblée, projet de loi à trous, ordonnances… le gouvernement veut faire adopter la réforme des retraites au pas de charge. Que le projet ne soit ni fait ni à faire, comme le dit le Conseil d’État, n’y change rien. Le souci du gouvernement est de tourner au plus vite la page de la contestation. Eh bien, c’est peine perdue, parce que les dizaines, les centaines de milliers de travailleurs qui se mobilisent depuis le 5 décembre, ne sont pas près de renoncer !

Même si les cheminots et les agents de la RATP ont dû, dans leur majorité, reprendre le travail, ils continuent le mouvement avec des journées de grève et de manifestations interprofessionnelles. Dans tout le pays, des ports et docks aux établissements scolaires, des raffineries aux incinérateurs, et jusqu’aux avocats ou à l’Opéra de Paris, des travailleurs sont mobilisés. Tous sont bien décidés à maintenir la pression et à être présents mercredi 29 janvier.

Comme la journée de vendredi 24 janvier l’a encore montré, la colère et la détermination sont intactes. Et plus les ministres et députés de la majorité nous expliquent la réforme, plus cette colère grandit tant leur hypocrisie, leurs omissions et leurs mensonges sont insupportables.

« La réforme ne change pas l’âge légal de départ à la retraite », assurent-ils. Mais le gouvernement fait toutes ses simulations avec un âge d’équilibre à 65 ans. Exit l’âge légal à 62 ans, exit l’âge pivot à 64 ans, voilà l’âge d’équilibre à 65 ans pour les générations nées après 1975 !

Le gouvernement reporte l’âge de la retraite à 65 ans, alors que l’espérance de vie en bonne santé est autour de 62 ans pour les hommes. Et elle est bien inférieure pour les ouvriers, parce que travailler sur un chantier, une chaîne de montage ou en équipe avec des horaires décalés, n’a rien d’un parcours de santé.

Les postures pénibles, le port de charges lourdes, l’exposition aux risques chimiques ou aux vibrations mécaniques ne sont pour la ministre du Travail, Pénicaud, que des critères de pénibilité « théoriques ». Pour les salariés, ce sont des tendinites, des dos abîmés, des cancers et des handicaps à vie. Après avoir sacrifié sa santé sur l’autel des profits et de la rapacité capitaliste, il faudrait accepter de ne plus avoir de retraite ?

« Les yeux dans les yeux », tous les ministres assurent faire une réforme de justice et de progrès. Eh bien, ils mentent, comme Cahuzac avait menti en assurant « les yeux dans les yeux » qu’il n’avait pas de compte à l’étranger !

Ils se posent en sauveurs des plus modestes. En défenseurs des femmes alors qu’ils viennent de démolir les droits au chômage de toutes celles qui alternent petits boulots et périodes de chômage ! En défenseurs des agriculteurs, alors qu’en mars 2018, ils ont mis leur veto à la revalorisation des pensions agricoles à un minimum de 85 % du Smic !

Il y aura un seul et unique bénéficiaire de cette réforme : la grande bourgeoisie. Comme toutes les grandes réformes prises sous Sarkozy, Hollande ou Macron, celle-ci est conçue pour détourner des milliards des poches des travailleurs vers les coffres forts du grand capital. Parce que la bourgeoisie n’en a jamais assez et parce que, sous la pression de la crise, elle cherche à reprendre aux travailleurs tout ce qu’elle peut.

Elle veut payer le moins possible pour les salaires, les emplois et les conditions de travail. Et elle demande, en plus, que l’argent dépensé pour les retraites, l’éducation ou la santé soit réduit au strict minimum pour en disposer.

Mais une chose a changé dans le pays : le gouvernement ne parvient plus à cacher son jeu. Sa politique exclusivement en faveur d’une poignée de prédateurs est de plus en plus contestée. L’inégalité et l’injustice qui conduisent à ce que des grands bourgeois encaissent en une heure ce que des millions de salariés mettent un mois à gagner attisent le mécontentement. Et la conscience des ravages engendrés par l’exploitation et le parasitisme de la minorité capitaliste grandit.

Tout cela alimente l’exaspération des classes populaires. Elle s’est fait entendre au travers du mouvement des gilets jaunes et avec l’opposition à la réforme des retraites qui a donné lieu à une des plus grandes grèves dans les transports. Et ce n’est qu’un début.

La même colère couve aussi dans les entreprises privées et elle finira par éclater car il n’y a pas d’autre choix pour les travailleurs que de rendre les coups ! 
Le 27 janvier 2020

mardi 21 janvier 2020

Non, le gouvernement n'en a pas fini avec la contestation !

Aujourd'hui, alors que la plupart des grévistes de la SNCF et de la RATP sont allés jusqu’au bout de leurs possibilités avec 30, 40 ou 50 jours sans salaire, des milliers de femmes et d’hommes continuent la grève. Et la nouvelle journée de grèves et de manifestations de vendredi 24 janvier fera sans doute encore le plein.

Ceux qui se battent depuis un mois et demi ne sont pas près de se taire. Tant qu’ils en auront les forces, ils s’opposeront et dénonceront la politique antiouvrière de Macron. Et c’est un encouragement pour tous les travailleurs, car les jusqu’au-boutistes ne sont pas du côté des grévistes et des manifestants. Ils sont du côté de ce gouvernement qui va ajouter des retraités pauvres aux retraités pauvres.

Tout ce week-end, ministres, députés et journalistes à la solde de Macron et de Philippe ont brodé sur le prétendu tournant radical et violent pris par le mouvement, parce que les actions et les comités d’accueil se multiplient pour conspuer Macron et les élus de la majorité. Mais les images de manifestants battus à terre ou matraqués montrent clairement de quel côté se situe la violence.

Oui, le jusqu’au-boutisme est du côté du gouvernement et de ce grand patronat rapace, capable de tout pour faire les poches des travailleurs. Il est du côté de ces grands actionnaires qui enchaînent les plans de licenciements et imposent des salaires indignes pour ajouter des zéros à leurs millions ou leurs milliards de profits.

Pendant que nous nous battons pour ne pas perdre 200, 300 ou 400 euros sur nos retraites, Carlos Ghosn réclame, en guise de bons et loyaux services rendus à Renault, une retraite chapeau annuelle de 770 000 euros – ce que bien peu de travailleurs gagnent en une vie. Et, cerise sur le gâteau, il revendique en plus l’attribution de 15 millions en actions !

Macron a accueilli au château de Versailles les porte-paroles des vrais maîtres de la société : quelque 200 PDG de grands groupes internationaux. Entre le repas et la visite des appartements de la Reine, il a sans doute promis à ces seigneurs des temps modernes de nouvelles réductions d’impôts. Il les a assurés de tout son soutien pour qu’ils disposent de travailleurs exploitables et corvéables à merci.

C’est cette politique au service de ces prédateurs qui alimente l’exaspération des classes populaires.

Le mouvement des gilets jaunes avait déjà montré que la colère était profonde dans le monde ouvrier des petites entreprises, chez les femmes précaires, les artisans et les retraités. La mobilisation de ces dernières semaines en donne la mesure dans des couches encore plus larges puisqu’elle a touché les transports mais aussi l’Éducation nationale, la Culture, la Justice et les hôpitaux.

Nul doute que la colère couve aussi dans l’écrasante majorité de la classe ouvrière qui n’a pas encore bougé. Elle s’est accumulée pendant des années d’attaques ininterrompues venues des gouvernements successifs comme du grand patronat. Salaires, emplois, conditions de travail, droits des travailleurs, accès aux services publics, tout y est passé. Alors, cette colère éclatera inévitablement.

Où que l’on travaille, dans le privé ou le public, dans l’industrie ou les services, nous n’aurons pas d’autre choix que de nous battre, car la bourgeoisie ne s’arrêtera pas là.

En pleine mobilisation sur les retraites, le grand patronat a annoncé de nouvelles vagues de licenciements. C’est le cas par exemple à Auchan. Sans même attendre la fin de la grève la direction de la SNCF a annoncé un plan d’économies d’un milliard. Autrement dit, le hold-up va continuer et, pour ne plus le subir, il faudra emprunter la voie de la lutte collective.

Aujourd'hui, la contestation se prolonge, ce qui exaspère au plus haut point Macron, Philippe et leur monde bourgeois. Ces Messieurs ont l’habitude de commander et de se faire obéir, et ils découvrent que les travailleurs peuvent rendre les coups. Eh bien, il va falloir qu’ils s’habituent !

Les cheminots et les agents de la RATP ont fait la démonstration qu’il était possible de faire sauter la chape de plomb de la résignation. Ils ont prouvé que, malgré les tentatives patronales de divisions et toutes les pressions qui poussent les travailleurs à se taire, ils sont capables de relever la tête et de s’unir dans la lutte pour se faire respecter.

C’est une leçon qui fera son chemin dans la conscience des millions de travailleurs qui, chaque jour, sont poussés un peu plus à bout. 
Le 20 janvier 2020
Rassemblement à Vierzon 
Vendredi 24 janvier - 10h30 Forum République

dimanche 12 janvier 2020

« Âge pivot-âge pipeau », c'est toute la réforme des retraites qui est à jeter !

Samedi, au 38ème jour de grève des cheminots et des agents de la RATP et alors que plusieurs centaines de milliers de personnes manifestaient leur opposition à la réforme, Philippe a annoncé une vraie fausse disparition de l’âge pivot.

En réalité, cet âge pivot, rebaptisé âge d'équilibre, sera maintenu pour toutes les générations partant en retraite après 2027. Son annonce ne concerne que ceux qui partiront entre 2022 et 2027 et elle est sous condition.

Les confédérations syndicales et le grand patronat doivent trouver un autre moyen de financement, sans faire payer le patronat… sans quoi l’âge pivot serait réintroduit, même pour ces générations.

Ce que les médias présentent comme un signe d’ouverture est donc un enfumage de première. Tout au plus montre-t-il la fébrilité du gouvernement face aux grèves et aux manifestations.

Pour empêcher le saccage des retraites, il faut le retrait de tout le projet. Comment accepter un nouveau système qui, sous couvert de justice, réduira les pensions de 20 ou 30 % et nous forcera à retarder notre départ à la retraite ?

Poudre aux yeux, mauvaise foi, mensonges et confusion : voici comment les macronistes espèrent faire passer la pilule. Ils promettent en particulier un minimum de 1000 euros de retraite et le présentent comme le summum du progrès pour les femmes et les plus précaires. C’est indigne ! 1000 euros, après toute une vie de travail ? Quel ministre ou député vivrait avec cela ?

Quant aux mensonges, ils sont innombrables. Certains perroquets de la majorité affirment même qu’il serait plus avantageux de calculer la retraite sur la base de toute la vie professionnelle que sur les 25 meilleures années ou les six derniers mois ! D’autres expliquent aux enseignants que les hausses de salaire qu’on leur refuse depuis 20 ans vont enfin arriver… Heureusement que le ridicule ne tue pas !

Et ces menteurs professionnels nous demandent de leur faire confiance. Alors, tous ceux qui continuent de demander le retrait pur et simple du projet gouvernemental ont mille fois raison.

Ce qui se joue autour des retraites, c’est la lutte de classe, une lutte féroce où la bourgeoisie montre sa voracité. Car c’est pour elle que Macron tient à cette réforme. Pour assurer l’équilibre des retraites, l’État met aujourd'hui la main à la poche. En 2018, il y a consacré trois milliards. Trois milliards sur 350, mais pour le grand patronat c’est déjà trop ! La bourgeoisie exige des économies sur les hôpitaux, l’éducation ou les retraites parce qu’elle veut que l’État lui réserve cet argent.

En 2019, les entreprises du CAC 40 ont distribué 60 milliards d’euros à leurs actionnaires, un record historique. Il suffirait de prendre ne serait-ce que 10 % de ces 60 milliards pour assurer le financement des régimes des retraites, mais c’est impensable pour le gouvernement. La seule issue qu’il envisage, c’est de faire payer les travailleurs, leur enlever des droits, les mettre à la diète.

Que les dirigeants de la CFDT ou de l’UNSA marchent désormais avec le Medef dans la mascarade gouvernementale n’y change rien. Ces mêmes confédérations accompagnent tous les reculs depuis des années en se targuant d’éviter le pire. Déjà en 1995, la CFDT conduite par Nicole Notat avait pris fait et cause pour le plan Juppé, qui avait été abandonné sous la pression des grévistes.

Eh bien, aujourd'hui encore, ce sont les forces que les travailleurs mettront dans le combat qui seront déterminantes ! Tous ceux qui se sont engagés dans cette grève ont compris qu’il n’y avait pas d’autre choix. Ce sont les profits des capitalistes ou nos retraites, leurs dividendes ou nos emplois, leurs sinécures ou nos conditions de travail. La seule chose qui compte, c’est le rapport de force.

Les dizaines de milliers de grévistes de la SNCF et de la RATP ont pris conscience de cette nécessité et en ont fait leur combat. C’est une victoire sur la résignation dans laquelle Macron voudrait nous enfermer, y compris à coups de matraque et de LBD.

Avec cette mobilisation qui continue, le camp des travailleurs est plus fort qu’hier. Chaque jour de grève et de mobilisation est une petite victoire pour les travailleurs et une défaite pour Macron. Alors, il faut tout faire pour que les nouvelles échéances prévues, avec en particulier la journée de mobilisation du jeudi 16 janvier, soient réussies.

Comme le disent les grévistes depuis plus de cinq semaines, c’est une grève « pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur ». Parce que seul le combat des travailleurs offre une perspective à la société. 
Le 12 janvier 2020
RASSEMBLEMENT À VIERZON,
MARDI 14 JANVIER
    10H30 DEVANT LA GARE SNCF

Lutte ouvrière appelle à participer à toutes les actions 

qui auront lieu mercredi 15 et jeudi 16 janvier
 

lundi 6 janvier 2020

Contre la réforme des retraites, en 2020, le combat continue !

« Cela ne peut plus durer », s’impatiente le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Le secrétaire d’État aux Transports Djebbari perd ses nerfs et envoie les CRS contre les piquets de grève. Le gouvernement a du mal à cacher son exaspération face à la mobilisation qui se poursuit. Il avait misé sur l’effritement de la grève à la SNCF et à la RATP et sur le retournement de l’opinion publique. Peine perdue, la grève tient bon et elle reste populaire.

Les travailleurs ont toutes les raisons de rester mobilisés, car le gouvernement se cramponne à sa réforme. Tous les reculs programmés sont maintenus : la retraite par points, l’âge pivot à 64 ans, la restriction des droits aux pensions de réversion... Le gouvernement dit qu’il pourrait mieux prendre en compte la pénibilité, une rengaine entonnée à chaque réforme des retraites, telle la cuillerée de confiture destinée à faire avaler la pilule amère. Mais c’est ce même gouvernement qui a supprimé en 2017 les postures pénibles ou les vibrations mécaniques comme critères donnant droit à une retraite anticipée. Critères qu’il refuse toujours de prendre en compte. Si la réforme Macron s’applique, les ouvriers du bâtiment et des travaux publics, les égoutiers ou encore les déménageurs, usés à 50 ans, devront, pour avoir une retraite à taux plein, attendre d’en avoir 64 ! « Métro, boulot, caveau, non merci ! », scandent justement les manifestants.

Comme l’ont parfaitement compris les centaines de milliers de travailleurs qui se sont mobilisés, cette réforme va retarder l’âge de départ à la retraite et diminuer les pensions.

Macron parle, dans ses vœux, d’une réforme qui assure la « solidarité entre générations ». Mais il demande aux grévistes d’accepter que la retraite de leurs enfants soit sacrifiée !

Alors que le gouvernement répète comme un perroquet que le nouveau régime sera « universel », il multiplie les concessions à certaines professions. C’est l’aveu qu’il craint le mouvement, et cela doit encourager à continuer la lutte.

Il a reporté d’autres attaques contre les classes populaires, comme la baisse des APL, et une loi destinée à faciliter l’ouverture des commerces jusqu’à minuit. Ces reports sont à mettre au crédit du mouvement, et l’avenir de ces mesures dépend de l’issue de la lutte sur les retraites.

Pour toutes ces raisons, nombre de travailleurs sont déterminés à assumer l’épreuve de force le temps qu’il faudra. Ce mouvement exprime bien plus qu’une simple opposition à la réforme des retraites. Il affirme les intérêts des travailleurs, une classe sociale qui n'en peut plus de subir la loi de la minorité capitaliste.

Les travailleurs mobilisés sont fiers de représenter les intérêts de ceux qui font tout tourner dans la société. Ils ne supportent plus que leurs droits et leur existence soient sacrifiés à la rapacité des capitalistes. Ces derniers sont repus, à l’image du financier BlackRock. Son patron pour la France, Jean-François Cirelli, qui se félicite d’une réforme qui va accroître l’épargne retraite et donc ses profits, vient d’être promu par Macron au grade d’officier de la Légion d’honneur ! Quant à Carlos Ghosn, qui peut échapper à la justice parce qu’il est riche et possède trois passeports et une flopée de résidences secondaires, c’est aussi un représentant de cette classe capitaliste gavée de profits. Et les travailleurs n’acceptent pas non plus de devoir se soumettre à un Delevoye qui, après avoir pondu la réforme, quitte piteusement la scène parce qu’il a fraudé l’État.

Pour que le gouvernement abandonne son projet, il faut que le monde du travail mette toutes ses forces dans la balance. À la SNCF et à la RATP, des travailleurs sont en grève reconductible depuis le 5 décembre. Ils font preuve d’une combativité qu’il faut saluer. Mais, surtout, il ne faut pas les laisser seuls. Il faut des grèves dans d’autres secteurs et des manifestations de masse. L’issue de la lutte dépendra de l’importance de la mobilisation dans les jours et les semaines à venir. Dans cette société capitaliste, seuls ceux qui luttent peuvent se faire respecter. Dès jeudi 9, nous pouvons montrer que nous refusons toujours cette réforme. Soyons nombreux en grève. Soyons nombreux dans la rue, le 9 et, de nouveau, samedi 11, pour dire notre colère ! Commençons ainsi l’année 2020 sous le signe de la lutte, car seule celle-ci est porteuse d’espoir pour le monde du travail. 
Le 6 janvier 2020
 
Rassemblement à Vierzon
Jeudi 9 janvier - 10h30 
Forum République