mardi 28 avril 2020

Bonjour amis et camarades,  

Les entreprises locales refonctionnent mais avec bien des à coups et en fonction de leurs commandes, de leurs calculs. Nous passons du travail au ralenti au chômage partiel, du chômage partiel au « grapillage » par la direction, de jours de RTT ou de congé. Et les directions s'orientent toutes vers une « modulation » du travail en fonction de décisions que nous ne pouvons pas contrôler.
 
A Koyo, par exemple, l'usine n'a jamais fermé, mais la direction met en chômage partiel, secteur par secteur, non pas en tenant compte des mesures sanitaires nécessaires mais selon de ce qui l'arrange.

A Paulstra, cette semaine sera de 3 jours et des mesures sanitaires sont prises,mais tout tourne au ralenti et c'est pour la suite que rien n'est assuré.

A La Poste, avec la mise en place des équipes, la pause méridienne, (que la direction nous avait tant vantée pendant des mois) a disparu. Si vous prenez à 9h 30 le matin, vous finissez à 15 h20, sans pause ! Le temps de rentrer, il est 16h....pour ce qu'on appelle le repas de midi.
A partir du 1er mai, les agents en CDD en arrêt maladie ou en garde d'enfants seront mis en chômage partiel...avec perte de salaire ! C'est ce que l'on pourrait appeler une « incitation à la reprise ».

A la SNCF, le nombre de présents sur les chantiers a doublé. Certains travaux ne sont pas indispensables à la sécurité, mais partout la reprise est en cours. Sur les chantiers, il y a des masques pour les équipes mais la consigne est qu'il faut les utiliser « si un travailleur a des symptômes » !

Dans l'enseignement, du côté des enseignants et du personnel ouvrier et employé,, le casse tête continue. Il est évident qu'il sera quasiment impossible de respecter les règles élémentaires de protection contre le coronavirus qui au 11 mai, bien sûr n'aura pas disparu.
 
Ainsi au collège Albert Camus, le chef d'établissement faisait remarquer dans un courrier qu'à l'heure actuelle, il n'y avait ni masque ni gel en quantité suffisante, que les demi-pensionnaires devraient manger dans les classes, qu'il y avait trop peu de sanitaires pour le lavage des mains, qu'il n'y avait pas assez de surveillants pour encadrer etc.. etc... Et le constat est sans doute le même dans bien des écoles primaires et maternelles.

Alors, ça risque d'être la grande improvisation dont seront victimes les élèves et aussi les parents et les enseignants qui peuvent être contaminés. Et les enseignants, eux, devront assurer le suivi des enfants restés à la maison en plus de leurs cours.

Mais, contre l'avis des autorités médicales, le MEDEF et les grands patrons ont parlé, le gouvernement a obéi : les enfants à l'école, les parents au boulot !

A l'hôpital, on continue à manquer de gants, ainsi que d'embouts de thermomètres et il y a beaucoup de stress. Dans les EHPAD, des consignes ont été données : ceux qui y travaillent doivent rester discrets et ne pas parler de ce qui s'y passe ! Ce qui est sûr, c'est que l'ouverture aux familles va poser de multiples problèmes.

En ces temps de confinement, il ne nous sera donc pas possible de manifester ce vendredi premier mai. Nous sommes pourtant dans un moment où, plus que jamais il serait nécessaire d'affirmer qu'il est temps de se débarrasser du capitalisme.

Depuis que les dirigeants de l'Internationale ouvrière l'ont proclamée en 1889 journée de lutte des prolétaires de tous les pays, le Premier Mai est une date importante pour les travailleurs. Il est le jour où s'affirme la communauté d'intérêts des travailleurs à l'échelle internationale, qu'ils aient ou non un emploi, qu'ils vivent dans leur pays où qu'ils aient dû le quitter, chassés par la misère et les guerres.
On le voit particulièrement aujourd'hui, c'est sur toute la planète que les possédants vont continuer, plus que jamais à défendre leurs profits et leurs privilèges. Oui, ils vont passer à l'attaque et utiliser la pandémie pour abaisser le niveau de vie, généraliser la précarité, licencier tout en allongeant les semaines de travail. Ils vont le faire dans tous les pays du monde, avec la même âpreté, le même cynisme, la même rapacité. Peu leur importe de semer le désarroi et la misère, ils défendent leurs intérêts de classe !

Alors, même si, pour l'instant, nous ne pouvons pas lever le poing ensemble dans la rue, rien ne nous empêche de le serrer dans notre poche et de nous préparer à affirmer nous aussi nos intérêts de classe en sachant qu'il va falloir lutter pour défendre nos droits, avec un mot d'ordre qui est celui du mouvement ouvrier : « Prolétaires de tous les pays, unissons nous ! » 





Régis Robin



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