mardi 7 novembre 2023

Les Palestiniens sacrifiés sur l'autel de l'impérialisme

 


 

Jusqu’où le gouvernement israélien ira-t-il dans le massacre de masse ? À Gaza, le déluge de feu a fait
près de 10 000 morts. Des dizaines de milliers de blessés sont privés de soins et toute la population est menacée par le manque d’abris, d’eau, de nourriture et de médicaments. 

Pendant que l’armée israélienne transforme Gaza en cimetière à ciel ouvert, les colons de Cisjordanie s’occupent d’expulser les bédouins, terrorisent et tuent des paysans palestiniens, sous l’œil complice des soldats israéliens.

En Israël, les deux millions de citoyens arabes sont sommés de raser les murs et de se taire. Symbole de cette punition collective, il y a aussi le sort fait aux ouvriers gazaouis qui travaillaient en Israël le 7 octobre. 4 000 d’entre eux ont été emprisonnés 25 jours, interrogés comme des criminels, torturés pour certains. 

Cette vengeance sur les Palestiniens, peuple opprimé, colonisé et réprimé depuis des décennies, provoque partout dans le monde de plus en plus d’opposition et de révolte. C’est l’expression d’une colère contre la politique de Netanyahou mais aussi contre les grandes puissances impérialistes qui continuent de soutenir inconditionnellement Israël. 

Oh, de plus en plus de dirigeants demandent une « pause » ou une « trêve humanitaire » ! Dans ce concert d’hypocrisie, la palme revient à Macron qui veut organiser une conférence humanitaire car, dit-il, « la lutte contre le terrorisme ne justifie pas de sacrifier des civils ». C’est du cinéma de mauvais goût, car Macron ne compte pour rien dans cette affaire et, surtout, parce que le seul moyen de stopper ce carnage serait d’exiger un cessez-le-feu.  

En la matière, les maîtres du jeu sont les États-Unis. Ils contribuent au financement de l’État israélien à hauteur de 4 milliards de dollars par an, et ils veulent accorder une rallonge de 14 milliards. Ils livrent une grande partie des armes à Israël. Ils ont envoyé deux porte-avions américains sur place, mettent à disposition leurs moyens satellitaires et ont dépêché des conseillers militaires spéciaux.

Alors, oui, s’ils le voulaient, les États-Unis pourraient stopper Netanyahou et l’armée israélienne. Mais, même s’ils craignent que cette répression aveugle finisse par mettre le feu à toute la région, ils restent sur leur ligne de soutien à Israël dans tous ses crimes, car ils ne veulent pas lâcher leur plus fidèle allié dans la région.

Pour les grandes puissances, le Moyen-Orient, d’où provient 40 % du pétrole consommé dans le monde, est une région cruciale. Le canal de Suez est un axe clé du commerce global. Alors que la guerre économique fait rage avec la Chine et que le camp occidental s’affronte à la Russie par Ukraine interposée, il n’est pas question pour les États-Unis de revoir leur stratégie au Moyen-Orient. 

Les Palestiniens sont ainsi sacrifiés sur l’autel de l’impérialisme. Et cela dure depuis 75 ans. Alors oui, leur sort est un symbole de la domination impérialiste sur le monde. Un symbole de l’arrogance des grandes puissances qui disposent du globe comme de leur propriété privée et qui traitent les peuples comme des masses de manœuvre ou quantité négligeable.

Les morts de Gaza font écho à ceux du Yémen, du Congo, de l’Afghanistan, du Soudan, du Mali… Les réfugiés palestiniens renvoient aux millions de femmes et d’hommes chassés de chez eux par les guerres et par la misère, et qui se retrouvent, eux aussi, réfugiés à vie.

Alors, l’émotion et la solidarité qui s’expriment vis-à-vis des Palestiniens dans tant de pays, et ici même, doivent se transformer en conscience que tous les exploités du monde sont liés dans un sort et un combat commun : celui d’en finir avec l’ordre impérialiste.

On ne peut qu’être solidaire avec le combat des Palestiniens pour imposer leur droit à une existence nationale à côté des Israéliens. Mais même les peuples qui l’ont conquise de haute lutte restent dépendants économiquement des pays riches. Et combien de leurs héros nationalistes sont devenus d’infâmes dictateurs ? Il n’y a pas à en être surpris, car se faire une petite place nationale dans l’ordre impérialiste, c’est rester dans le même piège de domination et de dépendance.

Pour que les opprimés du monde s’émancipent complètement, il est nécessaire de renverser l’impérialisme.

Nous qui vivons dans une de ses citadelles, nous avons un rôle à jouer dans ce combat : construire un parti visant le renversement du capitalisme et l’édification d’une société socialiste dirigée par les travailleurs à l’échelle internationale. Un parti qui opposera à la politique de division de la bourgeoisie, le mot d’ordre d’unité de tous les opprimés et travailleurs de la planète.  

Nathalie Arthaud

Le 6 novembre 2023 

 

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