mercredi 30 novembre 2016

Fillon, dans la course pour servir les riches

Fillon a donc été choisi par l’électorat de droite, souvent bon chic bon genre, parfois vieille France, toujours bien-pensant. Il n’y avait, sur le fond, aucune différence avec Juppé, deux candidats qui ont gouverné ensemble par le passé.

Fillon promet maintenant de faire pire que « depuis 30 ans ». Il prend pour modèle Thatcher, cette chef du gouvernement britannique qui, dans les années 1980, mena une guerre hargneuse contre ceux qu’elle appelait « les ennemis de l’intérieur » : les travailleurs et leurs organisations.

Fillon promet, lui aussi, une saignée aux classes populaires. Il dénonce le chômage mais veut supprimer 500 000 emplois de fonctionnaires, c’est-à-dire tailler dans les effectifs des écoles, des hôpitaux, des crèches et des bibliothèques de quartier. Oh, les riches ne seront pas gênés, eux, qui ont leurs domestiques, leurs cliniques privées et qui, comme Fillon, mettent leurs enfants dans des écoles privées huppées ! En revanche, la vie sera plus difficile pour les habitants des villes et des quartiers populaires, et pour ceux des campagnes.

Fillon veut supprimer les 35 heures. Pour fixer la durée du travail, les patrons auraient toute latitude : dans chaque entreprise, ils pourraient faire un chantage aux licenciements pour imposer une hausse, avec 48 heures comme seul plafond, et sans que les salaires suivent.

Fillon veut reporter l’âge de la retraite à 65 ans, dérembourser une grande partie des soins, démanteler le Code du travail. Le député du très chic 7e arrondissement de Paris veut faciliter les licenciements et réduire les allocations chômage. Il veut augmenter de 2 % la TVA, l’impôt le plus injuste. Il veut restreindre le regroupement familial des travailleurs étrangers, lui, le soi-disant grand défenseur de la famille. Aux salariés et aux chômeurs, il promet du sang et des larmes.

Mais quand il s’adresse aux riches, le père Fouettard se transforme en Père Noël : suppression de l’impôt sur la fortune, baisse de l’impôt sur le revenu pour les plus riches, baisse de 40 milliards des charges patronales, transfert d’une partie de l’assurance maladie aux assureurs privés. Son amie, c’est la finance !

Ses positions contre l’IVG et le mariage homosexuel sont bénies par tout ce que le pays compte de grenouilles de bénitier.

Fillon a été ministre de Chirac, puis le Premier ministre de Sarkozy de 2007 à 2012. Depuis, c’est la gauche qui a mené une politique de droite : un million de chômeurs en plus, les accords de compétitivité, la loi Macron, la loi El Khomri… Le PS a ainsi préparé le terrain pour une politique encore plus antiouvrière. Après cinq ans au service du patronat, Valls et Hollande sont rejetés par ceux-là même qui les ont élus, mais veulent rempiler pour continuer la même politique.

Le Pen redoute maintenant que ses électeurs aillent vers Fillon, comme ceux de son père avaient voté Sarkozy. En effet, bien malin qui pourrait dire lequel, de Fillon ou de Le Pen, a le programme le plus réactionnaire. Le Pen misera sur le fait que, comme Trump aux États-Unis, elle n’a jamais été associée au pouvoir. Mais, comme le cas de Trump le montre bien, cela n’empêche pas d’être un serviteur dévoué à la classe capitaliste.

Quand ils étaient au pouvoir, Fillon et ses comparses n’ont pas osé prendre les mesures qu’il propose aujourd'hui, car ils craignaient les réactions des travailleurs et ils n’avaient pas tort. De Gaulle, le modèle de Fillon, dut en rabattre devant la grève générale de mai-juin 1968. Juppé, en 1995, remballa sa réforme de la Sécurité sociale et des retraites. Villepin, en 2006, dut enterrer le CPE, qui visait à précariser encore plus les jeunes.

Aujourd'hui, Fillon espère que l’élection lui donnera les coudées franches contre la classe ouvrière. Mais s’il est élu, elle n’aura aucune raison d’accepter les coups qu’il voudra lui porter. Elle aura encore toutes ses armes pour réagir, avec grèves et manifestations de masse, contre les attaques du grand patronat et du gouvernement.

Puisque les élections en fourniront l’occasion, les travailleurs doivent exprimer leur rejet de toute politique antiouvrière, quel que soit le futur président. Avec la candidature de Nathalie Arthaud, portée par Lutte ouvrière, ils pourront dire qu’ils n’acceptent ni la hausse du temps de travail et du coût de la vie, ni la baisse des salaires, ni l’accroissement de l’exploitation. Face aux politiciens qui veulent gouverner pour le grand patronat et les banquiers, ils devront exprimer un vote conscient, lucide, pour affirmer leurs intérêts de classe et faire entendre le camp des travailleurs.

lundi 21 novembre 2016

Fillon et Juppé, en compétition pour servir le grand patronat

La France de droite, des beaux quartiers, des messes dominicales et des préjugés anti-ouvriers a donc voté, et Fillon arrive en tête, suivi de Juppé. Sarkozy est éliminé et aucun travailleur ne le regrettera.

À entendre Fillon, Sarkozy, dont il était le Premier ministre, aurait dû mener une politique encore plus anti-ouvrière, encore plus dévouée au grand capital. Aujourd'hui, le député du très chic 7e arrondissement de Paris veut être un Thatcher français. L’électorat de droite a choisi celui qui affiche le programme le plus réactionnaire, y compris avec un catholicisme bien-pensant sur les questions de société.

Quant à Juppé, ancien Premier ministre de Chirac, il mena aussi une politique anti-ouvrière, attaquant la Sécurité sociale et les retraites. Alors qu’il se vantait d’être « droit dans ses bottes », il dut manger son chapeau et reculer devant la vague de grèves et de manifestations massives, en 1995.

Aujourd'hui, Fillon et Juppé sont d’accord sur la saignée à imposer aux classes populaires.

L’un et l’autre veulent augmenter la TVA, baisser l’impôt sur les bénéfices des sociétés et supprimer l’impôt sur la fortune, autrement dit faire financer des cadeaux aux riches par ceux qui ne le sont pas.

85 milliards de baisses de dépenses publiques, promet Juppé ; 110 milliards, renchérit Fillon. 300 000 suppressions de postes de fonctionnaires, annonce le premier ; 500 000, ajoute le second. Cela veut dire moins d’enseignants dans les écoles des quartiers populaires, moins de personnel dans les hôpitaux, moins d’employés communaux, donc moins de services utiles à la population.

Ils veulent passer des 35 aux 39 heures, voire, pour Fillon, jusqu’à 48 heures ! Fillon veut même supprimer un jour férié. Ils veulent reporter l’âge de la retraite à 65 ans. Non seulement pour ces messieurs, les ouvriers du bâtiment, les aide-soignantes des hôpitaux ou les caissières de supermarché ne sont pas du même monde qu’eux, mais ils sont convaincus que ce sont des fainéants.

Plutôt que de chercher à résoudre le chômage, ces marionnettes du Medef ont des idées contre les travailleurs. Ils veulent faciliter les licenciements et réduire les allocations des chômeurs.

Ils veulent aussi s’en prendre aux étrangers, en leur supprimant l’aide médicale d’urgence et en restreignant le regroupement familial, eux qui se posent en grands défenseurs de la famille !

Il est curieux de voir ces chevaux de retour promettre que, demain, tout va changer. Au pouvoir entre 2002 et 2012, ils n’ont pas osé appliquer un programme aussi réactionnaire que celui qu’ils affichent aujourd'hui. Parce qu’ils redoutaient les réactions des travailleurs. Mais depuis, la gauche gouvernementale leur a préparé le terrain en attaquant la classe ouvrière. Au million de chômeurs supplémentaires de Sarkozy, elle en a rajouté un million. Elle a fait 40 milliards d’euros de cadeaux au patronat. Elle a remis en cause les droits des salariés. Si, demain, nous avons un Thatcher français, nous en serons redevables à Hollande et Valls.

Le PS n’a pas encore choisi son candidat. Mais un outsider comme Macron s’est déjà lancé. Après avoir été banquier d’affaires chez Rothschild, il a été haut-fonctionnaire auprès de Hollande puis ministre de l’Économie. Il y a trois mois, il défendait encore la politique du gouvernement. Et puis, comme les rats qui quittent le navire, il s’est découvert un destin individuel. Il trouve le Code du travail « trop rigide » et propose d’augmenter la durée du travail pour les jeunes qui ont un emploi. Il a certes trahi Hollande, mais pas la bourgeoisie.

Fillon ou Juppé ; Macron ; Le Pen ; Valls ou Hollande : avec une telle profusion de candidats à sa botte, le patronat va avoir l’embarras du choix. La plupart de ces prétendants ont déjà pu montrer leur dévouement. Et si Le Pen n’a jamais eu son fauteuil ministériel, c’est la seule différence réelle car, pour le reste, elle veut également accéder au pouvoir pour servir les riches.

Face à celui qui sera élu en mai 2017, les travailleurs, s’ils veulent se défendre, ne feront pas l’économie de puissantes luttes collectives. Mais dans l’immédiat, face à la déferlante de propos et de programmes anti-ouvriers, ils doivent au moins saisir l’occasion offerte par les élections pour faire entendre le camp des travailleurs. À l’arrogance des politiciens de la bourgeoisie, ils peuvent opposer leur fierté de travailleurs, leurs exigences et leur conscience de classe. C’est le sens de la candidature de Nathalie Arthaud présentée par Lutte ouvrière.

Le 21 novembre 2016

lundi 14 novembre 2016

Trump président : Wall Street reconnaît un des siens

Les élections américaines sont d’abord la défaite de Clinton et des Démocrates. Ici, on nous a répété que les États-Unis avaient résorbé le chômage. En réalité, la désindustrialisation et la paupérisation y font des ravages, depuis la crise de 2008 en particulier. Des millions de familles ont perdu leur logement et vivent parfois dans des mobil-homes. Malgré les statistiques, le chômage continue de sévir. Ceux qui trouvent du travail doivent cumuler des emplois précaires, à temps partiel, payés six ou sept euros de l’heure, pour tenter de joindre les deux bouts, souvent sans y parvenir. 

En 2008, on nous expliquait qu’avec Obama le sort des Noirs allait changer, mettant fin aux discriminations héritées de l’esclavage et de la ségrégation. Aujourd'hui, ils doivent se mobiliser pour ne plus être tués par des policiers aux préjugés tenaces et à la gâchette facile.

L’Amérique fonctionne très bien pour ses riches, mais pas pour ses classes populaires. Clinton était la candidate du statu quo. C’est une amie des riches et des banquiers depuis toujours, et c’est notamment pour cela qu’elle a été rejetée par une partie de sa propre base.

Trump n’est élu que par un quart de l’électorat, avec 600 000 voix de moins que la perdante, en vertu du système électoral aux États-Unis. Et on nous présente ce pays comme une grande démocratie !

Au-delà de la droite conservatrice voire bigote, Trump a rallié une partie des travailleurs en colère. Ils ont donc voté contre leurs intérêts. Ce capitaliste cupide et sans scrupules a gagné ses milliards sur la sueur de ses milliers de salariés. En votant pour lui, certains ont pensé rejeter le système. Trump était certes extérieur au système politique américain. Mais pas au système capitaliste, bien au contraire ! Autrement dit, il représentait une fausse alternance.

Cette élection n’a rien d’un séisme. Comme tous les démagogues, ce que Trump fera au pouvoir n’aura que peu à voir avec ce qu’il a dit en campagne. Il n’est pas encore à la Maison Blanche qu’il change déjà de discours.

Il a promis de doubler la croissance, de créer 25 millions d’emplois en dix ans, de réparer les infrastructures délabrées, de construire des hôpitaux… tout en baissant les impôts. Quels mensonges ! Comme tous les politiciens, Trump fera la politique qu’exige la grande bourgeoisie américaine. Il promet de faire revenir les emplois délocalisés en Chine ou au Mexique. Mais Ford n’a nulle intention de déménager ses usines du Mexique vers le Michigan, ni Apple de faire fabriquer dans l’Ohio les iPhone qu’elle produit en Chine ! En reprenant ses affaires comme à l’ordinaire, Wall Street a d’ailleurs reconnu en Trump l’un des siens.

En France, tous les politiciens tirent de l’élection américaine les conclusions qui les arrangent. Si la victoire de Trump a déçu les dirigeants de la droite, du PS, et les grands médias, c’est parce qu’ils avaient une solidarité de classe avec la favorite du grand capital. Hollande, Valls et le PS crient à la catastrophe afin d’effaroucher l’électorat de gauche et de rassembler derrière eux ; il faut vraiment qu’ils soient à court d’arguments !

Le Pen, qui dénonce régulièrement les banquiers et les élites, a salué la victoire du patron de combat, du multimilliardaire qui ne paye pas d’impôts. Comme lui, Le Pen est une héritière, une bourgeoise réactionnaire, qui ne parle du peuple que pour être élue.

Trump est un démagogue misogyne et raciste. Il veut nommer des juges qui remettront en cause le droit à l’avortement. Il veut expulser des millions d’immigrés. Sa victoire peut renforcer les divisions parmi les travailleurs. Ceux-ci, les Noirs, les immigrés et les femmes en particulier, vont-ils être attaqués dans les mois et les années à venir ? Assurément, et ce n’est pas nouveau ! Le locataire de la Maison Blanche n’a jamais été de leur côté. En même temps, le camp des travailleurs n’était pas représenté dans cette élection. La défaite de Clinton n’est pas celle du monde du travail. Celui-ci devra se faire entendre sur son propre terrain, celui de la lutte de classe.

Par le passé, les travailleurs des États-Unis se sont battus avec force, sous des présidents aussi réactionnaires que Johnson et Nixon à l’époque de la révolte des Noirs et de la guerre du Vietnam, ou que Reagan dans les années 1980. Alors, aujourd'hui comme hier, aux États-Unis comme en France, comptons sur les luttes collectives des travailleurs pour résister à l’offensive du capital.

Le 14 novembre 2016

mercredi 9 novembre 2016

Trump l’emporte sur Clinton : un cirque électoral où le capital gagne à tous les coups

La victoire de Trump aux élections américaines a déjoué la plupart des pronostics. En France bien des journalistes et des politiciens cachent mal leur dépit de voir un candidat ayant fait une campagne aussi démagogique parvenir à l’emporter.
Mais toute une partie de la population qui vote traditionnellement pour les Républicains, s’est reconnue dans le discours anti-mexicain ou anti-musulman de Trump et n’est certainement pas fâchée de voir tourner la page d’un président noir qu’elle n’avait pas accepté. L’électorat évangélique, très conservateur et traditionnellement républicain, se pinçait le nez pour voter Trump, un homme marié trois fois, et manifestement plus prédateur sexuel que grenouille de bénitier. Mais l’aversion pour les Démocrates l’a emporté.
Trump l’a aussi emporté dans des États industriels du Midwest, non seulement l’Ohio, un des « swing states », un État basculant tantôt du côté républicain, tantôt du côté démocrate, mais aussi dans le Michigan, traditionnellement acquis aux Démocrates. Dans ces États, les fermetures d’usines se sont multipliées et la condition ouvrière s’est dégradée. Même les salariés qui gardaient leur emploi ont souvent vu leur contrat de travail renégocié à la baisse, en termes de régime de retraite ou de salaire. La campagne démagogique de Trump pour le protectionnisme et contre les « délocalisations » a porté.
 Trump a également repris des thèmes du mouvement contestataire « Occupy Wall Street », contre le « système », en dénonçant par exemple la hausse des cotisations qui a accompagné la réforme de l’assurance-maladie dont Obama est si fier. Dans ces États, les hommes blancs ont largement voté pour Trump ; par exemple, deux tiers des hommes blancs de l’Ohio ont voté pour Trump, contre seulement un tiers pour Clinton ; dans le Michigan, 64 % des hommes blancs auraient voté pour Trump, 28 % pour Clinton.
Certes, 88 % des Afro-Américains et 65 % des Hispaniques auraient voté pour Clinton. Mais ils ne représentent qu’une minorité de  l’électorat, et ils ne se sont pas mobilisés plus massivement pour la championne de Wall Street. Toute une partie de la population, notamment sa fraction la plus pauvre, ne vote pas : soit elle n’est pas inscrite sur les listes électorales, soit elle n’en a pas le droit après une condamnation, ce qui est le cas pour six millions de personnes. Soit encore qu’elle ne voit pas d’enjeu dans l’élection présidentielle. Le 8 novembre, moins de 60 % des Américains en âge de voter l’ont fait. Trump a donc été élu avec quelque 60 millions de voix, sur environ 230 millions de personnes en âge de voter.
Hillary Clinton était la chouchoute des milieux d’affaires et des politiciens européens. Mais ce n’est pas le meilleur brevet aux yeux des électeurs des classes populaires ! Les Démocrates ont été au pouvoir au cours de 16 des 24 dernières années, dont les huit dernières, et l’électorat a vu les inégalités se creuser et son niveau de vie se dégrader. Clinton était particulièrement associée à cette politique. Déjà en 2008, Obama, alors un inconnu, l’avait sèchement battue dans les primaires démocrates. Encore en 2016, un autre inconnu se présentant comme socialiste, Bernie Sanders, l’a emporté dans 22 des 50 États, en dénonçant Clinton comme la favorite de Wall Street.
Trump s’est fait élire en se présentant comme le candidat anti-système ; quelle escroquerie, pour un magnat de l’immobilier ! Il s’est présenté comme le garant d’un meilleur avenir pour le peuple américain ; quelle comédie ! Dans son discours de victoire, il a promis de doubler la croissance, de rétablir les emplois perdus, de construire des hôpitaux et de réparer les routes ; quel cinéma ! Comme tous les politiciens, Trump fera ce que la grande bourgeoisie exigera de lui. Et pas plus qu’aucun autre, tout milliardaire qu’il est, il ne dominera l’économie capitaliste.
Pendant sa campagne, Trump a multiplié des promesses démagogiques qu’il ne tiendra pas.
Il a promis de mettre fin à l’immigration clandestine. Si son succès reflète une progression de la xénophobie, il risque aussi de l’exacerber. Trump peut prendre des mesures symboliques, comme le renforcement du mur à la frontière mexicaine. Mais il y a sans doute onze millions d’étrangers sans-papiers aux États-Unis, et toute une partie des entreprises, y compris celles de l’empire Trump, fonctionnent avec des étrangers sous-payés et n’ont pas l’intention de s’en priver. Les expulsions, déjà très nombreuses sous Obama, vont peut-être se multiplier, et la vie des immigrés sera sans doute plus dure, mais l’immigration ne va pas cesser : la bourgeoisie en a trop besoin.
Trump a fait du protectionnisme son cheval de bataille, en promettant de ramener des emplois aux États-Unis. La bourgeoisie américaine souhaite bien sûr que son marché intérieur soit protégé et, dans une certaine mesure, l’État fédéral mène déjà la guerre commerciale. Mais les grandes multinationales tiennent également à pouvoir accéder à de nombreux marchés étrangers. La Chambre des représentants et le Sénat sont majoritairement républicains et acquis au libre-échange. Et Apple ne fera pas produire ses iPhone et ses iPad dans le Midwest, plutôt qu’en Chine !
Ceux des travailleurs américains qui ont voté pour Trump en espérant que leur condition s’améliore en seront donc pour leurs illusions.
En même temps, le camp des travailleurs n’était pas représenté dans cette élection présidentielle.  Même si les dirigeants syndicaux appelaient à voter Clinton, sa défaite n’est pas celle du monde du travail. Celui-ci devra donc se faire entendre sur son propre terrain, celui de la lutte des classes. Par le passé, les travailleurs américains, les Noirs en particulier, ont lutté sous des présidents aussi anti-ouvriers que Trump, qu’ils soient Démocrates ou Républicains. Et ce n’est pas la victoire de ce patron de combat, aussi réactionnaire soit-il, qui pourra les empêcher de se battre.

Le 9 novembre 2016

dimanche 6 novembre 2016

Les militants de Lutte Ouvrière à votre rencontre

 
Les militants de Lutte Ouvrière 
viendront à la rencontre des Vierzonnais, sur le marché du Centre-ville, 
samedi 12 novembre, de 9h30 à 12h.

vendredi 4 novembre 2016

Les habitants du quartier des Forges demandent le maintien du bureau de Poste de la rue Etienne Marcel

Depuis plusieurs mois est engagée la réforme de la Poste, qui signifie des conditions de travail plus difficiles pour les facteurs et la fermeture de bureaux de poste.
Les habitants du quartier veulent que le service public de la Poste soit assuré et demandent un engagement de la Direction de la Poste locale à maintenir le Bureau des Forges.
Une pétition circule dans le quartier, particulièrement bien accueillie par les habitants et les commerçants.

Vendredi 4 novembre, à 15h30, des habitants du quartier se sont regroupés à une quarantaine devant la Poste des Forges.
Un certain nombre d'entre eux se sont portés volontaires pour aller déposer dans quelques jours les pétitions à la Direction locale de la Poste et exiger le maintien du Bureau des Forges.

Un membre de la CGT-hospitaliers a également dénoncé la dégradation du service public de l'hôpital et a appelé à un rassemblement devant l'hôpital de Vierzon, mardi 8 novembre, de 8h à 9h.


mercredi 2 novembre 2016

Migrants, chômage, police : une société en crise, malade du capitalisme

La semaine dernière, le gouvernement se vantait d’avoir mis fin à la situation indigne des migrants de Calais. Une partie d’entre eux se retrouvent aujourd'hui dans des centres d’accueil où la population locale leur apporte souvent une aide chaleureuse, faisant preuve de l’humanité qui fait défaut à ceux qui nous gouvernent. Mais d’autres restent à Calais, harcelés par la police. Et 2000 ou 3000 d’entre eux campent à Paris en pleine rue, dans des abris de fortune, sous menace d’expulsion.
Le démantèlement de la « jungle » n’était pas une opération humanitaire, comme le gouvernement a voulu le faire croire. C’était une opération de police, doublée d’une campagne de communication. La « jungle » de Calais faisait tache avant les élections et Hollande a voulu démontrer qu’il ne tolérerait plus de camp. Les migrants sont donc appelés à se faire invisibles ! Mais la destruction de la « jungle » n’empêchera pas nombre d’entre eux de vouloir gagner la Grande-Bretagne et de reformer d’autres campements, comme c’est le cas depuis vingt ans. Le gouvernement n’a en rien résolu la crise des migrants.
Il est fréquent d’entendre le FN, la droite et le PS opposer les intérêts des pauvres d’ici à ceux des étrangers. Mais si le gouvernement maltraite les migrants, il attaque également les travailleurs d’ici ! L’augmentation du chômage, qui atteint près de six millions de sans-emploi, n’a rien à voir avec l’actuelle crise des migrants. Et s’il manque aussi des logements bon marché, ce n’est pas parce que le gouvernement les leur réserve. C’est parce que notre société fonctionne pour la petite minorité de capitalistes qui dirigent l’économie, et non pour la collectivité.
Toute la société va mal. Avec la progression du chômage et de la misère, c’est toute la vie sociale des quartiers populaires qui se dégrade : les incivilités et la délinquance ; les immeubles délabrés et les ascenseurs en panne ; les transports qui passent au loin ; les écoles qui manquent de personnel ; les déserts médicaux ; les bureaux de poste aux files d’attente interminables, etc.
Cette dégradation, c’est aussi ce que traduit à sa manière la colère des policiers, qui a éclaté après que des voyous ont voulu tuer deux d’entre eux à Viry-Châtillon. Depuis deux semaines, ils manifestent. Compréhensif, le gouvernement leur a fait des concessions. Ils dénoncent notamment la pénurie de moyens. Mais elle frappe les policiers comme elle frappe tous les services publics, de l’éducation nationale aux hôpitaux. Et on ne peut qu’être opposé au tout-répressif que réclament les policiers.
Ils revendiquent de pouvoir utiliser leurs armes de façon plus souple que l’actuelle légitime défense. Cela conduirait à la multiplication des bavures, voire à un véritable permis de tuer, comme celui dont disposent les policiers américains. Ils voudraient que les tribunaux soient plus sévères et emprisonnent tous les délinquants arrêtés. Mais les prisons n’ont jamais été aussi pleines ! Là aussi, les États-Unis sont un exemple criant d’une société qui incarcère toute une fraction de sa population pauvre, sans pour autant réduire la criminalité.
Et puis, au-delà des policiers, la loi des délinquants et des dealers, c’est le quotidien de bien des habitants des quartiers populaires ! Mais comment, avec autant de chômeurs, pourrait-il en être autrement ? Depuis des années, le chômage prive les jeunes des classes populaires de perspectives d’avenir. On leur dit d’étudier pour s’en sortir. Mais même s’ils font plusieurs années d’études, ils se retrouvent à enchaîner des emplois précaires et sous-payés.
Que font les gouvernements contre cela ? Rien, surtout rien qui lèse les capitalistes. Ils ne veulent pas toucher au sacro-saint profit patronal. Au contraire : depuis 20 ou 30 ans, ils multiplient les cadeaux aux entreprises, les baisses de charges et les rabais fiscaux. Ils laissent libre cours aux licenciements et à la précarité. D’où la dégradation en cours. La crise économique continue et la grande bourgeoisie mène l’offensive. Les gouvernements, de droite comme de gauche, la soutiennent. Et le FN n’y changerait rien car, s’il drague les classes populaires, il respecte l’ordre capitaliste.
Alors, les travailleurs ne doivent pas laisser la politique aux mains de ces politiciens bourgeois. La seule voie pour s’opposer à ce que la société soit de plus en plus injuste, c’est de se battre. Contre la façon dont le grand capital accapare les richesses et plonge la société dans le dénuement. Contre une société aussi dure envers les pauvres qu’elle est généreuse pour les riches.

Le 31 octobre 2016