mardi 25 juillet 2023

Le capitalisme conduit à la guerre, il faut le renverser !

Même le plus naïf des travailleurs n’attendait rien du remaniement du gouvernement ni de la prise de parole de Macron, en direct de Nouvelle-Calédonie. Il sait brasser du vent, mais il n’est qu’un pantin au service des plus puissants.

Ces puissants, chefs d’État et chefs militaires des grandes puissances impérialistes, se sont réunis ce mois-ci lors d’un sommet de l’Otan. Et cela pèsera bien plus sur l’avenir que les vaines gesticulations d’un Macron.

En confirmant le réarmement à grande échelle, c’est la généralisation de la guerre qu’ils préparent. C’est un futur de mort et de destructions pour tous les exploités, ce que les hauts gradés appellent « la guerre de haute intensité ».

Et tout près de nous, c’est déjà le quotidien des populations ukrainienne et russe. Au bout de seize mois, au moins 300 000 soldats ukrainiens et russes sont morts. Les images de cette guerre de tranchées rappellent les horreurs de la Première Guerre mondiale. Les armes sont plus sophistiquées et meurtrières, mais il s’agit toujours d’envoyer des soldats mourir pour regagner quelques centaines de mètres de terre calcinée.

Poutine y mène une sale guerre fratricide. Mais le camp impérialiste, qui l’affronte par procuration, avec la peau des Ukrainiens, montre qu’il n’est pas en reste.

La dernière décision en date des États-Unis, le pays maître du jeu impérialiste, est une étape de plus dans l’horreur, avec la livraison à l’armée ukrainienne d’armes à sous-munitions. Elles sont particulièrement meurtrières pour les populations civiles, avec des centaines de petites charges qui peuvent exploser avant, pendant ou après le largage. Biden ose prétendre que cela a été une « décision très difficile à prendre ». Ces larmes de crocodile ne peuvent masquer que l’impérialisme américain est un expert en armes de destruction massive contre les populations.

Sans parler des deux bombes atomiques qui tuèrent plus de 100 000 civils japonais en 1945, l’aviation américaine a déversé jusqu’à 260 millions de sous-munitions pendant la guerre du Vietnam, entre 1964 et 1973 ! Le Laos reste à ce jour l’endroit le plus infesté de sous-munitions de la planète, et ce n’est pas faute, pour les occidentaux ou leurs alliés régionaux, d’en avoir larguées ailleurs, de l’Irak à l’Afghanistan en passant par le Liban.

Les protestations de ces grandes nations « démocratiques » contre la « guerre sale » menée par Poutine sont vraiment du cynisme ! Les puissances impérialistes prétendent venir en aide à un petit pays injustement attaqué par le bourreau Poutine. Mais elles ne cherchent qu’à asseoir leur domination et à agrandir leur sphère d’influence, pour mieux servir les intérêts de leurs classes dominantes respectives. Et la crise transformera tôt ou tard la guerre commerciale qu’elles livrent en guerre tout court. Alors, elles s’y préparent, comme le montre l’augmentation des budgets militaires partout dans le monde – 413 milliards d’euros rien qu’en France !

Les travailleurs ont tout intérêt à se préparer eux aussi. Ils ont intérêt à s’armer de la conscience qu’il faut s’opposer à la guerre dans laquelle nos capitalistes voudront nous enrôler. Tout comme la bourgeoisie ne peut obtenir ses profits sans travailleurs à exploiter, elle ne peut faire la guerre sans les convaincre de se laisser transformer en chair à canon.

Pour les travailleurs, la seule certitude est que ceux qui, demain, les enverront « mourir pour la patrie » sont ceux qui font la guerre à leurs conditions d’existence aujourd’hui. Les politiciens au service du grand patronat, qui nous imposent de trimer deux ans de plus en osant prétendre que c’est pour sauver les retraites, expliqueront alors qu’il n’y a pas d’autre choix que la guerre pour sauver nos familles. 

Ils prétendront défendre la patrie ? Mais, derrière ce mot, les capitalistes et leurs représentants politiques ne mettent pas la préservation des écoles, des hôpitaux ou de l’usine et du bureau où nous travaillons. Ce sont eux, par leur politique au service du profit, qui les détruisent ! Les mêmes menteurs débiteront les mêmes mensonges sur l’intérêt du pays. Mais ce sera un poison plus violent. Ce sera une question de vie ou de mort.

La guerre qui se prépare ne sera jamais notre guerre, mais celle des capitalistes pour leurs profits. Notre intérêt de travailleurs est de ne pas nous laisser entraîner dans l’union sacrée derrière le grand patronat et ses représentants.

Il est d’affirmer, au contraire, que la seule guerre qui vaille, pour nous travailleurs, est celle pour le renversement de nos exploiteurs, à commencer par ceux de notre propre pays.
 
Le 24 juillet 2023

 

lundi 17 juillet 2023

Ôter leur pouvoir destructeur aux capitalistes

La parenthèse estivale ne peut faire oublier une situation qui se détraque à grande vitesse. Que l’on ait pu ou non partir en vacances, l’inflation et la vie chère nous rattrapent partout. La chaleur nous étouffe, et ce n’est là qu’un aspect catastrophique du réchauffement climatique. En Ukraine, la guerre et son cortège de destructions continuent.

Comme un miroir grossissant, cette période de vacances souligne bien des reculs. La chaleur de l’été rend les conditions de travail plus dures et fait ressortir l’exiguïté des logements et l’entassement dans les quartiers populaires. À cela s’ajoutent les services utiles à la population fermés ou en sous-régime. C’est particulièrement dramatique pour les hôpitaux plongés dans des situations impossibles.

Rien de tout cela n’est nouveau. Le recul de nos conditions de vie est insidieux et progressif. Il n’y a pas d’images spectaculaires de ce qui est détruit. Il n’y a pas eu de tirs de mortiers d’artifice, pas d’incendies comme lors des émeutes. Les hôpitaux ne sont pas brûlés : ils sont vidés de leurs soignants ! Les logements manquants ne sont pas incendiés : ils ne sont pas construits ! Il n’y a pas de pillage visible et médiatisé, et pourtant, la société est mise en coupe réglée. Tout cela se fait dans « l’ordre » c’est-à-dire dans l’ordre de l’exploitation qu’aiment tant la droite et l’extrême droite.

Le grand patronat s’enrichit comme jamais sur le dos des travailleurs en attaquant les conditions de travail, en maintenant les salaires au plancher et en intimidant tous ceux qui osent protester. Et comme si cela ne suffisait pas, il nous rackette au travers de l’inflation, car c’est lui qui décide d’augmenter les prix pour faire grimper ses marges.

Par mille et un subterfuges, les capitalistes, plus ou moins couverts par la loi, s’arrangent pour soustraire des milliards aux impôts. Là, les politiciens qui se veulent à la pointe du combat contre la délinquance ne crient pas : « Au voleur » ! Tout cela, alors même que le grand patronat pompe déjà allègrement dans les caisses publiques au travers des subventions et autres ponts d’or. 

Ces milliards, qui devraient servir à toute la population et permettre aux classes populaires de vivre mieux, sont accaparés par la grande bourgeoisie. Cette année, Bernard Arnault, en haut du palmarès, a perçu 2,84 milliards de dividendes, soit cinq smic par minute. De l’autre côté, certains travailleurs ne peuvent plus s’acheter ne serait-ce que des fruits et des légumes. L’écart entre les deux est le résultat de ce vol légalisé.

Retraites, droits sociaux, hôpitaux et écoles publiques, environnement… les maitres de la société, la classe capitaliste et ses politiciens aux ordres, sont en train de tout saccager pour servir les intérêts d’une infime minorité de capitalistes. Ces destructions-là sont sans commune mesure avec celles provoquées par les émeutes de quelques milliers de jeunes révoltés contre les violences policières.

Mais pas un gouvernement ne fera le compte des dégâts engendrés par la gestion capitaliste, car tous les politiciens qui se bousculent au portillon sont les défenseurs de cet ordre bourgeois, de la propriété privée et de la loi du profit.

C’est vrai de Macron, qui nous en fait la démonstration tous les jours et qui l’a montré le 14 juillet quand, sans complexe, il a reçu à bras ouverts Modi, l’autocrate indien, tournant le dos aux droits de l’homme en échange de la vente de quelques Rafale. Ou quand il a décoré Pouyanné, PDG de TotalEnergies, grand promoteur de l’industrie pétrolière et des gaz à effets de serre.

C’était aussi vrai de la gauche quand on l’a vue au pouvoir. Et nul besoin que le Rassemblement national et Le Pen soient au gouvernement pour comprendre qu’en ciblant la jeunesse et l’immigration, ils font diversion et cachent la responsabilité des capitalistes. Il est évident qu’au pouvoir, ils seraient, comme les autres, complices de leur vol, de leur pillage et de leurs crimes contre les travailleurs, la société et l’environnement.

La ligne de conduite de ces capitalistes, ceux-là même qui font la pluie et le beau temps, peut se résumer ainsi : « J’accumule des fortunes, et après moi le déluge ». Il paraît que certains d’entre eux se payent maintenant des bunkers capables de résister à une bombe nucléaire, un tsunami ou une épidémie. Sauver leur peau, après avoir œuvré à la destruction des hommes et de la planète en les exploitant jusqu’à leurs limites : voilà à quoi pensent ceux qui prétendent nous diriger !

Ces gens-là sont des dangers publics qu’il faut empêcher de nuire. Et c’est possible si les travailleurs retrouvent la conscience de ce qu’ils sont : les seuls capables de faire fonctionner la société. Les seuls à pouvoir la diriger pour qu’elle ne soit pas guidée par la soif de profits, la spéculation et la concurrence qui mènent la société à l’autodestruction ! 

Le 17 juillet 2023

mardi 11 juillet 2023

Dénoncer la démagogie du gouvernement, lutter pour changer cette société !

« Que les parents tiennent leurs gosses », voilà ce qu’a déclaré le ministre de la Justice, Dupond-Moretti, à la suite des émeutes. Macron a surenchéri en évoquant une sanction financière contre les familles, reprenant à son compte la démagogie de la droite. « Une sorte de tarif minimum dès la première connerie », a-t-il ajouté, affichant le mépris social dont ce représentant des classes privilégiées est coutumier. Et Borne d’enfoncer le clou en déclarant que le gouvernement réfléchissait à « une amende forfaitaire pour les parents » en cas de délit de leur enfant.

Comme si les parents des quartiers populaires ne faisaient pas leur maximum pour leurs enfants ! La plupart se saignent pour leur payer des études et sont même parfois forcés de payer des cours privés pour pallier les absences des professeurs !

Et à qui la faute si bien des banlieues sont devenues de véritables ghettos où la pauvreté et la précarité conduisent certains jeunes, et parfois même des très jeunes, à tremper dans des trafics en tout genre ? À qui la faute si des policiers racistes s’amusent à provoquer tous les jeunes qu’ils croisent ?

C’est précisément de ces quartiers populaires que partent, tôt le matin, bien avant que les enfants soient levés, des cohortes de travailleurs pour aller faire le ménage, conduire les premiers bus ou prendre leur service dans les hôpitaux, quand ils ne travaillent pas de nuit.

En menant cette campagne odieuse contre les familles des milieux populaires, le gouvernement cherche à faire diversion pour masquer ses propres responsabilités et celles de la classe capitaliste dont il sert les intérêts.

Ceux qui, au sommet de l’État, prétendent se soucier de l’éducation des enfants des classes populaires ont fermé des classes dans les écoles pour faire des économies sur les postes d’enseignants. Ils ont planifié et organisé la fermeture de services utiles à la population, fermant les bureaux de postes, sacrifiant les moyens des hôpitaux et de la santé.

Borne a expliqué qu’il n’était pas normal que les jeunes soient inoccupés avant même le début officiel des vacances. Mais là, encore, à qui la faute ! Et qu’y a-t-il d’organisé dans les quartiers pour proposer des activités à la jeunesse la plus défavorisée pendant ces grandes vacances ? Pas grand-chose !

Cette société est pourrie d’inégalités, fondée sur l’exploitation et une violence sociale permanente. Pour aider une minorité de possédants à s’enrichir toujours plus, pour continuer à verser aux grandes entreprises des milliards de cadeaux, Macron et ses ministres ont privé totalement ou partiellement des dizaines de milliers de travailleurs de leur allocation chômage et viennent de voler deux ans de retraite aux salariés, programmant ainsi la réduction de leurs pensions.

Tout l’appareil d’État est dressé à encadrer, réprimer et, au besoin, terroriser les plus pauvres, avec sa police gangrénée par le racisme. Pour « rétablir l’ordre » dans les quartiers populaires, le gouvernement a mobilisé des dizaines de milliers de policiers qui ont fait de nouvelles victimes parmi les jeunes. De son côté, la justice s’est déchainée contre les jeunes arrêtés au moment des émeutes et condamnés en comparution immédiate à des mois de prison ferme pour avoir tiré des mortiers d’artifice, mais aussi pour avoir volé des jeans, des baskets ou de la nourriture dans des supermarchés. Les tribunaux ne font pas preuve de la même sévérité et de la même rapidité quand il s’agit de juger des puissants qui enfreignent la loi, des industriels qui ont tué avec de l’amiante, du chlordécone ou en s’affranchissant des mesures de sécurité élémentaires sur les chantiers et ailleurs.

Alors, oui, il y a de quoi être révolté ! Cette société n’a rien d’autre à offrir comme perspective au plus grand nombre que toujours plus de pauvreté et de violence.

Ouvriers, employés, quelle que soit notre entreprise ou notre activité, nous faisons tout tourner dans cette société, et cela nous donne une formidable force collective. En étant unis, quelles que soient notre origine et notre nationalité, dans une lutte commune pour renverser la classe de riches parasites qui domine la société, nous sommes les seuls à pouvoir offrir un autre avenir que cette plongée dans la barbarie et le chaos. C’est notre responsabilité, à nous, travailleurs, d’être capables d’offrir une perspective de changement et d’espoir à toute la jeunesse.
 
Le 10 juillet 2023

lundi 3 juillet 2023

L'espoir n'est ni dans la résignation, ni dans la violence destructrice

  

 

On ne peut qu’être révolté par la mort du jeune Nahel, 17 ans, à Nanterre. N’y avait-il pas d’autres moyens d’arrêter cette voiture que de tirer dans le thorax du conducteur ? Que viennent faire des menaces comme « shoote-le » de la part d’un policier ? Si la scène n’avait pas été filmée, l’exécution aurait été déguisée en légitime défense, et c’est sans doute ce qui se passe dans la plupart des cas.

Cette fois-ci, on a la preuve par l’image : des policiers n’ont aucune retenue, ils tirent pour tuer et rétablissent, de fait, la peine de mort, parfois pour des délits mineurs. Et il suffit d’écouter les réactions de certains syndicats de policiers pour comprendre, qu’à leurs yeux, la vie d’un jeune de quartier populaire ne pèse pas lourd !

Cela, les jeunes des cités l’ont intégré, parce qu’ils vivent tous les jours les contrôles au faciès, les réflexions racistes ou les discriminations à l’emploi ou au logement.

Ils se voient condamnés à galérer sans argent, entre missions d’intérim et petits boulots mal payés, quand les jeunes de la bourgeoisie ont les relations et une belle carrière assurée. Ils sont témoins, aussi, de la façon dont leurs propres parents sont cassés ou usés par un travail mal payé qui ne leur laisse pas de répit, quand ils ne sont pas mis au chômage.

Alors oui, il y a des jeunes, des gamins, qui vivent avec la rage au cœur. C’est ce qui pousse une petite partie d’entre eux à ne rien respecter, à tremper dans des trafics, voire à pourrir le quotidien des habitants d’une cité. Et c’est cette rage qui a explosé en violence aveugle avec la mort de Nahel.

La furie destructrice qui a frappé certains quartiers suscite la consternation, le désarroi et même la colère. Et pour cause ! Ce ne sont pas les bourgeois qui voient leur voiture, leur restaurant chic ou leur terrain de tennis ou de golf partir en fumée. Ce sont les femmes et les hommes des classes populaires qui se retrouvent démunis sans centre social, sans magasin pour leurs courses, sans transport pour se rendre au travail.

Les actions de ceux qui ont passé plusieurs nuits à casser tout ce qu’ils avaient à leur portée, y compris le centre de vacances dans lequel leur petite sœur était inscrite, ou le bus médical où leur mère allait se faire soigner, témoignent d’un manque de conscience dramatique. Parmi eux se retrouvent d’ailleurs de petits voyous et les trafiquants, qui se moquent pas mal de mettre la vie des habitants en danger.

Cette rage aveugle ne doit pas prendre le dessus ! Mais qui y a-t-il pour porter la révolte de cette jeunesse et lui ouvrir une perspective ? Qui pour s’opposer à la politique du gouvernement ? Qui pour se faire respecter de la police ? Qui pour combattre la grande bourgeoisie qui dégorge de richesses, mais est de plus en plus rapace ? 

La révolte destructrice de cette jeunesse est la conséquence de l’absence d’organisation du camp des travailleurs, de son manque de combativité et de politisation. Ce camp des travailleurs, les jeunes en feront partie comme ouvriers, livreurs, magasiniers, caristes, serveurs ou cuisiniers. Postes que leurs frères, leurs sœurs ou leurs parents tiennent déjà. Alors, c’est à nous tous, travailleuses et travailleurs, de montrer la voie.

C’est en nous organisant et en nous battant pour nous faire respecter du grand patronat, mais aussi de la police et de la justice, que nous pourrons devenir un exemple pour les jeunes. Cette perspective est indissociable de la contestation de tout l’ordre social, car il est vain d’espérer une meilleure police ou une meilleure justice.

Derrière la police et la justice, il y a les lois de la bourgeoisie. Elles assignent les travailleurs et leurs enfants à se faire exploiter et servir les plus riches. Elles légitiment les inégalités. Elles permettent à un gouvernement comme celui de Macron de nous voler deux années de retraite. Elles donnent tout pouvoir à une classe de parasites, capables de tuer père et mère si cela grossissait leurs profits !

En matière de pillage et de destruction, les jeunes émeutiers n’arriveront jamais à la cheville de la grande bourgeoisie prête à mettre la terre entière en coupe réglée, à détruire la planète, à exploiter l’humanité et à fomenter les guerres. 

La violence est au cœur de cette société pourrie d’injustices. Alors, nous n’obtiendrons la paix et la justice que lorsque nous enlèverons à cette grande bourgeoisie les commandes de la société. Nous construirons une société réellement juste lorsque les femmes et les hommes qui sont à la base de la production seront eux-mêmes au pouvoir et organiseront la société pour qu’elle réponde aux besoins de la population toute entière.

Nathalie ARTHAUD
Le 3 juillet 2023