jeudi 29 septembre 2016

Vendredi 30 septembre, meeting de Nathalie Arthaud

Meeting au Cirque d'Hiver Bouglione

à 20h30
Réunion publique de Nathalie Arthaud
au Cirque d'Hiver Bouglione.
110, rue Amelot Paris 11e
Métros Filles-du-Calvaire ou Oberkampf
Entrée gratuite

Retransmission en direct sur

mardi 27 septembre 2016

Les militants de Lutte Ouvrière à votre rencontre

 
Les militants de Lutte Ouvrière 
viendront à la rencontre des Vierzonnais, 

sur le marché du centre-ville,

Samedi 1er octobre, de 9h30 à 12h

lundi 26 septembre 2016

Les migrants, futurs prolétaires et frères des travailleurs d'Europe

Ce lundi, à Calais, Hollande s’est engagé à démanteler la « jungle ». Venu après Sarkozy, il était en campagne électorale et a joué la fermeté… contre les migrants. La façon dont les réfugiés sont parqués, sans même un centre d’accueil digne de ce nom, est honteuse. Après avoir souvent traversé la Méditerranée au péril de leur vie, ils la risquent pour franchir un tunnel. Pour les en empêcher, on a dressé des barbelés, on a inondé des terrains et on construit un mur. Et maintenant, le gouvernement veut les chasser. Mais aucun barbelé, aucun dispositif n’arrêtera ceux qui fuient la guerre, la dictature ou la faim : ils n’ont pas le choix. Si la « jungle » est détruite, elle se reconstituera à Calais ou ailleurs.
Les autres politiciens ne sont pas en reste. La semaine dernière, alors que le gouvernement annonçait qu’il allait « relocaliser » les 10 000 migrants de Calais, le Front national a lancé sa pétition « Ma commune sans migrants ». Plusieurs ténors de la droite, comme Estrosi, élu président de région avec les voix du PS et du PCF, en font autant, sur le ton « ma région sans migrants ». Avec une pétition contre « la création de "jungles" sur l’ensemble du territoire », Wauquiez a pris la tête de la croisade. Il refuse les 1784 migrants que l’État veut placer dans sa région d’Auvergne-Rhône-Alpes, forte de 7,7 millions d’habitants !
 Sarkozy y est allé de son couplet ridicule sur « nos ancêtres les Gaulois ». Prêts à tout pour concurrencer le Front national, ces politiciens encouragent les plus racistes, disposés à s’en prendre physiquement aux étrangers.
La démagogie anti-immigrés ne concerne pas que Calais. « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde », répètent les politiciens de gauche et de droite. Mais de quoi parlent-ils ? L’Union européenne a vu arriver en 2015 un million de réfugiés, pour 510 millions d’habitants. Avec 65 millions d’habitants, la France en a accueilli 100 000. Et ce serait un problème ? Avec 4 millions d’habitants, le Liban accueille un million de Syriens.
Et puis, que proposent ceux qui refusent les réfugiés syriens, afghans ou irakiens ? De les rejeter à la mer ? De les renvoyer dans leur enfer, sous les bombes à Alep, sous la dictature de Bachar al Assad ou de l’État islamique ?
La France est responsable de bien des exodes. L’Afrique a été pillée par la colonisation. L’Afghanistan, la Syrie et l’Irak sont ravagés par des conflits causés par les convoitises des grandes puissances. Quelle hypocrisie de déplorer les guerres, tout en se pavanant quand on vend des Rafale et des canons !
Le Pen, Valls ou Sarkozy spéculent sur la peur des étrangers, qui seraient en concurrence avec les travailleurs d’ici pour les emplois ou les logements. Mais le chômage de six millions de personnes et la précarité n’ont pas attendu les migrants et n’ont rien à voir avec eux !
Les réfugiés ne sont pas responsables de la crise économique ou du déficit de l’État. Quand le gouvernement impose la loi travail pour servir les patrons, quand Alstom veut fermer une usine et ruiner des vies pour accroître ses profits, qu’ont donc à voir les réfugiés ?
Cibler les migrants, qui sont des pauvres, c’est épargner les riches d’ici, les capitalistes. Désigner les migrants comme un danger pour les travailleurs français, c’est vouloir abuser ces derniers. Si nos dirigeants veulent nous diviser, c’est pour mieux nous opprimer. Car ils mènent la même guerre de classe contre tous les prolétaires.
La vie qui attend les Syriens, les Érythréens ou les Soudanais, dans les métropoles européennes, c’est d’être des prolétaires. Alors les travailleurs doivent les intégrer fraternellement dans leurs rangs. C’est d’ailleurs l’histoire de la classe ouvrière, qui s’est construite à travers des migrations. Nos ancêtres sont italiens ou polonais, venus produire le charbon et l’acier dans l’entre-deux-guerres. Ils sont maghrébins ou africains, venus pour les chantiers et les usines dans les années 1960 ou 1970. Des pays entiers, comme les États-Unis ou le Canada, se sont construits par l’immigration.
Face à ces brassages, le mouvement ouvrier conscient, à l’époque où il était encore socialiste puis communiste, a refusé d’opposer les travailleurs les uns aux autres, sur la base de leur nationalité, de leur religion ou de leur couleur de peau. Il a toujours intégré les nouveaux arrivants, les plus exploités, aux bataillons plus anciens de la classe ouvrière, pour le combat commun contre la classe capitaliste. À nous d’en faire autant aujourd'hui.

Le 26 septembre 2016

lundi 19 septembre 2016

Alstom, profiteur et licencieur, gouvernement et politiciens complices

Alstom, qui a annoncé la fermeture de son usine ferroviaire de Belfort, gagne beaucoup d’argent. Il a largement de quoi garantir tous les emplois. En 2014, l’entreprise a vendu sa branche énergie à General Electric, et les actionnaires, à commencer par Bouygues, ont récupéré 3,2 milliards d’euros. Alstom a fait au total 6 milliards d’euros de profits en dix ans. Garantir les revenus de ses 480 salariés de Belfort lui coûterait peut-être 15 millions d’euros par an, une broutille. Mais pour ces capitalistes, ce qui compte, c’est d’augmenter encore les dividendes. Quitte non seulement à supprimer des emplois, mais aussi à frapper l’économie de toute une ville.
Ce groupe mondial a un carnet de commandes de 30 milliards d’euros et se vantait récemment d’avoir décroché d’énormes contrats aux États-Unis et en Inde. Il fait dépendre la survie de l’usine de Belfort d’éventuelles commandes. C’est scandaleux. L’emploi et la vie des salariés n’ont pas à dépendre des aléas du marché. C’est aux actionnaires de les assumer. Pendant la contestation de la loi El Khomri, on a entendu tous les politiciens bourgeois – FN compris – parler de « prise d’otages » de la part des cheminots ou des salariés des raffineries. Aujourd'hui, pas un ne dénonce la direction d’Alstom et la cupidité de ses actionnaires !
Devant l’émotion, le gouvernement s’agite. Ce qui le préoccupe, ce ne sont pas 400 ou 500 chômeurs de plus : depuis qu’Hollande est président, leur nombre a augmenté d’un million ! Ce qui l’inquiète, c’est l’effet produit sur l’électorat. Alors, il essaie de faire croire qu’il a la main. Il a déjà arrosé Alstom d’argent public, en prenant une part du capital en 2014 et en la faisant bénéficier d’aides généreuses (CICE, Crédit impôt recherche) et de baisses de charges. Tous ces cadeaux ont été faits sans aucune contrepartie de la part des actionnaires, qui restent libres de licencier comme ils l’entendent. Lundi dernier, Hollande assurait que « tout sera fait pour maintenir le site de Belfort », mais la direction confirmait la fermeture de l’usine au personnel. On ne saurait mieux voir ainsi qui dirige et qui brasse du vent.
La droite et le FN expliquent qu’ils garantiraient l’avenir de l’usine s’ils étaient au pouvoir. Quels menteurs ! Sarkozy dit qu’il a sauvé Alstom en 2004. Mais si les profits furent redressés, ce fut avec des milliers de licenciements. Et qu’on se rappelle Continental, PSA Aulnay ou Florange : les hommes politiques s’agitent, les capitalistes décident.
Plusieurs politiciens, comme Dupont-Aignan ou Montebourg, embouchent les trompettes du « patriotisme économique ». Quelle hypocrisie ! La seule patrie des capitalistes, c’est le portefeuille. Alstom produit et vend du matériel aux quatre coins du monde. Marion Maréchal-Le Pen accuse le gouvernement d’avoir laissé la SNCF passer des commandes au canadien Bombardier ? Mais c’est à Crespin, dans le Nord, que ce concurrent d’Alstom fabrique ses trains ! Le « produire français » est un leurre qu’on tend aux travailleurs pour les détourner des vrais responsables : les capitalistes.
Le Pen ou Mélenchon proposent de nationaliser Alstom Transport. Mais à quelles conditions ? Les capitalistes ne sont pas opposés aux nationalisations grassement indemnisées, comme la gauche en fit beaucoup au début des années Mitterrand. L’État modernise, investit, puis privatise des firmes de nouveau profitables. Pour les capitalistes, c’est gagnant-gagnant ! Parler de nationalisation sans préciser qu’elle doit être sans indemnité ni rachat, et sous le contrôle des salariés, c’est tromper les travailleurs.
Désigner comme responsables l’Union européenne ou l’Allemagne revient à exonérer les actionnaires d’Alstom de leurs responsabilités !
Et Alstom n’est que la partie émergée de l’iceberg. Depuis cet été, 5000 suppressions d’emplois ont été annoncées chez SFR, 486 chez HSBC, 170 chez Hitachi, 231 chez Philips, 200 chez Tilly Sabco, 134 chez Gefco, 240 chez Noyon, 600 chez Servier, 125 à la Société générale, etc. Tous les commentateurs parlent de « reprise ». Mais si les profits et la Bourse flambent, c’est à cause des licenciements, de la précarité et des bas salaires.
En réalité, il n’y a pas, dans le système capitaliste, de solution à la rapacité des actionnaires. En revanche, il y aurait des mesures d’urgence à prendre : interdire les licenciements et prendre sur les profits pour préserver les emplois. Ces mesures élémentaires, le gouvernement et les bonimenteurs les refusent, parce qu’ils ne veulent pas s’en prendre aux plus riches. Ce sont pourtant des objectifs essentiels pour les travailleurs. Pour les imposer, ils ne pourront compter sur aucun politicien bourgeois, mais uniquement sur leurs luttes et sur leur détermination.

Le 19 septembre 2016

lundi 12 septembre 2016

15 septembre, manifestons contre la loi travail

Jeudi prochain, les syndicats CGT-FO-FSU-Solidaires-UNEF-UNL-FIDL appellent à une nouvelle journée d'action et de mobilisation contre la loi El Khomri. C'est la 13ème journée de lutte contre cette loi.
Pendant quatre mois, des centaines de milliers de travailleurs, de chômeurs, de jeunes se sont mobilisés avec le soutien de la grande majorité de l'opinion qui refuse qu'on facilite les licenciements ou que des accords d'entreprise désavantageux l'emportent sur les conventions collectives ou les protections des travailleurs existantes.
Il est important que les salariés, les jeunes mettent à profit cette nouvelle occasion de faire entendre leur colère et leur rejet de la politique anti-ouvrière de ce gouvernement.

Rassemblement à Vierzon 
10h30
Forum République

Servir de marchepied à un politicien bourgeois ou faire entendre le camp des travailleurs ?

Appels à rejoindre la manifestation du 15 septembre contre la loi El Khomri, dénonciation des licenciements chez SFR ou encore de la fermeture de l’usine Alstom de Belfort programmée pour 2018… Les militants du PCF qui ont animé la fête de L’Humanité lui ont donné, comme chaque année, un caractère ouvrier et militant.
Mais si les problèmes du monde ouvrier sont au cœur des préoccupations de beaucoup de militants, on ne peut pas en dire autant de la direction du PCF. Ce qui la préoccupe, ce sont les problèmes… de la gauche.
Alors que de plus en plus de travailleurs ont compris qu’ils avaient autant d’ennemis chez les politiciens de gauche que chez ceux de droite, que leur dit la direction du PCF ? Qu’il faut rassembler la gauche et lui trouver un candidat unique !
Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, est prêt à soutenir ce candidat, sans même exiger de lui quoi que ce soit pour les travailleurs. Il le voit même parmi les Montebourg, Duflot, Hamon, tous anciens ministres de Hollande.
A-t-il oublié qu’ils ont tous été les exécutants de la politique de Hollande ? Qu’ils ont applaudi au pacte de responsabilité et à tous les cadeaux patronaux ? Qu’ils se sont félicités des accords de compétitivité imposés aux travailleurs à coups de chantage patronal ? Les ouvriers, ceux qui ont perdu leur emploi, eux, ils ne l’oublient pas !
Aujourd’hui, Montebourg dénonce le « laisser-faire » du gouvernement et le rend coresponsable de la fermeture programmée d’Alstom à Belfort, mais qu’a-t-il fait lui-même pour empêcher celle de l’usine Citroën d’Aulnay ? Il a gesticulé pour sauver Florange mais il a fini par se coucher devant Mittal, laissant des travailleurs sur le carreau malgré ses promesses.
C’est dans ce genre de politiciens que les travailleurs devraient placer leur confiance ? Exactement comme il l’a fait avec Mitterrand puis avec Jospin, le PCF veut recréer des illusions dans la gauche gouvernementale et refaire une virginité à des politiciens, qui pensent en bourgeois et sont attachés à l’ordre bourgeois.
Et Jean-Luc Mélenchon est aussi à ranger dans cette catégorie. Il prétend, comme tous les autres, avoir une politique pour la « France » en occultant le fait essentiel pour le monde du travail : la lutte de classe acharnée que mène le patronat pour faire reculer les salaires, les conditions de travail et aggraver l’exploitation.
Les travailleurs qui se battent au jour le jour pour leurs intérêts vitaux le savent : il n’y a pas d’entre deux. Le grand patronat mène ses attaques de façon impitoyable pour ses profits et sa rentabilité. Pour être du côté de la classe ouvrière, il faut être contre le grand capital. Il faut être résolu à combattre ses profits, il faut se préparer à lui faire la guerre.
Mélenchon est en guerre contre beaucoup de choses, contre les traités européens, contre la politique de l’Allemagne, contre les États-Unis, mais pas contre le grand patronat, pas contre son pouvoir sur l’économie, pas contre le système d’exploitation qui est à la base de la condition ouvrière.
Les politiciens qui ne s’engagent pas à faire payer la bourgeoisie et à s’appuyer sur les travailleurs mobilisés pour le faire se destinent à servir la bourgeoisie. C’est sur cette base que les travailleurs peuvent juger qui sont leurs amis et leurs faux-amis. Et c’est cette boussole de classe que le PCF s’acharne à casser.
Les perspectives politiques du PCF ne sont pas fondées sur les intérêts et les luttes du monde ouvrier. Elles sont fonction des alliances électoralistes censées préserver ses élus à l’Assemblée nationale ou dans les collectivités territoriales. Ce sont des calculs stériles, illusoires et démoralisants pour ses propres militants. C’est ce qui a affaibli le mouvement ouvrier et créé le désarroi politique que l’on connaît dans les classes populaires.
La campagne présidentielle à venir peut servir au combat des travailleurs si elle est l’occasion de faire avancer la conscience ouvrière. Cela commence par affirmer clairement les intérêts matériels et politiques des travailleurs. Par affirmer la nécessité de prendre sur les profits pour répartir le travail, augmenter les salaires et les petites retraites.
Il faut faire entendre le camp des travailleurs et lever le drapeau des luttes ouvrières. L’avenir de la société dépend de ce combat, car la société peut se passer de la bourgeoisie de plus en plus parasitaire, mais pas des travailleurs qui font tout tourner et produisent toutes les richesses.

Le 12 septembre 2016

jeudi 8 septembre 2016

Les perspectives électorales du PCF : une impasse pour les travailleurs

Le week-end prochain, la Fête de l’Humanité rassemblera un large public populaire. Que des dizaines de milliers de militants et de bénévoles s’activent à sa réussite montre que, quoi qu’en disent les pseudo-experts qui ont enterré dix fois le PCF, il garde une implantation dans les classes populaires. Car bien des travailleurs, bien des jeunes ne se résignent pas à la domination du grand capital.
En revanche, la politique menée aujourd'hui par la direction du Parti communiste a tout pour déboussoler ceux qui regardent vers lui. Dans ce début de campagne présidentielle où l'on n’entend que les candidats potentiels de la droite, du FN ou du PS, le PCF ne propose que… l’unité à gauche. Un nombre croissant de travailleurs en ont pourtant assez de cette fausse opposition gauche-droite, qui ne correspond à rien, alors que la gauche mène au gouvernement la même politique que la droite. Pierre Laurent a cependant expliqué lors de l’université d’été du parti que « l’urgence est à construire un chemin commun ». Cette unité est proposée aux anciens ministres PS Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, à l’ancienne ministre écologiste Cécile Duflot, ou encore à l’ex-PS Jean-Luc Mélenchon. Comme si ces gens-là voulaient défendre les intérêts des travailleurs !
Avant de devenir des critiques de Hollande, Montebourg, Hamon et Duflot ont appartenu à un gouvernement qui a accordé des dizaines de milliards d’euros aux entreprises (CICE et pacte de responsabilité). Ou qui a fait adopter l’ANI « sur la sécurisation de l’emploi », qui légalisa en 2013 les accords de compétitivité dans les entreprises, pour le plus grand bonheur des patrons.
Quant à Mélenchon, le PCF lui avait déjà apporté son soutien et sa force militante en 2012. L’ex-ministre de Jospin avait besoin de cet appui pour ses ambitions. Il suivait en cela son modèle Mitterrand, qui s’allia au PCF pour siphonner ses voix et parvenir au pouvoir. Aujourd'hui, Mélenchon traite le PCF de la même façon. Il suffit de voir le mépris avec lequel il s’est lancé en campagne, sans même le consulter.
Une fois de plus, la direction du PCF se prépare donc à s’aligner sur tel ou tel de ces politiciens étrangers au monde ouvrier. Des politiciens qui ont servi les riches dans le passé et qui les serviront de nouveau. Elle oriente ainsi ceux qui l’écoutent vers un nouveau piège.
Elle dit qu’il lui faut d’abord définir une politique avant de choisir un candidat. Elle organise pour cela une « grande consultation citoyenne » auprès de 500 000 personnes. Comme si une telle mascarade était nécessaire !
Malgré son recul, le PCF garde un grand nombre de militants et de sympathisants. C’est, de tous les partis, celui qui a le plus d’influence dans le monde du travail. S’il veut savoir ce que veulent les travailleurs, il n’a pas besoin d’une « consultation », il lui suffirait de les écouter. Pendant le mouvement contre la loi El Khomri, leurs aspirations se sont largement exprimées contre la politique patronale, la précarité et les licenciements. Comme quoi la véritable préoccupation de la direction du PCF n’est pas l’intérêt des travailleurs. Elle ne fait même pas de la politique antipatronale un préalable pour l’éventuel candidat unitaire qu’elle appelle de ses vœux. Car sa préoccupation principale, ce sont ses élus à l’Assemblée nationale ou dans les collectivités territoriales, positions pour lesquelles le PCF a besoin d’alliés politiques.
La campagne électorale promet d’être marquée par les surenchères réactionnaires. Les propos sécuritaires, anti-immigrés, antimusulmans se succèdent, de Valls à Le Pen, en passant par Sarkozy ou Juppé. Même dans les discours, les différences s’effacent de plus en plus entre les politiciens de gauche et de droite, comme l’a montré la polémique récente sur le burkini. L’ex-banquier Macron, ministre de Hollande et Valls pendant deux ans, parle comme n’importe quel homme de droite. Valls singe Sarkozy, qui copie Le Pen. Et Montebourg et Mélenchon se disputent le terrain patriotard. Tous sont en compétition pour gouverner au profit de la bourgeoisie. Tous veulent faire fonctionner une société basée sur l’exploitation, au mieux des intérêts du grand patronat.
Dans ces élections, il faut donc que s’affirme, non pas une énième mouture de la « gauche », mais une politique partant des intérêts des travailleurs, s’opposant radicalement à ceux de la bourgeoisie. C’est la raison pour laquelle Lutte ouvrière présentera sa candidate, Nathalie Arthaud. Pour dire que nous rejetons la société capitaliste et la comédie électorale que les politiciens nous préparent.

Le 5 septembre 2016