Alstom,
qui a annoncé la fermeture de son usine ferroviaire de Belfort, gagne
beaucoup d’argent. Il a largement de quoi garantir tous les emplois. En
2014, l’entreprise a vendu sa branche énergie à General Electric, et les
actionnaires, à commencer par Bouygues, ont récupéré 3,2 milliards
d’euros. Alstom a fait au total 6 milliards d’euros de profits en dix
ans. Garantir les revenus de ses 480 salariés de Belfort lui coûterait
peut-être 15 millions d’euros par an, une broutille. Mais pour ces
capitalistes, ce qui compte, c’est d’augmenter encore les dividendes.
Quitte non seulement à supprimer des emplois, mais aussi à frapper
l’économie de toute une ville.
Ce groupe mondial a un carnet de commandes de 30 milliards d’euros et se vantait récemment d’avoir décroché d’énormes contrats aux États-Unis et en Inde. Il fait dépendre la survie de l’usine de Belfort d’éventuelles commandes. C’est scandaleux. L’emploi et la vie des salariés n’ont pas à dépendre des aléas du marché. C’est aux actionnaires de les assumer. Pendant la contestation de la loi El Khomri, on a entendu tous les politiciens bourgeois – FN compris – parler de « prise d’otages » de la part des cheminots ou des salariés des raffineries. Aujourd'hui, pas un ne dénonce la direction d’Alstom et la cupidité de ses actionnaires !
Devant l’émotion, le gouvernement s’agite. Ce qui le préoccupe, ce ne sont pas 400 ou 500 chômeurs de plus : depuis qu’Hollande est président, leur nombre a augmenté d’un million ! Ce qui l’inquiète, c’est l’effet produit sur l’électorat. Alors, il essaie de faire croire qu’il a la main. Il a déjà arrosé Alstom d’argent public, en prenant une part du capital en 2014 et en la faisant bénéficier d’aides généreuses (CICE, Crédit impôt recherche) et de baisses de charges. Tous ces cadeaux ont été faits sans aucune contrepartie de la part des actionnaires, qui restent libres de licencier comme ils l’entendent. Lundi dernier, Hollande assurait que « tout sera fait pour maintenir le site de Belfort », mais la direction confirmait la fermeture de l’usine au personnel. On ne saurait mieux voir ainsi qui dirige et qui brasse du vent.
La droite et le FN expliquent qu’ils garantiraient l’avenir de l’usine s’ils étaient au pouvoir. Quels menteurs ! Sarkozy dit qu’il a sauvé Alstom en 2004. Mais si les profits furent redressés, ce fut avec des milliers de licenciements. Et qu’on se rappelle Continental, PSA Aulnay ou Florange : les hommes politiques s’agitent, les capitalistes décident.
Plusieurs politiciens, comme Dupont-Aignan ou Montebourg, embouchent les trompettes du « patriotisme économique ». Quelle hypocrisie ! La seule patrie des capitalistes, c’est le portefeuille. Alstom produit et vend du matériel aux quatre coins du monde. Marion Maréchal-Le Pen accuse le gouvernement d’avoir laissé la SNCF passer des commandes au canadien Bombardier ? Mais c’est à Crespin, dans le Nord, que ce concurrent d’Alstom fabrique ses trains ! Le « produire français » est un leurre qu’on tend aux travailleurs pour les détourner des vrais responsables : les capitalistes.
Le Pen ou Mélenchon proposent de nationaliser Alstom Transport. Mais à quelles conditions ? Les capitalistes ne sont pas opposés aux nationalisations grassement indemnisées, comme la gauche en fit beaucoup au début des années Mitterrand. L’État modernise, investit, puis privatise des firmes de nouveau profitables. Pour les capitalistes, c’est gagnant-gagnant ! Parler de nationalisation sans préciser qu’elle doit être sans indemnité ni rachat, et sous le contrôle des salariés, c’est tromper les travailleurs.
Désigner comme responsables l’Union européenne ou l’Allemagne revient à exonérer les actionnaires d’Alstom de leurs responsabilités !
Et Alstom n’est que la partie émergée de l’iceberg. Depuis cet été, 5000 suppressions d’emplois ont été annoncées chez SFR, 486 chez HSBC, 170 chez Hitachi, 231 chez Philips, 200 chez Tilly Sabco, 134 chez Gefco, 240 chez Noyon, 600 chez Servier, 125 à la Société générale, etc. Tous les commentateurs parlent de « reprise ». Mais si les profits et la Bourse flambent, c’est à cause des licenciements, de la précarité et des bas salaires.
En réalité, il n’y a pas, dans le système capitaliste, de solution à la rapacité des actionnaires. En revanche, il y aurait des mesures d’urgence à prendre : interdire les licenciements et prendre sur les profits pour préserver les emplois. Ces mesures élémentaires, le gouvernement et les bonimenteurs les refusent, parce qu’ils ne veulent pas s’en prendre aux plus riches. Ce sont pourtant des objectifs essentiels pour les travailleurs. Pour les imposer, ils ne pourront compter sur aucun politicien bourgeois, mais uniquement sur leurs luttes et sur leur détermination.
Ce groupe mondial a un carnet de commandes de 30 milliards d’euros et se vantait récemment d’avoir décroché d’énormes contrats aux États-Unis et en Inde. Il fait dépendre la survie de l’usine de Belfort d’éventuelles commandes. C’est scandaleux. L’emploi et la vie des salariés n’ont pas à dépendre des aléas du marché. C’est aux actionnaires de les assumer. Pendant la contestation de la loi El Khomri, on a entendu tous les politiciens bourgeois – FN compris – parler de « prise d’otages » de la part des cheminots ou des salariés des raffineries. Aujourd'hui, pas un ne dénonce la direction d’Alstom et la cupidité de ses actionnaires !
Devant l’émotion, le gouvernement s’agite. Ce qui le préoccupe, ce ne sont pas 400 ou 500 chômeurs de plus : depuis qu’Hollande est président, leur nombre a augmenté d’un million ! Ce qui l’inquiète, c’est l’effet produit sur l’électorat. Alors, il essaie de faire croire qu’il a la main. Il a déjà arrosé Alstom d’argent public, en prenant une part du capital en 2014 et en la faisant bénéficier d’aides généreuses (CICE, Crédit impôt recherche) et de baisses de charges. Tous ces cadeaux ont été faits sans aucune contrepartie de la part des actionnaires, qui restent libres de licencier comme ils l’entendent. Lundi dernier, Hollande assurait que « tout sera fait pour maintenir le site de Belfort », mais la direction confirmait la fermeture de l’usine au personnel. On ne saurait mieux voir ainsi qui dirige et qui brasse du vent.
La droite et le FN expliquent qu’ils garantiraient l’avenir de l’usine s’ils étaient au pouvoir. Quels menteurs ! Sarkozy dit qu’il a sauvé Alstom en 2004. Mais si les profits furent redressés, ce fut avec des milliers de licenciements. Et qu’on se rappelle Continental, PSA Aulnay ou Florange : les hommes politiques s’agitent, les capitalistes décident.
Plusieurs politiciens, comme Dupont-Aignan ou Montebourg, embouchent les trompettes du « patriotisme économique ». Quelle hypocrisie ! La seule patrie des capitalistes, c’est le portefeuille. Alstom produit et vend du matériel aux quatre coins du monde. Marion Maréchal-Le Pen accuse le gouvernement d’avoir laissé la SNCF passer des commandes au canadien Bombardier ? Mais c’est à Crespin, dans le Nord, que ce concurrent d’Alstom fabrique ses trains ! Le « produire français » est un leurre qu’on tend aux travailleurs pour les détourner des vrais responsables : les capitalistes.
Le Pen ou Mélenchon proposent de nationaliser Alstom Transport. Mais à quelles conditions ? Les capitalistes ne sont pas opposés aux nationalisations grassement indemnisées, comme la gauche en fit beaucoup au début des années Mitterrand. L’État modernise, investit, puis privatise des firmes de nouveau profitables. Pour les capitalistes, c’est gagnant-gagnant ! Parler de nationalisation sans préciser qu’elle doit être sans indemnité ni rachat, et sous le contrôle des salariés, c’est tromper les travailleurs.
Désigner comme responsables l’Union européenne ou l’Allemagne revient à exonérer les actionnaires d’Alstom de leurs responsabilités !
Et Alstom n’est que la partie émergée de l’iceberg. Depuis cet été, 5000 suppressions d’emplois ont été annoncées chez SFR, 486 chez HSBC, 170 chez Hitachi, 231 chez Philips, 200 chez Tilly Sabco, 134 chez Gefco, 240 chez Noyon, 600 chez Servier, 125 à la Société générale, etc. Tous les commentateurs parlent de « reprise ». Mais si les profits et la Bourse flambent, c’est à cause des licenciements, de la précarité et des bas salaires.
En réalité, il n’y a pas, dans le système capitaliste, de solution à la rapacité des actionnaires. En revanche, il y aurait des mesures d’urgence à prendre : interdire les licenciements et prendre sur les profits pour préserver les emplois. Ces mesures élémentaires, le gouvernement et les bonimenteurs les refusent, parce qu’ils ne veulent pas s’en prendre aux plus riches. Ce sont pourtant des objectifs essentiels pour les travailleurs. Pour les imposer, ils ne pourront compter sur aucun politicien bourgeois, mais uniquement sur leurs luttes et sur leur détermination.
Le 19 septembre 2016
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