mercredi 27 mars 2024

La liste « Lutte ouvrière - Le camp des travailleurs », une liste communiste révolutionnaire internationaliste

 

Ouvriers sur les chaines de production, des entrepôts et des chantiers, employés dans le commerce, dans des bureaux, travailleurs de la santé de l’éducation ou des transports, nous avons tous les mêmes intérêts, quelle que soit notre origine, couleur de peau ou nationalité. Nous devons faire face à la rapacité patronale, aux attaques contre les salaires, les emplois, la retraite, le logement… 

Nous devons non seulement nous battre pour défendre nos conditions d’existence, mais aussi pour renverser la dictature de la classe capitaliste qui détient les principaux groupes industriels, commerciaux et financiers et a ainsi les moyens d’imposer ses diktats au gouvernement et à toute la société. 

Cette minorité de parasites irresponsables se soucie exclusivement d’accumuler toujours plus de profits. Tant pis pour la planète et ses ressources ! Tant pis pour la crise climatique ! Et tant pis aussi si la guerre économique entre ces capitalistes finit par entraîner tous les peuples dans une généralisation des affrontements qui ensanglantent déjà l’Ukraine, le Moyen-Orient, l’Afrique et bien d’autres régions du monde. 

Et ce n’est pas l’Union européenne qui s’opposera à cette évolution catastrophique. L’Union européenne a été bâtie par et pour les capitalistes. Leur but était de construire un marché commun sur lequel ils continueraient d’être en concurrence, et qui leur permettrait d’affronter la concurrence des États-Unis ou de la Chine. Tout cela bien sûr, sur le dos des travailleurs, ce qui fait de l’UE une machine de guerre contre nos conditions d’existence. 

Mais, disaient-ils, l’Union européenne allait assurer la paix en Europe. Cela n’a jamais été vrai, et on voit ce qu’il en est aujourd'hui : l’UE se met en ordre de bataille pour mener la guerre contre la Russie !   

Exactement comme nous n’avons rien à attendre de l’Etat français et du gouvernement, dévoués à la grande bourgeoisie et à son système, le monde du travail n’a que des coups à attendre de cette institution capitaliste. Le fond du problème, c’est que le capitalisme, ce système de plus en plus fou conduit l’humanité à la catastrophe, il doit être renversé ! 

Profitons de ces élections pour affirmer le plus nombreux possible que les travailleurs, qui font tourner toute la société, ont la force et la capacité de la diriger ! Le monde du travail n’a aucun privilège à défendre dans cette société, il peut la réorganiser sur des bases collectives en fonction de l’intérêt général. 

Dénonçons le piège tendu par les démagogues qui utilisent l'Europe et les immigrés comme bouc-émissaire, et prônent le repli national pour cacher les véritables responsables : la grande bourgeoisie qui dirige et domine au travers de l'exploitation des hommes et de la planète.  

À l’Europe capitaliste, nous opposerons la perspective de l’Europe des travailleurs et des États-Unis socialistes d’Europe. Face au nationalisme, nous défendrons l’internationalisme ouvrier. Face aux drapeaux français et européen des capitalistes, nous brandirons le drapeau rouge, celui des travailleurs.

Ces élections, pas plus que les autres, ne permettront aux travailleurs de changer leur sort. Mais elles sont une occasion de s’exprimer, de dénoncer la faillite du capitalisme et de défendre un autre avenir. Soyons-le plus nombreux possible à le faire !

lundi 25 mars 2024

Des milliards pour les capitalistes et leurs guerres, l'austérité pour les travailleurs

 

  
 
Mercredi dernier, Macron a convoqué en toute urgence tous ses ministres et principaux dirigeants de sa majorité pour discuter autour d’un plateau de fruits de mer, dans les salons de l’Élysée, de la nécessité de diminuer la dépense publique. 

Depuis plusieurs semaines, le gouvernement mène un véritable matraquage sur ce thème. « Les dépenses publiques se sont emballées », nous explique-t-on. Mais ce ne sont pas les travailleurs qui ont profité de la générosité de l’État ! 

Tous ceux qui n’ont que leur salaire pour vivre, ceux qui ont été privés de leur emploi ou qui doivent enchainer les contrats précaires, les retraités qui touchent une pension de misère après une vie de travail, tous ceux-là ont vu leurs conditions de vie s’aggraver ces dernières années.

Ceux qui ont vidé les caisses de l’État, ce sont les grandes entreprises, elles qui ont empoché sous toutes les formes possibles des aides et subventions qui se montent chaque année au minimum à 200 milliards d’euros. Les travailleurs n’ont pas à payer pour un déficit et pour des dettes qui ont été faites au profit des capitalistes ! 

Mais quand les politiciens au service de la bourgeoisie déclarent que « l’État doit cesser d’être une pompe à fric », comme vient de le faire le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, ce n’est pas pour diminuer les cadeaux versés au grand patronat et aux plus riches. Le gouvernement vient de décréter une baisse du budget de 10 milliards pour cette année, et il a annoncé que 20 milliards supplémentaires devront être économisés en 2025. On sait ce que signifient ces « économies » : ce seront de nouvelles attaques contre les classes populaires !

Ce sont les travailleurs, les chômeurs et même les malades qui vont être frappés. Quand le ministre de la Santé évoque la modification du dispositif de prise en charge des affections de longue durée et les conditions de remboursement des transports sanitaires, il se prépare à réduire l’accès aux soins de millions de personnes, avec des conséquences parfois dramatiques. 

Alors que des mobilisations d’enseignants et de parents dénoncent le manque de moyens de l’école publique, la situation dans les établissements scolaires va encore se dégrader ! Et il en sera de même dans les hôpitaux et dans les Ehpad où la situation est déjà catastrophique, pour le logement et pour tous les services les plus essentiels à la population.

Au moment où les faillites d’entreprises repartent en flèche, les chômeurs sont menacés à nouveau d’être privés d’une partie de leurs ressources, par la baisse des allocations ou la diminution de la durée d’indemnisation. Le gouvernement se prépare à lancer une offensive de grande ampleur qui va faire reculer les conditions de vie de l’ensemble du monde du travail. 

Alors que des millions de personnes ont de plus en plus de mal à vivre correctement, la classe capitaliste, elle, continue de s’enrichir comme jamais. Les entreprises du CAC 40, les plus puissantes du pays, viennent d’annoncer plus de 150 milliards de bénéfices en 2023, record battu pour la troisième année consécutive. Pour le monde des actionnaires, de leurs PDG grassement payés, comme celui de Stellantis, Carlos Tavares, qui touche 100 000 euros par jour, l’heure n’est pas à l’austérité. Cette montagne de profits, les capitalistes l’obtiennent en aggravant l’exploitation, en tirant les salaires vers le bas, et grâce aux milliards d’argent public.

Le gouvernement prétend qu’il n’y a plus d’argent pour payer des ambulanciers, pour rembourser des soins médicaux, mais il trouve des milliards pour la guerre. Macron se vante d’avoir doublé le budget militaire depuis son arrivée au pouvoir et demande aux industriels de passer à une économie de guerre. 

Autrement dit, demain, on aura des canons, des missiles, des Rafale, mais pas de médecins ni de lits dans les hôpitaux ! Des privations, l’aggravation de la crise et la multiplication des guerres, voilà l’avenir que nous promettent les dirigeants du monde capitaliste ! 

Pour s’y opposer, les travailleurs disposent d’armes puissantes : ils font tourner toute la société, ils ont la force de la diriger et de lui offrir un autre avenir que le capitalisme, avec ses crises et ses guerres.

mardi 19 mars 2024

Pour les travailleurs, l'ennemi à combattre, ce sont leurs exploiteurs

 


 
Depuis trois semaines, Macron s’est transformé en chef de guerre. Il multiplie les prises de parole appelant au « sursaut » et à « ne pas être lâches » face à Poutine, qui serait devenu une menace existentielle pour l’Ukraine et pour toute l’Europe.

Comment expliquer ce changement de ton ? Par une grosse part de calcul politicien. À quelques mois des Européennes, Macron utilise et amplifie le climat belliqueux pour créer un réflexe d’union nationale autour de lui, aux dépens de ses adversaires politiques.

Mais la guerre est bel et bien là. Elle fait rage, non seulement en Ukraine, mais aussi à Gaza, au Yémen, en République démocratique du Congo, au Soudan… Non seulement les grandes puissances occidentales sont impliquées directement ou indirectement dans chacune de ces guerres, mais elles se préparent aussi à l’éventualité d’un affrontement avec la Chine. 

C’est pourquoi Macron, les médias aux ordres, les galonnés abonnés aux plateaux télé ou les soi-disant experts en géopolitique nous abreuvent de propagande patriotique. « Il faut être prêt à se battre pour son pays », entend-on de plus en plus. Pour sa « patrie », disent certains. À les entendre, ce serait la forme suprême du courage et de l’héroïsme. Et ce refrain est chanté dans tous les pays et dans toutes les langues.

Bien sûr, nous sommes attachés à notre pays, ne serait-ce que parce que nous y vivons et y avons construit des liens familiaux ou amicaux et des souvenirs. Mais posons-nous la question : ce pays et la classe qui le gouverne, que font-ils pour nous, travailleuses et travailleurs ?

Que nous soyons ouvrier, caissière, employé, aide à domicile, camionneur, nous produisons les richesses du pays dans lequel nous travaillons. Nous contribuons à le construire et à le faire vivre. Mais qui en profite ? Ceux qui trônent au sommet du pays ! En profite la grande bourgeoisie qui vole de records de profits en records de fortunes. En profitent les actionnaires parasites et les financiers. Pour ceux qui mettent les mains dans le cambouis, le pays ne garantit rien : ni salaire ni emploi dignes de ce nom. Il n’offre ni respect, ni reconnaissance.

C’est vrai en France comme dans tous les pays du monde. Combien de travailleurs se retrouvent forcés à l’exil, parce que leur pays ne leur donne pas la possibilité de gagner leur vie dignement ou ne leur assure pas un minimum de sécurité ?

Parler de Français, d’Ukrainiens, de Russes, d’Algériens, de Maliens…, est une façon de faire oublier qu’il y a, dans chaque pays, des riches et des pauvres, des exploiteurs et des exploités. Cela cache que nous sommes en permanence attaqués, dans notre propre pays, par un grand patronat toujours plus rapace. 

Ici, au moment où Poutine est accusé de menacer notre sécurité, la grande bourgeoisie intensifie l’exploitation, restructure en licenciant de nombreux travailleurs, lamine les salaires et nous rackette au travers de la flambée des prix. Avec l’aide de Macron, elle puise dans les caisses de l’État et s’approprie des milliards qui devraient être investis dans la santé ou l’éducation.

Retraites, droits des chômeurs, remboursements maladie… les attaques succèdent aux attaques. Nous voyons fermer des maternités et des services d’urgence. Les écoles, les collèges et les lycées manquent de personnel et se dégradent à vue d’œil. Et ce n’est pas fini car, en plus des 10 milliards d’économies sur les dépenses publiques prévues en 2024, le gouvernement en cherche encore 20 pour 2025.

Cela engendrera plus de travailleurs pauvres ; plus de femmes et d’hommes cassés par le travail et abandonnés à la maladie, à la misère et à des pensions dérisoires ; plus de quartiers populaires transformés en ghettos et livrés aux trafics en tout genre. C’est au nom de la défense de ce pays-là qu’il faudrait se battre et être prêt à mourir ?

Oui, quand on est attaqué, il faut se défendre. Mais les attaques que nous subissons ne viennent pas du dictateur du Kremlin. Elles viennent des conseils d’administration des groupes capitalistes et de l’Élysée. C’est la guerre de classe que la bourgeoisie mène en permanence contre les travailleurs et il faut y répondre.

Le nationalisme et les appels au patriotisme sont destinés à nous faire marcher au pas derrière les capitalistes. Rejetons-les ! Menons la lutte de classe et visons le renversement de la classe exploiteuse et l’établissement de notre propre pouvoir !

Alors seulement, nous pourrons considérer le pays dans lequel nous vivons comme le « nôtre », c’est-à-dire celui de tous les travailleurs quelle que soit leur origine. Et nul doute que celui-ci aura à cœur de s’adresser aux exploités des autres pays pour renverser le capitalisme à l’échelle du monde !  

Nathalie Arthaud

Le 18 mars 2024

mardi 12 mars 2024

Non à la guerre impérialiste avec la peau des prolétaires ukrainiens et russes !

 

 

Alors que tous ses alliés disent exclure l’envoi de troupes en Ukraine, Macron persiste et signe. La semaine dernière, il a appelé les Européens à ne pas être « lâches ». Cette semaine, il ouvre un débat parlementaire sur l’aide militaire à l’Ukraine.

Officiellement, le gouvernement aurait déjà engagé 6,7 milliards d’euros, dans l’opacité la plus totale puisque le Parlement n’a pas eu son mot à dire. Et le débat qu’il organise maintenant sera pour la galerie, car le vote sera non-contraignant !

Ce cirque est destiné à alimenter les polémiques politiciennes, en grossissant artificiellement les différences partisanes. Car, sur le fond, de Le Pen à Roussel en passant par Mélenchon, tous sont d’accord pour apporter un soutien armé à l’Ukraine. S’ils critiquent Macron, c’est à la marge, au nom de considérations stratégiques et diplomatiques.

Mais, pour le gouvernement, ce débat sera aussi et surtout l’occasion de passer une nouvelle couche de propagande guerrière et de nous rabâcher qu’« il faut être prêts aux sacrifices pour aider l’Ukraine ».

Qui ne souhaite pas venir en aide à la population ukrainienne ? Toute la question est de savoir si l’envoi d’armes, voire de soldats, par les États-Unis et les États européens, sert réellement à l’aider.

La réponse est non. S’ils s’impliquent autant en Ukraine, c’est qu’il s’agit de LEUR guerre. D’une guerre pour leur domination économique sur cette région, qu’ils s’acharnent à détacher de la sphère d’influence russe depuis l’effondrement de l’Union soviétique en 1991.

Exploitation de la main-d’œuvre, rachat d’usines, endettement auprès des banques occidentales : une bonne partie de l’économie ukrainienne est passée sous la coupe des capitalistes occidentaux. Ce mouvement s’accélère à la faveur de la guerre, comme en témoignent la privatisation et la concentration d’immenses exploitations agricoles, sous l’impulsion de financiers occidentaux.

De plus en plus de paysans ukrainiens sont ainsi privés de terres, pendant que les droits et les conditions de travail des salariés sont attaqués, au nom, bien sûr, de l’effort de guerre.

Sans oublier les ouvriers et les paysans qui ont été transformés en soldats et ont laissé une jambe, un bras, voire leur peau, dans les combats. Et combien d’autres sacrifices leur seront demandés pour reconstruire leur pays ?

Les seuls gagnants de cette guerre sont les oligarques ukrainiens et les multinationales comme ArcelorMittal, Nestlé ou Vinci, les banques comme le Crédit Agricole et, bien sûr, les marchands de canons occidentaux.

Les transformer en chair à canon ou en faire de la chair à patron, voilà ce que les grandes puissances appellent aider les Ukrainiens !

Que ce soit les États-Unis ou des puissances de seconde zone comme la France, les pays impérialistes n’interviennent que pour défendre leurs intérêts, jamais pour sauver les peuples.

Que font-elles pour les Palestiniens de Gaza affamés par l’État d’Israël ? Elles se donnent bonne conscience en larguant quelques vivres et laissent le massacre continuer ! La guerre à Gaza a déjà fait plus de 30 000 morts. Si la vie de femmes, d’enfants et d’hommes comptait aux yeux de ces grandes puissances, elles pourraient facilement agir, puisqu’Israël est un proche allié qui dépend de leur soutien financier et militaire.

Et où ont-elles mené Haïti ? Là-bas, les États-Unis n’ont cessé de soutenir des cliques de politiciens corrompus et même de les armer. Aujourd'hui, la population est livrée à la violence inouïe des gangs et cherche, elle aussi, à ne pas mourir de faim. Le même drame se déroule au Kivu, en République démocratique du Congo, où la guerre fait rage depuis vingt ans, pour des minerais disputés par les multinationales occidentales.

Alors, non, les puissances impérialistes ne sont pas les porteuses de paix, de démocratie et de prospérité qu’elles prétendent être !

À partir du moment où elles font leurs affaires, elles s’accommodent du dénuement, des persécutions et des guerres qui frappent les peuples, quand elles n’en sont pas à l’origine.

La seule façon d’aider les Ukrainiens est d’empêcher nos propres dirigeants de nuire. De nuire en Ukraine, en faisant la guerre avec la peau des Ukrainiens, et de nous nuire ici.

Poutine est un dictateur sanguinaire et un ennemi des travailleurs. Mais si nous sommes attaqués dans notre pouvoir d’achat, nos droits au chômage, à la retraite ou à nous soigner, c’est d’abord par notre propre gouvernement et par les capitalistes d’ici. Alors, soyons conscients que les fauteurs de guerre sont d’abord nos propres dirigeants !            

Nathalie Arthaud

Le 11 mars 2024

lundi 4 mars 2024

Pas un sou, pas un homme pour les guerres de Biden et de Macron !

 


 

Après s’être distingué au début de la guerre en disant « qu’il ne fallait pas humilier la Russie », Macron a cette fois surpris son monde en affirmant ne « pas exclure l’envoi de troupes en Ukraine ».

Cette sortie belliqueuse a tout de suite été désavouée par tous les chefs d’État occidentaux, et Macron a rétropédalé : il ne parlait pas de troupes combattantes, mais de troupes d’appui logistique…

Si Macron se spécialise dans le rôle du bouffon, la situation, elle, est à prendre au sérieux. Envoyer des troupes combattantes est, bien sûr, une option de l’état-major de l’Otan. Elle n’est peut-être pas encore d’actualité, mais elle est étudiée et préparée et ce sont les États-Unis qui décideront.

Car la guerre est là et bien là ! Contrairement aux dénégations officielles, les États-Unis et, derrière eux, la France et les États européens font la guerre à la Russie. Il y a une répartition des rôles : l’Ukraine fournit la chair à canon, et les puissances impérialistes occidentales, les armes.

Après avoir expliqué qu’elles ne livreraient que des armes dites défensives pour ne pas être considérés comme « cobelligérantes », elles acheminent aujourd’hui des tanks, des missiles à longue portée et des avions de combat F16.  

En France, les entreprises d’armement montent en charge pour approvisionner le front ukrainien en obus, blindés, canons Caesar... Accusé de ne pas en faire assez par le chancelier allemand, qui a engagé son pays à hauteur de 17 milliards d’euros, Macron vient de promettre trois milliards d’aide militaire supplémentaire à l’Ukraine.

Quant aux militaires occidentaux, ils sont présents depuis un bout de temps sur le sol ukrainien ! L’existence de douze bases secrètes de la CIA, actives depuis 2014 à la frontière russe, vient d’être révélée. Et c’est un secret de polichinelle que des instructeurs militaires de l’Otan, français compris, s’y activent pour livrer le matériel militaire et former des soldats ukrainiens.

Alors, oui, les dirigeants occidentaux mènent déjà cette guerre et ils nous y entraînent chaque jour davantage. Si les États-Unis le décidaient, tous leurs alliés, France comprise, y enverraient des troupes. Et dans ce cas, le gouvernement ne se gênerait pas pour procéder à une mobilisation générale, comme cela se fait en Ukraine.

« Il faut arrêter le dictateur Poutine qui veut envahir l’Europe », « Il faut suivre l’exemple des soldats ukrainiens et de leur famille et être prêts aux sacrifices », nous dit-on. Et comme l’a demandé Macron, l’Éducation nationale et l’armée vont se charger de renforcer l’esprit patriotique de la jeunesse au travers de l’éducation civique et du Service national universel (SNU).  

Face à ce bourrage de crâne, gardons en tête la phrase prononcée par Anatole France au lendemain de la Première Guerre mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels. »

Toutes les guerres que nos gouvernants désignent comme des guerres justes cachent des rivalités de pouvoir pour le partage des richesses. L’Ukraine est certes une proie pour Poutine et les oligarques russes. Mais elle l’est aussi pour ses propres oligarques et surtout pour les capitalistes occidentaux qui, depuis l’effondrement de l’Union soviétique, y placent leurs capitaux afin d’en exploiter les terres et la main-d’œuvre.

Le flot de milliards que les puissances impérialistes déversent dans cette guerre fait le bonheur de leurs marchands d’armes, et ici des Dassault, Safran, Thales, Nexter… Mais c’est aussi un placement qui rapportera gros, demain, aux multinationales comme Nestlé, Bayer, Vinci...

Poutine est un dictateur qui écrase son propre peuple sous un talon de fer. Mais les puissances occidentales ne sont pas les blanches colombes qu’elles prétendent être. Ce qui se passe aujourd'hui à Gaza, où elles laissent, depuis cinq mois, leur allié israélien massacrer et affamer les Palestiniens, le démontre une fois de plus.

Biden et Macron parlent des droits des peuples quand ça les arrange ! S’il leur faut s’acoquiner avec les pires régimes, comme aujourd'hui l’Arabie Saoudite ou Israël, fermer les yeux sur leurs exactions et dresser les peuples les uns contre les autres, ils le font, sans état d’âme.

Ne les laissons pas nous mener à une troisième guerre mondiale ! Pas un homme pour la guerre des capitalistes !

À bas nos dirigeants, piliers de cet ordre barbare et fauteurs de guerre ! Pas un sou de plus pour les marchands de canon ! Ce qu’il nous faut, ce sont des lits d’hôpitaux, des logements, des trains et des écoles !                                            

Nathalie Arthaud

Le 4 mars 2024