mardi 29 mars 2016

Montrons notre ras-le-bol le 31 mars et servons-nous de notre force après !


RASSEMBLEMENT A VIERZON

JEUDI 31  MARS - 10h30

FORUM REPUBLIQUE



Le projet de loi Hollande-El Khomri est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. C’est une attaque directe contre le monde du travail pour faire sauter même les quelques vagues limites légales à la liberté des patrons de licencier comme ils veulent et imposer les horaires et les salaires qu’ils veulent.
Ce projet n’est que la dernière en date des mesures antiouvrières prises par le gouvernement socialiste arrivé au pouvoir il y a quatre ans grâce aux voix de l’électorat populaire. Hollande proclamait alors que « son ennemi était la finance ». Depuis, il gouverne dans l’intérêt de la finance et exécute servilement tout ce que lui demande le grand patronat.
Les travailleurs ont toutes les raisons d’avoir ras-le-bol d’un gouvernement qui s’est fait élire en promettant le changement et qui a repris à son compte la politique antiouvrière des gouvernements de droite, avec plus d’arrogance encore. Il faut que ce ras-le-bol s’exprime !
Pendant des années, les confédérations syndicales sont restées dans l’attentisme face au gouvernement et, sous prétexte qu’il était socialiste, ont laissé passer une multitude de mesures antiouvrières qui auraient mérité une réaction. Le résultat, c’est que la situation des travailleurs n’a cessé de se détériorer, les licenciements de se multiplier, les salaires de stagner et, en réalité pour beaucoup, de reculer, pendant que les grandes entreprises réalisaient des profits élevés que les actionnaires capitalistes ont empochés.
Au fil du temps, il devient évident, même pour les travailleurs qui avaient des illusions à l’égard de ce gouvernement, qu’il n’est que l’exécuteur des basses œuvres des grands groupes capitalistes.
La dégradation de la condition ouvrière ne se manifeste pas seulement par le chômage ou par la menace de licenciement qui pèse sur tout le monde, ou par le recul du pouvoir d’achat. Elle se manifeste dans tous les domaines de la vie sociale : dans la transformation en ghettos des quartiers populaires, dans la dégradation des services publics, dans le désespoir de la jeunesse.
Le ras-le-bol qui monte parmi les exploités, ceux qui ont encore du travail comme ceux qui n’en ont plus, a fini par amener une partie des confédérations syndicales à prendre des initiatives depuis la journée de manifestations du 9 mars.
La prochaine échéance est le jeudi 31 mars. Il faut se saisir de l’occasion et donner aux grèves, aux débrayages et aux manifestations une ampleur telle que personne ne puisse ignorer la profondeur du mécontentement du monde du travail.
Le seul objectif possible des manifestations, c’est le retrait pur et simple du projet de loi. Cette exigence est partagée par la grande majorité des travailleurs. Elle a été reprise à son compte par une partie de la jeunesse scolarisée qui appelle également aux manifestations du 31 mars. Et pour cause ! Les jeunes sont conscients que c’est de leur avenir qu’il s’agit.
La réussite de la mobilisation du 31 mars est la seule réponse à la hargne et au mépris du gouvernement à l’égard des travailleurs qui, même lorsqu’il prend les mesures les plus cyniquement antiouvrières, prétend encore qu’il le fait pour combattre le chômage !
Faire ravaler au gouvernement son arrogance en l’obligeant à retirer son projet de loi, voilà l’objectif immédiat. Au-delà du projet de loi Hollande-El Khomri, il nous faut prendre conscience que la seule façon de stopper l’offensive du grand patronat contre nos conditions d’existence est de montrer la force collective des exploités.
La classe capitaliste tourne à son avantage la crise économique, dont elle est responsable, pour mener contre les travailleurs une guerre féroce afin d’augmenter ses revenus, ses dividendes, sa richesse. Cela l’incite en permanence à s’en prendre à nos salaires, à nos emplois, à nos conditions d’existence. Dans cette guerre, les gouvernements seront toujours à son service, quelle que soit leur étiquette.
Seule notre force collective peut les arrêter. Et cette force, nous l’avons. Car c’est notre travail qui fait tourner toute l’économie. C’est notre travail qui produit les profits, les dividendes extravagants des actionnaires, les revenus confortables des patrons d’entreprise, leurs retraites chapeau, jusqu’aux rémunérations de ces ministres qui se succèdent à la télévision pour nous vendre des lois qui n’ont qu’un seul objectif : rendre les riches toujours plus riches, quitte à ruiner toute la société.
Alors, ayons confiance en notre force collective ! Ayons conscience de la nécessité de nous en servir !

lundi 21 mars 2016

Contre la loi travail, il faut poursuivre et amplifier la lutte !

« Hollande, Valls, Gattaz, on ne sera pas de la chair à patron » ; « Ça sent le Gattaz, ça va péter », « Loi El Khomri, vie pourrie » ; « Séparation du Medef et de l’Etat ! » ; « Regarde ta Rolex, elle est à l’heure de la révolte » : avec leurs slogans percutants, les jeunes ont défilé encore plus nombreux jeudi dernier contre la loi travail.
Ils sont peut-être jeunes, mais ils ne sont pas dupes des mensonges patronaux sur les pseudo- rigidités du marché du travail. Stages en entreprise, CDD, missions d’intérim, petits jobs sans rapport avec leurs diplômes, ils sont bien placés pour savoir que les patrons ont toute la flexibilité qu’ils veulent. S’ils ne la subissent pas eux-mêmes en tant qu’étudiants salariés ou jeunes apprentis, ils la connaissent par leurs aînés ou leurs parents, et ils n’en veulent pas.
La mobilisation de la jeunesse est grandissante, il faut que celle des salariés le soit aussi car la coupe est pleine.
Cela fait quatre ans que Hollande est au pouvoir et que le gouvernement, censé être « socialiste » et de « gauche », fait une politique anti-ouvrière. Quatre ans que le patronat, surtout le grand, est choyé quand le chômage et la précarité explosent.
Le patronat a voulu une réforme des retraites ? Il l’a eue, avec l’allongement de la durée de cotisation. Il voulait le droit de baisser les salaires et d’allonger le temps de travail ? Ayrault, alors Premier ministre, le lui a accordé avec la loi sur la compétitivité de 2013. Le patronat voulait des baisses de cotisations et d’impôts ? Entre le CICE et le pacte de responsabilité, Hollande lui en donné pour 41 milliards.
Et, pour finir en beauté le travail demandé par le Medef, Hollande et Valls veulent maintenant dynamiter le code du travail. Il est grand temps de transformer l’écœurement en colère et en action.
On nous rabâche que le summum de la modernité serait la flexibilité. Mais les loyers, les factures et les échéances des crédits ne sont pas flexibles. Il faut payer, pouvoir se déplacer et nourrir sa famille, que l’on ait du travail ou que l’on soit au chômage ou en fin de droits. Alors, pour les travailleurs, cette flexibilité n’a rien de moderne, elle est synonyme de précarité, de surendettement et de galère à vie.
Travailler 12 heures par jour, 46 heures et même 60 heures par semaine n’est certainement pas moderne. S’épuiser au travail, y perdre sa santé, être licencié au moindre aléa, c’est ce que des générations de travailleurs ont subi avant nous et ont combattu.
Quant au prétendu dialogue social et à la possibilité de déroger aux conventions collectives par accord d’entreprise, c’est aussi un retour en arrière. Car qu’y a-t-il de moderne à ce que les patrons puissent faire leur propre code du travail dans l’entreprise ? Cette légalisation de la loi patronale, c’est-à-dire de la loi du plus fort, c’est le retour au 19ème siècle.
L’ultime chantage des défenseurs de la loi consiste à dire que l’on n’a pas tout essayé contre le chômage. Oui, tout n’a pas été essayé.
On n’a pas essayé d’interdire aux grands groupes de supprimer des emplois par milliers. On n’a pas essayé de répartir la charge de travail et de diminuer le temps de travail, sans baisse de salaire pour faire de la place aux jeunes. On n’a pas essayé de se servir des profits, non pour arroser les actionnaires, mais pour créer des emplois.
Ce projet de loi est une attaque en règle des droits des travailleurs qui frappera tous les salariés. Il faut se battre pour son retrait pur et simple.
Depuis le début de cette mobilisation, le gouvernement a déjà été forcé de baisser d’un ton. Il a tenté vainement de faire diversion en brandissant la promesse d’une garantie jeune et le dégel du point d’indice dans la Fonction publique. Et s’il a lâché du lest sur le plafonnement des indemnités prud’homales, on le doit aux 500 000 personnes qui ont fait grève et manifesté le 9 mars.
Mais une journée d’action ne peut suffire. Chaque appel, chaque débrayage, chaque manifestation doit être l’occasion de se rassembler et d’entraîner un, dix, vingt camarades de travail à entrer dans l’action. Les appels à se mobiliser jeudi 24 mars en donneront l’occasion et aideront à préparer la journée du 31.
Gouvernement et patronat craignent un réveil de la combativité ouvrière. C’est la preuve qu’il est possible de les faire reculer. La seule condition est d’amplifier la mobilisation et de montrer notre détermination à ne plus céder un pouce de terrain au patronat.

 
VIERZON
RASSEMBLEMENT JEUDI 24 MARS - 17H
LYCEE HENRI BRISSON


 le 21 mars 2016

lundi 14 mars 2016

Pour imposer le retrait total de la loi travail, la lutte doit continuer et s'amplifier !

En difficulté pour faire passer leur projet de remise en cause du code du travail, Hollande et Valls ont passé leur week-end à en préparer une nouvelle version, afin de la faire approuver par certains dirigeants syndicaux.
Ainsi les indemnités décidées par les prud'hommes en cas de licenciement abusif ne seraient plus plafonnées comme dans le projet initial, l'article définissant les licenciements économiques serait rédigé autrement, les jeunes en recherche d’emploi pourraient recevoir une allocation. Moyennant ces changements, en grande partie formels, le gouvernement voudrait faire passer tout le reste, c'est-à-dire une remise en cause générale des droits des salariés.
Ce que voudrait imposer cette loi, c'est tout simplement la loi des patrons. Ceux-ci pourraient faire passer la durée quotidienne du travail à 12 heures, ne devraient plus respecter la durée minimum légale de 11 heures entre deux séances de travail, pourraient limiter à 10 % la majoration des heures supplémentaires. Et surtout ils pourraient licencier à leur bon plaisir, par exemple sous prétexte d'une baisse de leur chiffre d'affaires.
Ce projet a été dicté directement au gouvernement par le Medef, qui proteste d'ailleurs dès que l'on parle d'en changer une virgule. Le prétexte est toujours le même : les patrons prétendent que pour qu'ils puissent embaucher, il faut d'abord les autoriser à licencier.
Ce raisonnement absurde nous est répété depuis des années par  les gouvernements successifs, même si les faits ont démontré largement qu'il est faux. Jamais, nulle part, les facilités données aux patrons pour licencier ne les ont incités en quoi que ce soit à embaucher.
La vérité, c'est que le patronat voudrait profiter de la situation actuelle pour se débarrasser des quelques limitations que les luttes des travailleurs lui ont imposées au cours des ans. Les patrons estiment que pour cela la période est propice, car ils ont déjà vérifié que ce gouvernement était prêt à faire leurs quatre volontés, même au prix de se discréditer complètement aux yeux de son propre électorat. Ils lui demandent donc d'aller jusqu'au bout, de satisfaire tous leurs désirs.
Puisque Hollande est déjà discrédité, puisque dans un an il perdra le pouvoir, puisqu'au fond il n'a plus rien à perdre, les patrons estiment qu'il doit se sacrifier encore pour eux, et le gouvernement s'exécute.
Valls et Hollande ne font mine de reculer que parce que les réactions à leur loi les inquiètent. Le 9 mars, les grèves et manifestations ont été un succès et ils craignent qu'elles s'amplifient. Eh bien, cela doit justement encourager les travailleurs, les chômeurs, les jeunes, qui sont tous menacés par cette loi, à se mobiliser encore plus largement.
Cette loi vise tous les travailleurs, ouvriers comme employés ou même cadres, en contrat à durée indéterminée ou non, intérimaires ou non. Elle fait partie d'une offensive générale, qui vise aussi par exemple les cheminots, en lutte eux aussi contre la démolition des règles en vigueur dans le transport ferroviaire et qui comme les autres ont fait grève le 9 mars.
Cette loi, qui est une négation des droits des travailleurs, ne peut pas devenir acceptable simplement parce qu'on en aura réécrit certains articles. Le gouvernement trouvera peut-être des dirigeants syndicaux pour la signer, mais il n'y a aucune raison que les travailleurs l'acceptent. C'est eux qui devraient le payer dans leurs conditions de travail, dans leur chair et dans leur vie !
Il faut imposer que la loi Hollande-El Khomri soit purement et simplement retirée. Il n'y a aucune raison d'accepter les reculs qu'elle prévoit. Mais il y a plus encore : cette loi vient après d'autres, dans une série d'attaques systématiques qui visent tous les domaines de la vie, des conditions des travailleurs et de leurs droits.
Dans son acharnement à sauver et augmenter ses profits, le patronat est prêt à nous ramener cent ans en arrière et il trouve pour cela l'oreille complaisante d'un gouvernement qui ne veut rien lui refuser. C'est tout le monde du travail qui doit mettre un coup d'arrêt à cette offensive.
De nouvelles journées de manifestations et de grèves sont prévues, les 17 mars, 24 mars et 31 mars. Il faut y participer de plus en plus nombreux pour montrer que la force est du côté des travailleurs, pour imposer le retrait total de la loi Hollande-El Khomri et dire au patronat et au gouvernement « ça suffit ! ».

Manifestation  à 17 heures
Jeudi 17 mars
devant le Lycée Henri Brisson

14/03/2016 

mercredi 9 mars 2016

Contre la loi travail, faisons grève et manifestons dès le 9 mars !


Les travailleurs rejettent massivement la loi El Khomri. Et pour cause ! Cette réforme est une démolition du Code du travail, un recul grave pour l’ensemble du monde du travail.
L’allongement du temps de travail, les heures supplémentaires décomptées sur plusieurs années et moins majorées, le plafonnement des indemnités prud’homales, la facilitation des licenciements économiques… tout cela vaudra pour tous les travailleurs. 
Les plus jeunes sont spécifiquement attaqués puisque les apprentis de moins de 18 ans pourront se voir imposer des journées de 10 heures. Les précaires aussi puisque la loi prévoit le non-paiement des jours fériés pour les intérimaires.
Et si les femmes ne sont pas spécialement visées, ce sont bien elles qui seront les plus frappées par la disposition généralisant les temps partiels inférieurs à 24 heures. Ce sont elles qui subiront le plus gravement la réduction des droits aux congés famille. Et que dire des conséquences pour les femmes, si la loi permet aux patrons de modifier les horaires de travail du jour au lendemain, avec des délais de prévenance réduits ?
Cette loi est un recul pour les ouvriers, les employés, et même pour les cadres. C’est un recul pour les CDI comme pour les CDD et les intérimaires. C’est un recul pour les jeunes, pour les femmes. Alors la seule réponse à la tentative du gouvernement qui consiste à opposer les précaires aux embauchés, les chômeurs et les jeunes aux autres salariés, c’est de se battre tous ensemble. 
Valls a reporté la présentation en Conseil des ministres pour essayer d’amadouer les confédérations syndicales. Mais l’avant-projet de loi comporte 131 pages et il n’y en a pas une de bonne pour les travailleurs.
Alors qu’est-ce que peuvent bien aller discuter les confédérations syndicales ? Que le plafond de l’indemnité pour licenciement abusif remonte un peu ? Que la définition des licenciements économiques ne change pas ? La belle affaire, quand le patronat se débrouille pour licencier 800 000 personnes par an !
Le gouvernement espère qu’en lâchant du lest, il pourra faire avaler la pilule. Ne tombons pas dans le piège où se complaisent certaines confédérations syndicales, comme la CFDT. Il faut le retrait pur et simple de cette loi.
On n’obtiendra le retrait de cette loi qu’en se mobilisant massivement dès mercredi 9 mars.
Cette date a émergé de diverses initiatives, en particulier de celle des organisations de jeunesse. Ce n’est que pressée par les travailleurs du rang que la confédération CGT, qui avait prévu une action pour le 31 mars, s’y est ralliée. La variété de ses appels, voire des lieux de rassemblement comme à Paris, témoignent de ses tergiversations.
Cela ne doit pas arrêter ceux qui veulent riposter. Les chefs syndicaux ont leurs calculs et leurs arrière-pensées. Les travailleurs, eux, n’ont qu’un seul et même intérêt : celui de se battre tous ensemble et d’engager le bras de fer avec le gouvernement.
Prévue de longue date par les syndicats, il y aura aussi, le 9 mars, une journée de grève à la SNCF. Les cheminots luttent justement contre la démolition de leur réglementation du travail, qui n’est rien d’autre qu’une déclinaison de la loi El Khomri dans le transport ferroviaire. Loin de s’opposer, ces deux mobilisations ne peuvent que se conforter.
Il en sera de même avec la grève dans les bus et le métro parisiens. Car, quelles que soient les revendications spécifiques des uns ou des autres, toutes ces mobilisations relèvent d’un même ras-le-bol. De ce ras-le-bol d’être ceux qui ont fait tous les sacrifices depuis que la crise a éclaté et qui ne le supportent plus.
Ajouter et unir ces colères est le seul moyen de peser sur le gouvernement et de le faire reculer. Seuls, entreprise par entreprise, les travailleurs ne font pas le poids face au gouvernement et au patronat réunis, mais collectivement, ils représentent une force colossale. C’est ainsi que dans le passé, les travailleurs en lutte se sont fait craindre et respecter par le gouvernement et le patronat.
Dès le 9 mars, soyons nombreux en grève et dans les manifestations. Si le succès est au rendez-vous, cela redonnera confiance et l’envie de se mobiliser à d’autres travailleurs. Car cette journée ne doit pas être sans lendemain. Un appel est déjà lancé pour le 31 mars et une véritable mobilisation peut se construire.
Le patronat démolit nos emplois et nos conditions de travail. Avec cette loi, les choses empireront encore. Il faut dire à Hollande et au patronat qu’on ne veut pas de leur loi. Hollande fait pire que la droite, combattons sa politique aussi résolument que si elle venait de la droite.   

Rassemblement à Bourges à 17h
Rond-point de la Résistance 
(près de la place Séraucourt)

mardi 1 mars 2016

Contre la loi El Khomri : participer aux grèves et aux manifestations du 9 mars

Journées de 12h contre 10 actuellement ; possibilité d’enchaîner des semaines de 46h, jusqu’à 48 et même 60h ; repos journalier de 11h fractionnable ; heures supplémentaires moins majorées ou plus majorées du tout ; licenciements économiques facilités ; indemnités prud’homales plafonnées… La droite n’avait pas osé, Hollande et Valls s’apprêtent à le faire !
Une fois de plus, ils prennent pour alibi la lutte contre le chômage. Celle-ci a servi de prétexte à la loi de 2013 qui a légalisé le chantage à la compétitivité. Elle a justifié le paquet cadeau de 41 milliards pour le patronat, puis la loi Macron qui a étendu le travail de nuit et du dimanche. On attend toujours les emplois. Et il faudrait, en plus, accepter la démolition du code du travail !
Les lamentations patronales sur le manque de flexibilité et « l’angoisse d’embaucher » sont indécentes. Plus de 80 % des embauches se font en CDD, des contrats d’une semaine, de 15 jours, d’un mois. L’intérim, les petits boulots et les périodes de chômage sont le lot de la jeunesse ouvrière et de la plupart des chômeurs. Et le gouvernement voudrait que cela devienne la règle ?
En quoi faciliter l’allongement du temps de travail et les heures supplémentaires pourrait-il déboucher sur des embauches ? Faciliter les licenciements collectifs et individuels augmentera le nombre des chômeurs mais sûrement pas les emplois.
En plafonnant les indemnités prud’homales et en élargissant le recours aux licenciements économiques, le gouvernement donne au patronat un permis de licencier et même un droit au licenciement abusif. Alors qu’il faudrait, au contraire, demander des comptes à Renault, PSA, Carrefour, La Poste, Sanofi pour les millions qu’ils ont encaissés tout en supprimant  des emplois.
Salaire, durée du travail, droits syndicaux : le patronat a déjà divisé les salariés en autant de statuts différents. La loi El Khomri veut généraliser ce cas par cas et faire en sorte qu’à chaque entreprise corresponde un code du travail.
Tout serait négocié, nous dit le gouvernement, en laissant croire qu’il y aura plus de démocratie dans l’entreprise avec la mise en place du référendum. Mais où a-t-on vu de la démocratie dans l’entreprise  et une égalité entre patrons et salariés ? Avec le chantage aux licenciements, le patronat a beau jeu d’imposer des sacrifices aux travailleurs, que ce soit au travers des accords ou des référendums d’entreprise.
Chaque patron pourra ainsi faire à sa sauce. Et la sauce patronale, on la connaît ! Alors si nous laissons le gouvernement démolir le peu de droits collectifs qui nous reste, nous le paierons tous. Les salariés en CDI bien sûr, mais aussi les CDD et les intérimaires dont la situation suivra la dégradation générale. Et il y aura bien sûr les jeunes à qui la loi promet la précarité à vie.
Cette réforme a déjà fait réagir de toute part. Du côté du PS, beaucoup demandent un texte plus « équilibré ». Quant aux frondeurs et à Martine Aubry, ils l’ont rejetée sur le ton de « trop c’est trop ». Mais les travailleurs auraient tort d’attendre quoi que ce soit de ces politiciens. Certains ne veulent peut-être plus assumer l’impopularité de la politique antiouvrière de Hollande, mais ils en portent tous la responsabilité, Aubry comprise.
Ce qui comptera, ce sera la réaction des travailleurs et leur capacité à descendre dans la rue. Pour cela, il faudra qu’ils passent outre l’absence de volonté des sommets syndicaux.
De la CGT à la CFDT en passant par FO, les confédérations se sont rencontrées. C’était une première depuis 2013. Et qu’a décidé cette intersyndicale « exceptionnelle » ? De ne rien décider ! Pas de date commune, pas de rendez-vous pour ceux qui veulent exprimer leur colère ! Eh bien, si les confédérations syndicales sont en-dessous de tout, les militants et les travailleurs ne doivent pas l’être.
Des initiatives se préparent pour le 9 mars. Une grève est prévue à la SNCF contre une nouvelle réglementation du travail qui fait exploser toutes les limitations. Il y aura aussi grève à la RATP.
Des syndicats, la fédération CGT de la métallurgie et les syndicats de lycéens et d’étudiants appellent aussi à se mobiliser contre la loi El Khomri. Ils ont choisi cette date car c’était le jour où le projet de loi devait être présenté. Le gouvernement vient de repousser l’échéance. C’est la preuve qu’il redoute les réactions du monde du travail.
Eh bien, c’est une raison de plus pour se mobiliser et pour demander le retrait pur et simple de ce projet. Il faut, dès le 9 mars, faire grève et descendre dans la rue. Cette loi est une attaque sans précédent. La réponse doit être à la hauteur.