Les travailleurs rejettent massivement la loi El Khomri. Et pour
cause ! Cette réforme est une démolition du Code du travail, un recul
grave pour l’ensemble du monde du travail.
L’allongement du temps de travail, les heures supplémentaires
décomptées sur plusieurs années et moins majorées, le plafonnement des
indemnités prud’homales, la facilitation des licenciements économiques…
tout cela vaudra pour tous les travailleurs.
Les plus jeunes sont spécifiquement attaqués puisque les apprentis de
moins de 18 ans pourront se voir imposer des journées de 10 heures. Les
précaires aussi puisque la loi prévoit le non-paiement des jours fériés
pour les intérimaires.
Et si les femmes ne sont pas spécialement visées, ce sont bien elles
qui seront les plus frappées par la disposition généralisant les temps
partiels inférieurs à 24 heures. Ce sont elles qui subiront le plus
gravement la réduction des droits aux congés famille. Et que dire des
conséquences pour les femmes, si la loi permet aux patrons de modifier
les horaires de travail du jour au lendemain, avec des délais de
prévenance réduits ?
Cette loi est un recul pour les ouvriers, les employés, et même pour
les cadres. C’est un recul pour les CDI comme pour les CDD et les
intérimaires. C’est un recul pour les jeunes, pour les femmes. Alors la
seule réponse à la tentative du gouvernement qui consiste à opposer les
précaires aux embauchés, les chômeurs et les jeunes aux autres salariés,
c’est de se battre tous ensemble.
Valls a reporté la présentation en Conseil des ministres pour essayer
d’amadouer les confédérations syndicales. Mais l’avant-projet de loi
comporte 131 pages et il n’y en a pas une de bonne pour les
travailleurs.
Alors qu’est-ce que peuvent bien aller discuter les confédérations
syndicales ? Que le plafond de l’indemnité pour licenciement abusif
remonte un peu ? Que la définition des licenciements économiques ne
change pas ? La belle affaire, quand le patronat se débrouille pour
licencier 800 000 personnes par an !
Le gouvernement espère qu’en lâchant du lest, il pourra faire avaler
la pilule. Ne tombons pas dans le piège où se complaisent certaines
confédérations syndicales, comme la CFDT. Il faut le retrait pur et
simple de cette loi.
On n’obtiendra le retrait de cette loi qu’en se mobilisant massivement dès mercredi 9 mars.
Cette date a émergé de diverses initiatives, en particulier de celle
des organisations de jeunesse. Ce n’est que pressée par les travailleurs
du rang que la confédération CGT, qui avait prévu une action pour le 31
mars, s’y est ralliée. La variété de ses appels, voire des lieux de
rassemblement comme à Paris, témoignent de ses tergiversations.
Cela ne doit pas arrêter ceux qui veulent riposter. Les chefs
syndicaux ont leurs calculs et leurs arrière-pensées. Les travailleurs,
eux, n’ont qu’un seul et même intérêt : celui de se battre tous ensemble
et d’engager le bras de fer avec le gouvernement.
Prévue de longue date par les syndicats, il y aura aussi, le 9 mars,
une journée de grève à la SNCF. Les cheminots luttent justement contre
la démolition de leur réglementation du travail, qui n’est rien d’autre
qu’une déclinaison de la loi El Khomri dans le transport ferroviaire.
Loin de s’opposer, ces deux mobilisations ne peuvent que se conforter.
Il en sera de même avec la grève dans les bus et le métro parisiens.
Car, quelles que soient les revendications spécifiques des uns ou des
autres, toutes ces mobilisations relèvent d’un même ras-le-bol. De ce
ras-le-bol d’être ceux qui ont fait tous les sacrifices depuis que la
crise a éclaté et qui ne le supportent plus.
Ajouter et unir ces colères est le seul moyen de peser sur le
gouvernement et de le faire reculer. Seuls, entreprise par entreprise,
les travailleurs ne font pas le poids face au gouvernement et au
patronat réunis, mais collectivement, ils représentent une force
colossale. C’est ainsi que dans le passé, les travailleurs en lutte se
sont fait craindre et respecter par le gouvernement et le patronat.
Dès le 9 mars, soyons nombreux en grève et dans les manifestations.
Si le succès est au rendez-vous, cela redonnera confiance et l’envie de
se mobiliser à d’autres travailleurs. Car cette journée ne doit pas être
sans lendemain. Un appel est déjà lancé pour le 31 mars et une
véritable mobilisation peut se construire.
Le patronat démolit nos emplois et nos conditions de travail. Avec
cette loi, les choses empireront encore. Il faut dire à Hollande et au
patronat qu’on ne veut pas de leur loi. Hollande fait pire que la
droite, combattons sa politique aussi résolument que si elle venait de
la droite.
Rassemblement à Bourges à 17h
Rond-point de la Résistance
(près de la place Séraucourt)
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