mardi 14 mai 2024

Ni paix ni fraternité possibles sans renverser la dictature des capitalistes

 


« Les Jeux Olympiques doivent rester apolitiques ,» répètent Macron et ses ministres qui les politisent eux-mêmes. Sous prétexte de la guerre en Ukraine, ils excluent la Russie et la Biélorussie des JO et ils ont banni la Russie de l’Eurovision.

Israël ne subit pas le même traitement. La candidate israélienne a pu concourir à l’Eurovision, alors que l’armée de son pays bombarde la ville de Rafah et affame les Gazaouis.

Ce « deux poids, deux mesures » n’est pas seulement révoltant. C’est une façon pour les dirigeants occidentaux d’essayer de nous endoctriner : pour eux, quoi qu’il fasse, un régime est fréquentable quand il est leur allié.

Pendant ce temps, ceux qui dénoncent les crimes du gouvernement israélien à Gaza sont accusés d’antisémitisme. En France comme aux États-Unis, le pouvoir envoie la police déloger les étudiants qui occupent leurs universités. Des réunions pro-palestiniennes sont interdites, des militants sont jugés pour apologie du terrorisme, alors que des nazillons ont pu défiler dans Paris ce week-end.

Tout le folklore autour des Jeux Olympiques est destiné à nous anesthésier pour nous faire oublier la réalité brutale du monde dirigé par ces défenseurs du capitalisme. Macron est allé jusqu’à réclamer une « trêve olympique ».

Mais il n’y a pas de trêve pour les familles qui survivent dans les ruines de Gaza, sans eau ni nourriture. Il n’y a pas de trêve pour les centaines de milliers de soldats russes et ukrainiens tués, blessés ou mutilés pour que les capitalistes occidentaux arrachent aux oligarques russes le contrôle de l’Ukraine. Il n’y a pas de trêve pour les classes populaires d’Haïti qui subissent la loi des gangs prospérant sur la pauvreté engendrée par la domination impérialiste.

Et il n’y a jamais de trêve pour la lutte de classe et la loi du fric. L’exploitation des femmes de ménage ou des éboueurs va-t-elle s’arrêter pendant les JO ? La charge de travail des salariés de la RATP va-t-elle diminuer ? Au contraire ! Pour les uns et les autres, ce sera encore plus dur. Le gouvernement a déjà anticipé en permettant aux entreprises avec un surcroît d’activité de supprimer le repos hebdomadaire et de rallonger la journée de travail.

Quant aux géants du BTP, de l’hôtellerie ou de la sécurité, principaux vainqueurs de ces jeux, ils vont encaisser des milliards d’euros sans délai.

Les gouvernants osent parler de concorde ou de fraternité ! Mais le système capitaliste qu’ils défendent est basé sur l’exploitation de la force de travail, la transformation en profit de tout ce qui est vital et la lutte permanente pour contrôler matières premières et marchés.

Leur système engendre le chômage, la vie chère et la misère pour que la fortune des grands bourgeois batte record sur record. Il détruit le climat et la planète, poussant des millions de personnes à l’exil. Et il provoque partout la guerre.

Pour défendre coûte que coûte les intérêts de leurs classes privilégiées, les dirigeants des puissances impérialistes et leurs vassaux plongent déjà l’humanité dans la barbarie. De l’Ukraine à la République du Congo en passant par Gaza ou le Yémen, les massacres, la mort, les viols, la torture ou la famine sont le quotidien de millions de femmes et d’hommes.

Ces dirigeants nous conduisent désormais vers une catastrophe bien pire encore. Ils accumulent un arsenal militaire mille fois plus puissant que celui de la Deuxième Guerre mondiale, armes nucléaires incluses, et préparent méthodiquement le prochain conflit général, contre la Chine ou la Russie. Et ils profitent de toutes les occasions pour nous y habituer.

Il n’y aura pas de société fraternelle possible tant que le monde sera dirigé par des politiciens, des généraux et des hauts-fonctionnaires prêts à tout détruire pour que les capitalistes qu’ils servent accroissent sans cesse leurs profits.

La seule morale de ceux qui dirigent est « Après-moi le déluge » ! On le vit à chaque crise, ces irresponsables sont prêts à jeter de l’huile sur le feu si cela leur permet de renforcer leurs positions et d’enfoncer leurs concurrents. Il n’y aura pas d’échappatoire sans leur arracher le pouvoir, c’est-à-dire sans une révolution sociale.

La seule classe capable de réaliser une telle révolution, ce sont les travailleurs qui produisent tout et sur qui repose toute la société. Le camp des travailleurs doit retrouver la conscience qu’il possède une immense force collective et qu’il est le plus capable et le plus légitime pour diriger la société.

Il faut affirmer cela le 9 juin en votant pour la liste « Lutte ouvrière, le camp des travailleurs ».

Nathalie Arthaud

Le 13 mai 2024

mardi 7 mai 2024

Contre le grand capital et ses guerres, le camp des travailleurs !

 

 

 


La campagne des élections européennes démarre. Seules sept ou huit listes parmi celles déposées pourront s’exprimer sur les plateaux de télévision. Les autres étant pratiquement privées d’accès aux médias.

Ces listes sélectionnées par les médias prétendent avoir une politique pour l’Europe, mais toutes cherchent d’abord à se placer pour diriger les affaires de la bourgeoisie française.

Macron, haï par les classes populaires après sept ans au pouvoir passés à attaquer les travailleurs, tente de mobiliser son camp, celui des nantis, en agitant la menace d’une disparition de l’Europe.

Bardella, lui, ne jure que par la France. Il fait la course en tête en prospérant sur le fait que le RN ne s’est jamais usé au pouvoir. Il se prétend « anti-système » mais place des hauts-fonctionnaires, ex-préfets, avocats ou commissaires de police, en haut de sa liste pour montrer à la bourgeoisie que son parti est prêt à la servir.

Derrière ces rivalités, il y a un consensus partagé par tous les candidats, de la gauche à l’extrême droite : la souveraineté française serait menacée par la concurrence déloyale. Mais que signifie pour nous, travailleurs, cette souveraineté nationale ?

Les seuls qui décident des choses vitales pour les travailleurs, qu’ils vivent à Paris, à Berlin ou à Varsovie, ce sont les patrons des grands groupes. C’est Michelin ou Tesla qui choisissent où et quand ils ouvrent ou ferment une usine. C’est TotalEnergies ou Eni qui imposent le prix de l’énergie, Auchan ou Lidl ceux des produits dans les supermarchés.

Ceux qui prétendent que les frontières nationales nous protègent mentent et sèment la division entre nous. Car qui nous exploite ? Qui licencie ? Qui bloque nos salaires ou repousse le départ en retraite ? Ce ne sont pas les ouvriers polonais ou moldaves ! Ce sont des groupes richissimes comme Sanofi ou Stellantis qui suppriment des emplois ou liquident des sous-traitants.

Et les politiciens les servent, à coups de subventions ou de lois, un jour dans le gouvernement français, le lendemain dans les institutions européennes, à l’image de Thierry Breton ou Christine Lagarde.

Les classes populaires paient toujours les conséquences de la guerre économique que se livrent ces grands groupes pour conquérir des marchés. Cette rivalité se mène au sein même de l’Union européenne, car, loin d’être un espace de paix, elle est un terrain d’affrontement économique. L’UE a été bâtie pour tenter d’organiser, à travers de sordides marchandages, la concurrence entre les groupes industriels ou bancaires les plus puissants sur ce vaste marché.

Cette rivalité économique se mène avec les muscles et les nerfs des travailleurs. En Europe, elle se traduit par la précarité, le recours à la sous-traitance et des fermetures d’usines qui ruinent des villes entières. En Afrique ou au Moyen-Orient, elle se traduit par des guerres pour accéder à l’uranium, aux terres rares ou au pétrole. Là-bas, la rivalité entre les trusts a entraîné des millions de morts et de réfugiés sans espoir.

Mais la guerre est en train de se généraliser et de rattraper l’Europe. Elle fait déjà rage en Ukraine, et tous ceux qui dirigent, chefs d’État ou hauts gradés de l’armée, préparent ouvertement leur entrée en guerre.

Ils la préparent matériellement en dépensant des dizaines de milliards d’euros pour produire des engins de mort. Les hôpitaux sont laissés à l’abandon, mais l’argent coule à flot pour acheter des missiles.

Ils préparent la guerre moralement en nous habituant à marcher au pas derrière le drapeau tricolore. Ceux qui n’ont que « les intérêts de la France » à la bouche nous mettent en condition pour que nous acceptions de mourir pour les intérêts des capitalistes.

Aujourd’hui, ils sacrifient nos emplois et nos retraites, attaquent nos conditions de travail au nom de la compétitivité. Demain, les mêmes sacrifieront nos vies et transformeront nos enfants en chair à canon, au nom de la liberté ou de la démocratie.

Alors, le 9 juin, il faut utiliser notre bulletin de vote pour affirmer que nous refusons de nous sacrifier pour les intérêts du grand capital et que nous n’avons aucune confiance dans les politiciens qui aspirent à diriger ses affaires. Il faut affirmer que les travailleurs qui font marcher la société doivent la diriger. Il ne pourra y avoir de paix sur la planète tant que s’exercera la dictature du capital sur la société. Quelles que soient leur origine ou leur nationalité, les travailleurs doivent s’unir pour renverser cette dictature.

La seule liste qui défend ce programme est celle que je conduis avec mon camarade Jean-Pierre Mercier, la liste « Lutte ouvrière, le camp des travailleurs ».

Nathalie Arthaud

Le 6 mai 2024