mardi 24 novembre 2015

Contre la barbarie djihadiste et le piège de l'union sacrée

Oui, il y aura un avant et un après le 13 novembre. Parce que, dix mois après les attentats contre Charlie Hebdo et le magasin Hyper Casher, l’horreur est montée d’un cran. Parce que les tueurs frappent indistinctement, sans raison, pour terroriser. Parce qu’on ne peut que ressentir de l’incompréhension, de l’inquiétude et de la révolte face à de tels actes barbares.
Hollande, la droite et le FN veulent profiter de cette émotion collective pour se poser en porte-parole et en représentants de toute la population. Ils veulent nous manipuler pour nous embrigader derrière leur politique passée, présente et à venir.
Il faut « l’unité nationale », il faut serrer les rangs, y compris avec le FN, nous disent-ils ! Car si, d’habitude, le PS, la droite et le FN prétendent représenter des options inconciliables, là, ils sont tous d’accord pour sonner la mobilisation générale.
Sur le plan extérieur, l’union sacrée du PS, de la droite et du FN pousse à intensifier la guerre en Syrie. Ils sont incapables de résoudre le chômage, les injustices et les inégalités en France, et ils veulent nous faire croire qu’ils éradiqueront le terrorisme dans le monde !
Mais la guerre dure depuis 14 ans et force est de constater que les dirigeants des grandes puissances échouent à faire reculer le terrorisme. Avant de frapper Paris, c’est la Turquie, le Liban, l’Égypte, la Tunisie, que les terroristes avaient ensanglantés. Vendredi dernier, ils ont frappé au Mali, en plein cœur de Bamako, faisant 27 morts, alors que l’on nous expliquait que les terroristes avaient été vaincus dans ce pays.
Aujourd’hui, en Afghanistan, les Talibans sont de retour. L’Irak et la Libye sont devenus des sanctuaires pour djihadistes. Et cela fait quatre ans que la Syrie est ravagée par la guerre.
Cette fois, les dirigeants impérialistes assurent qu’ils s’y prendront mieux. Mais ils s’apprêtent à s’appuyer sur le régime féroce de Bachar Al-Assad ! Ils vendent des armes au Qatar et à l’Arabie saoudite, qui financent et forment des djihadistes ! Ils sont alliés à la Turquie, qui a laissé Daech prospérer et fait la guerre aux Kurdes !
Daech est né de la guerre menée en Irak par les États-Unis et le Royaume-Uni. Quel autre monstre sortira de celle-ci ? La guerre des grandes puissances n’éradiquera pas le terrorisme, elle l’alimentera, une fois de plus.
Quant à l’état d’urgence et à l’arsenal sécuritaire que Hollande a puisé dans le programme de la droite et de l’extrême-droite, ils ne nous protégeront pas des terroristes ici. On ne les fera pas reculer en les menaçant d’être déchus de leur nationalité ou d’être expulsés !
En revanche, ces mesures seront utilisées contre ceux qui veulent s’opposer et manifester contre le gouvernement ou le patronat.
Une des premières interdictions a frappé les manifestations qui devaient avoir lieu dimanche dernier en soutien aux migrants. Alors que l’horreur des attentats nous donne une idée de la terreur quotidienne que ces femmes et ces hommes ont subie et ont fuie, alors que cela nous donne une raison de plus de les secourir, il est interdit de manifester pour le dire !
Au lieu de combattre les divisions, la peur et le racisme, ces mesures sécuritaires cultivent la méfiance, le repli sur soi et le rejet de l’autre. Elles vont dans le sens recherché par les terroristes eux-mêmes et elles font, ici, le jeu de la famille Le Pen.
Il faut refuser le cours réactionnaire et guerrier caché derrière l’unité nationale, le drapeau tricolore et La Marseillaise. « L’esprit national » est contraire aux intérêts des travailleurs. Il sert à faire taire les revendications et les luttes légitimes des exploités contre les exploiteurs.
Les crapules de Daech ne doivent pas faire oublier l’opposition d’intérêts entre les riches et les pauvres, entre les capitalistes et les travailleurs. La prétendue guerre contre le terrorisme ne met pas fin à la guerre de classe menée par le patronat. Elle ne met pas fin à la politique anti-ouvrière du gouvernement et au poison distillé par les autres serviteurs politiques de la bourgeoisie que sont la droite et le FN.
Alors, non à l’embrigadement derrière l’union sacrée du PS, de la droite et du FN ! Oui à l’unité des travailleurs conscients de leurs intérêts !
Du PS au FN, ils expliquent que participer aux élections régionales, qui auront lieu dans deux semaines, sera un acte de résistance. Eh bien, préparons-nous à voter pour faire entendre le camp qu’ils veulent tous faire taire ! Préparons-nous à voter pour le camp des travailleurs contre les fauteurs de guerre et contre les serviteurs de l’ordre social capitaliste qui nous enfonce dans la barbarie !

éditorial Lutte ouvrière du 23 novembre 2015

lundi 16 novembre 2015

Quand la barbarie du monde nous rattrape

Editorial Lutte ouvrière du 16 novembre


Quand la barbarie du monde nous rattrape
 
Au moins 129 morts et plus de 300 blessés ; les terroristes qui ont frappé vendredi soir ont tué froidement et méthodiquement le plus de femmes et d’hommes qu’ils ont pu : ceux qui étaient en terrasse, les spectateurs du Bataclan, ceux qui se trouvaient au Stade de France.Ils ont tué indistinctement, au hasard, pour terroriser. Face à un tel déferlement de barbarie, on ne peut être que saisi d’horreur. Rien ne peut justifier de telles tueries. Ces actes viennent d’ennemis de toute l’humanité et par conséquent d’ennemis des travailleurs.
Alors que nous sommes tous bouleversés, les principaux dirigeants profitent de cette émotion pour que l’on se taise et se range derrière leur politique. Lundi après-midi, toute la classe politique s’est solennellement réunie en Congrès pour en appeler à l’unité nationale derrière elle. La veille, Hollande avait reçu Sarkozy et Le Pen à l’Élysée.
Ils nous parlent d’unité, mais est-ce que la droite et le FN vont cesser leur surenchère nauséabonde contre les musulmans et les étrangers ? Est-ce que le gouvernement mettra fin à ce climat de méfiance généralisée ? Bien sûr que non ! Avec l’état d’urgence et le durcissement des mesures policières, il faut s’attendre à la multiplication des contrôles au faciès et à la suspicion généralisée qui fera le lit des pires racistes.
Pour Hollande, Sarkozy et Marine Le Pen, « l’unité nationale » consiste à s’unir derrière eux pour faire la guerre. Même si la droite et le FN critiquent la politique de Hollande qui serait encore trop laxiste, ils nous ordonnent tous de faire bloc derrière l’État et de soutenir l’effort de guerre, d’accepter l’état d’urgence et la limitation des libertés. Et si on ne soutient pas cette voie guerrière, c’est qu’on est avec les djihadistes, accusent-ils !
Eh bien, ne nous laissons pas impressionner par ce genre de chantage ! Il faut dénoncer ET les terroristes, ET les responsabilités de l’État français.
Les djihadistes de Daech exercent une des dictatures les plus féroces qui soient dans les régions qu’ils dominent. Ils rackettent les populations, les forcent à vivre selon des préceptes moyenâgeux, réduisent les femmes en esclavage et liquident ceux qui ne pensent pas comme eux. Leurs victimes sont autant musulmanes que chrétiennes, preuve s’il en fallait qu’il ne s’agit ni d’un « choc des civilisations » ni « d’une guerre de religions » mais d’une lutte pour le pouvoir et pour les richesses de la région.
Mais ces monstres ne sont pas sortis de rien. Pour maintenir leur domination dans cette région du Moyen-Orient qu’ils avaient colonisée, les dirigeants des pays impérialistes n’ont jamais hésité à s’appuyer sur les pires régimes, sur des dictatures moyenâgeuses comme l’Arabie saoudite ou sur l’État d’Israël qui opprime le peuple palestinien.
Et lorsque cela les arrangeait, ils ont armé des groupes et manœuvré pour faire naître des oppositions. En Irak, les États-Unis ont renversé Saddam Hussein, détruit son armée et mis en place un régime qui a exclu les sunnites. On retrouve aujourd’hui ces derniers à la tête de Daech.
Les grandes puissances ont déclenché la « guerre contre le terrorisme » il y a 14 ans, après l’attentat du World Trade Center. À l’époque, il y avait un ou deux foyers terroristes. Aujourd’hui, il y en a des dizaines. Loin d’éradiquer le terrorisme, ces interventions impérialistes les nourrissent.
Il y a un mois, des terroristes frappaient en Turquie, faisant 97 morts. Il y a quinze jours, un avion russe se crashait sur le Sinaï : 224 morts. Jeudi dernier, à Beyrouth, une bombe a fauché 43 personnes. Quant à la guerre en Syrie, elle a déjà fait 250 000 morts. Alors, non, la barbarie n’est pas montée d’un cran depuis qu’elle a frappé Paris, elle nous a rattrapés.
La France ne peut pas être un îlot de sécurité et de paix dans un océan de misère et de guerres. Un monde où 67 familles possèdent l’équivalent de ce qu’ont, pour survivre, 3,5 milliards d’êtres humains, un monde où l’Afrique et le Moyen-Orient sont des eldorados convoités par les capitalistes mais des enfers pour leurs populations, ne peut qu’engendrer des monstruosités. On ne s’en débarrassera qu’en prenant le mal à la racine, c’est-à-dire à la domination de ce système économique fou.
Alors, ne nous laissons pas enrôler dans cette union sacrée des impérialistes ! Ne laissons ni Hollande, ni Sarkozy, ni Le Pen, parler en notre nom ! Il est vital que nous, les travailleurs, quelle que soit notre origine, nous nous sentions une classe unie par nos intérêts, pour nous défendre contre cette minorité qui nous exploite et plonge le monde dans la barbarie.

dimanche 15 novembre 2015

Un massacre atroce et inqualifiable

Communiqué Nathalie ARTHAUD
14/11/2015

   Massacrer des gens dans une salle de spectacle, dans des bars et des restaurants, aux abords d’un stade ; ceux qui ont perpétré hier plusieurs attentats, à Paris et à Saint-Denis, ont voulu faire le maximum de morts, aveuglément. Ces attentats sont des actes ignobles. 

  Nous exprimons notre émotion et toute notre solidarité avec les victimes et avec leurs proches.
   Quelles que soient les idées dont se réclament ceux qui ont perpétré ces attaques, ce sont des ennemis de tous les travailleurs. S’il se confirme qu’il s’agit d’islamistes, leur violence procède de la même barbarie que celle des djihadistes syriens ou irakiens, qui cherchent, par la terreur, à mettre en coupe réglée des populations entières, à réduire les femmes en esclavage et à liquider tous ceux qui ne pensent pas comme eux. 

  L’horreur des attentats perpétrés à Paris et à Saint-Denis renforce ceux que leurs auteurs prétendent combattre. Ils renforcent l’État français, qui instaure l’état d’urgence et accroît les mesures policières. Ils renforcent l’extrême droite, ses discours haineux vis-à-vis des musulmans et des immigrés, et sa revendication d’un État plus fort.

  Nous partageons entièrement l’émotion de la population, et en particulier de tous les proches des victimes de ces attentats. Mais nous n’avons aucune solidarité avec l’État français et avec ses dirigeants politiques. Ceux-ci ont une large part de responsabilité dans les guerres qui ensanglantent aujourd'hui le Moyen-Orient, des guerres dont Paris a eu, hier soir, un écho sanglant.
  C’est pourquoi Lutte ouvrière n’ajoutera pas sa voix au concert de l’unité nationale. Nous ne partageons rien avec les Hollande, les Sarkozy et les Le Pen. Toute notre solidarité va aux victimes et à leurs proches. Nous poursuivrons notre combat pour un monde débarrassé de l’obscurantisme, de l’injustice, de la domination impérialiste et de tous ses avatars.

lundi 9 novembre 2015

Lutte ouvrière - faire entendre le camp des travailleurs

Aux régionales, avec les listes Lutte ouvrière :

rejeter le PS, la droite et le FN qui sont tous dans le camp du patronat

Dans un mois, auront lieu les élections régionales. Le Parti socialiste, la droite et le Front national vont en appeler aux suffrages des électeurs des classes populaires. Aucun de ces partis ne représente les intérêts des travailleurs.

Voter pour le PS, ce serait approuver sa politique anti-ouvrière, ses cadeaux au patronat, les reculs sur la retraite, la généralisation de la précarité, la légalisation de la flexibilité et des baisses de salaires. Ce serait faire abstraction de ses responsabilités pour les six millions de chômeurs.

La semaine dernière, après l’imbroglio des taxes d’habitation et foncière dues par les veuves et les veufs, on a découvert que le gouvernement avait prévu un coup de rabot sur l’allocation adulte handicapé. Il a finalement reculé. Mais qu’il ait eu l’intention de s’attaquer aux handicapés alors qu’il renonce à faire payer la bourgeoisie et les banquiers, finit de le juger.

Aucun travailleur conscient ne peut le cautionner, pas même dans une élection dite locale.

Quant à la droite, qu’elle soit pro-Sarkozy, pro-Fillon ou pro-Juppé n’y change rien, elle est de toute façon foncièrement pro-patronale. Ses critiques de la politique gouvernementale sont sans ambiguïté : pour elle, les mesures anti-ouvrières de Hollande ne vont jamais assez loin. Et tous, de dénoncer le CDI « source d’angoisse » pour les patrons ou du « cauchemar des 35 heures ».

Quel mépris pour le monde du travail ! Quel mépris pour ceux qui ont effectivement des raisons de s’angoisser : les CDD, les intérimaires, les travailleurs licenciés, les ouvriers qui galèrent avec un salaire insuffisant ! 

Le Front national a beau jeu de dénoncer le « mépris social » du PS et de la droite, mais aucun travailleur ne doit oublier comment Le Pen a condamné, exactement comme Hollande ou Sarkozy, le coup de colère des salariés d’Air France. Personne ne doit oublier que, dans le bras de fer qui a opposé les salariés à leur direction, le FN s’est retrouvé dans le camp du patronat et des licencieurs.

Pour draguer les classes populaires, Marine Le Pen a développé toute une démagogie sociale à côté de son fond de commerce traditionnel, la haine des étrangers, le racisme anti-immigrés ou anti-musulman. Elle a cherché à s’adresser aux travailleurs pauvres – « français » bien sûr - qui triment et sont mal payés.

Pendant un temps, elle est allée jusqu'à brandir le retour de la retraite à 60 ans et le smic à 1500 €. Oh, c’était, comme pour tous les politiciens, des promesses qui n’engageaient que ceux qui y croyaient ! Et comme il n’a jamais été question pour le FN d'imposer quoi que ce soit aux patrons et de leur demander de payer, c’étaient des discours de charlatan.

Mais ces promesses étaient sans doute trop insupportables aux oreilles des petits patrons réactionnaires qui constituent le noyau dur de l'électorat du FN. Elles ne collaient pas avec l’image de parti « responsable » que le FN veut se donner auprès de l’électorat de droite.

Alors, telle une girouette, le FN est en train de faire disparaître tout cela de son programme. Il n’aura même pas fallu attendre que le FN arrive au pouvoir pour le voir trahir ses promesses vis-à-vis des travailleurs!

Et, bien malin celui qui, dans ces régionales, distinguera le programme du FN de ceux de ses rivaux ! Comme le PS et la droite, le FN veut que les régions soient « attractives » pour les patrons. Comme les autres, le FN veut « aider » le patronat et multiplier les subventions. Comme les autres, il ne jure que par les profits et la compétitivité du patronat.

Eh bien, les travailleurs sont avertis ! Ceux qui croient se venger de la droite et du PS en votant pour le FN se fourvoient. Le FN roule aussi pour le patronat, et qu’il s’attaque à des travailleurs parce qu’ils sont immigrés le montre assez.

Voter pour le PS, la droite ou le FN, c’est voter pour des ennemis des travailleurs. Il faut au contraire que les travailleurs expriment leurs revendications de classe. Qu’ils affirment la priorité pour le monde ouvrier de prendre sur les profits pour lutter contre le chômage, les bas salaires, la précarité, les petites retraites.

Face à tous ces ennemis, le vote pour les listes Lutte ouvrière permettra de faire entendre le camp des travailleurs. Certains, trop écœurés, diront que cela ne servira à rien. C’est se taire qui ne sert à rien. Exprimer ses revendications, montrer qu’il y a des travailleurs conscients d’avoir à se battre pour leurs intérêts, c’est préparer l’avenir.

Editorial LO du 9 novembre
                


Les militants de Lutte Ouvrière seront présents 
sur les marchés de Vierzon :

Mardi 17 novembre sur le marché de Sellier de 9h30 à 11 h 30
Samedi 21 novembre sur le marché du Centre-ville de 9h à 12 h
 

 

dimanche 8 novembre 2015

Lutte ouvrière - Faire entendre le camp des travailleurs

Jeudi 5 novembre, Lutte ouvrière présentait à la presse locale sa liste aux élections régionales
 "Lutte ouvrière - faire entendre le camp des travailleurs"

Voici le compte-rendu qu'en a fait le Berry républicain du 6 novembre.