Depuis l’attentat de Nice, les équipes de Hollande, de Sarkozy et de
Le Pen se combattent à coups de polémiques stériles. Leurs oppositions
sont purement démagogiques et politiciennes car, sur le fond, ils sont
tous d’accord.
Ils sont d’accord pour accroître les mesures sécuritaires. Sur le
fait de poursuivre la guerre et intensifier les bombardements en Syrie
et en Irak, ils sont encore d’accord. Sur le fait de maintenir la
présence impérialiste de la France au Moyen-Orient, ils sont unanimes.
Ils trompent tous la population. Ce n’est pas en augmentant la violence et la répression que l’on obtiendra plus de sécurité.
Il suffit de prendre les idées avancées par les uns et les autres et
de les appliquer au massacre de Nice pour comprendre qu’elles n’auraient
rien empêché. Pire, chacune de ces mesures a son relent de xénophobie
et de nationalisme. Elles renforcent la bêtise raciste et entretiennent
un climat anti-immigré qui ne peut être que source de haine.
Et qu’est-ce que les travailleurs ont à gagner à faire la guerre en
Irak et en Syrie ? Qu’ont-ils à gagner à la présence impérialiste de la
France aux quatre coins de la planète ? Rien !
Les actionnaires de Total, d’Areva, les marchands d’armes ont à y
gagner. Dassault en profite en vendant ses Rafale à l’Égypte et au
Qatar. Le cimentier Lafarge en profite et n’a même eu aucun scrupule à
travailler avec l’État islamique.
Non seulement les travailleurs n’ont rien à gagner à cette politique
impérialiste mais ils ont beaucoup à perdre. Ce sont eux qui en payent
les conséquences. Ils les payent par les guerres et les bombardements au
Moyen-Orient. Nous les payons, ici, avec le terrorisme, la suspicion
généralisée et la montée du racisme.
Le terrorisme n’est pas sorti de rien. Ce que l’on nous présente
comme un problème religieux extérieur à notre société est le fruit de la
domination des pays riches sur les pays pauvres. C’est le résultat de
la course au profit et du pillage de la planète. C’est le fruit du
capitalisme, de la domination de la bourgeoisie, de l’exploitation.
Du PS jusqu’au FN, tous les politiciens se réclament de ce système et
de cet ordre impérialiste. C’est pourquoi ils ne nous protègent ni du
terrorisme ni de la guerre mais nous y enfoncent.
Quand les puissances occidentales ont décrété la guerre contre le
terrorisme et qu’en 2003 les États-Unis et la Grande-Bretagne ont
renversé Saddam Hussein en Irak, Daech n’existait pas. C’est le chaos
qu’ils ont créé qui a permis la multiplication des bandes armées.
Les travailleurs n’ont aucune confiance à placer dans ces
dirigeants. Ceux-ci agissent à l’étranger comme ils se comportent ici,
avec le même cynisme et le même mépris pour les plus pauvres.
Là-bas comme ici, ils font la politique que leur commandent les
intérêts des capitalistes, une politique qui n’est guidée que par le
profit. Et rien ne les gêne ! Ni les conditions de travail dignes du
19ème siècle, ni même le travail des enfants.
En tant qu’exploités, nous n’avons rien à défendre dans un tel
système. Ces groupes capitalistes et les actionnaires qui les dirigent
sont aussi ceux qui nous exploitent ici, attaquent nos conditions de
travail et d’existence. Ce sont eux qui augmentent les cadences,
suppriment des emplois, baissent les salaires. Ce sont eux qui nous
imposent ce chômage de masse et cette précarité. Ce sont encore eux qui
cherchent à diviser les travailleurs et à les mettre en concurrence pour
aggraver l’exploitation et empêcher le monde ouvrier de s’organiser et
de se battre collectivement.
La minorité patronale fait peser une dictature sur la vie des exploités.
C’est cette dictature que les politiciens justifient, défendent et
servent, du FN jusqu’au PS. Ils le dissimulent derrière des phrases
ronflantes sur leur dévouement à l’intérêt général. Parce qu’ils sont
bassement dévoués à la bourgeoisie, ils font diversion en faisant de
l’Europe ou des étrangers des boucs émissaires.
Contre ces politiciens qui ne peuvent que mener une politique
anti-ouvrière, il est nécessaire que les travailleurs mettent en avant
leur propre politique, leur propre parti. Il est tout aussi vital qu’ils
affirment leur perspective de renverser tout le système.
L’humanité s’enfonce dans des rapports de plus en plus barbares parce
que la société est malade du capitalisme. Il n’y aura pas d’issue tant
que les travailleurs ne contesteront pas le pouvoir de ceux qui sont à
la tête de ce système, tant qu’ils ne contesteront pas l’exploitation de
l’homme par l’homme et la domination de pays riches sur les pays
pauvres
Le 25 juillet 2016