Après l’Aquarius, le Lifeline, navire d’une ONG allemande, est bloqué en mer avec 230 migrants secourus au large de la Libye. Les gouvernements italien et maltais refusent de le laisser accoster. Et la France, qui prétend donner des leçons de morale, se ferme tout autant. On assiste de nouveau à cette situation insupportable, où des femmes, des hommes et des enfants, après avoir traversé l’enfer, sont coincés aux portes de l’Europe.
En Italie, le ministre de l’Intérieur d’extrême droite, Salvini, utilise les migrants pour faire une démonstration de fermeté. Non sans ajouter des propositions dignes des lois raciales du régime fasciste de Mussolini, comme celle de ficher les Roms.
En France, Collomb reprend le langage de l’extrême droite et parle de « menace de submersion ». Il vante son action pour durcir les conditions d’accès à l’asile et, en parallèle, multiplier les expulsions.
Les demandeurs d’asile errent de campement provisoire en centre d’accueil saturé. Macron affirme pourtant que la France « a pris sa part » et menace de sanctions financières les pays de l’Est qui refusent d’accueillir des migrants. Comme si le fait que la France, cinquième puissance économique mondiale, concède l’asile à seulement quelques dizaines de milliers de réfugiés, lui donnait le droit de donner des leçons d’humanité aux gouvernements antimigrants de Hongrie ou de Pologne !
Les dirigeants européens n’ont que le mot « solidarité » à la bouche. Une solidarité à l’image de la société qu’ils défendent ! C’est une série de calculs sordides, pour accorder l’asile à un minimum de migrants et en refouler le plus grand nombre, pour les parquer le plus loin possible de cette Europe des riches. Quitte à ce que la pauvreté s’ajoute à la pauvreté, comme au Niger, vers lequel des dizaines de milliers de migrants sont reconduits, ou au Liban, dont un habitant sur six est un réfugié.
Au sortir de la réunion européenne de dimanche, Macron a osé se féliciter d’avoir écarté les solutions contraires à « nos valeurs ». Mais ces grands démocrates sous-traitent depuis des années le rôle de gardes-frontières à des dictateurs et des bandes armées, au Soudan ou en Libye ! Ils y subventionnent l’implantation de camps où les migrants sont soumis à la torture, au viol, à l’esclavage. Du coup, la proposition de construire des camps de triage des migrants en Europe, dans les pays où ils arrivent, passerait pour humanitaire !
Le sort réservé aux migrants illustre la barbarie de cette société capitaliste. L’écrivain Roberto Saviano a écrit que d’ici un siècle, devant les centaines de corps au fond de la mer, on se demandera « quelle guerre s’est jouée là ? ».
Une partie des migrants qui perdent la vie dans ces traversées fuient effectivement des massacres derrière lesquels on retrouve la main des grandes puissances. D’autres fuient la misère. Et les dirigeants des pays riches osent justifier un tri entre les migrants qui ne veulent pas mourir sous leurs bombes et ceux qui refusent la misère que leur domination provoque !
Le capitalisme, c’est la guerre permanente, y compris sur le terrain économique, comme le rappelle la guerre commerciale que se livrent aujourd’hui les pays les plus développés. La concurrence exacerbée sur un marché rétréci entraîne ces tentations protectionnistes. Présenté aux travailleurs comme un moyen de protéger leurs intérêts, le protectionnisme attise une concurrence dont ils sont toujours victimes. Les taxes aux frontières se répercutent sur les prix des marchandises, et c’est la double peine pour le monde du travail ! Car on paie en tant que consommateurs et en tant que travailleurs, sommés d’être plus « compétitifs » pour faire face à la concurrence.
La guerre des capitalistes entre eux se fait sur l’exploitation des travailleurs et sur la peau de l’immense majorité de la population. Ne nous laissons pas entraîner dans une logique qui veut opposer entre elles les victimes de cette société folle !
Macron prétend qu’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, tout comme il prétend qu’on ne peut pas augmenter les salaires, garantir les emplois, embaucher dans les services publics utiles ou partir en retraite avec une pension décente. Nous sommes condamnés à cette logique, au nom des profits de la grande bourgeoisie.
Refuser la guerre entre pauvres, c’est refuser un avenir fait de plus d’exploitation, de plus d’oppression, pour nous, travailleurs des pays riches, comme pour les millions de personnes condamnées à l’exil.
En Italie, le ministre de l’Intérieur d’extrême droite, Salvini, utilise les migrants pour faire une démonstration de fermeté. Non sans ajouter des propositions dignes des lois raciales du régime fasciste de Mussolini, comme celle de ficher les Roms.
En France, Collomb reprend le langage de l’extrême droite et parle de « menace de submersion ». Il vante son action pour durcir les conditions d’accès à l’asile et, en parallèle, multiplier les expulsions.
Les demandeurs d’asile errent de campement provisoire en centre d’accueil saturé. Macron affirme pourtant que la France « a pris sa part » et menace de sanctions financières les pays de l’Est qui refusent d’accueillir des migrants. Comme si le fait que la France, cinquième puissance économique mondiale, concède l’asile à seulement quelques dizaines de milliers de réfugiés, lui donnait le droit de donner des leçons d’humanité aux gouvernements antimigrants de Hongrie ou de Pologne !
Les dirigeants européens n’ont que le mot « solidarité » à la bouche. Une solidarité à l’image de la société qu’ils défendent ! C’est une série de calculs sordides, pour accorder l’asile à un minimum de migrants et en refouler le plus grand nombre, pour les parquer le plus loin possible de cette Europe des riches. Quitte à ce que la pauvreté s’ajoute à la pauvreté, comme au Niger, vers lequel des dizaines de milliers de migrants sont reconduits, ou au Liban, dont un habitant sur six est un réfugié.
Au sortir de la réunion européenne de dimanche, Macron a osé se féliciter d’avoir écarté les solutions contraires à « nos valeurs ». Mais ces grands démocrates sous-traitent depuis des années le rôle de gardes-frontières à des dictateurs et des bandes armées, au Soudan ou en Libye ! Ils y subventionnent l’implantation de camps où les migrants sont soumis à la torture, au viol, à l’esclavage. Du coup, la proposition de construire des camps de triage des migrants en Europe, dans les pays où ils arrivent, passerait pour humanitaire !
Le sort réservé aux migrants illustre la barbarie de cette société capitaliste. L’écrivain Roberto Saviano a écrit que d’ici un siècle, devant les centaines de corps au fond de la mer, on se demandera « quelle guerre s’est jouée là ? ».
Une partie des migrants qui perdent la vie dans ces traversées fuient effectivement des massacres derrière lesquels on retrouve la main des grandes puissances. D’autres fuient la misère. Et les dirigeants des pays riches osent justifier un tri entre les migrants qui ne veulent pas mourir sous leurs bombes et ceux qui refusent la misère que leur domination provoque !
Le capitalisme, c’est la guerre permanente, y compris sur le terrain économique, comme le rappelle la guerre commerciale que se livrent aujourd’hui les pays les plus développés. La concurrence exacerbée sur un marché rétréci entraîne ces tentations protectionnistes. Présenté aux travailleurs comme un moyen de protéger leurs intérêts, le protectionnisme attise une concurrence dont ils sont toujours victimes. Les taxes aux frontières se répercutent sur les prix des marchandises, et c’est la double peine pour le monde du travail ! Car on paie en tant que consommateurs et en tant que travailleurs, sommés d’être plus « compétitifs » pour faire face à la concurrence.
La guerre des capitalistes entre eux se fait sur l’exploitation des travailleurs et sur la peau de l’immense majorité de la population. Ne nous laissons pas entraîner dans une logique qui veut opposer entre elles les victimes de cette société folle !
Macron prétend qu’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, tout comme il prétend qu’on ne peut pas augmenter les salaires, garantir les emplois, embaucher dans les services publics utiles ou partir en retraite avec une pension décente. Nous sommes condamnés à cette logique, au nom des profits de la grande bourgeoisie.
Refuser la guerre entre pauvres, c’est refuser un avenir fait de plus d’exploitation, de plus d’oppression, pour nous, travailleurs des pays riches, comme pour les millions de personnes condamnées à l’exil.
Le 25 juin 2018