mardi 29 juin 2021

Notre avenir ne se joue pas dans les urnes, mais dans les luttes !

Avec près de 66 % d’abstention, et bien plus encore dans les quartiers populaires, le désintérêt des travailleurs pour les Régionales s’est confirmé au second tour. Mais cela n’empêche pas le cirque politicien de continuer. Et moins il y a d’électeurs, plus les politiciens leur font dire n’importe quoi !

Avec ses présidents de région reconduits, la droite crie victoire, tout comme le Parti socialiste qui utilise la réélection de ses sortants pour expliquer, avec 34 % de participation, que le clivage gauche-droite est de retour et pour briguer le leadership à gauche. Heureusement que le ridicule ne tue pas !

Sans pouvoir se targuer d’aucune victoire, les prétendants à la présidentielle d’EELV se poussent du col en expliquant que l’écologie s’est imposée dans tous les programmes. Et c’est tout juste si La France insoumise ne voit pas dans l’abstention massive un plébiscite pour sa Sixième République.  Ils prennent tous leurs désirs pour des réalités ! Quant aux grands perdants que sont LREM et le Rassemblement national de Le Pen, ils préfèrent parler des sondages pour la présidentielle.  

Tant que le monde du travail ne fait pas entendre ses intérêts sans ambiguïté, en intervenant directement dans les manifestations, les grèves et les occupations d’usine, la politique se résumera à cet entre-soi politicien, à des années-lumière des préoccupations quotidiennes. Et on aura droit à ce genre de mascarade électorale, avec des partis qui nous jouent du pipeau sur la sécurité, quand tout le monde sait qu’elle ne fait pas partie des compétences régionales, et avec des candidats qui, comme Bertrand, Pécresse et Wauquiez, jurent leur amour et leur dévouement pour leur région, quand ils lorgnent sur la présidence de la République.   

Dans ces Régionales, les serviteurs patronaux ont encore fait la démonstration qu’ils se moquent éperdument des besoins vitaux de la population.

Pourquoi les ouvriers de la fonderie MBF qui vient d’être liquidée à Saint-Claude dans le Jura et qui vont se retrouver sur le carreau auraient-ils choisi entre des politiciens de la bourgeoisie tous à genoux devant le grand patronat ? Pourquoi les territoriaux menacés de perdre des jours de congés iraient-ils voter pour ceux-là même qui les attaquent ?  Nous sortons d’une pandémie qui a fait plus de 110 000 morts et laisse des millions de familles dans l’angoisse du lendemain, et nous devrions faire comme s’il ne se passait rien ?

Tous ceux qui ont été encensés par Macron lors des confinements, le personnel hospitalier, les aides à domicile, les éboueurs, les caissières ou encore les ouvriers de l’agroalimentaire, continuent d’être sous-payés, surexploités et méprisés. Pourquoi se seraient-ils déplacés pour élire des politiciens qui n’ont même pas eu un mot pour eux ?

Tout ce qu’il y a à souhaiter, c’est que l’indifférence, le rejet et l’écœurement du monde du travail face aux politiciens bourgeois se transforment en colère. Il y a à œuvrer pour que le dégoût des exploités se transforme en combativité.

Aucun sauveur suprême ne surgira des urnes pour assurer les conditions d’existence des travailleurs, à commencer par avoir un emploi et un salaire dignes. Ces deux exigences vitales devront être arrachées au grand patronat. Et pour cela, il faudra une lutte massive et déterminée rassemblant l’ensemble du monde du travail.

Nous avons tous besoin de gagner notre vie. Alors, contre le chômage, il faut nous battre contre les suppressions d’emplois et les fermetures de sites en défendant la répartition du travail entre tous avec maintien intégral des salaires. Contre la diminution du pouvoir d’achat, il faut revendiquer l’augmentation des salaires de base, des pensions et des allocations et leur indexation sur les prix.

En plus des attaques patronales, Macron s’en prend aux chômeurs en baissant leurs allocations et il ne cache pas sa volonté de reculer l’âge de la retraite à 64 ans à brève échéance. Alors, il va falloir que le monde du travail trouve la force de se défendre. Ce n’est qu’en se faisant craindre par nos mobilisations que nous forcerons grand patronat et gouvernement à prendre sur les revenus du grand capital, sur les dividendes des actionnaires, sur l’argent dilapidé en spéculation financière.

L’explosion sociale n’entre pas dans les plans des politiciens bourgeois. Elle doit être la perspective de tous ceux qui ne se résignent pas à la situation et qui ne supportent plus la démagogie politicienne. Et elle devra être orientée non pas contre les laquais politiques mais contre ceux qui détiennent le véritable pouvoir : les détenteurs des capitaux, les propriétaires des usines et des banques.

C’est à la classe privilégiée, sans utilité pour la société et pourtant riche, qu’il faudra demander des comptes !

Le 28 juin 2021

 

mardi 22 juin 2021

Lutte ouvrière, un courant bien vivant dans l’électorat ouvrier


L’abstention record dans les élections régionales et départementales exprime le désintérêt profond, voire le dégoût croissant de l’électorat populaire pour ces compétitions destinées à désigner les coteries politiques qui auront à gérer les affaires de la bourgeoisie dans les différentes institutions.

Cette course à l’échalote pour des places et des positions est d’autant plus dérisoire qu’après plusieurs mois d’une pandémie qui a pesé avant tout sur les classes populaires, les travailleurs sont de plus en plus confrontés à l’offensive brutale de la classe capitaliste : licenciements, fermetures d’entreprises, baisse des salaires et des allocations chômage, aggravation des conditions de travail. Pendant que la grande bourgeoisie s’enrichit au travers de l’exploitation comme rarement dans le passé, que des actionnaires amassent des fortunes autant grâce aux cadeaux de l’État que grâce à la spéculation, ceux qui ont continué à faire marcher la société même pendant la pandémie sont poussés vers la misère.

Pour les politiciens de la bourgeoisie, les fausses promesses ou les slogans démagogiques tiennent lieu de programme. Ce n’est certainement pas cela qui donnera aux exploités les moyens de résister au désastre qui s’annonce. Une explosion de colère du monde du travail, méprisé, exploité, opprimé, est inévitable et indispensable.

Encore faut-il que la colère ouvrière de demain ne soit détournée ni par les ennemis ouverts des travailleurs, ni par leurs faux amis ! Il faut qu’elle soit orientée, au-delà des marionnettes interchangeables de la caste politique bourgeoise, contre ceux qui détiennent le véritable pouvoir : les détenteurs des capitaux, les propriétaires des usines et des banques.

C’est à la classe privilégiée, sans utilité pour la société et pourtant riche, qu’il faudra arracher de quoi financer le maintien de tous les emplois par la répartition du travail entre tous sans diminution des salaires. C’est sur les revenus du grand capital, sur les dividendes des actionnaires, sur l’argent dilapidé en spéculation financière qu’il faut prendre pour augmenter les salaires, les retraites et les allocations et les indexer sur les hausses de prix pour protéger le pouvoir d’achat.

C’est au nom de ce programme que se sont présentées les listes Lutte ouvrière dans ces élections régionales. L’ensemble de ces listes a rassemblé près de 320 000 voix. À une centaine de voix près, c’est le même nombre de voix qu’aux précédentes élections régionales de décembre 2015 et c’est presque deux fois plus de voix qu’aux élections européennes de 2019.

Compte tenu de l’abstention générale très importante qui marque ce scrutin et qui est encore plus importante dans les villes et quartiers ouvriers, la stabilité de ce résultat est remarquable. Alors que la plupart des listes de tous les partis, du Rassemblement national aux partis de la gauche de gouvernement, ont vu leur nombre de voix chuter entre ces deux élections, celui du courant communiste révolutionnaire s’est maintenu. Et cela se traduit par une progression en pourcentage, de 1,5 % à 2,23 %.

Pour modestes que soient les scores électoraux des listes « Lutte ouvrière – faire entendre le camp des travailleurs », leur progression est un gage pour l’avenir. Ils témoignent de la permanence dans le monde du travail d’un courant politique qui affiche comme objectif le renversement du pouvoir de la grande bourgeoisie. La direction de la société doit appartenir à ceux qui, par leur travail, la font vivre et fonctionner. C’est avec cet objectif que les militants de Lutte ouvrière seront présents dans les luttes de demain et s’efforceront d’y jouer leur rôle.

Le premier tour étant passé, le seul où le « camp des travailleurs » a pu s’exprimer, le deuxième tour n’a ni enjeu, ni intérêt pour les travailleurs et les classes populaires. Lutte ouvrière ne cautionnera pas la supercherie consistant à présenter aux travailleurs des hommes politiques qui sont souvent aussi réactionnaires, aussi anti-ouvriers que ceux d’extrême droite, comme un rempart contre la menace du RN au pouvoir.

Il n’est pas question pour Lutte ouvrière de soutenir quelque variante que ce soit du Front républicain. Cette république est celle de la bourgeoisie. Elle ne réserve, à ceux qui n’ont que leur travail pour vivre, qu’un avenir d’exploitation et de mépris de la part des riches parasites. Les travailleurs auront à combattre la classe capitaliste pour l’empêcher de conduire la société vers la catastrophe.

 Le 21 juin 2021

 

mardi 15 juin 2021

Aux élections régionales, votez Lutte ouvrière


Dimanche prochain aura lieu le premier tour des élections régionales. Ces élections donnent aux travailleurs l’occasion d’exprimer les revendications de leur camp social. Il faut la saisir.

Ces élections ne peuvent pas changer leur avenir. C’est dans les entreprises que les travailleurs peuvent être en mesure, par leurs luttes, d’imposer au grand patronat un rapport de force en leur faveur qui change leur sort. Si Lutte ouvrière présente des listes à l’échelle de tout le pays, c’est pour dire aux travailleurs, aux chômeurs, aux jeunes et retraités des classes populaires qu’ils ne sont pas obligés de donner leur voix à des partis qui défendent cet ordre social, ni obligés de se taire en s’abstenant. Ils peuvent voter pour faire entendre leurs revendications et leurs intérêts politiques.

Tous les travailleurs ont besoin d’un emploi pour vivre. Tous doivent pouvoir travailler. Il faut conserver tous les emplois et refuser que les CDD et les intérimaires soient mis à la porte. Même quand il y a moins de charge de travail, il faut la répartir entre tous, baisser les cadences, réduire la durée de travail, sans diminuer les salaires.

Macron et ses ministres aiment dire qu’il faut que le travail paye. Mais des millions de salariés sont payés au Smic, ne touchant même pas 1200 € net, sans parler de tous ceux qui n’ont qu’un travail à temps partiel. Il faut prendre sur les profits pour augmenter les salaires, les allocations et les pensions. Et comme les prix commencent à monter, il faut imposer l’indexation des salaires sur l’inflation.

La pandémie a été une aubaine pour de nombreux capitalistes. Amazon, Google, les groupes de la grande distribution, comme Carrefour ou Auchan, ont profité de la crise sanitaire pour accroître leurs profits. Face aux mensonges et chantages patronaux consistant à dire qu’il est impossible d’augmenter les salaires, il faut le contrôle des travailleurs sur les comptes des entreprises.

Augmenter les salaires va à l’encontre des lois de la compétitivité et de la concurrence ? Mais ces lois ne sont pas des lois de la nature, elles ne profitent qu’à la bourgeoisie et conduisent toute la société à la catastrophe. Il ne faut pas craindre d’aller à l’encontre des lois capitalistes. La société peut fonctionner sur d’autres bases.

Toute notre organisation sociale est dominée et dirigée par un grand patronat qui n’est responsable que vis-à-vis des actionnaires. Il ne s’agit pas de cupidité individuelle, c’est la logique du système qui pousse les capitalistes à l’accumulation. Pour rester dans le haut du panier, il faut être plus gourmand, plus rentable, plus rapace que les concurrents. Même si cela signifie de plus en plus de chômage et de misère. Vis-à-vis de la société, c’est l’irresponsabilité la plus complète.

Pour le monde du travail, c’est tout le contraire. On a vu pendant la crise sanitaire à quel point les travailleurs étaient responsables. Il faut se rappeler comment les travailleurs de la santé, les ouvriers de l’agroalimentaire, les caissières, les éboueurs, les travailleurs du bâtiment ont tenu leurs postes, parfois la peur au ventre, avec dévouement. Et les travailleurs ont aussi été à l’origine de mille et une initiatives, en organisant la solidarité dans les quartiers populaires, en distribuant de la nourriture, des livres, ou pour coudre des masques.

Le camp des travailleurs n’a pas d’autres intérêts que ceux de l’écrasante majorité de la population. Quand les salariés des hôpitaux se battent contre les suppressions de lits et pour de meilleures conditions de travail, quand ceux des transports se battent pour que la maintenance ne se fasse pas au rabais ou pour que des lignes ne soient pas vendues à des capitalistes privés uniquement soucieux de faire de l’argent, ils se battent pour les intérêts des usagers. Quand des travailleurs se battent pour ne pas être licenciés ou pour empêcher la fermeture de leur usine, ils se battent pour eux et aussi contre le chômage. Ce sont même les seuls dans cette société qui se battent contre le chômage, et donc pour nous tous !

Voter pour les listes Lutte ouvrière, c’est affirmer que les travailleurs font tout fonctionner et sont capables de diriger la société. De nouvelles explosions sociales sont inévitables, mais avant même qu’elles se produisent, il faut que la conscience de classe grandisse. Et dans ces élections, cela peut se traduire par ce geste tout simple de voter pour Lutte ouvrière afin de faire entendre le camp des travailleurs.

 Le 14 juin 2021

lundi 7 juin 2021

Votons Lutte ouvrière pour faire entendre le camp des travailleurs

C’est la sortie du confinement et, pour le gouvernement, il faudrait que tout reprenne comme avant. S’il y a bien quelque chose qui ressemble au monde d’avant, ce sont ces élections où on voit le petit univers des partis politiques de la bourgeoisie essayer de reprendre sa place comme si de rien n’était.

Mais il y a eu une épidémie mondiale avec des millions de morts, et il y a la crise avec des millions de chômeurs en plus. Et dans les consciences, les choses ne sont pas comme avant. Le gouvernement a géré la crise sanitaire en mentant à la population et en faisant passer les intérêts des entreprises, c’est-à-dire des actionnaires, avant la santé des travailleurs. Ça s’est vu. Il y a eu une série d’évènements que les travailleurs ne sont pas près d’oublier, de la pénurie des masques à celle des vaccins ou encore, tout récemment, la panne des numéros d’appel d’urgence.

Pendant toute une nuit, 10 à 20 % des appels au Samu, aux pompiers ou à Police secours ont été bloqués. À cause de cela, en Vendée, un enfant de 28 mois n’a pu être sauvé à temps. En Bretagne, un homme de 63 ans a dû être emmené par sa femme aux urgences où il est décédé. Sur l’île de La Réunion, deux autres décès seraient liés à la panne.

C’est l’opérateur Orange, l’ex-France Telecom, qui est responsable. En tant qu’opérateur historique, il a la charge de ces appels. Quand un numéro d’urgence est composé, des équipements d’Orange prennent automatiquement la communication et la redirigent vers le centre de secours le plus proche.

Or, les équipements concernés fonctionnent sur la base d’une vieille technologie cuivre qui a récemment laissé des clients sans communication pendant des semaines. Suite à ce scandale, Orange a dû annoncer un « plan cuivre » de 10 millions d’euros. Comparé aux milliards d’euros dépensés par ces opérateurs pour obtenir les licences de la 5G, cela montre qu’Orange ne s’est pas soucié de la maintenance de cette vieille technologie dont il veut se débarrasser.

Pourtant, les télécommunications étaient une entreprise d’État réputée moderne, même en comparaison de ce qui existait dans les autres pays riches. Mais elle a été dépecée pour que SFR, Bouygues, Orange ou Free se partagent les marchés d’internet et des téléphones mobiles. Ils en ont fait une jungle où ils accumulent des milliards d’euros de bénéfices chaque année, en imposant des tarifs exorbitants, tout en se déchargeant de la maintenance sur des cascades de sous-traitants ne se sentant plus responsables de rien.

Le gouvernement a fait tout un cinéma. Macron a fait part de sa préoccupation. Castex a dit qu’il faudrait tirer toutes les conséquences. Darmanin a déploré des dysfonctionnements graves et inacceptables et a convoqué le PDG d’Orange. Comme si l’État n’était pas l’actionnaire principal de cet opérateur ! Et comme si ce gouvernement et ceux qui l’ont précédé n’étaient pas responsables de la dégradation dans ce secteur !

C’est une défaillance de plus venant après toutes celles des autorités dans la gestion de la pandémie. Cela a accru la méfiance envers le gouvernement et l’État. Il faut que cette méfiance s’exprime et qu’il soit clair que le désaveu vient des travailleurs. Les élections régionales en donnent l’occasion.

Les travailleurs doivent faire entendre la voix de leur camp, de leur classe sociale. Ils doivent protester contre la dégradation des services qui devraient être publics (hôpitaux, transports, équipements collectifs) et mettre en avant leurs revendications de classe. Un vote ne changera pas à lui seul leur sort. Pour cela, il faudra des luttes sociales explosives et déterminées. Mais une élection peut permettre de faire connaître un programme correspondant aux intérêts matériels et politiques du monde ouvrier.

Contre le chômage, il faut répartir le travail entre tous sans diminution de salaire.

Contre l’inflation, il faut augmenter les salaires et les pensions, et les indexer sur le coût de la vie.

Contre la domination capitaliste et la loi du profit, il faut que les travailleurs imposent leur contrôle sur l’économie.

Ils sont à la base de tout le fonctionnement de la société et sont les seuls qui peuvent la diriger dans l’intérêt de la collectivité. Les travailleurs qui voteront pour les listes Lutte ouvrière montreront qu’ils ne se laissent pas tromper par les discours des partis bourgeois. Ils exprimeront leur accord avec ces mesures de bon sens. Ce geste sera un gage pour l’avenir, pour que la classe ouvrière les impose elle-même par sa propre mobilisation. 

Le 7 juin 2021