RASSEMBLEMENT A VIERZON
SAMEDI 9 AVRIL - 10h30
FORUM REPUBLIQUE
La
journée de mobilisation du 31 mars a été une réussite. Les
manifestations organisées dans 260 villes ont compté deux fois plus de
participants que le 9 mars, même à Paris où les manifestants ont marché
sous une pluie battante.
Avec les cortèges dynamiques des lycéens et des étudiants, les
manifestations ont été marquées par la présence des salariés du privé,
de l’automobile, de la chimie, du transport aérien… Il y avait aussi des
salariés de petites entreprises, de la sous-traitance, des
intérimaires, quand bien même il est plus difficile pour eux de faire
grève.
Étaient aussi présents les cheminots, les employés de collectivités
locales, les enseignants et les personnels hospitaliers, bien conscients
du fait que si la législation du travail recule pour le privé, elle
reculera pour eux aussi.
Malgré l’opération d’enfumage du gouvernement, malgré la complicité
de certaines confédérations syndicales et malgré la pression, voire les
brutalités policières exercées sur de jeunes manifestants, la
mobilisation a grandi. C’est la preuve que le monde du travail comme la
jeunesse ne supportent plus les mensonges de ceux qui se relayent au
pouvoir. C’est la preuve d’un ras-le-bol général.
Cela fait des années que le gouvernement, le PS, la droite et le
Medef expliquent en chœur qu’il faut aider le patronat, favoriser la
compétitivité et les profits. Ce serait LA solution pour relancer les
embauches.
Eh bien, faisons le bilan de cette politique ! Tous les salariés
qu’ils soient en CDI, en CDD ou en intérim, subissent plus de
flexibilité. Partout, les cadences se sont intensifiées. Les marges du
patronat ont augmenté parce qu’il y a eu, partout, des suppressions
d’emploi, parce que les travailleurs sont moins bien payés, parce qu’ils
ont moins de droits à la retraite.
Où est l’inversion de la courbe du chômage ? À quoi ont servi les 41
milliards versés au patronat au nom du pacte de responsabilité ? À
augmenter les dividendes des grands actionnaires. À octroyer des
salaires exorbitants aux PDG, comme on l’a vu avec Tavares, le PDG de
Peugeot, qui a doublé ses émoluments sur l’année pour se verser la
bagatelle de 14 500 euros par jour !
Et c’est ce genre de personnage qui explique aux travailleurs qu’il
faut faciliter les licenciements pour que les patrons n’aient plus peur
d’embaucher ! C’est ce genre de personnage qui demande aux travailleurs
d’être taillables et corvéables à merci ! Et ce sont les mensonges de
ces gens-là que le gouvernement n’a de cesse de relayer.
Il y en a assez ! Les tours de magie consistant à transformer des
reculs en avancées pour les travailleurs ne trompent plus personne.
On peut dire à l’avance ce qu’il adviendra si on laisse le Parlement à
son ronron. Surenchère propatronale oblige, la droite fera pression
pour une loi encore plus antiouvrière.
Le gouvernement agitera le compte personnel d’activité, une coquille
vide, pour faire diversion. Quant aux frondeurs socialistes, ils
gesticuleront, mais le moment venu, ils s’écraseront comme ils l’ont
toujours fait.
Au final, il restera l’essentiel des attaques : la facilitation des
licenciements et la possibilité pour l’employeur de faire sauter les
quelques contraintes que le code du travail lui imposait, notamment en
terme de durée du travail ou de paiement des heures supplémentaires.
Alors, il ne faut pas laisser l’avenir de cette loi aux mains des
parlementaires. Les travailleurs qui étaient présents dans les
manifestations du 31 mars ont senti la détermination et leur force
collective. Il leur revient de maintenir la flamme entre deux
mobilisations et de donner envie à ceux qui hésitent encore à se lancer.
La journée du 5 avril et les diverses initiatives, comme celle de
l’occupation nocturne de la place de la République à Paris, contribuent à
renforcer le climat de contestation. Et les manifestations du samedi 9
avril permettront d’entraîner de nouveaux participants dans cette lutte.
Il faut que cela soit un succès et cela peut l’être.
Des centaines de milliers de salariés expriment leur colère. Ils ne
sont pas dupes des petites concessions qui ne servent qu’à faire passer
la pilule. Ils ne veulent plus accepter de recul et se mobilisent pour
imposer le retrait intégral de la loi.
Tous ceux qui partagent cette même opposition et qui sont restés,
pour l’instant, en dehors de la mobilisation doivent y joindre leur
voix.
Nous sommes engagés dans un bras de fer. Chaque nouveau gréviste,
chaque nouveau manifestant pèsera. Seule notre force collective peut
arrêter le gouvernement Hollande-Gattaz. Et cette force, nous l’avons.
4/04/2016