Dans une interview au Figaro,
Pierre Gattaz, le président du Medef, s’est plaint des quelques
modifications que le gouvernement a apportées au texte de la loi El
Khomri pour faire passer la pilule auprès des travailleurs. Ce monsieur
veut la démolition du code du travail sans chichi.
Pendant tout le débat parlementaire, le patronat continuera donc à faire pression sur le gouvernement et à en demander plus. Car l’objectif de cette loi est de casser le cadre général donné par le code du travail, d’autoriser chaque patron à faire ses propres règles dans son entreprise et de faciliter les licenciements.
Alors, les dizaines de milliers de salariés, d’étudiants et de lycéens, qui sont redescendus dans la rue samedi dernier, ont raison de ne rien lâcher. Même si nous étions moins nombreux que le 31 mars, ceux qui étaient présents montrent la seule voie pour faire reculer le gouvernement : les débrayages, les grèves et les manifestations.
Une fraction de la jeunesse scolarisée est restée mobilisée. Elle refuse que le chômage et la précarité deviennent la règle et elle a bien raison de rejeter l’avenir que lui réserve le capitalisme. Il y a aussi les occupations de places en soirée et pendant la nuit qui s’inspirent de l’opération « Nuit debout » de la place de la République à Paris. Ces initiatives contribuent, à leur façon, à l’agitation.
Mais le plus déterminant, non seulement pour faire reculer Hollande et Valls sur la loi El Khomri mais pour l'avenir, c'est que les travailleurs, dans leur ensemble, retrouvent le chemin des luttes.
Pour les travailleurs, le fond du problème est là : la politique et leur vie changeront s'ils se lèvent à nouveau pour leurs intérêts, si le rapport de force entre les travailleurs et le patronat change. Car le patronat s’autorisera tout, tant qu'il ne trouvera pas face à lui la force des travailleurs organisés et conscients. C’est en cela que la mobilisation actuelle des salariés est un gage d’avenir.
Entraîner de nouveaux camarades de travail à faire grève et à manifester n’est pas facile. Le chômage et la précarité pèsent sur le moral. La politique patronale divise et isole les travailleurs. Et comme cela fait des années qu’ils ne se sont pas battus collectivement à l’échelle du pays, et plus d’années encore qu’ils n’ont pas gagné, beaucoup se sont habitués à se débrouiller individuellement.
Les confédérations syndicales ont une grande part de responsabilité dans cette situation car, depuis des années, elles ont laissé passer toutes les attaques sans même faire entendre le point de vue et les intérêts collectifs des travailleurs. Elles ont aussi, souvent, alimenté les divisions avec une politique corporatiste. Cela a démobilisé les travailleurs et leur a fait perdre confiance en leur force collective.
La mobilisation actuelle commence à changer cela. Les manifestations n’ont entraîné qu’une fraction du monde ouvrier, mais tous ceux qui croient être seuls avec leur colère ont pu constater qu’ils ne le sont pas et qu’ils appartiennent au contraire à une classe qui a des intérêts communs à défendre et qui veut aussi se faire entendre.
Cette mobilisation aide d’ores et déjà les travailleurs à exprimer leurs intérêts de classe, parce qu’elle permet de dénoncer les mensonges patronaux et gouvernementaux sur la compétitivité ou sur la flexibilité, parce qu’elle renforce la conscience du monde ouvrier.
Aujourd’hui, la politique anti-ouvrière de Hollande saute aux yeux de la grande majorité des classes populaires. Le gouvernement, prétendument socialiste et de gauche, apparaît désormais pour ce qu’il est : un gouvernement de combat contre les travailleurs. Un gouvernement qui veut imposer ce que même Sarkozy n’a pas osé faire !
La principale faiblesse des travailleurs est de ne pas être conscients de leur force numérique et sociale. La bourgeoisie, les actionnaires et les PDG prétendent être la clé de voûte de l’économie. Or, ils ne sont rien sans les travailleurs. Sans le travail de millions d’ouvriers, d’employés, de techniciens et d’ingénieurs, rien ne serait produit, pas même leurs dividendes, leurs salaires et leurs fortunes exorbitantes ! Alors oui, les travailleurs ont la force sociale d’arrêter les attaques patronales, de revendiquer leurs droits.
Il faut que le mouvement contre la loi El Khomri se poursuive et s’amplifie pour obtenir le retrait de cette loi. Et il faut que ce ne soit qu’un début, le début du réveil de la combativité ouvrière. Les premiers pas sur la voie de la reconstruction d’un rapport de force qui nous soit favorable. Un rapport de force qui nous donnera la possibilité de reprendre l’initiative contre le patronat et ses serviteurs politiques et qui les force à en rabattre !
Pendant tout le débat parlementaire, le patronat continuera donc à faire pression sur le gouvernement et à en demander plus. Car l’objectif de cette loi est de casser le cadre général donné par le code du travail, d’autoriser chaque patron à faire ses propres règles dans son entreprise et de faciliter les licenciements.
Alors, les dizaines de milliers de salariés, d’étudiants et de lycéens, qui sont redescendus dans la rue samedi dernier, ont raison de ne rien lâcher. Même si nous étions moins nombreux que le 31 mars, ceux qui étaient présents montrent la seule voie pour faire reculer le gouvernement : les débrayages, les grèves et les manifestations.
Une fraction de la jeunesse scolarisée est restée mobilisée. Elle refuse que le chômage et la précarité deviennent la règle et elle a bien raison de rejeter l’avenir que lui réserve le capitalisme. Il y a aussi les occupations de places en soirée et pendant la nuit qui s’inspirent de l’opération « Nuit debout » de la place de la République à Paris. Ces initiatives contribuent, à leur façon, à l’agitation.
Mais le plus déterminant, non seulement pour faire reculer Hollande et Valls sur la loi El Khomri mais pour l'avenir, c'est que les travailleurs, dans leur ensemble, retrouvent le chemin des luttes.
Pour les travailleurs, le fond du problème est là : la politique et leur vie changeront s'ils se lèvent à nouveau pour leurs intérêts, si le rapport de force entre les travailleurs et le patronat change. Car le patronat s’autorisera tout, tant qu'il ne trouvera pas face à lui la force des travailleurs organisés et conscients. C’est en cela que la mobilisation actuelle des salariés est un gage d’avenir.
Entraîner de nouveaux camarades de travail à faire grève et à manifester n’est pas facile. Le chômage et la précarité pèsent sur le moral. La politique patronale divise et isole les travailleurs. Et comme cela fait des années qu’ils ne se sont pas battus collectivement à l’échelle du pays, et plus d’années encore qu’ils n’ont pas gagné, beaucoup se sont habitués à se débrouiller individuellement.
Les confédérations syndicales ont une grande part de responsabilité dans cette situation car, depuis des années, elles ont laissé passer toutes les attaques sans même faire entendre le point de vue et les intérêts collectifs des travailleurs. Elles ont aussi, souvent, alimenté les divisions avec une politique corporatiste. Cela a démobilisé les travailleurs et leur a fait perdre confiance en leur force collective.
La mobilisation actuelle commence à changer cela. Les manifestations n’ont entraîné qu’une fraction du monde ouvrier, mais tous ceux qui croient être seuls avec leur colère ont pu constater qu’ils ne le sont pas et qu’ils appartiennent au contraire à une classe qui a des intérêts communs à défendre et qui veut aussi se faire entendre.
Cette mobilisation aide d’ores et déjà les travailleurs à exprimer leurs intérêts de classe, parce qu’elle permet de dénoncer les mensonges patronaux et gouvernementaux sur la compétitivité ou sur la flexibilité, parce qu’elle renforce la conscience du monde ouvrier.
Aujourd’hui, la politique anti-ouvrière de Hollande saute aux yeux de la grande majorité des classes populaires. Le gouvernement, prétendument socialiste et de gauche, apparaît désormais pour ce qu’il est : un gouvernement de combat contre les travailleurs. Un gouvernement qui veut imposer ce que même Sarkozy n’a pas osé faire !
La principale faiblesse des travailleurs est de ne pas être conscients de leur force numérique et sociale. La bourgeoisie, les actionnaires et les PDG prétendent être la clé de voûte de l’économie. Or, ils ne sont rien sans les travailleurs. Sans le travail de millions d’ouvriers, d’employés, de techniciens et d’ingénieurs, rien ne serait produit, pas même leurs dividendes, leurs salaires et leurs fortunes exorbitantes ! Alors oui, les travailleurs ont la force sociale d’arrêter les attaques patronales, de revendiquer leurs droits.
Il faut que le mouvement contre la loi El Khomri se poursuive et s’amplifie pour obtenir le retrait de cette loi. Et il faut que ce ne soit qu’un début, le début du réveil de la combativité ouvrière. Les premiers pas sur la voie de la reconstruction d’un rapport de force qui nous soit favorable. Un rapport de force qui nous donnera la possibilité de reprendre l’initiative contre le patronat et ses serviteurs politiques et qui les force à en rabattre !
11/04/2016
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