Le week-end dernier, Hamon et Mélenchon ont tenté de relancer leurs campagnes. Hamon a critiqué « le parti de l’argent », visant Le Pen, Fillon et Macron. Le Pen, qui avait sous-estimé son patrimoine pour échapper à l’impôt sur la fortune, est une bourgeoise. Elle est toujours en pointe pour opposer les travailleurs français aux travailleurs étrangers, qui sont nos frères de classe, comme les sans-papiers en grève de Rungis. Rien qu’en voulant nous diviser, elle sert le grand patronat.
Fillon et Macron ne se cachent pas, eux, de vouloir servir les riches. Allégement ou suppression de l’impôt sur la fortune, hausse de la TVA, attaques contre les retraites, ou encore suppression de postes dans le secteur public : tout leur programme est destiné aux privilégiés.
Mais quelle politique portent Hamon et Mélenchon ? Le PS nous a habitués à faire des promesses électorales… avant de les renier. En 2012, Hollande avait fustigé « la finance », et la finance ne s’est jamais aussi bien portée. Dans un meeting à Bercy, Hamon s’est moqué de Macron : « Vous êtes chômeurs ? Créez votre entreprise ! Vous êtes pauvres ? Devenez milliardaires ! ». Mais, en guise de « futur désirable », Hamon promet un revenu universel qui se réduit avant même l’élection ; autrement dit : « Vous êtes pauvres ? Restez pauvres ! » Non merci !
Si Mélenchon est en concurrence avec Hamon, son ancien camarade du PS, sa campagne est semblable. Le leader de la France insoumise a organisé une marche le 18 mars, anniversaire de la Commune de Paris de 1871. Pour la première fois dans l’histoire, les travailleurs avaient alors exercé le pouvoir, pris lors d’un soulèvement et défendu par les armes. Mais que propose Mélenchon ? Une autre Commune ? Non, de voter pour lui, pour que la classe politique « dégage » et qu’une VIe République soit mise en place. C’est se moquer des travailleurs : rien d’essentiel ne sera modifié par l’élection présidentielle. Certes, Hollande « dégagera ». Mais ceux qui exercent le pouvoir réel seront toujours là : Arnault, Bettencourt ou Drahi de SFR ne tiennent pas le pouvoir des élections ou de la Constitution, mais du capital.
Ils savent que leurs intérêts seront préservés. Aucun des principaux candidats ne met en cause le pouvoir capitaliste et la guerre sociale menée par les grands actionnaires.
En 2016, les seules entreprises du CAC 40 ont réalisé 76 milliards d’euros de profits. Combien de suppressions de postes, de pauses rognées, d’heures non payées, de cadences accrues, de maladies professionnelles, voire d’accidents du travail, a-t-il fallu pour cela ? C’est par une exploitation accrue que les grands groupes capitalistes dégagent de tels profits, dont l’essentiel est distribué aux actionnaires.
Quant à l’État, il a su trouver, par le pacte de responsabilité, 41 milliards d’euros de cadeaux au patronat chaque année. Au prix de quelles économies sur les hôpitaux, les écoles, les retraites ou les collectivités locales ?
Alors, non, l’élection présidentielle ne fera « dégager » aucun des vrais maîtres de la société.
Mais elle a une utilité, celle que les élections ont toujours eu pour le mouvement ouvrier : se faire entendre. C’est le sens de la candidature de Nathalie Arthaud. Elle ne se présente pas en disant : « Votez pour moi, je changerai les choses. » Elle dit : « Ensemble, faisons entendre les exigences du monde du travail. »
Pour mettre fin au chômage, il faut répartir le travail entre tous, sans perte de salaire. Comment accepter que des firmes qui font d’énormes profits mettent à la rue leurs salariés ? Il faut interdire les licenciements et les suppressions d’emplois.
Pour que chacun ait les moyens de vivre décemment, il faut augmenter les salaires, les pensions et les allocations, personne ne doit être contraint de vivre avec moins de 1 800 euros net.
Les travailleurs font fonctionner les entreprises. Ils doivent pouvoir les contrôler. Le dernier scandale en date, la fraude par Renault des contrôles anti-pollution, n’a été possible qu’en raison du secret auquel sont tenus les salariés, au mépris de la santé publique. Alors il faut lever le secret des affaires.
Rien de cela ne sera imposé sans des luttes massives et puissantes du monde du travail. Mais en votant pour Nathalie Arthaud, les travailleurs diront qu’ils partagent ces exigences. Ils affirmeront ainsi que, face à une classe capitaliste dont l’avidité n’a pas de limite, ils ne se laisseront pas faire, quel que soit le président élu.
Fillon et Macron ne se cachent pas, eux, de vouloir servir les riches. Allégement ou suppression de l’impôt sur la fortune, hausse de la TVA, attaques contre les retraites, ou encore suppression de postes dans le secteur public : tout leur programme est destiné aux privilégiés.
Mais quelle politique portent Hamon et Mélenchon ? Le PS nous a habitués à faire des promesses électorales… avant de les renier. En 2012, Hollande avait fustigé « la finance », et la finance ne s’est jamais aussi bien portée. Dans un meeting à Bercy, Hamon s’est moqué de Macron : « Vous êtes chômeurs ? Créez votre entreprise ! Vous êtes pauvres ? Devenez milliardaires ! ». Mais, en guise de « futur désirable », Hamon promet un revenu universel qui se réduit avant même l’élection ; autrement dit : « Vous êtes pauvres ? Restez pauvres ! » Non merci !
Si Mélenchon est en concurrence avec Hamon, son ancien camarade du PS, sa campagne est semblable. Le leader de la France insoumise a organisé une marche le 18 mars, anniversaire de la Commune de Paris de 1871. Pour la première fois dans l’histoire, les travailleurs avaient alors exercé le pouvoir, pris lors d’un soulèvement et défendu par les armes. Mais que propose Mélenchon ? Une autre Commune ? Non, de voter pour lui, pour que la classe politique « dégage » et qu’une VIe République soit mise en place. C’est se moquer des travailleurs : rien d’essentiel ne sera modifié par l’élection présidentielle. Certes, Hollande « dégagera ». Mais ceux qui exercent le pouvoir réel seront toujours là : Arnault, Bettencourt ou Drahi de SFR ne tiennent pas le pouvoir des élections ou de la Constitution, mais du capital.
Ils savent que leurs intérêts seront préservés. Aucun des principaux candidats ne met en cause le pouvoir capitaliste et la guerre sociale menée par les grands actionnaires.
En 2016, les seules entreprises du CAC 40 ont réalisé 76 milliards d’euros de profits. Combien de suppressions de postes, de pauses rognées, d’heures non payées, de cadences accrues, de maladies professionnelles, voire d’accidents du travail, a-t-il fallu pour cela ? C’est par une exploitation accrue que les grands groupes capitalistes dégagent de tels profits, dont l’essentiel est distribué aux actionnaires.
Quant à l’État, il a su trouver, par le pacte de responsabilité, 41 milliards d’euros de cadeaux au patronat chaque année. Au prix de quelles économies sur les hôpitaux, les écoles, les retraites ou les collectivités locales ?
Alors, non, l’élection présidentielle ne fera « dégager » aucun des vrais maîtres de la société.
Mais elle a une utilité, celle que les élections ont toujours eu pour le mouvement ouvrier : se faire entendre. C’est le sens de la candidature de Nathalie Arthaud. Elle ne se présente pas en disant : « Votez pour moi, je changerai les choses. » Elle dit : « Ensemble, faisons entendre les exigences du monde du travail. »
Pour mettre fin au chômage, il faut répartir le travail entre tous, sans perte de salaire. Comment accepter que des firmes qui font d’énormes profits mettent à la rue leurs salariés ? Il faut interdire les licenciements et les suppressions d’emplois.
Pour que chacun ait les moyens de vivre décemment, il faut augmenter les salaires, les pensions et les allocations, personne ne doit être contraint de vivre avec moins de 1 800 euros net.
Les travailleurs font fonctionner les entreprises. Ils doivent pouvoir les contrôler. Le dernier scandale en date, la fraude par Renault des contrôles anti-pollution, n’a été possible qu’en raison du secret auquel sont tenus les salariés, au mépris de la santé publique. Alors il faut lever le secret des affaires.
Rien de cela ne sera imposé sans des luttes massives et puissantes du monde du travail. Mais en votant pour Nathalie Arthaud, les travailleurs diront qu’ils partagent ces exigences. Ils affirmeront ainsi que, face à une classe capitaliste dont l’avidité n’a pas de limite, ils ne se laisseront pas faire, quel que soit le président élu.
Le 20 mars 2017
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