lundi 6 mars 2017

Présidentielle : pour faire entendre le camp des travailleurs, votons Nathalie Arthaud !

Dimanche, Fillon, d’ordinaire haineux contre « la rue » quand il s’agit des travailleurs en lutte, a lui-même mobilisé la France antiouvrière des beaux quartiers et de la « Manif pour tous ». Maintenant, les dirigeants de la droite aimeraient l’écarter. Ce qui les gêne n’est pas que Fillon ait arrosé sa famille avec l’argent public, ni qu’il ait été en affaires avec un milliardaire, car ce sont des pratiques courantes dans ce milieu. Ni, bien sûr, son programme réactionnaire. Ce qui les gêne est que Fillon risque, en perdant l’élection, de leur faire rater les places de ministre et de député qu’ils convoitaient. Voilà la « morale » qui explique les grandes manœuvres des derniers jours. Le problème de la droite n’est pas seulement Fillon mais tout le panier de crabes de ses politiciens qui, quand ils parlent avec emphase de « la France », pensent à leurs postes et à leurs ambitions !

Et ce ne sont pas les seuls, dont les promesses ne valent que le temps d’une campagne et qui, s’ils sont élus, serviront les riches et se serviront au passage.

Sous prétexte d’égalité, Macron veut aligner tous les régimes de retraite sur le moins avantageux d’entre eux, comme l’ont tenté Juppé en 1995 et Fillon en 2003. Il veut contraindre les chômeurs à accepter une deuxième offre d’emploi, même avec un salaire au rabais – comme si le chômage était de leur faute ! Il a inspiré la loi El Khomri, il veut maintenant la durcir. Et, en voulant réduire l’impôt sur les sociétés et l’impôt sur la fortune, il promet autant de cadeaux pour les plus riches que d’attaques contre les travailleurs.

Quant à Le Pen, elle promet, comme Macron, d’abaisser l’impôt sur les sociétés. Rien dans son programme ne lèse les capitalistes. Les seuls qu’elle attaque sont les étrangers, ceux qui travaillent dans le bâtiment, le nettoyage ou la restauration. Autrement dit, en parlant de « préférence nationale », elle divise les travailleurs, pour les empêcher de s’en prendre à leurs vrais ennemis, les bourgeois.

Hamon et Mélenchon s’adressent à l’électorat déçu par Hollande. Mais tous deux sont, comme Macron, des héritiers de cette gauche gouvernementale qui sert la classe capitaliste depuis des décennies. Tous deux ont soutenu Hollande en 2012. Tous deux ont été des ministres de ce PS qui a tant attaqué le monde du travail. Aujourd'hui, ils critiquent son bilan. Mais eux aussi veulent être élus pour gérer le système tel qu’il est, ce qui se traduirait par de nouvelles désillusions.

Certes, les élections n’ont jamais changé les choses. On y choisit les pantins qui gouvernent, pas les capitalistes qui tirent les ficelles. Alors la seule façon utile pour les travailleurs de se servir de leur bulletin de vote est de dire leur opposition aux politiques anti-ouvrières de la droite ou de la gauche gouvernementale. C’est le sens de la candidature de Nathalie Arthaud, présentée par Lutte ouvrière.

Voter Nathalie Arthaud, c’est affirmer que les emplois, les salaires et les retraites des travailleurs doivent passer avant les dividendes des actionnaires. En 2016, les seules entreprises du CAC40 ont engrangé 75 milliards de profits. Avec une telle somme, on pourrait embaucher plus de deux millions de travailleurs correctement payés.

Voter Nathalie Arthaud, c'est affirmer que, contre le fléau du chômage, il faut répartir le travail entre tous, sans perte de salaire, et commencer par interdire les licenciements et les plans de suppressions d'emplois.

Voter Nathalie Arthaud, c'est affirmer la nécessité d’une augmentation générale des salaires et des retraites de 300 euros. Pas un salaire, pas une pension ne doit être inférieur à 1800 euros net.

Voter Nathalie Arthaud, c'est affirmer qu’il faut abolir le secret des affaires. Comment croire une entreprise comme PSA, qui se disait au bord de la faillite pour justifier la fermeture d'une usine et la suppression de 17 000 emplois, mais affiche aujourd'hui un bénéfice historique et rachète Opel ? Il faut que les travailleurs puissent contrôler les comptes des entreprises.

Voter Nathalie Arthaud, c’est affirmer que l’argent public doit aller aux services publics et non au patronat.

Voter Nathalie Arthaud, c'est affirmer que tous les travailleurs ont les mêmes intérêts, quelle que soit leur nationalité ou la couleur de leur peau.

Voter Nathalie Arthaud, c'est affirmer sa fierté d'appartenir au camp des travailleurs.

Voter Nathalie Arthaud, c'est se préparer à riposter aux attaques du futur président, quel qu'il soit, et de son gouvernement.
 
Le 6 mars 2017

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