C'est par une grève massive que, le 3 avril, les cheminots lancent le coup d'envoi de leur combat contre le plan gouvernemental.
Si certains doutaient de leur capacité à réagir, la preuve est faite que les cheminots n’ont rien perdu de leur combativité et de leur détermination.
D'après les chiffres de la direction, 77% des conducteurs se sont ainsi au préalable annoncés grévistes. Mais c'est partout, dans tous les métiers, dans les ateliers, les gares et les chantiers que les cheminots se préparaient à la grève. Conséquence : un train sur huit ou sur dix.
Car, comme l'ont découvert avec regret certains commentateurs, pour que des trains circulent, il faut non seulement des conducteurs, mais aussi des aiguilleurs, des ouvriers de maintenance du matériel et des voies, des agents sur les quais, dans les gares, des sonorisateurs, en réalité l'ensemble des cheminots. Tous sont indispensables et, rien qu'en cessant le travail, les travailleurs mesurent le rôle irremplaçable qu'ils jouent dans la société.
La direction peut faire venir quelques milliers de cadres de ses états-majors et les affubler de gilets rouges pour assurer sa communication, cela ne fera rouler aucun train supplémentaire. La prime « pour conduite occasionnelle » de 150 euros par mois qu’elle a octroyée aux cadres traction dans le but d'en faire des briseurs de grève, montre sa crainte qu’ils rejoignent eux aussi le mouvement, car les cadres sont tout autant menacés que les autres cheminots.
Elle a aussi annoncé des pénalités financières supplémentaires en comptant des repos comme jours de grève, dans le cas d'une grève par intermittence. Mais la direction de la SNCF va peut-être finir, avec ses provocations, par obtenir le résultat inverse : convaincre de plus en plus de cheminots de partir en grève pour de bon.
La SNCF a aussi tenté, sans grand succès, de mobiliser sa hiérarchie pour défendre auprès des cheminots l’attaque du gouvernement. Mais comment défendre un plan qui prévoit la suppression des quelques droits que possèdent encore les travailleurs du rail ? Comment défendre un plan qui veut encore accélérer des suppressions d'emplois ? Comment défendre un plan qui veut faire des cheminots des pions jetables, transférables et corvéables à merci ?
De son côté, le gouvernement a aussi multiplié les manœuvres. Ainsi, Elisabeth Borne, la ministre des Transports, a annoncé que l'ouverture à la concurrence ne s'effectuerait pas par ordonnances. Mais il s’agit en aucun cas d’un recul, puisqu'elle en a au contraire confirmé le calendrier à partir de 2019 pour les TER et 2020 pour les TGV. Cette privatisation, avec ou sans ordonnances, ne vise qu'à permettre à des capitalistes privés de faire main basse sur les secteurs rentables du ferroviaire, quitte à abandonner les autres.
Alors que politiciens et médias ont tenté, depuis deux mois, de dresser les usagers contre les cheminots, tous s'inquiètent du fait que l'opinion publique ouvrière, puisse, malgré la gêne de la grève, passer de notre côté.
En effet, nous ne sommes pas isolés. Les attaques que nous subissons sont celles que subissent tous les travailleurs. Bon nombre de travailleurs savent qu'une défaite des cheminots ouvrirait la voie à de nouveaux reculs pour l'ensemble du monde du travail. A l’inverse, notre victoire serait aussi la leur.
Le 3 avril, d'autres secteurs du monde du travail se mobilisent. Les éboueurs entrent dans une grève reconductible. Les salariés d'Air France sont à nouveaux appelés à la grève. La grève était générale à l'échelle du groupe Carrefour le 31 mars. Et bien d'autres travailleurs, sans être appelés à la lutte, sont de notre côté.
Pour l'instant, nous en sommes au début du bras de fer qui nous oppose au gouvernement. Macron est déterminé ? Eh bien, notre détermination doit être encore plus grande. Certains d'entre nous sont d'ores et déjà favorables à entrer en grève reconductible quand d'autres souhaitent aujourd'hui inscrire la mobilisation par grèves successives de 48h. Mais tous les cheminots ont le même but et n'ont aucune raison de se diviser.
Une chose est certaine : il n'y aura pas de victoire à l'économie. Pour gagner, il nous sera indispensable de jeter, au moment où nous le déciderons, toutes nos forces dans la bataille. Il s'agit de construire un mouvement capable de faire reculer Macron, comme en 1995, nous avons fait reculer Juppé. Et le succès du 3 avril montre que nous en avons les moyens !
Si certains doutaient de leur capacité à réagir, la preuve est faite que les cheminots n’ont rien perdu de leur combativité et de leur détermination.
D'après les chiffres de la direction, 77% des conducteurs se sont ainsi au préalable annoncés grévistes. Mais c'est partout, dans tous les métiers, dans les ateliers, les gares et les chantiers que les cheminots se préparaient à la grève. Conséquence : un train sur huit ou sur dix.
Car, comme l'ont découvert avec regret certains commentateurs, pour que des trains circulent, il faut non seulement des conducteurs, mais aussi des aiguilleurs, des ouvriers de maintenance du matériel et des voies, des agents sur les quais, dans les gares, des sonorisateurs, en réalité l'ensemble des cheminots. Tous sont indispensables et, rien qu'en cessant le travail, les travailleurs mesurent le rôle irremplaçable qu'ils jouent dans la société.
La direction peut faire venir quelques milliers de cadres de ses états-majors et les affubler de gilets rouges pour assurer sa communication, cela ne fera rouler aucun train supplémentaire. La prime « pour conduite occasionnelle » de 150 euros par mois qu’elle a octroyée aux cadres traction dans le but d'en faire des briseurs de grève, montre sa crainte qu’ils rejoignent eux aussi le mouvement, car les cadres sont tout autant menacés que les autres cheminots.
Elle a aussi annoncé des pénalités financières supplémentaires en comptant des repos comme jours de grève, dans le cas d'une grève par intermittence. Mais la direction de la SNCF va peut-être finir, avec ses provocations, par obtenir le résultat inverse : convaincre de plus en plus de cheminots de partir en grève pour de bon.
La SNCF a aussi tenté, sans grand succès, de mobiliser sa hiérarchie pour défendre auprès des cheminots l’attaque du gouvernement. Mais comment défendre un plan qui prévoit la suppression des quelques droits que possèdent encore les travailleurs du rail ? Comment défendre un plan qui veut encore accélérer des suppressions d'emplois ? Comment défendre un plan qui veut faire des cheminots des pions jetables, transférables et corvéables à merci ?
De son côté, le gouvernement a aussi multiplié les manœuvres. Ainsi, Elisabeth Borne, la ministre des Transports, a annoncé que l'ouverture à la concurrence ne s'effectuerait pas par ordonnances. Mais il s’agit en aucun cas d’un recul, puisqu'elle en a au contraire confirmé le calendrier à partir de 2019 pour les TER et 2020 pour les TGV. Cette privatisation, avec ou sans ordonnances, ne vise qu'à permettre à des capitalistes privés de faire main basse sur les secteurs rentables du ferroviaire, quitte à abandonner les autres.
Alors que politiciens et médias ont tenté, depuis deux mois, de dresser les usagers contre les cheminots, tous s'inquiètent du fait que l'opinion publique ouvrière, puisse, malgré la gêne de la grève, passer de notre côté.
En effet, nous ne sommes pas isolés. Les attaques que nous subissons sont celles que subissent tous les travailleurs. Bon nombre de travailleurs savent qu'une défaite des cheminots ouvrirait la voie à de nouveaux reculs pour l'ensemble du monde du travail. A l’inverse, notre victoire serait aussi la leur.
Le 3 avril, d'autres secteurs du monde du travail se mobilisent. Les éboueurs entrent dans une grève reconductible. Les salariés d'Air France sont à nouveaux appelés à la grève. La grève était générale à l'échelle du groupe Carrefour le 31 mars. Et bien d'autres travailleurs, sans être appelés à la lutte, sont de notre côté.
Pour l'instant, nous en sommes au début du bras de fer qui nous oppose au gouvernement. Macron est déterminé ? Eh bien, notre détermination doit être encore plus grande. Certains d'entre nous sont d'ores et déjà favorables à entrer en grève reconductible quand d'autres souhaitent aujourd'hui inscrire la mobilisation par grèves successives de 48h. Mais tous les cheminots ont le même but et n'ont aucune raison de se diviser.
Une chose est certaine : il n'y aura pas de victoire à l'économie. Pour gagner, il nous sera indispensable de jeter, au moment où nous le déciderons, toutes nos forces dans la bataille. Il s'agit de construire un mouvement capable de faire reculer Macron, comme en 1995, nous avons fait reculer Juppé. Et le succès du 3 avril montre que nous en avons les moyens !
Le 2 avril 2018
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