lundi 26 novembre 2018

Augmentation générale des salaires, des pensions et des allocations !

« Peste brune », « séditieux » : sous prétexte qu’une minorité de voyous d’extrême-droite étaient présents sur les Champs-Elysées, voilà comment Castaner et Darmanin ont qualifié les manifestants de ce samedi !

Toute la semaine, de nombreux travailleurs, retraités, chômeurs se sont retrouvés dans les rassemblements et barrages des gilets jaunes à travers le pays.

Du jeune salarié d’une fromagerie industrielle contraint de dépenser 400 euros de carburant sur une paie de 1700 pour aller travailler, à l’auxiliaire de vie payée 900 euros, en passant par la retraitée dont la pension n’atteint pas les 1000 euros mensuels et le couple au chômage dont la famille ne finit pas le mois sans les Restos du cœur, tous disent la même chose : ils n’en peuvent plus de se contenter de survivre. Ils ont décidé de se battre et ils ont raison !

Et que leur répond Macron ? Après avoir fait la leçon aux manifestants, il parle de mesures d’accompagnement et de la mise en place d’un Haut conseil pour le climat. « Ils nous parlent de fin du monde quand on leur parle de fin de mois », disait un manifestant samedi, résumant le décalage entre les discours du gouvernement et les revendications des manifestants.

Si nous voulons que notre sort de salarié, d’ouvrier, d’employé, de soignant ou de cheminot change, il faut nous engouffrer dans la brèche en luttant sur nos lieux de travail, pour nos salaires. Parce que si les prix augmentent, les salaires, eux, restent bloqués à des niveaux bien trop bas !

Les hausses à deux chiffres s’accumulent, pas seulement pour l’essence, mais pour le gaz, les mutuelles et la nourriture. Quel salaire, quelle pension de retraite, quels allocations et minima sociaux ont augmenté dans les mêmes proportions ? Même les primes de transport ou les indemnités de déplacement versées par les entreprises ne suivent pas !

Stopper cette dégringolade de notre niveau de vie, cela signifie engager le combat non seulement contre le gouvernement, mais aussi contre la classe capitaliste.

Aujourd’hui, tous condamnent Carlos Ghosn, le pdg de Renault et de Nissan-Mitsubishi au Japon, accusé d’avoir fraudé le fisc japonais pour un montant équivalent à 38 millions d’euros.

Pourtant les représentants de la classe capitaliste s’extasiaient devant ce « tueur de coûts » lorsqu’il décidait les milliers de licenciements, le blocage des salaires, l’augmentation des cadences et qu’il permettait aux actionnaires du groupe de se partager cinq milliards d’euros pour la seule année 2017. Aux yeux des capitalistes, il était alors un « capitaine d’industrie » qui méritait ses 16 millions d’euros de rémunération pour 2017, alors que pour les travailleurs, c’était depuis longtemps un ennemi juré. La politique antiouvrière du gouvernement lui est dictée par cette classe capitaliste.

Aujourd’hui, Macron recule en paroles sous la pression du mouvement. Si les travailleurs s’y mettaient sur leur terrain, le rapport de force serait multiplié !

Sur les barrages et les rassemblements des gilets jaunes, des manifestants évoquent Mai 68 pour dire ce qu’ils espèrent de leur mouvement. Mais ce qui a donné toute sa force à Mai 68, ce qui a permis l’augmentation de 35 % du SMIC et la hausse générale des salaires, c’est la grève générale qui a entraîné des millions de travailleurs. C’est ce rapport de force, imposé par la classe ouvrière se dressant ensemble contre le grand patronat, qui a permis de faire reculer la classe capitaliste et le gouvernement, au profit de tout le monde du travail.

Il n’y a pas d’autre voie pour les travailleurs, s’ils veulent défendre leur niveau de vie. Pour le monde du travail, il ne suffit pas de s’opposer au gouvernement et à ses taxes. Ce n’est pas un hasard si c’est un terrain sur lequel l’extrême droite se sent de jouer les contestataires proches du peuple : il ne cible pas la classe capitaliste !

Les travailleurs peuvent agir là où est leur force, là où ils peuvent se faire craindre, à la source des profits des capitalistes : dans les entreprises. C’est leur travail qui fait tourner toute la société, c’est leur travail qui est à la base des fortunes immenses accumulées dans les poches d’une minorité de très riches.

Samedi prochain, 1er décembre, même la CGT se joint à la manifestation annuelle contre le chômage et la précarité, pour les augmentations nécessaires au monde du travail. Il faut en être et y faire entendre nos exigences.

Pour notre survie, augmentation générale des salaires, des pensions et des minimas sociaux, qui doivent suivre l’évolution des prix ! 
 
Le 26 novembre 2018

lundi 19 novembre 2018

Après le 17 novembre : défendre notre niveau de vie, c'est se battre pour l'augmenttion des salaires, des pensions et des allocations

Avec des centaines de milliers de manifestants dans plus de 2000 rassemblements, la mobilisation du samedi 17 novembre a été un succès, malgré le drame de la mort d’une manifestante en Savoie et les blessés sur d’autres lieux de blocage. Des actions ont même continué les jours suivants.

Ces mobilisations ont rassemblé des manifestants qui, pour beaucoup, vivaient là leur première action collective. Elles ont été organisées à la base, hors des cadres habituels des partis et des directions syndicales. Les ministres qui ont souligné l’absence « d’organisateurs identifiés » déploraient en fait de n’avoir personne avec qui négocier pour stopper le mouvement au plus vite. Pour les classes laborieuses, le problème est inverse : il est de s’engager dans la lutte et de l’organiser sur la base de leurs intérêts.

Les actions du week-end expriment une colère légitime. Les hausses de prix des carburants les ont déclenchées. Mais c’est la hausse de trop, qui fait déborder un mécontentement bien plus large.

Des salariés du public ou du privé, des chômeurs et des retraités participant aux blocages l’ont exprimé, en disant qu’ils n’en pouvaient plus des sacrifices et de devoir serrer la ceinture d’un cran de plus pour se déplacer, ne serait-ce que pour aller au boulot ou pour essayer d’en trouver !

Le monde du travail doit mettre en avant ses propres objectifs et se mobiliser sur ses propres revendications. Le slogan « Macron démission » fait l’unanimité et il y a de quoi vouloir se débarrasser de ce gouvernement des riches !

Mais s’ils veulent se battre pour leur droit à l’existence, les travailleurs doivent cibler les donneurs d’ordre : cette classe capitaliste pour laquelle Macron est aux petits soins et qui mène la guerre aux travailleurs.

C’est pour que les actionnaires des grandes entreprises continuent à amasser des milliards de profits que les travailleurs sont contraints à la survie avec des salaires trop faibles ou des allocations de chômage, lorsque les patrons prennent la décision de fermer des entreprises pour faire encore plus de profits.

Dans le mouvement des gilets jaunes, il y a d’autres catégories sociales que les salariés. Patrons du transport ou du BTP, agriculteurs et artisans mettent en avant les revendications contre les taxes, qui correspondent à la défense de leurs intérêts. Ces revendications « antitaxes » cantonnent la mobilisation sur le terrain de l’opposition au gouvernement qui permet aussi à la droite et à l’extrême droite de tenter de jouer leur carte. Tant que l’on ne remet pas en cause les profits de la classe capitaliste, des politiciens comme Le Pen, Dupont-Aignan ou Wauquiez veulent bien faire des discours sur les intérêts du peuple.

L’argent public, l’argent des impôts et des taxes, est de plus en plus consacré directement à la grande bourgeoisie. Ce sont les grandes entreprises du CAC 40 qui engrangent des milliards de subventions et de crédits d’impôts. Et si le gouvernement finit par décharger les petits patrons de la taxe sur les carburants, voire la supprime complètement, il cherchera un autre moyen de prendre dans les poches des travailleurs l’argent que la classe capitaliste exige.

Le Premier ministre Philippe a affirmé dimanche soir que son gouvernement ne reculerait pas, tout en promettant d’« accompagner ceux dont il entend la souffrance ». Mais les travailleurs ne demandent pas la compréhension ou la charité pour boucler les fins de mois ! Ils exigent de vivre dignement de leur travail, eux qui font tourner toute la société, ou qui l’ont fait tourner avant de se retrouver privés d’emplois ou à la retraite.

Pour empêcher notre niveau de vie de sombrer, nous devons exiger l’augmentation des salaires, des allocations et des pensions et leur progression au même rythme que les prix. Cela signifie engager une lutte d’ampleur contre le grand patronat et le gouvernement à son service.

Les salariés, qui se connaissent, se retrouvent chaque jour dans les entreprises, y sont concentrés, disposent de tous les moyens pour organiser ce combat. Ils disposent d’une arme fondamentale car ils sont au cœur de la production, de la distribution, de toute l’économie. La grève leur permet de toucher les capitalistes là où ils sont sensibles, à la source du profit !

Aujourd’hui, demain et les jours suivants, qu’on ait participé ou non aux actions du week-end, il faut continuer à discuter entre travailleurs et se préparer à prendre l’argent qui nous manque chaque mois là où il est, dans les caisses du grand patronat ! 
 
Le 19 novembre 2018

mardi 13 novembre 2018

Les militants de Lutte ouvrière à votre rencontre


Gasoil :      +23%
Salaires : +0%
Augmentation des salaires, 
des pensions et des allocations !



Les militants de Lutte ouvrière seront présents sur le marché de Vierzon, samedi 17 novembre, pour protester contre les augmentations des prix. 
Tout augmente, sauf les salaires, les pensions et les allocations.
Pour ne pas crever, il faut les augmenter et les aligner sur les prix.

Il faut l'échelle mobile des salaires, des pensions et des allocations !

lundi 12 novembre 2018

Les prix augmentent, le pouvoir d'achat diminue... Il faut augmenter les salaires et les indexer sur le coût de la vie !

Macron voulait, disait-il, aller à la rencontre de la population. Il a été servi ! Tout au long de ses déplacements dans le Nord et l’Est de la France la semaine dernière, il a été pris à partie par des retraités et des travailleurs en colère qui lui reprochaient la hausse de la CSG et des taxes sur les carburants. Malgré tout ce qu’il peut dire concernant une prétendue augmentation du pouvoir d’achat, les travailleurs savent compter et voient bien qu’ils ont de plus en plus de mal à finir le mois !

Face au mécontentement, Macron a été obligé de faire quelques annonces comme celle de la généralisation d’une aide au transport. Mais, limitée à 20 euros par mois et réservée aux salariés dont le lieu de travail se situe à plus de 30 km de leur domicile, elle n’aidera pas beaucoup le peu de travailleurs qui pourraient y prétendre ! Et pas question que le gouvernement consacre un centime à cette aide qui serait laissée à la charge des régions.

Macron a aussi promis de baisser « drastiquement » le coût du permis de conduire et d’instaurer une aide à l’acquisition du premier véhicule. Mais il s’est bien gardé de préciser comment ces mesures seraient financées. Sous Macron aujourd’hui, comme sous ses prédécesseurs, la politique de l’État consiste à faire des milliards d’économies aux dépens des services publics et à imposer des sacrifices à la population afin de pouvoir arroser de subventions et de cadeaux fiscaux le grand patronat et une minorité de bourgeois.

Si les mesures annoncées voient le jour, ce qui n’est même pas dit, elles seront dans la droite ligne de toutes celles que le gouvernement ne cesse de prendre pour faire illusion vis-à-vis de la population, comme le « reste à charge zéro » sur les soins dentaires et l’optique, qui va se traduire par une augmentation des mutuelles. Comme il se refuse à prendre sur les profits et les fortunes des plus riches pour les financer, au bout du compte, d’une façon ou d’une autre, ce sont les travailleurs qui paieront la note.

Pour tenter de désamorcer la contestation, le gouvernement peut aussi faire des gestes en direction des catégories sociales qui ont fait entendre leur voix, comme les patrons routiers, les entreprises du BTP, les artisans taxis et, dernièrement, les ambulanciers. Ces patrons de différents secteurs défendent leurs intérêts en refusant de faire les frais de la politique menée par le gouvernement au profit exclusif des capitalistes les plus puissants qui dominent l’économie.

Eh bien, il est indispensable que les travailleurs se mobilisent en défendant eux aussi leurs intérêts et les revendications qui leur sont propres ! Personne ne le fera à leur place ! S’ils ne le font pas, c’est à eux que le gouvernement fera payer les concessions qu’il pourrait être amené à faire aux autres catégories sociales.

Le monde du travail a mille raisons de se mobiliser pour son propre compte. Si les régions parcourues par Macron sont sinistrées aujourd’hui, ce n’est pas la Première Guerre mondiale qui en est la cause mais la guerre que la classe capitaliste mène sans répit aux travailleurs. Cette guerre pour les profits, rendue encore plus féroce par l’aggravation de la crise, se mène à coups de licenciements, de précarisation des emplois et d’aggravation de l’exploitation.

Actuellement, la contestation s’exprime en particulier, et à juste titre, contre la hausse des carburants. Mais, en fait, tout augmente : le fioul, le gaz, l’électricité, les loyers… Il est indispensable que les travailleurs se mobilisent en mettant en avant leurs exigences, à commencer par l’augmentation des salaires, des retraites et des allocations et leur alignement automatique sur le coût de la vie. Il n’y a qu’ainsi que le monde du travail se protègera contre l’appauvrissement qui résulte des politiques patronales et gouvernementales.

Les inquiétudes manifestées par Macron montrent que ceux qui veulent exprimer leur mécontentement ont raison. Mais c’est en se mobilisant sur leur propre terrain et avec leurs armes de classe que les travailleurs pourront faire prévaloir leurs intérêts. Ce combat-là, aucune organisation d’extrême droite ne pourra le récupérer. Pour se faire entendre, le monde du travail dispose d’une arme puissante, celle de la grève qui permet de bloquer l’économie et de frapper le patronat à son point sensible, son portefeuille. C’est la seule voie et la seule façon de se faire craindre du gouvernement.
Le 12 novembre 2018

lundi 5 novembre 2018

Contre la baisse du niveau de vie, il faut augmenter les salaires et les pensions et les indexer sur les hausses de prix

« Je fais ça pour mon porte-monnaie », a expliqué à la radio une ouvrière de l’agro-alimentaire, à l’initiative d’une page Facebook de mobilisation contre la hausse des carburants. « Aller travaillerdevient un luxe, il faut se révolter ! », ajoutait, dans ce reportage, une factrice du même département d’Ille-et-Vilaine. Partout, la colère que suscite la hausse des carburants continue de s’exprimer, parmi les « professionnels de la route », patrons du transport ou du BTP, mais aussi parmi les travailleurs qui n’ont pas d’autre choix que de prendre la voiture. Et il y a de quoi être en colère !

Les vingt à trente euros qu’il faut rajouter pour le carburant, lorsqu’on a encore les moyens d’avoir une voiture, s’ajoutent au reste pour rendre les fins de mois impossibles. Fioul domestique, gaz, loyers, fruits et légumes : oui, tout augmente, sauf les salaires. Sauf les pensions de retraite, qui ont même baissé avec l’ajout de la CSG. Sauf les indemnités journalières des chômeurs, auxquels on explique pourtant qu’ils doivent être prêts à faire des dizaines de kilomètres pour retrouver du travail !

Face au mécontentement, Édouard Philippe a assuré que le gouvernement ne reculerait pas, affirmant que « c’est difficile, mais il n’y a pas le choix ». Les milliards supplémentaires prélevés iront soi-disant à la lutte contre la pollution. À l’heure des coupes claires dans les budgets de la Fonction publique, des économies dans tous les secteurs publics nécessaires à la vie de la population, le gouvernement veut nous faire croire qu’il prélève des milliards supplémentaires dans les poches du monde du travail pour le bien collectif ! Il faudrait non seulement supporter le racket, mais aussi les mensonges qui l’accompagnent !

Dans cette période de crise, les seules poches qui ne se vident pas sont celles du grand patronat, arrosé de subventions et de cadeaux fiscaux. Cette grande bourgeoisie, servie par le gouvernement, règne sur l’économie et c’est vers elle que convergent les milliards. C’est elle qui tire les salaires vers le bas pour continuer à assurer ses profits malgré la crise de son économie. Et c’est elle aussi qui continue à fabriquer des chômeurs. Ford, Ascoval, Happy Chic : la menace du chômage pèse sur des milliers de travailleurs. Le trust General Electric, qui a racheté la branche énergie d’Alstom en 2015 en s’engageant à créer 1000 emplois, qui a distribué plus de huit milliards de dollars de dividendes à ses actionnaires en 2017, prétexte aujourd’hui des pertes pour justifier une prochaine saignée des emplois.

Les travailleurs n’ont aucune raison d’accepter de subir les bas salaires, le chômage, les retraites de misère. Aucune raison de voir leur niveau de vie amputé. Mais ils ne pourront s’opposer à ce recul qu’en défendant leurs propres intérêts, sans disparaître derrière d’autres catégories sociales qui protestent également contre la hausse des carburants. Les patrons des entreprises de BTP comme du transport routier expliquent déjà qu’ils seront contraints d’augmenter leurs prix, voire de baisser les salaires ou de licencier, si le gouvernement ne leur donne pas satisfaction. Ils défendent leurs intérêts. Mais qu’ils arrachent des concessions au gouvernement ou qu’ils jouent sur les prix ou les salaires, cela se fera au détriment du monde du travail.

Les travailleurs, eux, n’ont pas de possibilité de compenser les hausses de prix. Pour les salariés, les retraités, les chômeurs, la seule façon de s’opposer à la baisse continue de leur niveau de vie est d’exiger l’augmentation des salaires, des retraites et des allocations. Et pour que cette augmentation ne soit pas annulée ensuite, il faut que les revenus du monde du travail suivent automatiquement les hausses de prix et l’inflation.

Pour ne pas se laisser appauvrir, il faut faire payer le patronat. Il faut contraindre les grands groupes à utiliser les milliards tirés de l’exploitation pour augmenter les salaires et garantir les emplois plutôt que pour gaver les actionnaires. Cela veut dire engager la lutte contre la classe riche, mais en nous battant sur notre terrain. En bloquant les entreprises par la grève, nous avons des moyens infiniment plus puissants de paralyser l’économie et de nous faire entendre. 
 
Le 5 novembre 2018