Macron paradant en chef des armées n’a pu éviter quelques sifflets de manifestants gilets jaunes, ce qui a indigné Castaner et toute la caste politicienne « en ce jour où la nation est réunie ». Quelle blague ! Dans la tribune des officiels, derrière Macron, se trouvait François de Rugy, le ministre de la transition écologique mis à mal par des révélations sur son train de vie aux frais de l’État. De Rugy a justifié ses dîners à base de homards et de grands crus par la nécessité de « rester connecté » à la société. Pour ces politiciens, la « société » se résume au petit monde qui gravite autour de la bourgeoisie qu’ils servent et dont ils imitent les manières et le train de vie. Oui, dans cette prétendue « nation unie », il y a une frontière sociale entre les capitalistes que ces politiciens représentent et le monde du travail, qui vit une toute autre réalité.
Les annonces de plans de licenciement s’ajoutent les unes aux autres, barrant l’avenir pour des milliers de travailleurs et leurs familles. Ceux de Conforama ont exprimé leur colère lors du Comité central d’entreprise, ce que la direction a qualifié « d’agression ». Les travailleurs de Conforama ont successivement enrichi les milliardaires Arnault et Pinault et maintenant les actionnaires du groupe multinational Steinhoff. Et pour ces gens-là, il faudrait encore qu’ils acceptent d’être mis à la porte sans faire de bruit !
Le même jeudi 11 juillet, ce sont les salariés de WN qui manifestaient à Amiens leur dégoût et leur colère à l’annonce de la mise en liquidation de ce repreneur de Whirlpool. Après avoir empoché les millions de l’État et de Whirlpool, WN, qui appartient au patron local du Medef, met en effet la clé sous la porte et les travailleurs vont vivre leur deuxième plan de licenciement en un peu plus d’un an.
Accompagnant les annonces de licenciement des grands groupes, la réforme des règles de l’assurance chômage réduit les droits des chômeurs en osant prétexter que c’est pour mieux les inciter à retourner vers l’emploi. Le gouvernement fait ainsi pression sur tous les travailleurs, les contraignant encore plus à accepter n’importe quel travail, à n’importe quel prix et dans n’importe quelles conditions.
La réforme des retraites que le gouvernement prépare s’annonce comme un nouvel épisode dans cette guerre aux travailleurs. Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites doit rendre sa copie le 18 juillet, mais on en connait déjà les grandes lignes. L’instauration d’un système à points permettra d’amputer encore plus les pensions, de même que la mise en place d’un « malus » pour tous ceux qui partiraient à 62 ans, l’âge légal de départ. Sur la sellette également, les pensions de réversion, qui bénéficient très majoritairement aux femmes, dont les retraites sont déjà le plus souvent inférieures à celles des hommes.
Pour accroître leurs marges et leurs profits dans un contexte de crise et de concurrence exacerbée, les capitalistes font reculer le niveau de vie des travailleurs par tous les moyens. Ils accentuent l’exploitation et imposent les bas salaires, tandis que le gouvernement rogne sur toutes les dépenses utiles aux couches populaires, des hôpitaux aux écoles, en passant par les transports publics.
Les travailleurs ont les moyens d’arrêter cette course à l’abîme qui condamne toute la société. C’est leur exploitation qui est à l’origine de l’enrichissement de la bourgeoisie, c’est leur travail qui produit toutes les richesses. Le gouvernement peut bien chanter l’air de l’unité nationale, c’est d’une lutte à mort entre deux classes sociales qu’il est question ! Pour imposer leur droit à une vie digne et émanciper toute la société, les travailleurs n’auront pas d’autre choix que de se battre contre la domination capitaliste sur l’économie.
Le 15 juillet 2019
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire