mardi 31 mars 2020

Les travailleurs n'ont pas à mourir pour les industriels !

Nous espérons que vous vous portez tous bien et que, comme nous, vous êtes en rage en voyant le comportement du gouvernement et des dirigeants des entreprises, notamment les grandes, qui veulent continuer à faire du profit avec la peau des travailleurs et qui veulent faire payer à l'Etat les frais de cette grave crise sanitaire.

Sur le site de LUTTE OUVRIERE, vous trouverez des vidéos qui témoignent de la situation dans un certain nombre d'entreprise. A partir de l'accueil du site, en cliquant sur « en région », vous pourrez également consulter le site régional « Centre Val de Loire »


Au niveau local, nous avons eu quelques nouvelles de différents secteurs.

Chez Parker, le travail continue. La direction dit que toutes les mesures sont prises (cafétéria fermée, masques, lavage des mains, distances de sécurité respectée)

Chez Koyo, la situation est encore pire puisqu'il n'y a pas de masque. Mais pour la direction, « les commandes doivent être honorées ». Il y a 2 entreprises dont le travail n'est pas nécessaire dans la situation actuelle. Elles vont à l'encontre de toutes les consignes données par les médecins, le personnel soignant en ne respectant pas le confinement. Elles mettent en danger les travailleurs et leurs familles.

A Paulstra, l'usine est fermée avec chômage technique, ce qui veut dire une perte de salaire importante Et l'on s'interroge sur la suite pour savoir si la direction ne prendra pas sur nos congés d'été. En tout cas, c'est évident que c'est nous qu'ils feront payer.

A FCI qui est aussi fermé, la direction a d'ores et déjà annoncé que cet été, il nous faudra récupérer,. Ce qui n'annonce rien de bon.

A la poste, nous distribuons 3 jours dans la semaine, organisés en 2 équipes. Le moins que l'on puisse dire est que les mesures de sécurité sont prises à la légère par la direction : rien pour désinfecter, pas de masques, des gants qui ne vont pas et craquent, et une savonnette et une bouteille d'eau pour la tournée. Et à la question , où va-t on trouver un point d'eau ? La réponse a été ...il y en a dans les cimetières !

Un pavillon a été aménagé à La Noue pour pouvoir accueillir les résidents touchés par le COVID19 . Un centre de test devrait être aménagé Salle Madeleine Sologne. Mais partout, pénurie de masques, de gel...





Editorial du 30 mars 2020

Les travailleurs n'ont pas à mourir pour les industriels!

 

L’épidémie continue de s’étendre. De plus en plus de services de réanimation atteignent leur point de rupture ; le 15 est submergé. Certains Ehpad sont devenus des mouroirs, faisant craindre l’hécatombe. Le personnel soignant nous supplie de respecter le confinement le plus strict. Et à quoi pensent les industriels ? À redémarrer leurs usines au plus vite.

C’est le cas de PSA, Renault, Airbus, Safran qui programment leur montée en charge…Certains se cachent derrière l’alibi de fabriquer quelques respirateurs, la réalité est que ces grands groupes s’ajouteront aux entreprises non vitales, de l’armement aux cosmétiques, qui ne se sont jamais arrêtées. Ils imposeront la remise au travail de milliers de sous-traitants. C’est irresponsable et criminel.

Le rassemblement évangélique de Mulhouse a été le point de bascule de l’épidémie en France. En rouvrant ces usines, le gouvernement et le grand patronat recréent 10, 20, 30 rassemblements du même type, au risque de relancer l’épidémie. Pourquoi ? Pour que les ouvriers continuent de suer des profits pour Dassault ou Peugeot. Et après cela, Macron nous dira que la santé passe avant la recherche des profits !

Depuis le début de l’épidémie, chaque décision gouvernementale est pesée, calculée en fonction des intérêts des capitalistes. Il y a bien un plan d’urgence sanitaire, mais celui-ci ne consiste pas à fabriquer masques, gants, tests, respirateurs et médicaments derrière lesquels courent toujours les personnels de santé après dix semaines de mobilisation. Il ne consiste pas à renforcer et à sécuriser le personnel des Ehpad, ne serait-ce qu’en leur permettant de se tester régulièrement. Il n’organise pas des hébergements pour isoler comme il le faudrait les cas positifs au Covid-19 !

Ce plan de guerre injecte 345 milliards dans l’économie pour assurer la continuité des affaires et rassurer les spéculateurs. Il autorise, au prétexte de l’état d’urgence sanitaire, des semaines de travail de 60 heures et légalise le vol de RTT et de semaines de congés payés à ceux qui sont au chômage technique ou là où l’activité est réduite. Imposer et faire accepter des sacrifices exceptionnels aux travailleurs pour les intérêts de la minorité capitaliste, voilà à quoi servent tous ces discours guerriers !

Comme dans toutes guerres, il y a les troupes, la chair à canon, constituées par les travailleurs : les hospitaliers, les ambulanciers, les auxiliaires de vie, les éboueurs, les salariés de la distribution, de l’entretien, des transports, de l’énergie ou les ouvriers de l’agroalimentaire, de la chimie ou de la pharmacie… qui montent au front au péril de leur vie. De l’autre côté, il y a les profiteurs de guerre, les industriels et les banquiers planqués à l’arrière qui cherchent à exploiter la situation.

Pendant que les uns s’échinent à sauver des vies, les actionnaires sont derrière leurs écrans à l’affût du jackpot boursier. Ils s’activent pour sauver leurs profits avec la peau des travailleurs. Eh bien, il faut résister aux pressions et à l’appel aux sacrifices ! Il faut se battre pour que nos vies et nos intérêts de travailleurs soient respectés.

Des millions d’employés et d’ouvriers, ceux-là même que l’on disait en voie de disparation, sont indispensables à la vie sociale et on leur doit la sécurité maximum. Mais les postiers n’ont pas à risquer leur santé et celle de leur famille pour distribuer des catalogues Damart ou Décathlon. Les manutentionnaires d’Amazon n’ont pas à mettre leur vie en danger pour livrer des chaussures ou des DVD. Et les ouvriers de l’automobile n’ont pas à sacrifier leur peau pour que leur entreprise prenne une longueur d’avance sur ses concurrents !

Macron nous demande du civisme, de la solidarité et des efforts pour la « nation ». Mais par « nation », il entend les actionnaires et la bourgeoisie. Car si le gouvernement a autorisé les entreprises à ne plus payer leurs loyers et leurs impôts, il ne l’a pas fait pour les travailleurs qui ne le peuvent plus. S’il veille à ce que les entreprises ne subissent pas de chute de trésorerie, il a acté la perte de 16 % du salaire net pour des millions de salariés au chômage technique.

Sous couvert d’union nationale contre le virus, l’exploitation et la lutte de classe continuent. Et à côté de la sacro-sainte propriété privée et de la recherche de profits, la vie des travailleurs ne pèse pas lourd. Alors, il faut que les travailleurs se souviennent des mots d’Anatole France au lendemain de la Première Guerre mondiale : « on croit mourir pour la patrie et on meurt pour des industriels ». Si nous ne voulons pas que cela se reproduise, il va falloir nous battre pour sauver notre peau en contestant tout l’ordre social bourgeois.

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