mardi 5 mai 2020


Bonjour amis et camarades,

A Vierzon, comme dans le reste du pays, les entreprises reprennent leur fonctionnement habituel et autour de nous, voisins et amis sont au travail.

Mais de nombreuses entreprises annoncent des difficultés ou d'approvisionnement ou de commandes. Paulstra a ainsi mis tout le monde en chômage partiel pour cette semaine. Du côté de Koyo, Parker, ou FCI, le travail continue. France fermeture a repris cette semaine. Mais certains salaires vont être sérieusement amputés car dans bien des entreprises, en plus des 16 % de perte du chômage partiel, beaucoup se sont fait voler jours de congé et RTT.

Partout, des intérimaires, des CDD ou des travailleurs en période d'essai ont vu leur emploi supprimé.

A la Poste, si on reste en 2 brigades, le travail va passer à 5 jours par semaine à partir du 11mai, avec un samedi en plus toutes les 4 semaines. On a enfin des masques, du gel, de l'eau.

A la SNCF, plusieurs entreprises privées qui font le transport de fret n'ont jamais arrêté de fonctionner. Quant au réseau, il reprend peu à peu, mais ce sera à nous de vérifier et de contrôler que les mesures de sécurité indispensables sont bien appliquées.

Beaucoup de parents font part de leurs craintes et ne veulent pas que leurs enfants reprennent la classe. Ainsi, par exemple, sur une classe de l'école primaire Molière, seuls 2 enfants sur 22 élèves devraient entrer le 11 mai. Les instituteurs sont devant un casse tête qu'ils n'arrivent pas à résoudre, faute de moyens et de personnel.

Mais le problème de la qualité de l'enseignement, et y compris de la santé des enfants, des enseignants, du personnel d'entretien et des parents est sans doute le dernier des soucis de nos dirigeants.

Comme l'a si joliment dit le président du Conseil départemental du Cher dans la presse : «Il faut qu'on se dépêche de mettre les gens au boulot parce que si les gens ont pris goût à rester chez eux avec leurs enfants, on va droit dans le mur ».


C'est là tout le mépris d'un porte parole des patrons. Comme si on était confinés par plaisir ! Si le confinement se prolonge, c'est que l'Etat est incapable de fournir masque et gel, qu'il est incapable de dépister en masse pour isoler les malades et casser les chaînes de transmission.

A La Noue, le personnel habituel, avec les renforts de ce qu'on appelle « la réserve sanitaire » et le dévouement de tous, des élèves infirmiers au personnel de lingerie en passant par les aides soignantes, les infirmières et les agents d'entretien, a fait face, même s'il n'avait pas les moyens de mettre en place toutes les mesures annoncées par le gouvernement. Et il a fallu attendre cette semaine pour que des tests soient enfin proposés à chacun, personnel et résident.

A l'hopital, dans les EHPAD, ceux qui, pour nos gouvernants « ne sont rien » comme disait Macron, ont démontré tous les jours à quel point ils savaient se dévouer pour la collectivité.


Alors oui, on l'a vu dans cette pandémie : il y a 2 camps. Le camp de ceux qui se dévouent, de ceux qui font tourner toute la société et le camp de ceux qui, y compris en pleine épidémie sont aveuglés par leurs intérêts égoïstes, leurs parts de marché et leurs cours boursiers !


Le premier pas à faire, c'est la lutte pour notre vie et pour cela il faut imposer partout que les conditions sanitaires soient remplies sur les lieux de travail. Le 2éme pas c'est de s'opposer aux plans de licenciements et aux attaques contre notre niveau de vie.


Mais nous voyons bien que, dans le cadre du capitalisme, on ne peut pas éradiquer la misère et la précarité. Nous voyons bien que crises, guerres, famines et sous-développement ravagent la planète. Il faudra en finir avec le capitalisme. C'est un défi que seuls ceux qui fabriquent, transportent, éduquent, soignent, c'est à dire les travailleurs, peuvent relever.

Pour cela, nous devons renouer avec le combat des générations anciennes et contester une société basée sur l'exploitation de l'homme par l'homme ! C'est forts de cette conscience là que nous pourrons combattre efficacement pour sauver nos emplois et nos salaires et comme le dit l'Internationale « faire changer le monde de base ».

Régis Robin

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