lundi 29 mars 2021

Méprisant avec la population, à genoux devant le Big pharma !

Avec plus de 45 000 nouveaux cas quotidiens, des hôpitaux forcés de déprogrammer des opérations, ce qui est déjà une forme de tri des patients, l’épidémie flambe à nouveau. Mais cette fois, il n’y a pas de surprise, puisque cette troisième vague avait été annoncée par les prévisionnistes. La responsabilité immédiate de cette nouvelle catastrophe incombe au gouvernement Macron.


Sans avoir augmenté les places en réanimation et embauché le personnel nécessaire et sans même être capable de vacciner en masse, Macron s’est enorgueilli de ne pas reconfiner et de garder les écoles ouvertes. Il prétendait avoir trouvé un chemin qu’aucun autre gouvernement n’avait vu : il nous a menés au fond de l’impasse !

Mais, pour Macron, il n’y a pas d’erreur, « aucun mea culpa à faire, aucun remords, aucun constat d’échec ». Et quand les enseignants ont envoyé des SOS parce que le nombre de cas explosait dans leurs établissements, Blanquer, le ministre de l’Éducation, expliquait que « l’école c’est la santé ». Autrement dit, « circulez, il n’y a rien à voir » !

C’est exactement ce qui se passe dans nombre d’entreprises où le patron fait semblant de ne pas voir les clusters. Car Macron, avec son côté hautain, est à l’image de toute la classe dominante. Il ne fait que refléter le fonctionnement hiérarchique d’une société basée sur la domination sociale.

Il y a, en haut, ceux qui savent – les chefs, les dirigeants, les ministres – et en bas ceux qui doivent obéir – les travailleurs, la population. En haut, ceux qui décident des restrictions, des contraintes et des sanctions… pour ceux d’en bas ! Et les initiatives de la base n’ont pas lieu d’être : il faut se soumettre aux ordres même quand ils sont stupides et que les dirigeants mentent de façon éhontée.

Le mépris social imprègne toute la société. C’est logiquement qu’il marque la gestion sanitaire. Il frappe les soignants qui se sont vu refuser toute embauche et réelle augmentation de salaire. Il frappe les premiers de corvée, les auxiliaires de vie, les employés de grande surface, juste bons à trimer au péril de leur santé, pour des bas salaires. Il frappe les commerçants forcés de refermer leurs portes en dépit de tout bon sens. Il frappe le personnel de l’Éducation à qui le ministre n’a de cesse de faire la leçon, et même les épidémiologistes qui, aux dires de Macron, se seraient souvent trompés !

Mais, comme tous les gouvernants avant lui, Macron rampe devant ceux qui détiennent le vrai pouvoir, les capitalistes. C’est ce qui le rend impuissant à freiner l’épidémie et à vacciner massivement.

Les vaccins sont le nerf de la guerre, tout le monde le sait et… tout le monde attend. Imagine-t-on une guerre menée sans que l’État se charge de l’armement et en contrôle la production ? Imagine-t-on des officiers préparant des plans d’attaque sans savoir quand et combien d’avions, de canons et de munitions seront à leur disposition ? Eh bien, c’est ce qui se passe dans leur prétendue guerre contre le virus : les vaccins arriveront selon le bon vouloir du Big pharma !

Mais l’intérêt des multinationales de la pharmacie n’a rien à voir avec l’intérêt général. Pfizer, AstraZeneca ou Moderna ont intérêt à garder le monopole des brevets et l’exclusivité de la production, même quand ils n’arrivent pas à honorer leurs contrats. Ils ont intérêt à fournir au plus offrant pour encaisser le maximum de profits. En leur laissant le monopole, les gouvernements se résignent à la pénurie et à la désorganisation.

Et c’est sans parler du pillage des finances publiques ! Car les vaccins comme les millions de tests réalisés ont un coût. Un simple test salivaire coûte 60 €, un test antigénique 32 €. Tout cela, ajouté aux vaccins, va donner une facture salée !

Tous les gouvernements savent réquisitionner. Dans cette crise, ils ont d’ailleurs réquisitionné des infirmières ou des étudiants en médecine. Il leur arrive même d’exproprier des petits propriétaires quand ils ont besoin de leur terrain. Mais, dès qu’il s’agit de toucher à un cheveu du grand capital et de remettre en cause les sacro-saintes lois du profit et du capitalisme, il n’y a plus personne.

Alors, maintenant, les États en sont à se voler des doses, quitte à déclencher, comme le dit Macron, une « guerre mondiale d’un nouveau genre ». On est loin du cinéma sur la coopération et solidarité internationale, mais c’est ça la réalité du capitalisme : la concurrence et la guerre pour qu’une minorité s’enrichisse au détriment de l’intérêt collectif.

Les bourgeois et leurs serviteurs politiques ont intérêt à ce que ce système perdure. Pour les travailleurs, pour l’ensemble de la société, c’est tout le contraire ! 

Le 29 mars 2021


vendredi 26 mars 2021

De la Commune de 1871 à aujourd'hui : la même guerre de classes, le même besoin d'émancipation des travailleurs !

Il y a 150 ans, le 18 mars 1871, le petit peuple parisien s’insurgeait et proclamait la Commune. Pour ceux qui ne se résignent pas à la domination de la bourgeoisie, c’est, encore aujourd'hui, un fait extraordinaire et enthousiasmant.

La Commune de Paris a été, en France, le premier et le seul pouvoir ouvrier. Du 18 mars au 28 mai 1871, pendant 72 jours, le peuple ouvrier, artisan et boutiquier de Paris - on dirait aujourd'hui le monde du travail - s’est gouverné lui-même.

La bourgeoisie prétend toujours être la seule classe capable de diriger. La Commune a prouvé que les classes laborieuses, les petites gens n’avaient pas besoin de rois, de politiciens, de chefs ou de patrons pour organiser la vie sociale. Elle a fait ce qu’aucun gouvernement bourgeois n’a jamais fait et ne fera jamais : elle a dirigé la société pour qu’elle réponde aux besoins du plus grand nombre.

En septembre 1870, le pays connut une formidable ébullition politique suite à la défaite contre l’armée prussienne, à la chute de Napoléon III et à la proclamation de la République. Les assemblées et les clubs s’étaient multipliés un peu partout. Et surtout, à Paris, le peuple ouvrier s’était armé et organisé au sein des bataillons de la garde nationale pour se défendre.

Pour le gouvernement républicain bourgeois, c’était la menace d’une révolution ouvrière qu’il fallait tuer dans l’œuf. Lorsqu’il tenta de le faire, le 18 mars 1871, en enlevant les canons gardés dans les quartiers populaires, il déclencha l’insurrection.

Le peuple de Paris organisa alors son propre gouvernement : la Commune. Il choisit des responsables issus de ses rangs, des ouvriers et des militants connus pour leur dévouement aux travailleurs. Aux finances, un ouvrier relieur, Eugène Varlin ; à la commission du travail, Léo Frankel, un ouvrier bijoutier hongrois…

C’en était fini des privilèges, des sinécures et des passe-droits ! Membres de la Commune, chefs de bataillons, fonctionnaires municipaux… tous les responsables étaient élus. Ils trouvaient tout naturel d’être rétribués comme les ouvriers qualifiés, naturel aussi de rendre des comptes. Ils ne s’enfermaient pas dans les palais dorés de la République comme cela se fait aujourd'hui, ils vivaient parmi la population et ils étaient ainsi contrôlés et révocables à tout moment.

Le peuple faisait confiance à ses élus, mais surtout, les élus faisaient confiance au peuple et s’appuyaient sur son action. Associations de quartier, syndicats, coopératives… mille et une initiatives étaient prises pour régler les problèmes des classes laborieuses, et nombre de femmes, comme l’institutrice Louise Michel ou l’ouvrière Victorine Brocher, y tinrent les premiers rôles.

Il fallait nourrir de toute urgence la population ? Des cantines collectives furent mises sur pied. Il fallait donner un toit à des milliers de familles ? Les Communards décidèrent un moratoire sur les loyers et réquisitionnèrent les logements vacants. Il n’y avait plus de travail ? Ils chargèrent les associations ouvrières de faire tourner les ateliers abandonnés. Il fallait éduquer les enfants ? Les églises furent réquisitionnées et transformées en écoles, des volontaires sollicités…

Le petit peuple de Paris pouvait compter sur un gouvernement qui prenait fait et cause pour le locataire contre le propriétaire, pour l’ouvrier contre le capitaliste, pour le pauvre contre le riche.

Une telle démonstration était intolérable pour la bourgeoisie. Le gouvernement de Thiers écrasa la Commune, fusillant sans autre forme de procès quelque 20 000 Communards.

Aujourd'hui, la société fonctionne à l’inverse des principes de la Commune : le gouvernement dirige au service exclusif d’une minorité richissime, pour les profits et la propriété privée de cette poignée de parasites. C’est ce qui rend la société incapable de trouver les solutions aux maux dramatiques qu’elle génère : le chômage, les crises économiques ou la crise écologique.

C’est ce qui fait que, dans cette pandémie, aucun gouvernement ne veut transformer les vaccins en biens communs de l’humanité, ni réquisitionner les usines et les laboratoires pour les produire en masse. C’est ce qui rend les pouvoirs publics incapables de réquisitionner les logements vacants et, à plus forte raison, d’exproprier les capitalistes qui ferment des usines et transforment des régions entières en déserts industriels.

Non, la Commune n’appartient pas au passé. Elle nous rappelle qu’un autre monde est possible, que l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. 

 Le 22 mars 2021

 

mercredi 17 mars 2021

Contre la pénurie de vaccins, il faut réquisitionner les laboratoires !

L’épidémie progresse à nouveau et inquiète par sa virulence. Certaines régions font face à une troisième vague et le scénario catastrophe se rejoue avec des services de réanimation saturés, des déprogrammations d’opérations et des transports de malades d’une région à une autre.

Tout se passe comme si, en une année, le gouvernement n’avait rien appris. Qu’il n’y ait pas de lits en nombre suffisant dans les réanimations pour accueillir cette troisième vague est scandaleux. Sur une région aussi peuplée que l’Ile-de-France – 12 millions d’habitants -, le gouvernement n’a même pas créé, en plus des hôpitaux, une grande structure dédiée à la Covid, susceptible d’absorber d’éventuels pics de malades !

L’autre scandale est la vaccination. Il y a un an, le monde entier était confronté à l’inconnu. Il n’y avait ni traitement ni vaccin. Puis les scientifiques ont travaillé d’arrache-pied. Avec la technologie de l’ARN messager, on dispose même de vaccins qui font l’unanimité des scientifiques par leur efficacité, leur adaptabilité aux variants et la rareté des effets secondaires. Tous les pays demandent et attendent avec impatience ces vaccins libérateurs, mais l’intendance ne suit pas.

Avant les vérifications qui conduisent plusieurs pays, dont la France, à suspendre la vaccination avec l’AstraZeneca, ce laboratoire faisait les grands titres pour ses retards de livraison. Celui-ci s’était en effet engagé à livrer à l’Union européenne 120 millions de doses au premier trimestre 2021. Au mieux, il n’en livrera que 30 millions, quatre fois moins !

Les labos qui monopolisent les brevets sont incapables de tenir le rythme de production prévu. Ils n’ont pas construit les lignes de production nécessaires ni embauché les travailleurs pour les faire fonctionner. Quand Sanofi - 12,3 milliards de bénéfices en 2020 - se prépare à mettre en flacons le vaccin Johnson & Johnson, c'est en supprimant des postes et en augmentant la productivité.

Les trusts pharmaceutiques ne se comportent pas autrement que des margoulins : avec leurs vaccins, ils ont vendu beaucoup de vent. Comment réagissent les dirigeants européens qui se sont fait flouer ? En pleurnichant ! « Ils se moquent de nous », « ils nous font la misère », ont regretté certains, mais ils n’ont aucune intention de les contraindre à quoi que ce soit.

Tous les gouvernements ont imposé des contraintes drastiques à leur population. En France, on a, un temps, fermé les Ehpad aux visites, et interdit à des malades en fin de vie de voir leurs proches. Mais aucun dirigeant n’est prêt à demander des comptes aux grands trusts et à les contraindre soit à faire les investissements nécessaires, soit à céder leurs brevets pour que d’autres produisent des vaccins.

En temps de guerre, il est arrivé aux États de réquisitionner et de prendre le contrôle de certaines industries pour les mettre au service de l’effort de guerre. Si ces réquisitions ont dépossédé temporairement les propriétaires bourgeois, elles se sont toujours accompagnées d’indemnités et de dédommagements conséquents. Eh bien, aujourd'hui, dans la guerre contre la pandémie, ce minimum-là n’est même pas imaginé !

Les trusts se cachent derrière le secret commercial et industriel pour échapper à tout contrôle. Les chefs d’État ne savent même pas combien de vaccins leur seront livrés, ni à quelle date, et ils l’acceptent car il s’agit du fonctionnement normal du capitalisme qu’ils défendent ardemment.

Le grand capital fait ce qu’il veut comme il veut dans les autres domaines aussi. Si les logements abordables pour un salaire d’ouvrier manquent, c’est que cela n’intéresse pas les promoteurs. Si les investissements, la recherche et l’innovation ne décollent pas, malgré tout l’argent que l’État met sur la table, c’est que les grands groupes sont plus intéressés à spéculer pour faire fructifier leurs capitaux dans la finance.

Pour lutter efficacement contre la pandémie et fabriquer les vaccins en masse, et cela au niveau mondial, il faudrait s’appuyer sur tous les centres de production existants et sur la planification. Les droits de propriété et la soif de profits d’une poignée de parasites richissimes s’opposent à ce qui devrait être un effort de production collectif. C’est un gâchis sans nom et c’est criminel car cette pénurie sera payée par des dizaines de milliers de nouveaux morts à l’échelle du monde.

Les bourgeois et leurs serviteurs politiques ont intérêt à ce que ce système perdure, mais pas les travailleurs. Contre l’impuissance du gouvernement, affirmons la nécessité de réquisitionner les laboratoires et de les faire fonctionner sous le contrôle des travailleurs ! 
 
Le 15 mars 2021

lundi 8 mars 2021

Pour chaque travailleur, un emploi et un salaire décent !

Le volet de la réforme de l’assurance chômage diminuant les allocations des chômeurs s’appliquera à partir du 1er juillet. Par exemple, un travailleur mis au chômage après huit mois de travail payés au Smic verra son indemnisation passer de 970 € à 685 € par mois.

Macron et ses semblables ne s’imaginent pas vivre avec le Smic, mais ils volent 100, 200, 300 € par mois aux chômeurs. En pleine crise, alors que les plans de licenciements se multiplient et que le nombre de chômeurs explose !

Et ensuite ils déploreront la montée de la misère ? Ils octroieront une prime par-ci, par-là, telles de bonnes âmes charitables ? Mais les travailleurs ne demandent pas l’aumône, ils veulent gagner leur vie en travaillant !

Tout cela est d’un mépris et d’une violence inouïs. Car la violence de la société est aussi là. Elle est dans l’impossibilité de gagner sa vie ; dans les privations sans fin ; dans la culpabilité et l’angoisse de dépendre d’allocations ou de la charité. Elle est aussi de ne pas se voir d’autre avenir que la misère.

Les restaurateurs dont les établissements sont fermés ou les artistes privés de leur public témoignent chaque jour de leur désarroi. Ils expriment l’injustice qu’ils ressentent de ne pas pouvoir exercer leur activité professionnelle. Eh bien, c’est ce que vivent en permanence des millions de salariés condamnés au chômage !

Les commerçants ou les professionnels de la culture sont empêchés de travailler par décret gouvernemental. Les salariés, eux, sont mis au chômage sur décision patronale. C’est injuste et insupportable dans les deux cas.

La différence, c’est que les suppressions d’emplois, les fins de contrat, les licenciements et les fermetures d’entreprise relèvent du fonctionnement normal et banal du capitalisme. Le code du travail et toutes les réglementations permettent au grand patronat de se débarrasser des travailleurs quand il n’en a plus besoin. Maître chez lui, il peut renvoyer ceux qu’il ne trouve pas assez productifs. Il peut réorganiser le travail pour demander à un salarié de faire le travail de deux.

Dans cette période de crise, c’est plus vrai que jamais. Renault, Michelin, Nokia, Airbus, Sanofi, Total, ADP… la liste des grandes firmes qui licencient ne cesse de s’allonger.

S’y ajoute maintenant le groupe PSA - Stellantis. Son PDG a annoncé, la semaine dernière, qu’il ne produira pas son prochain moteur dans son usine de Douvrin dans le Pas-de-Calais. Il planifie donc la mort de l’usine.

Les actionnaires de PSA se partagent actuellement l’équivalent de 2,5 milliards d’euros et ils menacent 1500 salariés de perdre leur gagne-pain, dans un ancien bassin minier ravagé par le chômage et frappé par la fermeture de Bridgestone.

Même gavé de milliards par le gouvernement, même à la tête de fortunes immenses, le grand patronat est sans pitié contre le monde du travail !

Nous ne pouvons pas accepter d’être poussés dans la misère au nom des profits et des cours boursiers d’une minorité de parasites. Alors, nous n’aurons d’autre choix que de nous défendre collectivement.

Il faut arrêter les licenciements et combattre réellement le chômage. Pour cela, il n’y a qu’une solution : répartir le travail entre tous sans diminution de salaire. Il y a moins de travail à réaliser ? L’entreprise se reconvertit ? Le travail doit être réorganisé de façon à être réparti entre tous. C’est vrai aussi du côté de l’État, car il y aurait des milliers d’emplois utiles à créer dans les hôpitaux, les Ehpad ou l’Éducation. Baisser les cadences et réduire le temps de travail pour conserver tous les postes et embaucher est de l’intérêt des travailleurs et de toute la société.

Un emploi et un salaire, c’est la seule richesse des exploités dans cette société. Tout le monde doit en avoir un : les jeunes comme les plus vieux, les femmes comme les hommes, les moins qualifiés comme les plus diplômés, les handicapés comme les valides, ceux qui ont une carte d’identité française comme ceux qui n’en ont pas.

Nous ne l’obtiendrons que collectivement et au prix d’un combat acharné contre la classe capitaliste. Mais nous en avons la capacité.

En travaillant, nous ne gagnons pas seulement notre pain. Nous produisons toutes les richesses. Nous produisons les profits, les capitaux et les fortunes extraordinaires qu’une minorité s’approprie. Nous sommes à la base de toute la vie sociale. Cela nous donne non seulement la légitimité d’imposer nos intérêts contre la classe de parasites qui domine la société, mais cela nous donne aussi les moyens d’inverser le rapport de force. 
 
Le 8 mars 2021

lundi 1 mars 2021

Le capitalisme, un obstacle pour lutter efficacement contre le virus

Et voici que l’épidémie flambe à nouveau et, avec elle, de nouvelles restrictions. Les habitants de Nice et Dunkerque sont désormais soumis, en plus du couvre-feu, au confinement du week-end. Et une vingtaine de départements sont dans le collimateur.

Macron refuse, paraît-il, de prononcer le mot « confinement ». Il tente de sauver la face en prenant des mesures par ville et par département. Mais il est bel et bien en train de reconfiner le pays, et cela signe l’échec de sa politique.

Le gouvernement se défend en expliquant que les autres pays ne s’en sortent pas mieux. C’est vrai, mais il serait plus exact de dire que Macron fait aussi mal que les autres.

Les dirigeants de la planète ont pour point commun de gérer la crise sanitaire de la seule façon qu’ils connaissent : du point de vue de la bourgeoisie, en respectant scrupuleusement le cadre capitaliste. Cette gestion est non seulement contraire aux intérêts des travailleurs mais elle est également inefficace au regard de la lutte contre le virus.

Pour la population, ce sont les restrictions sur la vie personnelle, les interdits et les sanctions avec comme seul horizon : « Va bosser coûte que coûte puis reste enfermé chez toi ». Pour les capitalistes et le grand patronat, c’est un minimum de contraintes et de perturbations car les affaires doivent continuer et rapporter.

Résultat : le gouvernement traque le virus pendant les heures de loisirs, mais il le laisse courir dans les entreprises où les protocoles sanitaires sont impossibles à tenir, vu les rythmes imposés et les contraintes des postes. À cela s’ajoutent des transports en commun bondés et des établissements scolaires sans véritables moyens de lutter contre les contaminations.

Le plus lourd de conséquences est ce qui se passe au niveau de la vaccination. Les laboratoires pharmaceutiques détiennent la clé de la situation. Cherchent-ils à unir leurs efforts pour accélérer la fabrication ? Partagent-ils leurs connaissances en se communiquant les brevets ? Non ! Chaque laboratoire veut vendre son vaccin et encaisser les profits. Mais pour investir dans les chaînes de fabrication de façon à produire les doses commandées et payées, ils ne sont pas pressés, comme on le voit avec les retards de livraison d’AstraZeneca !

La situation exigerait de mettre en commun le savoir et les moyens de production, mais la concurrence et la propriété privée l’interdisent. Il faudrait de la coopération et de la planification, mais les labos imposent l’opacité et le secret commercial.

Nous vivons dans une société qui place la propriété capitaliste, les lois du marché et le profit au-dessus de tout. Les capitalistes sont incapables de répondre à une « mobilisation générale », que ce soit contre une pandémie ou contre tout autre chose. Ils ne savent se mobiliser que s’il y a des bénéfices à en retirer.

Les politiciens au service d’une telle organisation sociale ne peuvent qu’être impuissants. Pour masquer cette inefficacité et l’incohérence de sa politique, le gouvernement de Macron se défausse sur la population. Depuis que l’épidémie fait rage, la responsabilité de la situation est toujours rejetée sur les comportements individuels et le prétendu manque de civisme.

C’est une vieille ficelle du pouvoir. Tout est toujours de la faute de la population : les rixes mortelles entre bandes de jeunes ? C’est la faute des parents ! Le chômage de masse ? C’est la faute des chômeurs ! La pollution ? C’est la faute des consommateurs… Alors même que nous vivons sous le diktat du grand capital et de la loi du profit !

Le gouvernement et les médias à sa botte ont voulu faire croire, pendant des semaines, que le problème était la réticence d’une fraction de la population à se faire vacciner. Aujourd'hui, ils nous baladent avec le passeport vaccinal, alors que ceux qui veulent se faire vacciner ne le peuvent pas.

Accabler la population pour ne pas assumer leurs responsabilités : voilà la politique des dirigeants. Eh bien, qu’ils ne s’étonnent pas de ne pas avoir la confiance des classes populaires !

Les travailleuses et les travailleurs n’ont pas de preuve à donner de leur implication dans la lutte contre l’épidémie. Ce sont eux qui font tourner la société en dépit du virus.

Le personnel hospitalier donne tout ce qu’il peut dans le combat, alors même qu’il subit toujours les restrictions budgétaires. On peut en dire autant des auxiliaires de vie, du personnel des Ehpad ou encore des chercheurs qui ont découvert les vaccins. Ces efforts collectifs sont gâchés par l’organisation capitaliste de la société : tout comme du virus, il faut s’en débarrasser ! 
 
Le 1er mars 2021