Ici, nous n’avons pas encore la guerre. Mais nous subissons déjà les spéculateurs et les profiteurs de guerre qui font monter tous les prix. Et un climat guerrier s’est installé, orchestré par le gouvernement et les médias. La guerre en Ukraine nous montre l’avenir que les dirigeants du monde nous préparent. Elle ne peut pas faire oublier nos difficultés quotidiennes, elle les aggrave.
La guerre en Ukraine a déstabilisé l’économie capitaliste mondiale et modifié les rapports de force entre le camp occidental et la Russie, mais aussi à l’intérieur même du camp occidental. Renault a dû quitter le marché automobile russe qui représentait pourtant son deuxième plus gros marché. Et cela va compter dans sa guerre commerciale contre Stellantis-PSA, Volkswagen et les autres constructeurs.
À cause de l’embargo sur le gaz russe qui se met en place, l’Allemagne, qui est la puissance industrielle européenne dominante, doit revoir complètement son approvisionnement énergétique. Et cela rebat les cartes dans les relations entre puissances européennes.
À un autre niveau, les États-Unis, qui mènent la croisade de l’OTAN contre Poutine, se servent de la guerre en Ukraine pour obliger tous les gouvernements à se ranger derrière eux et font pression sur les pays de l’ex-URSS et sur la Chine pour qu’ils se détachent de la Russie.
Et puis, tous les États réarment ! Alors, s’il est impossible de prévoir comment la situation internationale va évoluer, une chose est sûre, ceux qui nous gouvernent ont commencé à aiguiser leurs couteaux.
Il y a cent ans, toute une génération a connu la boucherie de la Première Guerre mondiale. Puis la génération suivante s’est retrouvée sur les champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale. Ensuite, il y a eu les guerres coloniales, au Viet Nam ou en Algérie. En réalité, les guerres ne se sont jamais arrêtées. Les désastres en Syrie, en Irak ou au Yémen sont là pour en témoigner.
Le système capitaliste, fondé sur l’esclavage salarial, mène inévitablement à la guerre. La guerre fait partie du capitalisme. Et si elle est une tragédie pour les populations, elle est un énorme business pour les trusts. Les profits des groupes pétroliers et de ceux de l’armement en sont l’illustration écœurante.
Les travailleurs et les pauvres de tous les pays sont dressés à être résignés devant tout cela. Et faute de véritables partis ouvriers, faute de traditions de lutte et d’organisation, pour l’instant ils ne sont pas capables de renverser ce système. Pourtant, ils sont les seuls à pouvoir le faire. Et il faudra nécessairement que les exploités renouent avec un passé où le mouvement ouvrier représentait une force et un espoir de changement pour toute l’humanité.
Dans les élections qui arrivent, rien de bon ne pourra sortir des urnes pour les travailleurs, ni pour l’immense majorité de la population. Les candidats qui promettent des miracles ou prétendent avoir des « solutions » dans le cadre de ce système, ne sont en réalité que des bonimenteurs. Ils se gardent bien de dire l’essentiel, à savoir que, quel que soit l’élu, les capitalistes dirigeront, et ils mèneront la société à la guerre. Beaucoup de travailleurs sentent d’instinct qu’on les trompe et c’est pour cela qu’il y a tant d’abstentions. Mais s’abstenir, c’est se taire.
Les élections sont une duperie, mais les exploités peuvent utiliser leur bulletin de vote justement pour montrer qu’ils ne se laissent pas tromper. Ils peuvent voter pour dénoncer la guerre et ses profiteurs, pour affirmer leur confiance que la classe ouvrière porte en elle une autre organisation sociale, débarrassée de l’exploitation et des guerres. C’est un vote minoritaire et à contre courant, et alors ? C’est pour que ceux qui veulent s’exprimer ainsi puissent le faire que je suis candidate.
Le 28 mars 2022