Notre problème, au quotidien, c’est la valse des étiquettes. Et c’est peu dire que les quelques mesures adoptées par Macron ne font pas le poids : depuis des mois, les hausses de prix se multiplient et imposent des sacrifices toujours plus importants !
Depuis 2019, le gasoil a augmenté de 38 %, la bonbonne de gaz de 8,6 %. Le champion toutes catégories, c'est le fioul. Les mille litres coûtaient 950 euros il y a deux ans, aujourd’hui, c'est 1 500 euros. Quant à l’alimentation, il suffit de regarder ce que l’on met aujourd'hui dans le caddy pour voir que les pâtes, l’huile, les œufs, le poulet ou les fruits et légumes sont tous devenus plus chers.
Cette flambée des prix est une catastrophe pour tous ceux qui se privaient déjà pour se nourrir et elle va le devenir pour des millions d’autres.
Dans nombre de familles populaires, on cherche à faire des économies, on traque la moindre dépense superflue, on renégocie les contrats, on roule le moins possible. Et quand la voiture tombe en panne, il faut se résigner au système D ou à de longs trajets en transport public. En plus d’une journée de travail harassante, il faut maintenant se transformer en chasseurs de promos et trouver mille et une astuces pour réduire la note des courses.
Et le pire est à venir ! Du boulanger au restaurateur, en passant par l’éleveur, tous expliquent qu’ils vont devoir encore augmenter leurs prix pour répercuter les hausses de charges qu’ils subissent. Quant aux prix de l’énergie, tant que les spéculateurs profiteront des tensions sur le gaz et le pétrole créées par la guerre en Ukraine, ils ne peuvent que rester très hauts.
Notre portefeuille nous rappelle, jour après jour, la gravité de la situation. Nous la mesurons aussi par les ruptures de la chaîne d’approvisionnements et la désorganisation dans les entreprises. Alors, il n’est pas nécessaire d’être économiste ou spécialiste des relations internationales pour réaliser que le monde s’enfonce dans une phase de crise aiguë.
Si nous ne voulons pas subir cette nouvelle poussée de fièvre, il faut nous préparer à défendre bec et ongles notre pouvoir d’achat.
Ce que les politiciens appellent l’inflation n’est rien d’autre qu’un prélèvement supplémentaire sur les travailleurs et leur appauvrissement, au profit de la minorité capitaliste qui domine l’économie. C’est un aspect de la lutte de classe qui prend aujourd'hui une importance cruciale.
La seule façon de nous en protéger est de nous battre pour un rattrapage des salaires et pour leur indexation automatique sur les hausses de prix. Si les prix augmentent, eh bien, que les salaires, les allocations et les pensions augmentent dans la même proportion ! Et cela dépend, d’abord de nous-mêmes, du rapport de force collectif que nous serons capables de construire contre le grand patronat.
La véritable arène où se jouent nos intérêts vitaux, ce sont les entreprises, au cœur même de la production. Et nous en sommes les principaux combattants.
Tant que la saison électorale n’est pas terminée, nous aurons droit aux simagrées des politiciens. Macron veut une majorité qui lui permette de poursuivre son offensive contre le monde du travail. À l’extrême droite, Le Pen se bat pour le titre de première opposante. À gauche, les marchands d’illusions cherchent à susciter de l’enthousiasme, parce qu’ils sont à nouveau réunis. Ces combats de coqs ne sont que diversions.
Les promesses qu’ils continuent d’agiter ne sont que du vent parce qu’ils n’ont, de toute façon, pas le pouvoir de décider ce qui est essentiel pour nous, travailleurs. Car ni les prix, ni les salaires, ni nos conditions de travail ne sont fixés par l’Assemblée nationale, le gouvernement ou le président de la République : ils sont imposés par le patronat en fonction de la crise économique. Crise qu’aucun politicien n’est capable de juguler. Alors, laissons-les à leur cinéma !
L’enjeu pour nous, travailleurs, c’est de retrouver la volonté d’agir par nous-mêmes. Pour affirmer cette nécessité, Lutte ouvrière présentera des candidats dans toutes les circonscriptions. Tous sont des travailleuses et des travailleurs qui militent pour aider notre camp à s’organiser et à défendre ses conditions d’existence. Même minoritaires, ils montreront qu’il existe un courant dans le monde du travail déterminé à ne pas se laisser faire.
Nathalie Arthaud
Le 9 mai 2022
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