mardi 29 novembre 2022

Ces ennemis du monde du travail qui nous gouvernent

Les prix explosent. De plus en plus de familles ouvrières se privent pour se nourrir ou se chauffer. La crise de l’énergie menace nombre d’entreprises et les emplois qui vont avec. Et que décide le gouvernement ? D’attaquer les chômeurs !

Les précédentes réformes avaient taillé dans le montant de l’indemnisation chômage, celle qui vient d’être adoptée réduit sa durée. Au travers d’un système de modulation, la durée d’indemnisation diminuera quand le niveau officiel de chômage baissera. Concrètement, au 1er février, la durée des droits sera amputée d’un quart. Le chômeur qui avait, par exemple, droit à 12 mois d’indemnité n’en aura plus que 9.

Cette nouvelle attaque est l’aboutissement d’une campagne insistante sur les emplois non pourvus et les chômeurs accusés de ne pas vouloir travailler.

Il faut les « inciter » à retourner à l’emploi, explique le ministre du Travail. Même les mots utilisés sont révoltants. Car en guise d’incitation, le gouvernement met le couteau sous la gorge des chômeurs, en supprimant des mois d’indemnisation. Dans un pays où près de cinq millions de personnes sont à la recherche d’un emploi, cette attaque ne peut conduire qu’à plus de pauvreté et de drames.

Et qui faut-il punir de ne pas vouloir travailler ? Les femmes et les hommes qui viennent d’être licenciés de l’enseigne de vêtements Camaïeu ? Les millions de travailleurs qui alternent périodes de chômage et petits boulots, CDD, missions d’intérim et formations, sans trouver un emploi stable ?

Des millions de femmes et d’hommes jonglent avec des petits boulots pour concilier problèmes de santé et charges de famille, sans réussir à gagner leur vie. Et des millions d’autres, conducteurs de bus, aide-soignants, vendeurs ou serveurs, sont tellement mal payés qu’ils ne parviennent plus à faire face aux dépenses pour se loger et faire vivre leur famille.  

Les responsables sont à chercher du côté des capitalistes, à commencer par le grand patronat toujours prêt à encaisser mais jamais à débourser, embaucher ou payer de meilleurs salaires.

Il arrive au gouvernement de faire semblant de hausser le ton contre le patronat. Mais quand il veut l’inciter à embaucher des apprentis par exemple, il ne le menace pas de lui couper les vivres. Au contraire, il lui donne l’assurance que l’argent va couler à flots.

Les coups de bâton sont réservés aux classes populaires. Et cette réforme en est un, contre tous les travailleurs, car son but est de mettre la pression sur l’ensemble du monde du travail.

La loi vise même directement les salariés au travail, car elle comporte une mesure sur la « présomption de démission ». Ainsi, un salarié déclaré en abandon de poste serait exclu des droits au chômage, de même que celui ayant décliné deux propositions de CDI.

Le message est clair : les travailleurs n’ont pas à exprimer d’exigences. Ils doivent tout accepter, être flexibles et corvéables, se laisser exploiter et licencier en silence.

Le gouvernement va donc précipiter des centaines de milliers de chômeurs dans la grande pauvreté au moment où les profits battent record sur record, où les dividendes flambent avec les rémunérations des PDG. Le summum est atteint avec 66 millions, cette année, par Carlos Tavares, le PDG de Stellantis.

Les montants qu’engrange la grande bourgeoisie sont tellement astronomiques qu’ils semblent appartenir à un monde parallèle. Mais il s’agit bel et bien de la même société ! Un PDG du CAC 40 encaisse, en moyenne, huit millions par an, soit 22 000 euros par jour.  

C’est pour faire prospérer encore davantage cette grande bourgeoisie que le gouvernement s’en prend à la mère de famille ou au senior qui galèrent pour trouver un emploi vivable.

Comment faire confiance à des gens qui prennent ce genre de décisions et expriment un tel mépris pour la vie de la population laborieuse ?

Le patronat, Macron et son gouvernement se moquent de nos problèmes. Ils se moquent des salaires qui ne suivent pas le coût de la vie. Ils se moquent des habitants qui ne peuvent plus se chauffer. Ils se moquent des municipalités qui ne peuvent plus faire face aux besoins des habitants. Ils parlent toujours des intérêts du pays et du peuple, alors qu’ils sont corps et âme dévoués à la seule bourgeoisie. Avec de telles attaques, ils révèlent leur vrai visage.

Ces gens-là sont nos pires ennemis. Au cas où la guerre viendrait jusqu’à nos portes, ils se serviraient de nous comme de la chair à canon pour faire perdurer cet ordre révoltant.

Nathalie Arthaud

Le 28 novembre 2022

 

mardi 22 novembre 2022

Coupe du monde : le capitalisme jusqu'à la caricature

Le capitalisme a fait du sport, et du football en particulier, une affaire de gros sous. Les clubs, les
sponsors, et même les joueurs, brassent des millions. Chaque compétition planétaire met en jeu des milliards qui atterrissent dans les caisses des bétonneurs, des équipementiers, des chaînes de télévision, des publicitaires, des hôteliers, etc…

Tout cela est connu depuis longtemps. Mais, le fait que le Mondial se déroule cette année au Qatar a poussé cette logique capitaliste jusqu’à des sommets de grossièreté et d’absurdité.

Le Qatar est une création de l’impérialisme britannique. Ses frontières furent fixées au milieu des années 1930, après la découverte des premiers champs pétroliers. Elles ont été dessinées pour assurer la mainmise des compagnies pétrolières occidentales sur les hydrocarbures de la région.

Les clés de ce puits de milliards furent alors confiées au clan des al-Thani, dynastie toujours au pouvoir. Les pétroliers comme Total continuent d’en profiter et la famille princière est désormais à la tête d’un fonds de plus de 400 milliards d’euros,

Alors, attribuer la Coupe au Qatar était la garantie du jackpot pour la FIFA et pour tous les capitalistes à l’affût de bons coups. Et ce n’est pas pour rien que Sarkozy et Platini ont pesé pour que la Coupe lui soit attribuée plutôt qu’aux États-Unis !

Pour la bourgeoisie française, dont le Qatar est un partenaire de premier plan, c’était même l’idéal. Le deal entre la France et le Qatar comprenait l’achat à Dassault d’avions Rafale pour plus de six milliards d’euros.

Mais l’affaire offrait aussi des opportunités en or pour Vinci, Eiffage, Bouygues, Saint-Gobain, Accor ou Thales. Et ils n’ont pas été déçus, parce que le Qatar a mis le paquet ! Il aurait dépensé 220 milliards d’euros, quand la Coupe du Monde en Russie en aurait coûté 14.

L’émirat a fait surgir des sables du désert des routes, une nouvelle ville et sept magnifiques stades, qui ne serviront sans doute plus à rien après la compétition. Et comme il n’a pas les capacités hôtelières pour accueillir l’ensemble des supporters, il a prévu un pont aérien quotidien avec le Koweït et Abou Dhabi.

Au moment où les dirigeants du monde entier appellent les peuples à faire des sacrifices pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et à l’heure où le monde s’enfonce dans la guerre, la crise climatique et dans la famine pour certains pays, tout cela est absurde et révoltant.

« Il fallait donner la Coupe au monde arabe », se justifie la FIFA. Quelle blague ! La FIFA n’a fait de fleur à personne.

Elle a vendu la Coupe à une pétromonarchie où les besoins et le train de vie des 350 000 citoyens qataris sont assurés par deux millions de travailleurs étrangers, venus d’Inde, du Népal, du Bangladesh ou des Philippines.

Quant au Qatar, il se fiche bien des populations du monde arabe ! Pour le clan de l’émir al-Thani, les Egyptiens, les Syriens, les Irakiens ou les Soudanais sont avant tout de la chair à exploiter. Il règne aussi d’une main de fer sur les habitants de son propre pays, en s’appuyant sur une pratique rigoriste de l’islam pour opprimer les femmes et persécuter les homosexuels.

Et comme toujours, ce sont les travailleurs et les plus pauvres d’entre eux qui subissent la dictature la plus féroce. Au Qatar, les ouvriers qui construisent ce paradis pour princes et membres de la jet-set sont privés de droits. Leurs conditions de travail illustrent ce qu’est l’esclavage salarié, au sens premier du terme.

Endettés et menacés d’être expulsés à la moindre protestation, les ouvriers sont forcés de travailler sous des températures supérieures à 40 degrés, parfois 12 heures par jour, sept jours sur sept, parfois avec eau et nourriture rationnées. Tout cela pour toucher 200 à 300 euros par mois, quand leur patron ne disparaît pas dans le désert au moment de verser la paye tant attendue !

D’après une enquête du journal The Guardian, plus de 6 500 ouvriers seraient morts au Qatar lors des dix dernières années, quand celui-ci ne reconnaît que trois accidents du travail ! Ces ouvriers népalais, indiens ou égyptiens ont été victimes non seulement d’un droit du travail moyenâgeux qui enchaîne l’ouvrier à son patron, mais aussi de la rapacité des capitalistes bien de chez nous.

Le foot, les joueurs et les supporters ne sont pour rien dans toutes ces horreurs. Ce sont les profits de Vinci, de Bouygues, de Thales ou Alstom qui sont rouges du sang des ouvriers morts sur ces chantiers. Le capitalisme « est né suant le sang et la boue par tous ses pores », écrivait Karl Marx. La façon dont est organisée cette Coupe du Monde montre que c’est toujours le cas.

Nathalie Arthaud

Le 21 novembre 2022

 

mardi 15 novembre 2022

Travailleurs de France ou immigrés : une seule et même classe ouvrière

Le sort que les gouvernants européens réservent aux migrants est une honte, une insulte à ce qui fait notre humanité.

Il a fallu une semaine pour que le gouvernement français daigne autoriser l’Ocean Viking à accoster à Toulon. Mais les 234 migrants qui étaient à son bord ne sont pas au bout de leur peine. Ils ont été débarqués dans une zone de triage, ce qui permettra au gouvernement d’expulser ceux dont la demande d’asile sera rejetée. Parmi les bénéficiaires, seule une cinquantaine resterait en France. Les deux tiers seront dispatchés, sans qu’ils aient leur mot à dire, dans les autres pays d’Europe.

Les migrants sont traités comme des parias et ils font l’objet d’un marchandage odieux entre pays européens. C’est à qui en refoulera le plus chez le voisin et en accueillera le moins. Cette politique est criminelle.

C’est elle qui a conduit à la mort de 27 naufragés dans la Manche en novembre 2021. Car il est désormais avéré que les secours gouvernementaux français ont refusé de secourir ces femmes et ces hommes qui étaient en train de se noyer. À leurs cris de détresse, les secours ont répondu : « T’entends pas ? Tu ne seras pas sauvé ». Autre échange : « Je suis dans l’eau »… « Oui, mais vous êtes dans les eaux anglaises ». Jusqu’où allons-nous aller dans la déshumanisation ?

La fermeture des frontières et la défense d’une identité ou d’une pureté ethnique fantasmées sont révoltantes. Et elles sont surtout d’un autre âge ! Le brassage de l’humanité n’a jamais été aussi poussé. La planète est devenue un grand village où, même sans partager la langue et la culture des femmes et des hommes vivant à des milliers de kilomètres, nous en partageons les malheurs et les espoirs. Et c’est maintenant qu’il faudrait multiplier les frontières et les rendre infranchissables ?

L’histoire de l’humanité est celle des migrations. Mais le capitalisme les a portées à une échelle industrielle. Il fallait des bras pour les plantations des colonies en Amérique ? Des millions d’Africains ont été soumis à l’esclavage et déportés en Amérique. À eux, se sont ajoutés, au 19ème siècle, des millions de paysans pauvres chassés d’Allemagne, d’Italie, de Pologne et de Russie par la misère.

Ici, quand la bourgeoisie française a eu besoin de bras pour exploiter les mines, faire tourner les usines, percer des tunnels et construire des voies de chemins de fer, elle a fait venir des millions de jeunes d’Italie ou de Pologne. Elle a envoyé des émissaires recruter dans les campagnes d’Algérie, du Maroc, de Tunisie…

Les prolétaires ont de tout temps été déplacés selon les besoins des capitalistes. C’est toujours le cas aujourd'hui. Au Qatar, les stades où va se jouer la Coupe du monde ont été construits par des immigrés venus du Népal, d’Inde, ou du Pakistan.

En France, pas un hôpital, pas un Ehpad, pas une société de gardiennage, pas un chantier, pas une usine ne fonctionnerait sans immigrés. Et pour pallier le manque de bras dans les secteurs où l’exploitation est la plus dure, le patronat réclame, encore aujourd'hui, plus de main-d’œuvre immigrée !

Ce sont les exploiteurs à la recherche de profits qui provoquent et façonnent les migrations. Mais tout en rassemblant et en mélangeant les travailleurs des quatre coins du monde, les capitalistes ont toujours eu pour politique de les diviser et de les dresser les uns contre les autres.

Nombre de patrons sont connus pour cela. C’est un des sports préférés de Bolloré, qui doit sa fortune aux travailleurs africains et a acheté la chaîne de télé Cnews pour cracher, du matin au soir, sur les immigrés ! Et il y a, bien sûr, tous les politiciens qui veulent faire carrière en misant sur les préjugés racistes et xénophobes.  

Il ne faut pas marcher derrière ces gens-là. Ils sont les ennemis avérés des travailleurs. Ils divisent le monde ouvrier. Pour se défendre aujourd’hui et pour changer la société demain, il faut que les exploités agissent en tant que classe sociale.

Ce n’est possible qu’en comprenant que l’immigration n’est pas liée à une couleur de peau, à une origine ou à une nationalité. Elle fait partie de la condition ouvrière. Elle est le fruit de la domination des riches sur les pauvres. Le fruit de la domination de ceux qui possèdent les moyens de production sur ceux qui en sont démunis. Transformés en prolétaires, ceux-ci sont forcés de vendre leur force de travail là où ils le peuvent.

Les immigrés sont tous des travailleurs et quasiment tous les travailleurs sont des immigrés. S’ils n’ont pas changé de continent ou de pays, ils ont changé de région ou de ville. La fraternité de classe doit nous conduire à être du côté des migrants contre nos exploiteurs et nos gouvernants. Car c’est ensemble que nous aurons la force de briser les chaînes de l’exploitation.

Nathalie Arthaud

Le 14 novembre 2022

 

mardi 8 novembre 2022

Un vent de révolte venu d'Iran

Depuis le décès de Mahsa Amini, torturée et assassinée par la police des mœurs de Téhéran parce qu’une mèche de cheveux dépassait de son voile, la jeunesse fait souffler un vent de révolte sur l’Iran. Et avec quel courage !

Des jeunes femmes arrachent et brûlent leur voile ; les rassemblements se multiplient, aux cris de « Femmes, vie, liberté », « Mort au dictateur » ; le portrait du dictateur Khamenei est caillassé ; des mollahs sont bousculés dans la rue, des policiers attaqués et des commissariats brûlés…

Il n’y a pas une région, une ville, une université qui n’ait été touchée par cette rébellion.

Les rassemblements sont dispersés ? La police ferme une faculté et écume un quartier ? La contestation se déplace, change de forme, se démultiplie en mille et une démonstrations individuelles. Et cela dure depuis plus de 50 jours, malgré la peur, les tabassages et les tirs à balles réelles contre les manifestants.

Le régime aurait déjà arrêté plus de 14 000 manifestants et tué plus de 300 personnes, dont beaucoup de très jeunes. Mais rien n’arrête la contestation. Celle-ci trouve, chaque jour, de nouveaux appuis avec des personnalités sportives, des artistes ou des journalistes qui franchissent le Rubicon en se solidarisant avec la révolte. Dans les villes, les fermetures de magasins ou de lieux culturels se sont multipliées. C’est vrai dans toutes les régions, qu’elles soient kurdes, baloutches, arabes, perses, azéries, turkmènes.

Des grèves de soutien ont aussi éclaté dans les régions pétrolifères et dans de grandes entreprises où les travailleurs ont des traditions de lutte anciennes. Là, des travailleurs ont revendiqué, en plus de la liberté, du pain et du travail. Car, si l’inflation, les pénuries, le chômage et les salaires impayés sont le quotidien de millions d’Iraniens depuis des années, ces difficultés sont devenues insupportables.

Pour des millions de familles, il est impossible de se soigner, de se loger dignement, d’acheter de la viande ou simplement des œufs. Cette situation est en partie causée par l’embargo imposé par l’impérialisme américain, mais elle est aggravée par le parasitisme des dignitaires du régime, religieux et pasdarans, l'armée des ayatollahs. Car, si la population s’enfonce dans la misère, une minorité continue de s’enrichir et de rouler sur l’or.

L’Iran est un baril de poudre. Ces dernières années, le régime a fait face à de puissantes vagues de contestation contre la vie chère et la corruption. Sa réponse fut une répression impitoyable. Aujourd'hui, cette politique de la terreur ne fonctionne plus. Alors, la révolte de la jeunesse se transformera-t-elle en révolte sociale ?

Les dizaines de milliers de manifestants actuels deviendront-ils des millions ? Les travailleurs apporteront-ils à la révolte leur puissance sociale et leur capacité d’organisation ? Sauront-ils proposer une politique pour renverser le régime et mener une nouvelle révolution, où les classes populaires construiraient elles-mêmes leur propre pouvoir ? Tant que la révolte est en marche, tout est possible.

La jeunesse iranienne a osé engager le combat contre une des pires dictatures de la planète. Le changement n’est venu ni de l’opposition interne au régime, ni des grandes puissances qui gardent depuis deux mois un silence complice et montrent, une fois de plus, qu’elles ne sont jamais du côté des révoltes populaires. Il est venu d’en bas, de celles et ceux qui refusent de se soumettre.

Cette révolte montre aux opprimés du monde entier qu’ils peuvent prendre leur destin en main en se battant contre ceux qui les dominent.

Chaque pays a ses particularités, mais le cœur de la jeunesse et des travailleurs de tous les pays bat au même rythme et aux mêmes espoirs : la liberté, l’égalité et la possibilité de s’épanouir dans un monde fraternel.

Ces aspirations sont entravées par un système de domination : domination des pays riches sur les pays pauvres, celle des riches sur les pauvres. Un tel système doit être renversé et il le sera, parce qu’en même temps qu’il sème les injustices, il produit des révoltés.

Il est impossible de savoir ce qui peut, dans tel ou tel pays, mettre le feu aux poudres. En Iran, cela a été une mèche de cheveux rebelle. Ailleurs, ce sera peut-être le manque de blé ou une atrocité guerrière. Une chose est certaine, les travailleurs ont un rôle majeur à jouer dans ces révoltes, car ils sont les seuls à être porteurs d’un ordre social débarrassé de l’exploitation de l’homme par l’homme. Et pour ce combat, ils ont besoin du courage incroyable dont la jeunesse iranienne fait preuve aujourd'hui.

Nathalie Arthaud

Le 7 novembre 2022

Rassemblement à Vierzon 

Jeudi 10 novembre à 10h30

Place Jacques Brel

 

mardi 1 novembre 2022

Guerre et crise : le capitalisme nous enfonce !

Les journées anormalement chaudes et ensoleillées de ces dernières semaines nous ont rappelé la gravité de la crise climatique. Et ce n’est pas la seule source d’inquiétude car, où que l’on regarde, c’est la crise.

C’est la crise politique, avec la guerre en Ukraine et l’angoissant jeu de poker menteur autour de l’arme nucléaire. C’est la crise énergétique avec des factures de gaz et d’électricité qui s’envolent et le retour des pénuries. Et c’est la crise économique. Aujourd'hui, elle se manifeste surtout par la flambée des prix, mais demain, elle sera marquée par des faillites et des licenciements de masse.

Tous les gouvernements promettent progrès, paix et harmonie, et ils nous mènent au précipice.

Quelle est la politique des dirigeants occidentaux face à la guerre en Ukraine ? C’est de l’alimenter en fournissant plus d’armes, de moyens de renseignement et d’instructeurs. Biden, avec l’assentiment de seconds couteaux du genre de Macron, profite de ce que Poutine a déclenché les hostilités, après des années de pressions occidentales, pour affaiblir durablement la Russie et renforcer l’impérialisme américain dans l’est de l’Europe.

Les maîtres du monde ne sont pas en train de nous sortir de la guerre, ils nous y enfoncent ! Ils sont tous en train de se réarmer et de la préparer. En plus de la guerre en Ukraine et des risques d'extension à toute l'Europe, ils anticipent une guerre contre la Chine. Pour les États-Unis, la Chine de Xi Jinping est le principal concurrent à abattre. Et la propagande occidentale en a déjà fait l’ennemi public numéro 1.

Alors que les pays européens sont dépendants les uns des autres tant sur le plan économique que sur le plan énergétique, l’Union européenne est incapable d’élaborer une politique commune, ne serait-ce que pour assurer la fourniture de gaz et d’électricité à tous.

C'est le "chacun pour soi". Les États qui en ont les moyens, comme l'Allemagne, sortent le carnet de chèques pour sauver la mise de leurs capitalistes, tandis que les autres, moins riches, crient à la concurrence déloyale. Le couple franco-allemand présenté comme le moteur de l’Union européenne se déchire au point que certains commentateurs reparlent du spectre de la guerre entre la France et l’Allemagne !

Et comment ne pas rire jaune devant les mesures gouvernementales en matière climatique ! Cet hiver, la transition écologique consistera essentiellement à chauffer à 19 degrés et à mettre des pulls.

Les transformations énergétiques et les chantiers de rénovation thermique qui nécessitent des centaines de milliards d’investissements sont remis à demain. Dans l’urgence, tous les gouvernements de l’Union européenne se ruent sur le gaz de schiste et la construction de terminaux méthaniers pour stocker le gaz naturel liquéfié importé d’autres continents. Ils font aussi redémarrer des centrales à charbon ; c’est vrai en Allemagne comme en France. On n’aura donc jamais autant parlé de transition climatique et pollué en même temps !

« Il nous faut gouverner en pleine tempête », se justifient-ils. Sauf que cette tempête n’est pas le produit du déchaînement des éléments naturels, mais le résultat de leur faillite.

Il ne s’agit même pas de la qualité et des compétences du personnel politicien. Ces crises sont le fruit d’un système capitaliste dominé par des rapaces qui vont là où la recherche du profit, l’exploitation et la concurrence les mènent. Et ces rapaces sont prêts à faire tout et n’importe quoi, y compris à mettre toute l’économie par terre comme le font aujourd'hui les grands groupes énergétiques.

C’est pour sauvegarder ce système complètement fou que le gouvernement demande aux travailleurs de sacrifier leur pouvoir d’achat, leurs droits à la retraite et au chômage. Il ne faut pas l’accepter.

Les plus riches et les grands groupes capitalistes se sortiront toujours des crises et des guerres. Ils sauront même y trouver leur bonheur, c’est déjà le cas aujourd'hui des capitalistes de l’énergie et de l’armement. Les travailleurs, eux, en seront les premières victimes et, pour sauver leur peau, ils n’auront pas d’autre choix que de se battre.

Marx avait dit des travailleurs qu’ils n’avaient rien à perdre que leurs chaînes. Ces mots ont toujours résonné avec force dans la conscience des travailleurs les plus exploités. Dans les périodes de crise et de guerre, ils trouveront encore plus d’écho et aideront les travailleurs à aller jusqu’au bout de leur combat : arracher le pouvoir économique et politique à une classe capitaliste qui nous pousse vers l’abîme.                                    

Nathalie Arthaud

Le 31 octobre 2022