Habitations, hôpitaux, écoles sous administration de l’ONU, mosquées ou églises… les deux millions et demi d’habitants n’ont nulle part où se mettre à l’abri des bombardements. Nulle part où s’approvisionner en nourriture, en eau, en carburant ou en médicaments.
L’aide humanitaire est une goutte d’eau dans cet océan de souffrances. Avec plus de 4 600 morts, des quartiers entiers rasés, des hôpitaux débordés, la tragédie se déroule sous les yeux du monde entier. C’est une politique de vengeance aveugle de la part de l’État israélien, et personne ne pourra dire qu’il ne savait pas.
Et le pire est peut-être à venir !
L’armée israélienne entrera-t-elle dans Gaza ? Creusera-t-elle encore le fossé de sang et de haine qui sépare les Palestiniens des Israéliens ? Et avec quel objectif ? Occuper Gaza ? En raser une partie ? Toutes ces hypothèses sont sérieusement envisagées par l’État d’Israël et ses conseillers impérialistes. Rien que cela montre le degré de barbarie atteint par la société.
De ces événements dépend l’avenir des Palestiniens et des Israéliens pour des décennies. De ces événements dépend l’avenir du Moyen-Orient et peut-être du monde, car qui peut être sûr que cela n’embrasera pas la planète ?
Même les dirigeants des grandes puissances, Biden en tête, ne peuvent le garantir. La semaine dernière, le président des États-Unis a demandé à Netanyahou « de ne pas être consumé par la rage », mais il ne met pas son veto à une intervention terrestre ni n’appelle l’armée israélienne à cesser le feu. Les États-Unis ont même déployé deux porte-avions dans la région et ont envoyé de nouvelles armes en Israël. Macron s’y rend mardi 24 octobre avec le même message de soutien.
Alors oui, le carnage perpétré aujourd'hui à Gaza se fait avec la complicité des puissances impérialistes. Il n’y a rien d’étonnant à cela : elles n’ont jamais cessé de soutenir Israël, malgré la colonisation, malgré la spoliation et l’oppression systématique des Palestiniens, qu’ils vivent à Gaza, en Cisjordanie ou en Israël.
Depuis des décennies, ces grandes puissances occidentales qui se prétendent démocratiques, ont fait de l’État d’Israël leur bras armé dans la région. Elles ont couvert tous ses crimes et elles continuent.
Ces mêmes grandes puissances ont créé partout dans le monde des situations explosives. C’est particulièrement vrai dans ce Moyen-Orient riche en pétrole, où elles ont imposé leur domination en taillant dans la chair des peuples, en s’appuyant sur les monarchies et les dictatures les plus rétrogrades, comme celle de l’Arabie saoudite. Et quand ces régimes manquaient de docilité, elles les ont écrasés, comme ce fut le cas avec Saddam Hussein en Irak.
Aujourd'hui, l’Irak, la Syrie, la Libye, le Liban, la Jordanie, l’Iran et le Yémen sont aussi des bombes sociales, avec des dizaines de millions de pauvres parfois aussi désespérés que les Palestiniens. Dans cette situation où la moindre étincelle peut provoquer une déflagration, les grandes puissances laissent Netanyahou jouer avec le feu.
Alors, il n’y a rien à attendre de leur part. L’ONU n’est qu’un théâtre sans pouvoir. Et ce que l’on appelle la « communauté internationale » n’est que la feuille de vigne de la domination des pays les plus riches, lesquels passent leur temps à se déchirer pour leur droit à piller le monde.
En Ukraine, les puissances impérialistes et la Russie s’affrontent par Ukrainiens interposés. Le bras de fer entre les États-Unis et la Chine peut dégénérer en conflit armé de mille façons. Et toutes les grandes puissances se placent déjà dans la perspective d’une troisième guerre mondiale.
L’espoir ne peut venir que des peuples eux-mêmes. Il viendra de ceux qui s’élèveront contre l’impérialisme et ses manœuvres. Il viendra de ceux qui comprendront la nécessité de combattre le capitalisme et la grande bourgeoisie, dont la politique est de dresser les peuples les uns contre les autres pour asseoir sa domination.
Renverser l’impérialisme pour établir une société égalitaire, débarrassée de l’exploitation et des rapports de domination est la seule issue pour l’humanité. Cette perspective est à l’opposé des politiques nationalistes visant à défendre les intérêts d’un peuple au détriment des autres. À l’opposé de la politique de Netanyahou en Israël et de la politique du Hamas en Palestine.
Seule l’union des travailleurs de tous les pays contre les dirigeants du monde pourra briser l’engrenage guerrier dans lequel ils nous entraînent.
Nathalie Arthaud
le 23 octobre 2023
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