Netanyahou a parlé « d’erreur », « d’accident tragique ». Mais l’armée israélienne n’a pas tué des hommes désarmés brandissant un drapeau blanc par erreur ! Elle les a tués parce qu’elle applique, depuis deux mois, une politique de terreur en tuant indistinctement enfants, femmes, vieillards et miliciens du Hamas.
L’armée israélienne a déjà tué au moins 20 000 personnes dans la bande de Gaza. Seize fois plus que les morts du 7 octobre, et avec tous ceux qui ont disparu dans les décombres, otages compris, c’est sûrement davantage ! Ces bombardements aveugles qui surprennent et tuent des civils dans leurs activités quotidiennes ou dans leur sommeil sont des choix politiques. C’est du terrorisme d’État.
Ce n’est pas le Hamas que l’armée israélienne cherche à terroriser. Le Hamas est un appareil d’État miniature et une mini armée, préparés pour faire face. Depuis le début, Netanyahou sait que le Hamas survivra au déluge de feu, ses principaux dirigeants étant à l’abri depuis longtemps. Et il sait que le Hamas restera un de ses interlocuteurs, comme il l’est déjà dans les négociations actuelles.
Le gouvernement israélien cherche à terroriser la population palestinienne. Il a besoin de la briser pour de longues années, de sorte qu’elle se résigne aux solutions qu’Israël et les grandes puissances choisiront pour elle.
Ce besoin est bien compris de toutes les grandes puissances, à commencer par les États-Unis. Combien de fois ces derniers ont, eux-mêmes, usé de telles méthodes ? Combien y a-t-il eu de Gaza au Vietnam, en Amérique latine, en Irak et en Afghanistan ? Et comment oublier la terreur dans laquelle les États-Unis ont plongé les Japonais en larguant, en 1945, deux bombes atomiques, l’une sur Hiroshima, l’autre sur Nagasaki !
La bourgeoisie américaine a bâti son avance sur le reste du monde grâce aux capitaux qu’elle avait accumulés, mais aussi en utilisant la violence d’État, chaque fois qu’il le fallait pour mettre la main sur des terres, éliminer un concurrent ou mater un peuple récalcitrant. C’est cette politique sans pitié qui l’a rendue maîtresse du monde.
Alors oui, ce que l’on nous présente comme la plus grande démocratie du monde, la démocratie américaine, est responsable du carnage perpétré à Gaza. Biden pourrait retenir le bras armé d’Israël. Les bombardements s’arrêteraient en quelques jours si les États-Unis stoppaient leurs livraisons de munitions à Israël. Loin de cela, ils viennent de s’asseoir sur un vote de l’ONU demandant un cessez-le-feu humanitaire à Gaza, parce qu’ils sont fondamentalement d’accord avec cette politique de terreur.
Le massacre des Palestiniens montre, une fois de plus, que les règles internationales et le respect des droits humains ne sont que du baratin. Ceux qui décident sont les plus puissants, les plus riches, les mieux armés.
La plupart du temps, ils imposent l’exploitation et leur dictature du haut de leurs milliards au travers du marché et de la concurrence. C’est dramatique pour les peuples et l’avenir de la planète qui sont exploités jusqu’à leur épuisement. Mais tant que cela ne provoque pas de révolte, la domination de la grande bourgeoisie peut se cacher derrière une prétendue liberté et démocratie, comme c’est le cas dans la plupart des riches pays impérialistes.
Dès que sa domination est contestée, la devanture démocratique fait place à l’oppression directe et violente de l’appareil d’État réduit à sa plus simple expression : celle d’une bande d’hommes armés.
Aujourd'hui, les maîtres du monde utilisent les deux méthodes de domination. Aux États-Unis ou en France, où la grande bourgeoisie ne se sent pas menacée par une révolte généralisée, Biden et Macron dirigent au travers du cirque démocratique. Contre les Palestiniens, ils défendent la politique des bombes et des geôles israéliennes.
Ces deux politiques sont les deux faces d’une même pièce : celle de la domination du système capitaliste, de la grande bourgeoisie et de ses États. Mais aussi féroce soit-elle, cette domination n’est pas plus éternelle que celle des Empereurs ou des Rois.
Tant qu’il existera des exploités et des opprimés, il y aura des révoltés et la possibilité de transformer la société. Les travailleurs ont les moyens de lutter et d’œuvrer pour une société collective guidée par l’intérêt de l’humanité. L’avenir appartient à ceux qui en seront convaincus.
Nathalie Arthaud
Le 18 décembre 2023
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