C’est le moment que le gouvernement a choisi pour annoncer une nouvelle salve d’attaques. En ordre de bataille, les ministres se sont relayés dans les médias pour annoncer leurs prochaines offensives contre les plus précaires, les chômeurs et les malades.
Le ministre de l’Economie, Le Maire, a justifié de s’en prendre aux malades en déclarant : « Les médicaments, ça ne va pas être open bar ». Mais c’est la bourgeoisie qui a accès au buffet à volonté ! Pour se soigner comme pour le reste, tant qu’on a les moyens de payer, il n’y a aucun problème d’accès aux soins les plus sophistiqués.
En revanche, du côté des classes populaires, de plus en plus de malades renoncent à se soigner faute de moyens. Alors que la franchise à payer sur chaque boîte de médicament a doublé, les ordonnances des patients en Affection longue durée sont maintenant dans le viseur du gouvernement, ainsi que les transports médicaux. Les déserts médicaux se multiplient, mais les malades sans moyens de se déplacer et sans mutuelle correcte devront se débrouiller pour aller se faire soigner. C’est une condamnation révoltante !
Contre les chômeurs, Attal est allé faire la leçon, au JT de TF1 : face à la dette de l’État, il serait temps de se montrer économes et d’augmenter les recettes. Pour ce fidèle roquet des intérêts capitalistes, il n’est bien sûr pas question de prendre sur les milliards que l’État déverse dans les caisses des grandes entreprises à coup d’aides, de subventions et d’exonérations.
Le ministre a donc annoncé un nouveau tour de vis contre les chômeurs. Alors que la durée et le montant des allocations ont déjà été réduits par les mesures précédentes, il se dit favorable à une baisse de la durée maximum d’indemnisation, en osant dire qu’il faut inciter au travail.
Ces derniers mois, près de 10 000 emplois ont été supprimés par les enseignes de l’habillement. Dans le secteur automobile, alors que les profits sont au plus haut, les constructeurs encaissent les milliards de l’État sous prétexte de financer la transition vers l’électrique, tout en mettant à la porte des centaines d’intérimaires. Des équipementiers comme Forvia annoncent des milliers de licenciements, et la liste continue, dans des secteurs comme la banque, le bâtiment ou la téléphonie. Alors, ce n’est évidemment pas le chômage que combat le gouvernement, qui laisse les mains libres aux licencieurs. Ce sont les travailleurs privés d’emploi, qu’il condamne à la pauvreté tout en les traitant de fainéants.
Ce gouvernement, composé de millionnaires au service de milliardaires, prétend parler au nom de « la France qui se lève tôt ». Attal a ainsi déclaré : « Quand on travaille, on a quand même davantage de moyens d’être maître de soi ». Mais de quoi décide un travailleur contraint d’accepter des cadences délirantes, un intérimaire contraint de faire des kilomètres pour une mission, une femme de ménage aux horaires fractionnés et dont le salaire ne lui permet même pas de remplir le frigo ?
Le gouvernement prétend s’en prendre aux chômeurs pour que « le travail paie ». Mais si le travail « ne paie pas », c’est bien parce que le patronat impose des salaires qui ne permettent pas de vivre. Pousser les chômeurs dans la misère ne fera pas augmenter les salaires, au contraire ! Réduire les droits des chômeurs, les obliger à accepter n’importe quel travail pour n’importe quel salaire, fournira une arme supplémentaire au patronat pour imposer ses conditions.
Ces annonces sont une déclaration de guerre à tous les travailleurs, auxquels le gouvernement réaffirme qu’il n’est pas question que les capitalistes paient pour la crise de leur système. Du côté des grandes entreprises, la crise économique et le climat de guerre sont d’ailleurs synonymes de profits record, 150 milliards pour l’année 2023 !
Pour assurer ce niveau de profits à une poignée de grands capitalistes, le gouvernement veut faire baisser la tête à tous les travailleurs.
Subir la loi des patrons, dans la situation actuelle, où les menaces guerrières accompagnent la crise générale de l’économie, c’est être de la chair à exploitation aujourd’hui et demain de la chair à canon.
Seul, aucun de nous n’a le pouvoir de s’opposer à l’exploitation. Mais si les travailleurs s’organisent et retrouvent la conscience de leurs intérêts et de leur force collective, alors ils pourront s’opposer non seulement aux attaques de Macron, mais à la barbarie dans laquelle le capitalisme entraîne toute la société.
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