militaire du gouvernement israélien à l’attaque de drones de l’Iran et quelles en seront les conséquences.
L’armée israélienne affirme que 99 % des drones et missiles envoyés par l’Iran ont été interceptés et qu’ils n’ont fait aucun mort. Et cette attaque était déjà la réponse attendue au bombardement israélien du consulat iranien à Damas en Syrie, ayant fait, début avril, onze morts dont sept militaires iraniens, notamment un haut général.
Si une escalade militaire s’enclenche, la responsabilité en reviendra à Israël et à ses parrains : le gouvernement des États-Unis et, derrière, ceux de France, de Grande-Bretagne et d’Allemagne. S’il y avait eu quelques critiques de façade de la part de ces puissances à l’encontre de Netanyahou et du massacre de la population palestinienne de Gaza, elles ont cédé la place à un nouveau soutien sans faille.
Depuis le début de l’invasion militaire de Gaza, le gouvernement israélien répète, sans qu’aucune preuve n’ait été apportée, que l’Iran a aidé le Hamas à préparer son action terroriste du 7 octobre. Mais en réalité, si l’Iran est ciblé, c’est pour des raisons bien plus anciennes.
Depuis le renversement de la dictature du Shah en 1979, l’impérialisme américain n’a cessé de vouloir mettre au pas le régime des mollahs. Pas parce qu’il était une dictature religieuse féroce contre sa propre population, mais parce qu’il refusait de se soumettre aux grandes puissances et surtout à leurs trusts pétroliers qui, avant 1979, considéraient les ressources du pays comme leur appartenant. En tant que relais de la politique des États-Unis dans la région, Israël a depuis mis l’Iran dans son viseur.
Aujourd’hui, il y a parmi les généraux et les dirigeants d’extrême droite israéliens des « Faucons » qui pensent que le moment est venu de régler son compte à l’Iran. Jusqu’à présent, l’attitude des États-Unis a été de vouloir empêcher l’embrasement de la région, tout en laissant les mains libres à l’armée israélienne pour que celle-ci mène sa guerre sans limite à Gaza. Deux flottes américaines avec porte-avions ont été envoyées en Méditerranée pour montrer que le parrain américain couvrait les exactions de l’armée israélienne et que les États de la région devaient se tenir à carreau.
Le gouvernement américain ne semble toujours pas souhaiter l’escalade. Malgré toutes les rivalités affichées, les dirigeants israéliens et iraniens ont su jusqu’à présent coexister, contribuant chacun de leur côté à maintenir l’ordre impérialiste dans cette région, en réprimant les Palestiniens pour les uns, et leur propre peuple pour les autres, comme l’a fait le régime iranien à l’automne 2022.
En provoquant l’Iran, Netanyahou a forcé la main des dirigeants impérialistes en les obligeant à réaffirmer leur solidarité totale avec Israël, quelles que soient les réserves qu’ils ont pu faire sur sa politique à Gaza. Mais au bout du compte, ce sont les grandes puissances qui décident. Ce sont elles qui accepteront, voire provoqueront l’extension régionale du conflit si elles considèrent que c’est nécessaire à leur domination.
La tension qui monte dans cette région est à l’image de ce qui se passe à l’échelle mondiale. Toutes les grandes puissances se préparent à la guerre et ont augmenté leurs budgets militaires.
Cela dépasse les conflits du Moyen-Orient et de l’Ukraine. Car tout l’ordre économique mondial, reposant sur le pillage des matières premières et l’exploitation des populations au profit de grands trusts occidentaux, est constitué de rivalités innombrables menaçant de basculer vers la guerre.
Cela nous concerne au plus haut point. Car c’est en notre nom que nos dirigeants agissent. En tant que travailleurs, nous devons dénoncer cette domination, ce pillage et ces guerres dans l’intérêt de groupes capitalistes qui sont nos propres exploiteurs. Et soyons certains que notre gouvernement veut nous préparer à être nous aussi de la chair à canon, exactement comme le sont déjà les travailleurs d’Ukraine, de Russie, d’Israël, de Palestine et de bien d’autres pays.
Nous devons refuser cet avenir-là. Ce combat est le même que celui que nous avons à mener contre nos exploiteurs pour notre survie économique. La classe capitaliste qui nous exploite est aussi celle qui nous enverra sur les champs de bataille.
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