lundi 11 décembre 2017

Trump et les grandes puissances, complices d'Israël contre les Palestiniens

En déclarant qu’il comptait reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, Trump a montré l’arrogance et le mépris du dirigeant impérialiste qu’il est. Que ce bouffon provocateur ait fait cette annonce pour des raisons de politique intérieure, par démagogie vis-à-vis de son électorat anti-arabe et anti-musulman, n’y change rien.

Alors que les Palestiniens considèrent depuis toujours cette ville comme la capitale d’un futur État indépendant, Trump leur a signifié que pour les États-Unis, il n’en sera pas question. Il a ainsi entériné officiellement l’annexion de Jérusalem-Est par les troupes israéliennes à l’issue de la guerre des Six jours de 1967. Tout « démocratiques » que les États-Unis prétendent être, ils soutiennent les spoliations auxquelles l’État d’Israël se livre depuis des décennies aux dépens des Palestiniens.

Quand, après la Seconde Guerre mondiale, l’État d’Israël a été fondé contre la puissance coloniale britannique, cela répondait à l’aspiration légitime de nombreux Juifs qui avaient survécu aux persécutions et au génocide nazi, d’avoir leur propre État. Mais il n’était pas écrit qu’il se construise contre le peuple palestinien, dont le droit à un État était tout aussi légitime : les deux peuples auraient pu cohabiter sur une même terre, comme c’est le cas dans tant d’endroits du monde. Or, depuis l’origine, l’État d’Israël s’est construit sur l’oppression des Palestiniens, en les pourchassant, en les parquant dans des camps et en en faisant des réfugiés sur leur propre terre.

Aujourd'hui, les Palestiniens n’ont pas d’État, mais deux territoires séparés, grignotés par la colonisation, morcelés par des murs infranchissables et des frontières étroitement contrôlées ; deux vastes prisons à ciel ouvert, sans possibilité de développement économique, sans liberté de mouvement, sous la botte permanente de l’armée et de la police israéliennes.

La décision de Trump a été suivie d’un concert de désapprobation, du secrétaire de l’ONU à Macron, en passant par tous les dirigeants européens. Quelle hypocrisie ! Si le petit État d’Israël a pu maintenir sous son joug le peuple palestinien, c’est qu’il bénéficie depuis des décennies de la bienveillance des grandes puissances. Les résolutions de l’ONU ont condamné les annexions, la colonisation des territoires occupés et le sort réservé aux Palestiniens. Israël s’en est soucié comme d’une guigne, parce que ses dirigeants se savent soutenus par les grandes puissances.

Pour celles-ci, le Proche-Orient est un ancien domaine colonial, un vaste champ de pétrole où elles ont leurs intérêts. C’est ainsi qu’avec d’autres États, comme l’Arabie Saoudite, Israël joue dans la région le rôle de gardien des intérêts impérialistes. Alors, les États occidentaux peuvent verser périodiquement quelques larmes de crocodile sur le sort des Palestiniens et faire les gros yeux au gendarme israélien, les affaires continuent. Israël, dont le Premier ministre Netanyahou était reçu encore dimanche par Macron, sait que les États occidentaux l’appuieront, quoi qu’il fasse, dans la guerre sans fin qu’il livre aux Palestiniens.

Quant aux dirigeants des États arabes, ils sont tout aussi hypocrites. Au cours de l’histoire, ils ont traité les Palestiniens comme des ennemis, car ils redoutaient l’exemple que leur lutte représentait pour leurs propres peuples. Et ils n’ont pas hésité à les massacrer, comme lors du Septembre noir en Jordanie en 1970.

Le régime saoudien critique aussi la décision de Trump. Quelle sinistre farce ! Les rois du pétrole traitent leur propre population comme Israël traite les Palestiniens. Ils réduisent à un quasi-esclavage les millions d’immigrés qui bâtissent leurs villes et font fonctionner leurs puits de pétrole. Ils privent les femmes de droits les plus élémentaires : pouvoir travailler, étudier, obtenir un passeport ou ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de leur maître de mari. Ils écrasent les Yéménites sous les bombes. À l’égal d’Israël, ce régime féodal et réactionnaire bénéficie de la bienveillance des grandes puissances, dont la France, auxquelles il vend de l’or noir et achète des engins de mort.

Va-t-on vers une nouvelle intifada de cette jeunesse palestinienne sans avenir ? Son sort révoltant illustre en tout cas combien ce monde régi par les intérêts impérialistes est incapable de permettre aux peuples de vivre dignement. Trump vient de porter aux Palestiniens un coup supplémentaire, mais ses complices se nomment Macron, May et Merkel. Pour préserver leur ordre, les riches et les puissants de ce monde condamnent un peuple entier à la prison à vie.
 
Le 11 décembre 2017

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