Depuis samedi, des milliers de manifestants se sont retrouvés chaque jour dans le centre-ville de Beyrouth pour réclamer « la démission ou la potence » pour les dirigeants du pays. Leur détermination a conduit à la démission du gouvernement, annoncée lundi soir.
La classe politique corrompue, qui s’enrichit en pillant toute la société, avait déjà provoqué des manifestations et la haine de la population. Une haine décuplée par l’explosion meurtrière qui s’est produite le 4 août, ravageant la ville et faisant au moins 158 morts et des milliers de blessés.
Le mépris de la vie de la population n’est pas seulement le fait de ce régime politique corrompu et clientéliste. L’irresponsabilité envers les populations, envers les intérêts généraux de la société, et même envers la planète, est une loi générale du capitalisme, où seuls comptent la marge de bénéfices, les profits attendus et l’augmentation des dividendes.
Dans les pays pauvres dominés par l’impérialisme, les effets de la course aux profits sont encore plus crus et plus violents. Quand une catastrophe se produit dans une société encore plus dépourvue de moyens, les retombées sont souvent meurtrières.
Mais qui n’a pas pensé, à l’annonce de l’explosion dans le port de Beyrouth, à la catastrophe de l’usine d’AZF à Toulouse ? En 2001, c’est l’explosion du même produit chimique qui avait dévasté tout un quartier de la ville, faisant 31 morts et 2000 blessés.
Cela se passait en France, dans un pays aux institutions démocratiques, bardé d’organismes et de normes censés contrôler la sécurité, la protection de l’environnement et des populations. Mais tout cela fonctionne dans la limite bien comprise des intérêts capitalistes.
À Toulouse, ce qui est passé avant la vie des travailleurs de l’usine et des habitants du quartier, ce sont les profits du groupe Total, propriétaire de l’usine d’AZF. Et, récemment, des scandales sanitaires comme celui de la Dépakine ou du Mediator ont encore montré que, même dans un pays riche, à l’administration et à l’appareil d’État puissants, les capitalistes peuvent mettre des milliers de vie en danger pour leurs profits, sans risquer grand-chose.
Quand Macron promet de reconstruire le Liban, c’est aux intérêts de la bourgeoisie qu’il pense. Et ce n’est pas nouveau. En tant qu’ancienne puissance coloniale, la France a imposé son protectorat il y a un siècle, présidant à la création du pays et à la mise en place du système politique confessionnel, qui favorise le clientélisme. Il faut tout le cynisme d’un Macron pour avoir le culot de prétendre comprendre le dégoût du peuple libanais pour ce système politique, créé et protégé par l’impérialisme français lui-même.
Aujourd’hui, les riches pays impérialistes, France en tête, promettent d’intervenir pour aider le peuple libanais frappé par la catastrophe. Mais les aides de Macron n’aideront pas plus les classes populaires du Liban que les milliards du plan de relance de l’économie n’aident, ici, les travailleurs confrontés aux licenciements et à l’aggravation de l’exploitation !
Ceux que la présence française « aide », ce sont d’abord les intérêts impérialistes français, ceux des entreprises, grandes et petites, qui interviennent au Liban « comme à la maison », pour reprendre les propos d’un promoteur immobilier. Les entreprises françaises peuvent compter sur l’appui des grandes familles bourgeoises libanaises, dont les intérêts sont mêlés aux leurs, et sur le soutien des dirigeants politiques, qui se confondent souvent avec tel ou tel clan bourgeois. Ainsi de la famille Hariri, capitalistes du bâtiment, qui possède la moitié de Beyrouth. Ils sont aussi ministres de père en fils et si liés à l’impérialisme français qu’ils n’avaient pas hésité à prêter leur luxueux pied-à-terre parisien – 400 mètres carrés dans l’arrondissement le plus cher du centre-ville – à leur ami Jacques Chirac pour ses vieux jours. Alors les classes populaires du Liban, précipitées dans la misère par la crise économique et victimes du drame de cette explosion meurtrière ont raison de se révolter. Mais, pour changer véritablement la société, pour imposer que le droit à la vie passe avant les profits, ce n’est pas seulement tel ou tel gouvernement, plus ou moins pourri, qu’il faut viser. Car tous sont là pour protéger les intérêts capitalistes. C’est à ce système capitaliste qu’il faut s’en prendre, en mettant l’économie sous le contrôle direct des travailleurs. Faute de quoi, les acteurs de la comédie politicienne changeront peut-être, mais le scénario de misère et de mort pour les exploités, au Liban comme ailleurs, restera le même.
La classe politique corrompue, qui s’enrichit en pillant toute la société, avait déjà provoqué des manifestations et la haine de la population. Une haine décuplée par l’explosion meurtrière qui s’est produite le 4 août, ravageant la ville et faisant au moins 158 morts et des milliers de blessés.
Le mépris de la vie de la population n’est pas seulement le fait de ce régime politique corrompu et clientéliste. L’irresponsabilité envers les populations, envers les intérêts généraux de la société, et même envers la planète, est une loi générale du capitalisme, où seuls comptent la marge de bénéfices, les profits attendus et l’augmentation des dividendes.
Dans les pays pauvres dominés par l’impérialisme, les effets de la course aux profits sont encore plus crus et plus violents. Quand une catastrophe se produit dans une société encore plus dépourvue de moyens, les retombées sont souvent meurtrières.
Mais qui n’a pas pensé, à l’annonce de l’explosion dans le port de Beyrouth, à la catastrophe de l’usine d’AZF à Toulouse ? En 2001, c’est l’explosion du même produit chimique qui avait dévasté tout un quartier de la ville, faisant 31 morts et 2000 blessés.
Cela se passait en France, dans un pays aux institutions démocratiques, bardé d’organismes et de normes censés contrôler la sécurité, la protection de l’environnement et des populations. Mais tout cela fonctionne dans la limite bien comprise des intérêts capitalistes.
À Toulouse, ce qui est passé avant la vie des travailleurs de l’usine et des habitants du quartier, ce sont les profits du groupe Total, propriétaire de l’usine d’AZF. Et, récemment, des scandales sanitaires comme celui de la Dépakine ou du Mediator ont encore montré que, même dans un pays riche, à l’administration et à l’appareil d’État puissants, les capitalistes peuvent mettre des milliers de vie en danger pour leurs profits, sans risquer grand-chose.
Quand Macron promet de reconstruire le Liban, c’est aux intérêts de la bourgeoisie qu’il pense. Et ce n’est pas nouveau. En tant qu’ancienne puissance coloniale, la France a imposé son protectorat il y a un siècle, présidant à la création du pays et à la mise en place du système politique confessionnel, qui favorise le clientélisme. Il faut tout le cynisme d’un Macron pour avoir le culot de prétendre comprendre le dégoût du peuple libanais pour ce système politique, créé et protégé par l’impérialisme français lui-même.
Aujourd’hui, les riches pays impérialistes, France en tête, promettent d’intervenir pour aider le peuple libanais frappé par la catastrophe. Mais les aides de Macron n’aideront pas plus les classes populaires du Liban que les milliards du plan de relance de l’économie n’aident, ici, les travailleurs confrontés aux licenciements et à l’aggravation de l’exploitation !
Ceux que la présence française « aide », ce sont d’abord les intérêts impérialistes français, ceux des entreprises, grandes et petites, qui interviennent au Liban « comme à la maison », pour reprendre les propos d’un promoteur immobilier. Les entreprises françaises peuvent compter sur l’appui des grandes familles bourgeoises libanaises, dont les intérêts sont mêlés aux leurs, et sur le soutien des dirigeants politiques, qui se confondent souvent avec tel ou tel clan bourgeois. Ainsi de la famille Hariri, capitalistes du bâtiment, qui possède la moitié de Beyrouth. Ils sont aussi ministres de père en fils et si liés à l’impérialisme français qu’ils n’avaient pas hésité à prêter leur luxueux pied-à-terre parisien – 400 mètres carrés dans l’arrondissement le plus cher du centre-ville – à leur ami Jacques Chirac pour ses vieux jours. Alors les classes populaires du Liban, précipitées dans la misère par la crise économique et victimes du drame de cette explosion meurtrière ont raison de se révolter. Mais, pour changer véritablement la société, pour imposer que le droit à la vie passe avant les profits, ce n’est pas seulement tel ou tel gouvernement, plus ou moins pourri, qu’il faut viser. Car tous sont là pour protéger les intérêts capitalistes. C’est à ce système capitaliste qu’il faut s’en prendre, en mettant l’économie sous le contrôle direct des travailleurs. Faute de quoi, les acteurs de la comédie politicienne changeront peut-être, mais le scénario de misère et de mort pour les exploités, au Liban comme ailleurs, restera le même.
Le 10 août 2020
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