Derrière la révolte au Kazakhstan, où le salaire moyen est de 500 euros mensuels, et bien moins dans les classes populaires, il y a d’abord la hausse du prix du carburant, que les autorités ont récemment déplafonné, hausse qui s’ajoute à celle des prix alimentaires. Le pays est pourtant un des plus riches en hydrocarbures. Mais dans le monde capitaliste, il est fréquent que les travailleurs ne puissent même pas jouir de ce qu’ils produisent au quotidien.
En Europe aussi, les prix sont à la hausse, de 5 % officiellement en France, et de bien plus pour les classes populaires. Les prix de l’énergie ont augmenté de 23 % en un an, ceux du gaz de 50 à 60 %, et nombreux sont ceux qui ne peuvent se chauffer correctement. Les prix de l’alimentation, notamment les produits de première nécessité, comme le sucre, les pâtes, les œufs, les fruits ou les légumes, augmentent, contraignant des familles ou des étudiants à recourir à l’aide alimentaire. Et malheur à qui doit s’acheter une voiture…
La faute à la pandémie, comme le gouvernement voudrait nous le faire croire ? La faute, surtout, à ceux qui fixent les prix : les capitalistes et les marchés. Il suffit d’observer les résultats financiers pour comprendre. En 2021, alors que la population subissait la crise sanitaire, les confinements, les couvre-feux et la précarité généralisée, l’indice boursier CAC 40 a battu de nouveaux records. Ses entreprises ont engrangé des bénéfices inédits, plus de 100 milliards d’euros. Si les patrimoines des milliardaires ont enflé, c’est parce que le niveau de vie des classes populaires s’est dégradé. Si 100 000 lits d’hôpital ont été fermés en 30 ans, si les établissements sont aujourd'hui exsangues et déprogramment des interventions pourtant essentielles, c’est parce que l’État a réservé l’argent public aux capitalistes.
Le gouvernement se gargarise en parlant de la reprise. Mais celle-ci ne concerne pas le monde du travail ! La crise sanitaire qui a causé tant de souffrances dans la population s’est greffée sur une crise économique et sociale qui s’aggrave, et dont le pire est peut-être à venir. C’est ce que nous montrent les événements du Kazakhstan.
Mais l’histoire n’est pas écrite. Les travailleurs peuvent refuser de subir cette nouvelle offensive des classes riches. Pour préserver le niveau de vie des classes populaires, il faut des augmentations massives des salaires. Dans la grande distribution, l’agroalimentaire et dans d’autres secteurs, des travailleurs ont mené des grèves sur les salaires. Ils montrent la voie à suivre. Aucun salaire ne doit être inférieur à 2000 euros net, et les salaires doivent être indexés sur les prix
Le chômage frappe 3,5 millions de personnes, et en même temps, des millions de travailleurs sont débordés, s’échinent au travail, subissent des cadences insupportables. Il faut embaucher massivement, répartir le travail entre tous sans perte de salaire, et prendre sur les profits capitalistes pour cela.
Les travailleurs ne peuvent plus accepter que les entreprises capitalistes exercent leur loi, fixent leur prix et leurs marges. Contrôler les comptes des firmes de la pharmacie, de l’énergie, de la grande distribution et des autres secteurs, c’est une nécessité vitale pour le monde du travail. Et si ces entreprises renâclent, il faut les exproprier et les placer sous le contrôle de la collectivité. Si la loi du profit privé échoue à permettre à toutes et à tous de vivre dignement, il faut s’en débarrasser.
Cela est difficile ? Assurément. Pour chacun de ces objectifs, il faudra que le monde du travail mène des grèves massives et des combats collectifs. Face à cette offensive de classes riches insatiables, il faut préparer la riposte de tous les travailleurs. C’est pour le dire, pour défendre ces idées, que je suis candidate à l’élection présidentielle.
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