Cette impuissance trouve ses racines dans une organisation économique fondée sur la propriété privée des moyens de production dans laquelle ceux qui détiennent les capitaux sont libres de les déplacer comme bon leur semble, en fonction de leur rentabilité et sans se préoccuper des conséquences pour la société. Le seul rôle de Macron et des autres chefs d’État consiste à gérer le chaos grandissant en préservant les intérêts des classes dirigeantes et sans rien faire qui porte atteinte à leur pouvoir.
À chaque canicule, les autorités se contentent de faire des campagnes à coups de spots publicitaires, rappelant par exemple qu’il faut boire régulièrement. Mais dans les entreprises, où le patronat est seul à décider, combien de travailleurs ont dû protester, lors de la précédente vague de chaleur, pour obtenir que des bouteilles d’eau, très rarement fraîches, soient distribuées ! Parfois, les horaires ont été aménagés, mais beaucoup de salariés ont dû continuer de travailler comme si de rien n’était. Dans les Ehpad, dans les hôpitaux, où cela dépend du gouvernement, faute d’embauches, tout reposera sur le dévouement du personnel déjà totalement débordé du fait du sous-effectif chronique.
Les incendies, comme celui qui a dévasté une partie de la forêt des Landes, constituent une catastrophe annoncée, mais rien de sérieux n’est fait pour les prévenir ou les combattre. Au contraire, le gouvernement a programmé la suppression de près de 500 postes d’ici 2026 à l’Office national des forêts, l’organisme chargé d’entretenir les forêts publiques. La France, cinquième puissance économique mondiale, ne possède que douze Canadair, une flotte tellement vieillissante qu’au début des incendies, une partie était immobilisée pour des opérations de maintenance. Le nombre de pompiers, dont beaucoup sont des volontaires payés huit euros de l’heure, n’a cessé de diminuer. Il y a trois mois, les pompiers des Landes ont dû faire grève pour revendiquer des effectifs. Aujourd’hui, Macron leur rend hommage, mais il n’a aucunement l’intention d’augmenter leur nombre et d’améliorer leurs conditions de rémunération.
L’État n’anticipe rien quand il s’agit des conditions de vie de la population, des problèmes de santé publique, parce que les budgets publics doivent servir avant tout à alimenter les fortunes d’une minorité de bourgeois parasites et irresponsables.
Si Macron est incapable de prévoir sérieusement quoi que ce soit pour la santé et les incendies, il a promis de consacrer chaque année trois milliards d’euros supplémentaires au budget militaire. Et cette promesse-là sera tenue, pas seulement parce qu’elle garantit des contrats juteux aux marchands de canon. Dans un contexte où l’aggravation de la crise économique entraîne une montée des tensions, les États impérialistes intensifient la course aux armements, engloutissant des sommes de plus en plus faramineuses qui manqueront pour les hôpitaux, la construction de logements, les moyens de lutte contre les incendies et pour tous les services les plus indispensables aux populations. Mais au-delà, c’est un danger encore plus grave qui nous menace : ceux qui meurent aujourd’hui sous les bombes, dans des villes détruites comme en Ukraine ou dans bien d’autres régions ravagées par des conflits, nous offrent l’image du futur que les dirigeants du monde capitaliste nous préparent.
Un autre avenir pour la société serait possible en réorganisant l’économie sur des bases collectives et démocratiques, avec l’objectif de satisfaire les besoins du plus grand nombre tout en préservant l’environnement et l’avenir de la planète. Mais cela nécessite de renverser la domination de la bourgeoisie et de l’exproprier. Les travailleurs sont les seuls à pouvoir combattre pour cette perspective, car ils constituent la seule classe sociale n’ayant aucun intérêt au maintien de ce système fondé sur l’exploitation, le profit privé et la concurrence.
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